Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Sam 27 Juil - 8:18

331 résultats trouvés pour historique

Nicolas Gogol

Tarass Boulba

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 210
Portés par leur foi indéfectible en la religion orthodoxe, les Cosaques ont mené des guerres contre les  peuples d’autres religions, musulmane, catholique et juive. À travers le personnage de l’inflexible Tarass Boulba, Gogol raconte plus spécifiquement leurs combats  contre les Polonais au XVIe siècle.

(…) et tous, d'après le consentement des anciens, le kochevoï et les atamans des koureni, avaient résolu de marcher droit sur la Pologne, pour venger toutes leurs offenses, l'humiliation de la religion et de la gloire cosaque, pour ramasser du butin dans les villes ennemies, brûler les villages et les moissons, faire enfin retentir toute la steppe du bruit de leurs hauts faits. Tous s’armaient.


Il ne manque rien à ce récit pour en faire un parfait roman d'aventure tout à fait palpitant. Les cosaques sont des rustres assoiffés de guerre et d'eau-de-vie. Et si l'honneur, la fraternité, l'amour de « l’âme russe», l’appétit de vie sont leurs premiers commandements, il ne leur  manque  non plus ni l’avidité, ni la cruauté.

C'est une qualité propre à la race slave, race grande et forte, qui est aux autres races ce que la mer profonde est aux humbles rivières. Quand l'orage éclate, elle devient tonnerre et rugissements, elle soulève et fait tourbillonner les flots, comme  ne le peuvent les faibles rivières ; mais quand il fait doux et calme, plus sereine que les rivières au cours rapide, elle étend son incommensurable nappe de verre, éternelle volupté des yeux.


Mais l'auteur prête aussi à ces brutes sanguinaires, par moments, des doutes, de l'émotion, des questionnements, qui les rendent attachants. On croise au passage la trahison d’un fils, l'amour de la femme la plus belle du monde enfermée dans une ville rendue exsangue par un siège, des souterrains secrets, des combats spectaculaires, des cavalcades éperdues, des costumes resplendissants.
Ciel ! Que cela devrait être beau au cinéma !

C'est superbement écrit, Gogol nous mène de la splendeur des steppes ukrainiennes à des combats sauvages, dirige aussi habilement les entretiens privés et les émotions intimes que les mouvements de foule. Il y a de superbes envolées lyriques assez exaltées – et exaltantes :il suffit de lire cela avec une connivence amusée (même s’il n'est pas sûr que l'auteur y ait mis l’humour qu’on veut bien y mettre). C’est pathétique à souhait, tout à fait poignant, on n'a pas envie de lâcher une seconde cette histoire, ses rebondissements, ses déchirements.

Pour prendre pleinement plaisir à cette lecture, il faut cependant accepter un antisémitisme des plus primaires, qui semble être autant celui de Gogol que celui de son personnage.

(…)l'éternelle pensée de l’or, qui, semblable à un ver, se replie autour de l’âme du juif


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(commentaire rapatrié)


mots-clés : #historique
par topocl
le Mar 6 Déc - 15:36
 
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Sujet: Nicolas Gogol
Réponses: 16
Vues: 2008

Philippe Huet

Philippe Huet
Né en 1942

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 Philip10

Philippe Huet est passionné depuis son enfance par le journalisme. Après ses 3 années d'études à l'ESJ Paris, il intègre le journal Le Havre Presse. Il a l'ambition de devenir grand reporter. Il obtient ce poste en entrant à la rédaction de Paris Normandie. Pendant quinze ans, il couvre de grands évènements tels que des déplacements présidentiels, le Tour de France, des guerres (notamment au Liban), des grands procès, ou encore la catastrophe aérienne d’Ermenonville du 3 mars 1974 où il arrive en premier sur les lieux.
En 1989, Philippe Huet démissionne de son poste de rédacteur en chef adjoint du journal Paris Normandie et entame, parfois en collaboration avec son épouse Elizabeth Coquart, une carrière littéraire qui inclura documents, œuvres biographiques, romans noirs et romans sociaux.

source : wikipedia.org

Bibliographie ::

L'ivresse des falaises
1994 : Quai de l'oubli
1994 : La main morte
1997 : La nuit des docks
1999 : Cargaison mortelle
2001 : Les démons du comte
2003 : Un jour sang
2003 : L'enfer du décor
2005 : Les quais de la colère
2006 : Souk à Marrakech
2011 : La poubelle pour aller danser
2012 : Nuit d'encre
2014 : Les égarés de la plage
2015 : Les émeutiers
2016 : le feu aux poudres

Ouvrages écrit en collaboration avec Élisabeth Coquard
1989 : Ma liberté dans l'église
1990 : Bourvil ou la tendresse du rire
1994 : Le jour le plus fou, 6 juin 1944, les civils dans la tourmente
1996 : Mistinguett : la reine des années folles
1997 : Le Monde selon Hersant
1999 : Les rescapés du Jour J
1999 : Vacances secrètes en Normandie
2004 : Stars et paquebots




(oooooh un fil inédit !)

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Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 97827420

Le feu aux poudres

Le roman d'un contexte social extrêmement tendu. Au Havre en 1936 le chômage écrase ouvriers et dockers alors que les patrons alliés aux organisations d'extrême droite et anxieux d'une victoire prochaine du front populaire jouent  des épaules. Polyphonique à la troisième personne et documenté le roman narre un tournant de la lutte sociale dont le pivot est une grève chez Breguet (fleuron de l'aéronautique). Par petites touches l'auteur dévoile les conditions de vie et préoccupations des uns et des autres. Les espoirs des uns côtoient la marque indélébile de la grande guerre. Les craintes des autres sont alimentées par les nouvelles venues d'Amérique et de Russie. En toile de fond principale les quartiers pauvres et laborieux du Havre et le décalage avec le monde de ceux qui s'en sortent ou incarnent une humanité à la fois soucieuse et insouciante. Nous trouvons donc ici un journaliste amoureux qui est un pont entre ces mondes et qui voisine avec la figure de Céline. Pour la beauté des anecdotes mais aussi pour une humanité qui se perd en laissant s'échapper l'espoir.

Le genre d'espoir qui s'incarne dans la dignité de la solidarité et du combat pour le progrès social. Et toutes ces cartes ne sont pas mal jouées. Tout en s'appuyant sur une vision actuelle avec ses acquis ( ?) dans le monde du travail et dans l'égalité de droits entre hommes et femmes, le récit déroule un panorama assez large qui fait sentir que ce n'est pas si simple.

Certes la recette est visible et l'écriture n'est pas fracassante mais l'empathie et la volonté de détail et de représentation de plusieurs milieux font que ça vaut le détour. Et puis on ne peut pas se plaindre des personnages sympathiques qui font vivre cette tranche d'histoire populaire. Ca se lit tout seul et c'est instructif. Je ne dirais pas non à lire les précédents tomes de cette trilogie (je crois) !

Et puis Le Havre...


mots-clés : #insurrection #social #historique
par animal
le Lun 5 Déc - 22:35
 
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Sujet: Philippe Huet
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Louis de Bernière

La mandoline du capitaine Corelli

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 Images54

La guerre a été pour moi une expérience qui a formé toute ma pensée, c'est le choc le plus profond que j’aie jamais subi, le drame le plus grave et le plus intime de ma vie. Elle a détruit mon patriotisme, changé mon idéal, elle m'a fait contester la notion même de devoir, elle m’a  horrifié et a fait de moi un homme triste.



Encore un roman qui unit fabuleusement l'Histoire et la petite histoire, et, sous l'égide d’Homère, nous fait traverser l'histoire de la Grèce de 1939 à la fin du  siècle, à travers les heures heureuses et malheureuses des habitants de Cephalonia, île qui fut radieuse, dans un souffle romanesque qui vous emporte de la page un à la page 680 sans aucune envie de jamais poser le livre.

Une bonne partie du roman porte sur la guerre, où l’Italie attaque la Grèce et n’ aurait dû en faire qu'une bouchée sans l’ arrogance et la mégalomanie du Duce, et l’impréparation de la campagne qu'il organisa., Mais Hitler veille , et s'ensuit une période d'occupation italo-allemande. Louis de Bernières entre dans l'intimité des Grecs, des Italiens, des Allemands, les soldats comme les civils, multiplie les points de vue, croise les destins pour nous offrir une histoire où le romanesque est toujours savamment dosé, emprunte au meilleur du roman populaire. Les personnages sont magnifiques avec un mélange de sagesse et de folie qui n'est pas étranger à la tendresse et la sympathie qu'on leur porte. Ils sont mené vers un destin voulu par les grands de ce monde, et essayent, à travers l’ horreur de la guerre de tirer à eux de petits moments de bonheur, vivre leur amour, préserver une part de liberté sans atteindre à leur dignité.

À mi-chemin entre A l’Ouest rien de nouveau, Roméo et Juliette, Le silence de la mer, c’est un roman extrêmement généreux et foisonnant, sombre à ses heures mais souvent très joyeux où l’humour reste  toujours en filigrane.

L'émotion commençait à le secouer un peu trop et il essaya de se contrôler. « Nous devenons sentimentaux. De vieux fous sentimentaux. »


Louis de Bernières a un style d'une grande fluidité, qui accélère et devient vif au moment opportun, tout en douceur et en émotions quand il le faut. Il n'est qu'à voir comme il porte en quelques pages l'enthousiasme aventureux et fraternel de jeunes gens partant à la guerre, jusqu'à leur désespoir complet devant l'absurdité absolue de l'atrocité des combats, en passant par le doute, l'amertume, la révolte,
ou les  pages où il nous présente le fameux capitaine Corelli, (que nous avons attendu courageusement 260 pages) où tout est dit en une seule scène de son charme, de son côté pitre comme de ses interrogations existentielles, et de sa mandoline car, une fois de plus, la musique constitue un étrange messager pacificateur.

Fortement sentimental sans être niais, ce roman historique est particulièrement réussi, on alterne le tragique et le drôle, l'émotion et le sourire,. C'est un livre beau et triste (j'ai bien failli pleurer dans mon casque) mais aussi joyeux, facétieux et captivant, le genre de livre à déconseiller aux faibles qui remettent à demain les obligations plus fastidieuses que la lecture : « Topocl, qu’as tu fait de tes deux jours de vacances ? » « Euh… j’ai lu ...!!!»



(commentaire rapatrié)


mots-clés : #deuxiemeguerre #historique
par topocl
le Lun 5 Déc - 20:31
 
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Sujet: Louis de Bernière
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Sebastian Barry

Les tribulations de Eneas McNulty

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 7656_a10

Comme le monde est obscur et meurtri et profond.


Eneas McNulty est un Irlandais né avec le siècle, « un coeur ordinaire sans exigences fabuleuses ». Alors qu’il aspire au calme du foyer, sa vie va cependant être marquée d'un bout à l'autre de l’empreinte des combats de l'Irlande pour son indépendance. Parce que rêvant d'aventure, à l'âge de 16 ans, il s'embarque sur un bateau anglais, et sera donc désormais considéré comme traître, traqué, pourchassé au fil des décennies, par ceux-là mêmes qui furent les héros de son enfance, porteur d'une « peur pire que celle d'un enfant,(…) et plus noire que du goudron ». Il ne s'accordera  que quelques rares escales dans le bungalow irlandais de son Papa et de sa Maman, renoncera à l'idée même de la douceur d'une femme, et parcourra un monde de désolation…

Il repense un peu à sa vie et à l'endroit où il est né, et se demande s’il en a fait somme toute un tel gâchis ? N'a-t-il pas simplement vécu la vie qui lui était échue, sans avoir à choisir son camp davantage qu'un mulot lorsque la charrue de Dieu s’abat pour écraser son nid ?


Décidé à choisir le seul camp de son cœur pur, aspirant à un bonheur simple, Eneas McNulty est poursuivi par la tragédie de l'Histoire. La haine de ses poursuivants s’oppose à son humble fidélité. C'est un héros d'une touchante humanité, un homme bon pourrait-on dire, pris dans les mailles absurdes de l'absolutisme politique. On le suit donc dans un roman d'aventures teintées d'horreur et de mélancolie, marqué au coin de l’intolérance et de l'histoire. La prose de Sébastien Barry, d'une beauté souvent étrange,révèle une poésie à la fois sauvage et tendre, etsouffle sur cette  histoire tragique, haletante,  pour lui donner une ampleur à la fois solennelle et naïve.

À noter qu'on croise ici Roseanne, qui sera un des personnages-phares de Le testament caché que Sébastien Barry écrira dix ans plus tard.

(commentaire rapatrié)


mots-clés : #aventure #historique
par topocl
le Lun 5 Déc - 9:56
 
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Sujet: Sebastian Barry
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Jean Rolin

Jean Rolin
Né en 1949


Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 B9790211

Né(e) à : Boulogne-Billancourt , le 14/06/1949

Jean Philippe Rolin
est un écrivain et journaliste français. Il a reçu le prix Albert Londres pour le journalisme en 1988 et son roman "L'Organisation" a reçu le prix Médicis en 1996.

Fils d'un médecin militaire, il grandit en Bretagne et au Congo. Étudiant, il s'investit — tout comme son frère Olivier, de deux ans son aîné — dans la tendance maoïste de mai 68, au sein de l'Union des Jeunesses Communistes.

Journaliste, il a surtout effectué des reportages, notamment pour Libération, Le Figaro, L'Événement du Jeudi et Géo. Écrivain, il est l'auteur d'essais, de chroniques, de romans et de nouvelles.

Jean Rolin, écrivain voyageur
, est un grand mélancolique, il décrit souvent des mondes, des sociétés et des solidarités qui disparaissent, Terminal Frigo en est sans doute l'exemple le plus beau et le plus flagrant, évoquant les chantiers de Saint-Nazaire où l'auteur milita pour la gauche prolétarienne.

En 2006, il reçoit pour son livre "L'Homme qui a vu l'ours" le prix Ptolémée lors du 17e Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges.

En 2013, il reçoit le prix de la langue française.
"Un chien mort après lui" en 2009 et "Le ravissement de Britney Spears" en 2011 publiés chez POL montre son éclectisme.

Source : Wikipédia

Bibliographie

1980  : Chemins d’eau
1982 : Journal de Gand aux Aléoutiennes (prix Roger-Nimier)
1983 : L’Or du scaphandrier : Page 1
1984 : L’Avis des bêtes
1986 : Vu sur la mer
1988 : La Ligne de Front (prix Albert-Londres)
1989 : La Frontière belge : Page 5, 6
1994 : Cyrille et Méthode
1994 : Joséphine : Page 2
1995 : Zones : Page 2
1996 : L’Organisation (prix Médicis) :  Page 1
1999 : Traverses :  Page 1
2000 : Campagnes : Page 2
2002 : La Clôture (Prix Jean-Freustié) :  Page 1
2003 : Chrétiens
2005 : Terminal Frigo :  Page 1, 6
2006 : L’Homme qui a vu l’ours
2007 : L’Explosion de la durite :  Page 1, 2
2009 : Un chien mort après lui :  Page 1
2011 : Le Ravissement de Britney Spears :  Page 1
2013 : Ormuz :  Page 1, 2
2015 : Les Événements : Page 2
2015 : Savannah :  Page 1, 2, 3, 5
2016 : Peleliu : Page 1
2018 : Le traquet Kurde : Pages 4, 5

Essai
2012 Dinard, essai d’autobiographie immobilière : Page 2

màj le 13/11/2021





La clôture

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 515xzy12

Précision : La clôture est une rue qui se situe sous le ventre du Bd Ney et le périphérique

J’ai compris dès les premières pages qu’ il me faudrait un plan des rues de Paris dans le secteur pour comprendre les errances des divers personnages du livre et les recherches de l’auteur.  Les personnages ne sont pas fictifs ; l’auteur accompagne son récit d’une analyse( ?) sur le Maréchal Ney.

En effet l’auteur a le « projet assez vaste et confus d’écrire sur le maréchal Ney du point de vue du boulevard qui porte son nom. Ou, ce qui revient au même (au moins sous le rapport de l’ampleur et de la confusion) d’écrire sur le boulevard qui relie la porte de Saint-Ouen à la porte d’Aubervilliers, mais du point de vue présumé du maréchal Ney. » ce qui appelle de ma part une première remarque : l’auteur présume souvent des pensées ou actes des personnages qu’il  les fréquente ou pas.  Puisque c’est son écrit je lui en reconnais  le droit, mais cela m’a fait sourire parfois.

J’ aime son écriture très « visuelle » son ton où même dans l’ironie, dans la critique  se dévoile beaucoup d’humanité. C’est certainement cette qualité qui lui a permis de recueillir les paroles de ces personnes déshéritées, réprouvées durant ses incursions dans leur milieu de vie.

Il faut beaucoup de détermination, de lectures (celles des biographies sur le Mal Ney) et encore plus d’imagination   pour  transposer  dans le Paris du 21ème siècle les lieux  où se sont déroulées les plus importantes batailles du règne de Napoléon, où s’est  tour à tour illustré ou incliné l’un de ses Maréchaux et le faire resurgir  du passé.

La vision photographique  de ce secteur de Paris est un atout dans ce récit ; constructions en bordure  des voies et des berges qui  s’étalent , et le Bd du Mal Ney qui  longe le périphérique. Les lieux deviennent  plus précis  et utiles  à la compréhension quand l’auteur les nomme  et les situe  (bar, hôtel, immeuble…)

le lecteur suit  l’auteur jusqu’à  rencontrer Ney et  en chemin  faire  connaissance avec Gérard, Daniel, Roger, Lito ; s’arrêter  là où a été assassinée une prostituée, puis une autre et même  découvrir  sur un talus un chien mort.

Ce qui m’a interpellée c’est le fait qu’à 2 reprises (passages en italiques) l’auteur  décrit  un homme  à la  fenêtre  et ce qu’il aperçoit ;  j’ai pourtant l’impression qu’il s’agit de lui-même : pour quel effet ?

Bon si je m’égare un peu c’est qu’il y a tant de choses à dire, mais surtout que j’ai trouvé là un écrivain que je vais suivre.

ps J'aimerais aussi connaître le rapport de Rolin au chien, présent dans beaucoup de ces livres.

Extraits :


« La première  nuit où je pars à la recherche de la rue de la Clôture, je suis avec Lancien, dans la 405 blanche – blanche mais crade – qu’il possède à l’époque. Lancien est d’assez petite taille, moustachu, il porte ce soir-là un blouson de cuir, je suis quant à moi d’assez grande taille, le front largement dégarni, mal rasé et vêtu d’un imperméable sombre. Je ne donne ces détails morphologiques et vestimentaires qu’afin de faire ressortir la ressemblance, fortuite mais évidente, que nous présentons avec un couple de vieux flics patrouillant à bord d’une voiture banalisée. »


« Les Albanaises, au nombre de quatre ou cinq, s’y tiennent, par roulement, à raison d’une équipe de jour et d’une équipe de nuit, avec de brèves interruptions. »


« De nos jours, il pourrait du moins allumer la télé – sans doute l’auberge de la pomme d’or serait-telle abonnée à canal +, faute de quoi resterait toujours M6 – pour regarder pendant quelques minutes un spectacle sexy ou rigolo et se  changer les idées. Mais il n’y a pas de télévision à l’auberge de la pomme d’or, pas plus qu’il n’y aura de journalistes, demain matin, sur la place où il devra s’adresser à ses troupes. En ce temps -là, les gens n’avaient même pas la ressource de lire l’éditorial de la rédaction du Monde pour savoir comment il convenait de penser ou d’agir. »


« Au pied de l’hôtel, à l’angle de la rue Emile-Raynaud et de l’avenue Jean-Jaurès, un piège à pauvres d’un modèle inédit vient d’être mis en place : il s’agit d’un mini-casino automatique, accessible vingt-quatre heures sur vingt-quatre, et débitant des produits de base – sandwiches, boissons en boites, papier-cul, yaourts aux fruits, protections périodiques, œuf de lump ou pâtée pour chien – à des prix vraisemblablement prohibitifs : afin de m’éviter des poursuites de Casino, je précise que je n’ai pas vérifié ce point. ………………. – des curieux se pressent devant le dispositif, qui comme la plupart des choses nouvelles présente au moins l’avantage d’abolir superficiellement toute différence de race, de classe ou d’âge. »


»La population de Sheffield, ou du moins la masse de celle-ci, manifestant encore des réticences à s’acquitter de son devoir de culture, la Graves Art Gallery demeure un séjour agréable, où l’on peut accéder sans faire la queue, regarder ou non les œuvres exposées, rêvasser, écouter craquer sous ses pas les lames du plancher. »


« ….on avait élevé un haut mur en parpaings entre le talus au chien mort et la déchetterie sis à l’angle du boulevard Macdonald, dressé le long des voies ferrées de nouvelles clôtures – bien qu’inévitablement elles dussent être forcées presque aussitôt – ou prolongé de quelques travées anti-putes le mur antibruit protégeant l’angle nord-est du parc de la Villette. Tout ce secteur de Paris offre d’ailleurs de nombreux exemples des techniques mises en œuvre par la société pour rendre moins visibles, plus furtifs, des maux qu’elle a depuis longtemps renoncé à prévenir ou à combattre. »


« Il n’y avait parmi eux qu’une seule femme, apparemment africaine, âgée peut-être d’une trentaine d’années, vêtue avec élégance, assise sur une couverture à l’intérieur de cette espèce de tuyau que doivent emprunter les impétrants. Ses lunettes sur le nez, elle était plongée dans un livre, et, même en faisant la part des choses – même en tenant compte de la nécessité,  pour la lectrice, de se composer une attitude susceptible de tenir à distance les emmerdeurs -  on aurait aimé savoir quel était ce livre , et ce qu’il avait pour mériter d’être lu dans des conditions si précaires. »

il y a même de l'empathie pour le Mal Ney (voir son commentaire sur le tableau de son exécution par Gérôme), qu'il a choisi aussi parce que :

"Si sujet à caution que soit le témoignage du général Bonnal et dans une moindre mesure celui de Lavalette, il me plait que l'un et l'autre attestent la présence au chevet de Ney de la danse et de la musique champêtres, d'abord sous les murs de Mayence, au moment où son destin prend forme, puis derrière ceux de la Conciergerie alors qu'il est sur le point de s'accomplir. Car ce fond sonore un peu niais, si éloigné de l'idée que l'on se fait d'un maréchal d'Empire, indique au moins dl'une des sources de mon inclination pour celui-ci de préférence à toute autre."


Ney joue d'ailleurs de la flûte.



"message rapatrié"


mots-clés : #historique #social
par Bédoulène
le Dim 4 Déc - 22:49
 
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Guy Vanderhaeghe

Guy Vanderhaeghe
Né en 1951


Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 Vander10


Détenteur d'un M.A. d'histoire de l'Université de Regina, Guy Vanderhaeghe se lance alors dans la carrière d'écrivain. Il est l'auteur de trois recueils de nouvelles : Man Descending en 1982, The Trouble with Heroes en 1983, Things as They Are en 1992. Le premier, Man Descending reçoit le Prix du Gouverneur général dans la catégorie des romans en anglais et le Geoffrey Faber Memorial Prize en Grande-Bretagne.

Ses romans remportent également un important succès. Le premier, My Present Age, sort en 1984. Il est suivi de Homesick, en 1989, qui reçoit le Prix littéraire de la ville de Toronto. En 1985, Guy Vanderhaeghe est nommé l'un des dix meilleurs jeunes romanciers au Canada, lors du concours 45 Below Competition. En 1993, sa première pièce de théâtre, I Had a Job I Liked. Once reçoit le Prix de la Canadian Authors Association pour la meilleure pièce de théâtre publiée de l'année. The Englishman' s Boy, son troisième roman parait en 1996 et reçoit le Prix du Gouverneur général dans la catégorie des romans en anglais, le Prix littéraire de la Saskatchewan dans la catégorie des romans, et le Prix du livre de l'année de la Saskatchewan. La Dernière Traversée est son premier roman à sortir en langue française en 2006. Guy Vanderhaeghe est membre de la faculté d'écriture créative au Saint Thomas More College de l'Université de Saskatchewan.


(Evène)





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Comme des loups

(résumé Babelio) 1873. Dans l'Ouest canadien, au cœur des Cypress Hills, un groupe de chasseurs de loups massacre des Indiens qu'ils accusent, à tort, du vol de leurs chevaux. Cinquante ans plus tard, un jeune scénariste idéaliste tente de faire la lumière sur ce tragique épisode grâce au témoignage d'un vieux cow-boy qui a pris part à la tuerie. Mais son audace se heurte vite au cynisme du producteur, plus préoccupé d'idéologie et de gloire que de vérité... Guy Vanderhaeghe mêle habilement la réalité historique à la fiction, confronte le passé et ses conséquences, pour tisser une fresque violente, fabuleux roman épique qui confirme le talent de ce grand écrivain.)



J'ai beaucoup aimé l'alternance du récit fait par Harry (scénariste qui n'a jamais réalisé que des "cartons") qui se déroule en 1923 et nous dévoile les coulisses d'Hollywood, du cinéma et celui raconté par le vieux cow-boy Shorty McAdoo qui a participé à un épisode tragique au Fort Benton.

Le début du livre raconte le vol de chevaux mustangs par deux  Indiens Broken Horn et Fine Man ( Ce dernier a eu une vision qui l'a conduit a capturé le beau mustang bleu) ; la fin leur retour dans leur village. C'est assez habile pour le déroulement de l'histoire.


Musée de Fort Benton :  l’Histoire tragique de la tribu indienne des Nez Percés, réduite à accepter une réserve, puis un simple territoire. Les indiens Nez Percés furent poursuivis et chassés. Leur leader Chef Joseph, essaya tant bien que mal de sauver sa tribu. Ils fuirent sur plus de 1800 km pourchassés par plus de 2000 soldats. Il y eu près de 17 batailles dont la dernière leur fut fatale : plus de 1000 hommes y laissèrent leur peau.

Extraits

Chance avait soif d'apocalypse. Et plus encore, il désirait aider à la créer. Trente années durant, installé au fond de ma salle, j'ai vu des hommes comme lui aux actualités. Hitler qui hurlait comme un Charlie Chaplin devenu fou, Mussolini qui posait sur un balcon comme un acteur latin de seconde zone infatué de sa personne. Aujourd'hui le sénateur Joe McCarthy se forge un nom à grands coups d'auditions devant sa commission, si bien que les dieux et déesses d'Hollywood doivent affronter d'autres jugements que ceux du box-office et qu'ils s'humilient devant les caméras qu'ils chérissent tant.

A ta place j'irais pas, lança le garçon de l'Anglais. Ils se retournèrent vers lui. La dureté de sa voix et ses yeux blessés brûlants de fièvre, qui brillaient comme du mica au milieu de sa figure torturée, les firent sursauter. «Regadez-moi». A son ton impératif, les joueurs de dés eux-mêmes interrompirent leur partie. «Vous ne me reconnaissez pas».

Ils le dévisagèrent mais Hardwick demanda tranquillement : «Qui t'es censé être ?»

- Le Maudit. Il désigna le cadavre  étendu par terre. «Demandez à Grace. Demandez à mon Anglais mort. Et à Hank le fermier... Dieu seul sait ce qui lui est arrivé.» Il se tourna vers le coin de la pièce. «Tu me connais, l'Ecossais, n'est-ce pas ? L'Ecossais ignore pas qu'y a rien qui porte plus malheur que la semonce du démon.» Il s'adressa ensuite à Bell : «Vas-y couche avec elle, plonge toi dans le foutre de Satan, remue-le, et tu verras bien quel sort t'attend.»

Bell déglutit, se rassit par terre.

«Il a raison, reprit le garçon. Faut pas me toucher. Qui je suis d'après vous ? Personne m'a demandé mon nom. Je vais vous dire qui je suis. Je suis ce que le ventre noir de la baleine a pas pu digérer.Je suis votre Jonas.»


(message rapatrié)


mots-clés : #historique
par Bédoulène
le Dim 4 Déc - 15:33
 
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Réponses: 0
Vues: 554

Claude Pujade-Renaud

Le désert de la Grâce

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 1540-110


A travers les témoignages, les souvenirs des Moniales, des Solitaires, des sympathisants de ce "parti" des Jansénistes l'auteur nous fait découvrir la dualité qui a opposé par la parole, par les actes la Cour Royale à l'abbaye de Port-Royal, plus particulièrement sous le règne de Louis XIV.

L'auteure fait revivre avec vivacité à la manière d'une enquête cette page de l'histoire et de la religion où l'on rencontre des Hommes de sciences et de lettres tels Blaise Pascal et Jean Racine.

C'est le concept de "la Grâce" qui opposa notamment la Papauté et  le Jansénisme fondé sur l'Augustinus.

J'ai apprécié la diversité des points de vue qui permettent une meilleure appréhension de la situation et du contexte dans lesquels se sont déroulés les évènements importants (la clôture, les expulsions, la signature du reniement, l'épisode des Lettres provinciales .......)

Un récit prenant, alerte du début à la fin, intéressant au point de vue historique.



"Oui il a bien fait de mourir il y a cinq ans "mon" poëte d'Esther et d'Athalie. Poëte est-ce à dire faussaire, agent double ? Homme d'esprit jusqu'au bout il s'en est allé à temps.Un cadavre ne s'envoie pas à la bastille"


"Ah, je devrais écarter à jamais cette orgueilleuse pensée ! Mais elle remonte, affleure, malgré moi : Port-Royal est né de ce ventre si souvent pénétré par le sexe de l'homme. Cette chair rigide qui entrait en moi, répétitivement dès ma treizième année. Ces chairs molles, glaireuses, qui en étaient expulsées 9 mois plus tard. Ou , trop tôt, informes, sans vie. Et dire que moi-même venue au monde prématurée de deux mois j'avais bien failli succomber - à quoi tient l'existence de ce couvent ? Sa renaissance, plus exactement."


"Non, ce soir il ne viendra pas m'applaudir, ce dévot cagot bigot ! Trop occupé, depuis vingt années, à faire des enfants à sa moitié et des courbettes à Sa Majesté Très Chrétienne. Lorsque, après Phèdre, il a cessé d'écrire pour le théatre, d'aucuns ont  crié à la conversion : ébloui par la lumière de la grâce, M. Racine serait retourné dans le Saint giron de Port-Royal... La bonne plaisanterie ! Racine mène sa carrière, adroitement (en tout il fut adroit, y compris au lit). Racine anobli consolide sa fortune et s'il fait sa cour à Dieu, c'est ainsi qu'il l'a fait au Roi servilement. Bien entendu, il se gardera d'aller se compromettre avec ces misérables comédiens réprouvés par l'Eglise. Et s'il faut parler de grâce, elle ne saurait résider que dans la scansion de sa poësie."



mots-clés : #historique #religion
par Bédoulène
le Dim 4 Déc - 10:19
 
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Sujet: Claude Pujade-Renaud
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Vercors

La puissance du jour

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 51vfy710

Un peu compliqué à commenter, ce livre.
D'abord, l'impression nettement prédominante de cette beauté pure que j'ai trouvée dans les autres textes de Vercors.
La guerre est finie, chacun a repris (ou pas), ses activités ordinaires. L'esprit d'aventure et d’amitié du réseau manque sans doute beaucoup, la conscience s'est mise au travail, chacun ressasse et tente de digérer à sa façon les bouleversements que la vie a semés en lui. C'est l'occasion de débats sans concessions, de belles confrontations, qui me rappellent d'autres lectures comme Le sang des autres de Simone de Beauvoir ou Les justes de Camus. Autant dire, du très bon.
Chacun sa vérité et chacun sa douleur, autour de thèmes comme la légitimité, la culpabilité, le pardon. Tout cela très résumé car c'est beaucoup plus complexe et nuancé que ça. Ou pour dire autrement : quel monde voulons-nous, et que sommes-nous prêts à faire, ou à accepter, pour l'atteindre ?
Il y a là une intensité dramatique faite d’épure qui accroche sérieusement le lecteur. Questions sans réponse, bien évidemment, et c'est peut-être le reproche que je ferais à Vercors, qui, choisissant l’ optimisme, offre une solution presque trop facile et  emmène si vite Pierre, héros un peu « trop beau » du tréfonds du désespoir à la limpidité lumineuse d'un nouveau départ.
Et…je dois avouer que je n'ai pas trop compris le rôle de la chirurgie du cerveau dans tout cela.


(commentaire rapatrié)

mots-clés : #campsconcentration #deuxiemeguerre #historique
par topocl
le Sam 3 Déc - 11:25
 
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Sujet: Vercors
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Pierre Magnan

Pierre Magnan (1922-2012)

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 Magnan10

Pierre Magnan est un écrivain français né le 19 septembre 1922 à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) et décédé le 28 avril 2012 (Isère). Il est indéfectiblement attaché à la Provence, source de toute son œuvre.

Il fait de rapides études au collège de sa ville natale jusqu'à douze ans.

De treize à vingt ans, il est typographe dans une imprimerie locale. Appelé aux Chantiers de jeunesse pendant l'Occupation, il est réfractaire au service du travail obligatoire (STO), et rejoint le maquis à Saint-Pierre d'Allevard en Isère, avec entre autres Thyde Monnier.

Il publie son premier roman, L'Aube insolite, en 1946 avec un certain succès d'estime, la critique est favorable mais le public n'adhère pas. Trois autres romans suivent sans davantage de succès.

Pour vivre, il travaille alors dans une société de transports frigorifiques, où il reste vingt-sept ans, tout en continuant toutefois à écrire des romans qui ne sont pas publiés.

En 1976, il est licencié pour raisons économiques et profite de ses loisirs forcés pour écrire un roman policier, Le Sang des Atrides, il obtient alors le prix du Quai des Orfèvres en 1978. À cinquante-six ans, une nouvelle carrière s'ouvre désormais à lui.

Il écrit alors son plus célèbre ouvrage : La Maison assassinée en 1984, et obtient le prix RTL grand public. Ce livre est porté à l'écran avec entre autres interprètes Patrick Bruel. Il obtient le prix de la nouvelle du Rotary-Club pour Les Secrets de Laviolette.


Bibliographie

Romans

L'Aube insolite, 1945
Le Monde encerclé, 1949
La Mer d'airain, 1961
La Biasse de mon père, 1983
Périple d'un cachalot, 1993
Un grison d'Arcadie, 1999
L'Occitane, 2001
Un monstre sacré, 2004
L'Enfant qui tuait le temps, 2004
Laure du bout du monde, 2006
Chronique d'un château hanté, 2008

Série Commissaire Laviolette :
Le Sang des Atrides, 1977
Le Commissaire dans la truffière, 1978
Le Secret des andrônes, 1979
Le Tombeau d'Hélios, 1980
Les Courriers de la mort, 1986
Les Secrets de Laviolette (recueil de trois nouvelles, Le Fanal, Guernica et L'Arbre), 1992
Le parme convient à Laviolette, 2000
Élégie pour Laviolette

Série Gendarme Laviolette (aïeul du commissaire) :
Les Charbonniers de la mort, 1982
La Folie Forcalquier, 1995

Série Séraphin Monge:
La Maison assassinée, 1984
Le Mystère de Séraphin Monge, 1990

Textes autobiographiques
L'Homme rejeté, 1977
La Naine, Denoël, 1987
L'Amant du poivre d'âne, 1988
Apprenti, 2003
Un monstre sacré, 2004

Autres publications
Pour saluer Giono, 1990
Les Promenades de Jean Giono, 1994
Les Romans de ma Provence, 1998
Mon théâtre d'ombres, 2002
Ma Provence d'heureuse rencontre : Guide secret, 2005





Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 516ooo10

Chronique d'un château hanté

C'est l'histoire d'un trésor,  confié par un Hospitalier à une Prieure,  non visible car caché, puis enseveli. Sa présence sera connue  par la  famille d'aristocrates propriétaire des lieux et sa descendance sur plus de six cent ans, Mais ce livre aurait pu tout aussi bien s'appelait chronique d'un arbre hanté car un chêne planté à ses côtés en sera le gardien durant des siècles.
Le récit débute pendant la grande Peste de 1349, se déroule jusqu'après le tremblement de terre de 1908 qui secoua violemment la Provence.
Les guerres de religion, la Révolution, les famines apportent au long des siècles à cette Famille et à leur entourage leur lot de cruauté, d'horreur, de maladie.


ce que j'en pense :

Dans son avant-propos l'écrivain se définit comme "un peintre en écriture"
un raconteur d'histoires.

Effectivement certains passages sont de véritables tableaux.
Le récit s'imbrique parfaitement dans l'Histoire et se déroule de manière surprenante, captivante.

La nature des personnages est authentique.

Comme dans la plupart de ses livres les scènes d'amour sont très (trop ?) présentes et les crimes aussi.

quelques passages :

Déjà un peu ivres d'êtres repues, les mouches immobiles sur son visage noir attendaient que se forme la goutte intermittente qui mettait longtemps à se gonfler pour enfin, une fois trop lourde, se détacher du bout des doigts et s'écraser en bas, dans larue. De sorte que le voisin Didon aux bras pendants avait assez l'air d'un perdreau mis à mûrir pour le manger bientôt

Le Poverello tomba sur le corps d'une nonne. Ils refroidirent ensemble, le peintre de génie et la moniale anonyme et il était dommage que l'artiste n'ait pu croquer cet étrange mariage posthume.

On croit toujours que les réactions à l'imprévu sont subites, immédiates. En réalité, l'esprit doit prendre le temps de digérer l'étonnement que, dans l'amour, toute différence constatée chez l'être aimé provoque dans l'abîme profond de la conscience et ce qu'il faut de temps à celle-ci pour savoir si elle accepte ou non ce changement.


mots-clés : #famille #historique
par Bédoulène
le Sam 3 Déc - 9:24
 
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Sujet: Pierre Magnan
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Mathias Enard

Mathias Énard
Né en 1972

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 Enard_10


Mathias Énard, né le 11 janvier 1972 à Niort, est un écrivain et traducteur français, prix Goncourt 2015 pour son roman Boussole.

Mathias Énard, après une formation à l'École du Louvre, suit des études d’arabe et de persan à l'INALCO. Après de longs séjours au Moyen-Orient, il s’installe en 2000 à Barcelone. Il y anime plusieurs revues culturelles. Il traduit deux ouvrages, l'un du persan, et l'autre de l'arabe. Il participe aussi au comité de rédaction de la revue Inculte à Paris et, en 2010, il enseigne l'arabe à l'université autonome de Barcelone.

La Perfection du tir, son premier ouvrage, paraît en 2003, roman narratif d'un tireur embusqué durant une guerre civile — d'un pays non évoqué, mais qui pourrait être le Liban — et son obsession de la mort : « Je ne savais plus si j'étais celui qui tirait ou celui sur lequel on tirait. »4. L'ouvrage est récompensé l'année suivante par le Prix des cinq continents de la francophonie, et Prix Edmée-de-La-Rochefoucauld. Il est aussi sélectionné au Festival du premier roman 2004.
Il est pensionnaire de la Villa Médicis en 2005-2006.

En 2008, Actes Sud publie son roman Zone, caractérisé par une seule phrase à la première personne, de cinq cents pages (avec pour exceptions trois chapitres, extraits de l'ouvrage que lit le narrateur), et récompensé par plusieurs prix, dont le Prix Décembre, le Prix Candide et le Prix du Livre Inter.

Il publie en 2010 aux éditions Actes Sud un petit conte, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, sur un épisode probablement fictif de la vie de Michel-Ange, une escapade à Constantinople, où il débarque le 13 mai 1506 à l'invitation du sultan Bajazet II. Ce court récit montre la Constantinople tolérante et européenne qui a su accueillir les juifs chassés d'Espagne par les rois catholiques. L'ouvrage est couronné par le prix Goncourt des lycéens 2010, et par le 25e Prix du livre en Poitou-Charentes & La Voix des lecteurs en 201211, décerné par le Centre du livre et de la lecture en Poitou-Charentes.

Féru d'art contemporain, Mathias Énard a par ailleurs créé en 2011 les éditions d'estampes « Scrawitch », et sa galerie homonyme, dans le 11e arrondissement de Paris, créée avec Thomas Marin, lithographe, et Julien Bézille, philosophe de formation.

En 2012, il publie Rue des voleurs chez Actes Sud, récit de voyage d’un jeune Marocain errant en Espagne lors des printemps arabes et du mouvement des indignés. Rue des voleurs est la réaction de l’écrivain à ces événements, ainsi qu’une réflexion plus large sur l’engagement et la révolte. Lors du Salon du Livre francophone de Beyrouth (26 octobre - 4 novembre 2012), il reçoit le premier prix Liste Goncourt : Le choix de l'Orient décerné par un jury composé d'étudiants d'universités du Liban et d'autres pays du Proche-Orient, sur le modèle du prix Liste Goncourt : le choix polonais. Le prix de l'Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire a également été décerné à cet ouvrage en 2013.

En 2015, il se voit décerner le prix Goncourt pour son roman Boussole qui traite de la vision de l'Orient par l'Occident.

(sources wikipedia)

Bibliographie :

2003 : La perfection du tir : Page 2, 3
2005 : Remonter l'Orénoque page 3
2007 : Bréviaires des artificiers
2008 : Zone ; page 1, 2
2010 : Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants ; page 1, 2
2011 : L'Alcool et la Nostalgie ; page 1, 2, 5
2012 : Rue des voleurs ; page 1, 4
2013 : Tout sera oublié ; page 1
2015 : Boussole ; page 1, 2
2016 : Dernière communication à la société proustienne de Barcelone (poésie) ; page 1, 2
2018 : Désir pour désir ;
2020 : Le Banquet annuel de la confrérie des fossoyeurs ; Page 4, 5
2023 : Déserter ; Page 5

màj le 23/04/2024

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Zone

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 41-2bc10


Juste quelques mots, sur ce livre dense et complexe

Une plongée en apnée ce livre et quelques bouffées d'air juste pour survivre.
Quel travail d'écriture pour relier, comparer les guerres depuis l'Antiquité jusqu'à notre siècle, l'analogie des bourreaux, des victimes ; véritable archéologie de la guerre.
Les révélations sur de nombreux écrivains pointent les comportements individuels dans le conflit.
Les villes aussi me sont apparues comme des "personnages", tantôt bourreaux tantôt victimes.
Le narrateur est d'une lucidité et d'une franchise terrible dans ses sentiments, j'ai particulièrement retenu le passage - lors de l'enterrement de son père - qui lui permet en évoquant Malcom Lowry de découvrir la sauvagerie dont son père l'accusait.
Avoir choisit le trajet en train, a permis le rythme et les pauses de l'écriture.

Une lecture ineffaçable et hélas actuelle !


mots-clés : #criminalite #guerre #historique #voyage
par Bédoulène
le Ven 2 Déc - 22:45
 
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Sujet: Mathias Enard
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Laurent Gaudé

Laurent Gaudé
Né en 1972

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 Avt_la11

Laurent Gaudé, né le 6 juillet 1972 dans le 14e arrondissement de Paris1, est un écrivain français. Il a obtenu le prix Goncourt des lycéens et le prix des libraires avec La Mort du roi Tsongor en 2002. Et en 2004, il est lauréat du prix Goncourt pour son roman Le Soleil des Scorta1, roman traduit dans 34 pays.

Il a étudié à l'École alsacienne. Après une maîtrise de lettres à l'Université Paris III, pour laquelle il a soutenu un mémoire intitulé Le thème du combat dans la dramaturgie contemporaine française, sous la direction de Michel Corvin (1994), puis un DEA à la même université, pour lequel il a soutenu un mémoire intitulé Le conflit dans le théâtre contemporain, sous la direction de Jean-Pierre Sarrazac (1998), Laurent Gaudé écrit pour la scène (1999).

Sa première pièce, Combat de possédés, paraît en 1999. Elle sera jouée en Allemagne et lue au Royal National Theatre de Londres. La seconde pièce de Laurent Gaudé, publiée en 2000, est Onysos le Furieux. Il s'agit d'un monologue épique4, écrit en seulement 10 jours au printemps 19964. Laurent Gaudé a aussi écrit d'autres pièces de théâtre dont Pluie de Cendres, Cendres sur les mains, Médée Kali, ou encore Le Tigre bleu de l'Euphrate.

En 2002, La Mort du roi Tsongor, son deuxième roman, lui vaut d'être cité pour le prix Goncourt et surtout d'être récompensé par le prix Goncourt des lycéens et le prix des libraires. Deux ans plus tard, il remporte le prix Goncourt ainsi que le prix du jury Jean-Giono avec son roman Le Soleil des Scorta qui sera également un succès de librairie (80 000 exemplaires vendus entre la parution du roman et l'attribution du prix Goncourt en 2004).

En juin 2015, un extrait d'une de ses œuvres, Le Tigre bleu de l'Euphrate (2002), fait l'objet d'un travail de commentaire pour l'épreuve anticipée de français du baccalauréat ; cette même génération de lycéens avait déjà eu l'occasion d'étudier un extrait de son roman Le Soleil des Scorta (2004) lors de l'épreuve de français du diplôme national du brevet 20137.


Bibliographie

Cris, Actes Sud, 2001
La Mort du roi Tsongor, Actes Sud, 2002 : Page 1, 2
Le Soleil des Scorta, Actes Sud, 2004 : Page 2
Existe en version illustrée, par le peintre et illustrateur Benjamin Bachelier, éd. Tishina, 2014
Eldorado, Actes Sud, 2006 : Page 1
La Porte des Enfers, Actes Sud, 2008
Ouragan, Actes Sud, 2010
Pour seul cortège, Actes Sud, 2012
Danser les ombres, Actes Sud, 2015 : Page 1
Écoutez nos défaites, Actes Sud, 2016 : Page 1, 2
Salina : les trois exils, Actes Sud, 2022 : Page 2

màj le 26/09/2022




Ecoutez nos défaites

Tag historique sur Des Choses à lire - Page 17 Cvt_ec10


Nous suivons alternativement trois chefs de guerre, Grant et ses batailles pendant la guerre de Sécession, Hannibal contre son ennemi de toujours Rome et Hailé Sélassié, le Négus  au moment où l’Italie de Mussolini défait l’Ethiopie.
L’unique  rencontre d’Assem, qui sert l’Etat Français dans des missions spéciales et de Mariam Archéologue ramène les guerres à notre siècle, à nos défaites extérieures et intérieures.

Les victoires et les défaites se succèdent  « La guerre n’est faite que de cela : de ce va-et-vient ; manger du terrain ou le perdre. Tenir ou reculer. »
Grant « le boucher » que ses migraines torturent « connaît cet instant où l’homme est allé si loin qu’il n’en était plus un. »
Hannibal doit sa légende aux 45000 morts qui dorment dans la terre d’Italie, « Sa victoire est là mais il veut se souvenir que ce sont des morts qui la lui offrent. »
Hailé Sélassié  doit quitter son pays après la défaite contre les Italiens, mais le discours qu’il prononcera devant l’Assemblée de la SDN  accusera les pays signataires du Pacte de Paris de ne pas avoir honoré leur signature, la SDN est discréditée aux yeux du monde.

Victoires ou défaites nourrissent la Terre de leurs morts, comment alors se réjouir d’être vainqueur ? C’est le questionnement que l’auteur pose.
« « Plus jamais cela ». Chaque génération a prononcé cette phrase. Est-ce que l’Histoire ne sert à rien ? «
L’Histoire enseigne mais les hommes  n’acceptent pas ses leçons.

Le lecteur suit les personnages qui se déplacent ou sont déplacés, tels des pions sur le grand échiquier du monde où les hommes s’affrontent  dans l’espace et le temps .
L’auteur présente souvent l’Histoire comme une personne : « l’Histoire hésite… » l’Histoire a choisi… »  Certes, l’ Histoire a  une conscience celle de tous les Hommes.
L’empathie de l’auteur est sensible, il découvre malgré la folie des hommes,  leurs faiblesses  et leurs blessures.

Extraits

Il y a pire que l’horreur d’une bataille qui fut un cauchemar hallucine. Il y a pire que les mains qui tremblent pendant des heures encore après la mêlée, que les cheveux roussis par les incendies, il y a pires que ces milliers de morts dans cette forêt si dense que les balles ricochaient comme dans un labyrinthe fou, il y a le sentiment de l’inutilité.  Une bataille pour rien.
Ils sont là, le piège est en place et la statue du lion de Juda regarde les conspirations des hommes et le brouhaha incessant des voitures avec la même indifférence.
C’est une bonne nouvelle et cela aussi est étrange : des hommes vont crever de faim et c’est une bonne nouvelle.
Des morts de partout tendent leur cou pour lire au-dessus de son épaule.
Mais le peuvent-ils encore tous ces hommes , reposer en paix ?



mots-clés : #guerre #historique
par Bédoulène
le Ven 2 Déc - 17:00
 
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Sujet: Laurent Gaudé
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