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209 résultats trouvés pour polar
Dennis Lehane
Je viens de terminer Mystic river; j'ai par ailleurs déjà lu Shutter Island. Tout ça est bien ficelé, avec effectivement une attention certaine pour l'humanité des personnages (cf. le quartier irlandais déshérité dans le premier roman). Le thème de l'huis clos dans une île (deuxième roman) fait toujours recette (au moins avec moi), surtout couplé à une énigme, et encore mieux à l'aliénation. Au début du premier roman, j'ai eu une impression de déjà-vu quand un des trois gamins trace dans le ciment frais, et quand l'un d'eux part en voiture, emmené par les faux flics, j'ai compris que j'avais vu le film (d'Eastwood) avant de lire le livre (ce qui est surprenant, vu ma passoire de mémoire, mais témoigne de la puissance dramatique de ces images). J'ai visionné le film de Scorsese tiré du second dans la foulée de ma lecture, également bien construit autour du double sens de l'intrigue.On retrouve dans ces ouvrages, comme chez Connelly par exemple, et outre un certain pathos (un peu posé, caricatural), la même justification caractéristiquement nord-américaine de la vengeance, de l'auto-justice, de la violence en général, et la même croyance au Mal depuis Poe (traduit en français par Baudelaire et Mallarmé), traits qui posent quand même question.
« Nous sommes fatigués d’avoir peur, fatigués d’être tristes, fatigués de nous sentir débordés, fatigués de nous sentir fatigués. Nous aimerions que tout redevienne comme avant, qu’il soit possible de revenir à ce bon vieux temps dont nous ne nous souvenons même pas et, paradoxalement, nous fonçons vers l’avenir à toute vitesse. La patience et la tolérance sont les grandes sacrifiées du progrès. »
Dennis Lehane, « Shutter Island », « Troisième jour », 19
mots-clés : #polar
- le Sam 14 Jan - 17:13
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Louise Penny
1° d'une série de 7 tomes.Three Pines , paisible village se réveille en ce dimanche matin de la Thanksgiving, on vient de découvrir le cadavre d'une veille dame, Melle Neal, ancienne institutrice très appréciée des villageois. À ses heures perdues, elle peint.C'est une peinture qui est responsable de sa mort. Pourquoi? Lisez et vous saurez! Au début, on pense à un accident de chasse, mais au fil du récit on découvre que c'est un meurtre. Qui en voulait à cette charmante dame? L'inspecteur-chef Armand Gamache mène l'enquête. Tout le monde se connait dans ce petit village perdu. Nombreux ont des secrets... C’est un livre agréable à lire.
mots-clés : #polar
- le Sam 14 Jan - 16:32
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R.J. Ellory

Vendetta
Juste le début de l'histoire car un polar il ne faut pas trop dévoiler. Cela commence par la découverte d'un cadavre dans une Mercury Turnpike cruiser XM de 1956, pas n'importe quelle voiture et le crime sera aussi particulier ; se greffe sur ce crime un enlèvement ; vous en savez assez pour titiller votre imagination !
J'ai toujours admiré l'habileté des auteurs à intégrer dans leurs fictions des personnages réels. Ici l'auteur se sert d'évènements connus par le monde entier et qui n'ont pas été élucidés ou bien dont la véracité a été mise en doute
- Spoiler:
- c'est autant vrai pour l'assassinat de Kennedy et Hoffa
Les personnages sont bien campés et la lectrice (le lecteur) découvre un peu plus profondément ce qu'elle, qu'il croyait connaître des arcanes de la mafia et des accointances avec le politique ; le "ripou".
C'est au rythme lent, prégnant, perturbant de la confession d'un tueur que se déroule le récit. Cet homme, criminel, psychopathe, écoeure par la nature des crimes autant que par sa façon de les raconter, et pourtant après des heures de confession sur sa "carrière", le lecteur découvre un sentiment qu'il peut partager avec lui : l'amour de la famille, les sacrifices que tout parent peut faire pour un enfant, son enfant.
L'auteur se joue de ses lecteurs en amenant ce sentiment filial alors que jusqu' à ce moment le mot "famille" ne faisait allusion qu' aux différents et nombreux gangs mafieux.
une lecture intéressante et qu'on ne lâche pas. On voyage aussi ce qui permet à l'auteur des digressions sur l'histoire et l' ambiance de plusieurs villes. La nouvelle-Orléans est tout particulièrement bien décrite avec ses humeurs, ses rythmes, son humanité.
Je me propose de revenir sur cet auteur car j' apprécie la première rencontre.
Extraits :
Il fallait vivre ici pour comprendre, il fallait être là, dans Lafayette Street, sur le quai de Toulouse, dans le marché français à vous faire ballotter en tous sens tandis que l'odeur fétide de l'humanité et les sons riches de ses rythmes brutaux vous assaillaient...
"Peut-être la chose la plus triste dans ma mort sera-t-elle ma vie."
Ca me sidérait, ça n'avait jamais cessé de me sidérer, que, en de telles situations, ces gens ne devinaient pas ce qui allait arriver. Ou peut-être qu'ils le devinaient et que, conscients que c'était inévitable, ils s'en remettaient au destin. Peut-être qu'ils survivraient. peut-être qu'ils croyaient que Dieu serait de leur côté et les tirerait de là. Mais je savais pertinemment que Dieu était le pire lâcheur qui ait jamais existé.
Je me suis essuyé les mains sur le drap, que j'ai balancé dans le coffre, puis, après être remonté dans la voiture, j'ai allumé une fois de plus le contact et effectué plusieurs allers-retours sur le corps pour faire bonne mesure. J'ai remonté les vitres, verrouillé les portes et suis retourné à l'endroit où le corps écrabouillé de Chevron gisait à demi enterré dans la terre meuble au milieu des arbres. J' ai saisi ses mains l'une après l'autre et, au moyen du cric, lui ai écrasé les doigts sur une pierre pour que ses empreintes digitales ne permettent aucune identification. J'ai fait de même avec sa machoire et le bas de son visage.
mots-clés : #polar
- le Jeu 12 Jan - 17:41
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- Sujet: R.J. Ellory
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Katou


Coloriste : Franz K
Là où dansent les morts
Il s'agit d'une adaptation en deux tomes d'un roman de Tony Hillerman.
Quelques mots sur Tony : Naissance en mai 1925, dans l'Oklahoma. Enfance originale où il fréquente les bancs de l'école avec des indiens pottawatomies et séminoles. Engagé volontaire dans l'infanterie pendant la seconde guerre mondiale, il reçoit pour sa bravoure au combat les plus hautes distinctions de l'US Army. De retour dans le civil, il commence une carrière de journaliste et d'universitaire.
Quand il donne à lire à un agent new-yorkais son premier roman, celui-ci lui demande d'enlever toutes les références... aux indiens ! Tony Hillerman n'abandonne pas et envoie son livre chez l'éditeur Harper & Row qui l'accepte immédiatement. La carrière de Tony Hillerman est alors lancée. Aujourd'hui, ses romans policiers se déroulant au cœur des réserves navajos ont fait le tour du monde. Aux Etats-Unis, ils permettront même aux jeunes indiens navajos et zunis de redécouvrir leurs traditions ancestrales.
Sympathique découverte que cette BD, dont le dessin, a priori, n'est pas celui que j'affectionne. Très classique, bourré de détails, la page est quasiment saturée par les traits ; cependant je me suis très vite familiarisée à cette surabondance et la découverte des univers navajos et zunis, la capacité de Katou à donner un maximum d'informations en un minimum d'espace m'a beaucoup intéressée.
L'histoire tient en deux lignes : un jeune navajo qui devait participer à une grande fête en enfilant les habits d'un dieu du feu est tué et son meilleur ami, un zuni (ennemi juré des navajos) a disparu. L'enquête est prise en charge par un policier zuni lancé à la poursuite de son jeune coreligionnaire. Il visitera ainsi les institutions navajos et américaines, un camp de hippies aux relations assez troubles avec le trafic de drogues et un camp de fouilles archéologiques qui devrait révolutionner l'histoire paléolithique américaine.
On le voit, les sujets brassés sont forts vastes et très efficacement traités par un dessinateur que l'on sent très à l'aise dans l'agencement du scénario et dans la prise en charge de ses personnages. L'intérêt dévie très rapidement de la simple enquête policière pour se tourner non seulement vers les us et coutumes des indiens mais également vers l'ensemble d'un territoire chargé d'Histoire.
Et Joe Leaphorn, le flic zuni, le traqueur par excellence, a beau faire partie du clan de ceux qui parlent lentement, son personnage fascinant, d'un stoïcisme saisissant, donne un sacré relief à l'aventure.
Je ne m'attendais pas à être aussi emballée par cette très riche BD.
mots-clés : #bd #minoriteethnique #polar
- le Mar 10 Jan - 13:56
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- Sujet: Katou
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Arnaldur Indridason
Etranges rivages
Les étranges rivages, ce sont ceux des fjords de l’est islandais. Des rivages où des hommes, des femmes et des enfants disparaissent dans des tempêtes aussi soudaines qu'effroyables, et qu'on ne serait pas surpris de voir hantés par des revenants. C'est sur ces terres de son enfance qu’Erlendur revient pour un séjour comme une espèce de pèlerinage . Et que fait le commissaire pendant ses vacances ? Il enquête. Il tourne autour du pot aussi, car si l'objet de toutes ces préoccupations est la disparition de son petit frère, à 8 ans, alors qu'il le tenait par la main dans une tempête effroyable, il s'acharne sur d'autres disparitions, celles de soldats britanniques de l'armée d'occupations 1942 et surtout, le même jour celle de Mathildur, la plus étrange, sans doute. Cette fois, Erlendur n’ interroge pas des malfrats, mais de vieilles gens témoins d'une époque révolue, gardiens effrayés de secrets bien gardés, qui, à travers leurs propres histoires sauront le mener sur le chemin d'une certaine réconciliation avec lui-même.
Se basant sur l’idée , peut-être un peu simpliste, que trouver une explication aux épisodes les plus douloureux de sa vie, aussi difficile que cela puisse être, ne peut qu’apaiser, notre commissaire ne joue pas au policier, mais il ne peut s'empêcher de traquer une vérité qui lui a toujours manqué. Les personnages ont vieilli avec leurs secrets, et les dévoilent peu à peu, à contre-cœur, car ces vérités sont parfois insupportables, mais elles permettent finalement d’exister, de se retrouver, de comprendre et pourquoi pas d ‘accepter.
Il y a une étrange poésie dans les scènes de rêves obsédantes, qu’on ne différencie pas toujours très clairement de la reviviscence des scènes d’enfance émergeant peu à peu de la mémoire torturée d’Erlendur – et cette interpénétration entre cauchemars et souvenirs est à la fois lancinante et belle. L’intime est une souffrance, que cette enquête obstinée souhaite panser, à défaut de la guérir.
(commentaire récupéré)
mots-clés : #polar
- le Lun 9 Jan - 10:13
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- Sujet: Arnaldur Indridason
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Dashiell Hammett

Sang maudit / The Dain Curse (1929)
Roman d'enquête publié en quatre partie dans la revue Black Mask. Un découpage qui impose, ou permet, de varier les plaisirs pour le Continental Op, le détective sans nom. Ce qui commence en vol de diamants se complique rapidement en meurtres mystérieux, un mystère qui s'entoure rapidement du mystère d'une malédiction et des écrans de fumée d'une secte. On ne manquera pas non plus de quitter la bonne société de San Francisco pour se réfugier dans une petite station balnéaire en manque de succès. On peut deviner certains des nombreux rebondissements comme démasquer le coupable mais on se laisse faire dans les méandres de l'intrigue et ses complications. Et quatre épisodes et des personnages qui ne meurent pas tous à chaque fois ça aide à brouiller les pistes. Tout ça est au point mais reste alimentaire c'est vrai. Le reste aussi si on prend le temps d'y penser mais retrouver ce détective opiniâtre qui fait des efforts pour ne pas être trop sympathique fait plaisir. Dans l'ensemble c'est nettement moins violent que Moisson rouge si on fait abstraction des nombreux cadavres et d'un blessé en particulier (brrrrrr... ). Il y a cependant des points communs à chercher du côté des personnages secondaires moyens, du côté faillible des mathématiques personnelles et pour un penchant vers la marge, des états de consciences altérés et une presque héroïne dépendante au psychotropes. Ça donne de la substance et de la personnalité à cette recette plus éprouvée qu'éprouvante. Un bon moment de lecture, bigarrée sur fond noir, avec la générosité d'une lueur d'espoir cette fois.
mots-clés : #polar
- le Dim 8 Jan - 21:09
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- Sujet: Dashiell Hammett
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Craig Johnson
Dans l'idée de peut-être fournir des pistes pour la LC polars, voici les compte-rendus de ma lecture du début de la série (où il faut privilégier une lecture dans l'ordre). On n'est pas obligé de lire tous ces comemntaires, çà pourrait bien donner une indigestion, mais ramener l'un sans les autres n'avait guère de sens pour moi.
Little Bird
Je vais tout de suite vous dire qu’à la fin de ma lecture, je me suis précipitée à faire des recherches, et… Quelle joie !… Craig Johnson a publié 11 romans en anglais, 7 sont traduits en français, dont 4 en poche… Que de plaisirs en perspective !
(Par contre il paraît que la série, Longmire, est décevante)
Quatre ans plus tôt, quatre jeunes gens ont violé la petite indienne Melissa Little Bird et sont restés presque impunis. Personne n'a oublié. Surtout pas le shérif Longmire, et, apparemment, encore moins l’inconnu qui commence par descendre le premier des quatre.
Cela part comme un polar délectable. Le shérif est désabusé à souhait. Il s’est lié d’amitié lors de la guerre du Vietnam avec l’indien Henry Standing Bear, plein de sagesse et de bienveillance, une amitié qui s’exprime plus par les actes et les silences que par de grandes déclarations. L’enquête piétine. Ce n’est pas faute d’assistants passionnés et attachants, qui ont chacun leur sale caractère, leurs secrets, leurs sarcasmes facétieux et leur dévouement. Ce n’est pas faute non plus, on l'apprendra à la fin, d'indices déposés avec discrétion par l'auteur.
Peu à peu, tranquillement, le suspense monte, tant par la progression de l’intrigue, par l'opacité du mystère que par l’enrichissement des liens qui unissent les personnages. La spiritualité indienne, l’évocation d’une nature sauvage, les effroyables conditions météo, qui nous valent quelques scènes d’anthologie, contribuent à la progressive montée en puissance.
Et puis la fin… comme une claque: bien installé dans son fauteuil, on a cru savourer un excellent roman, et c’est bien plus que ça… la fin est dérangeante et déchirante…
Il faut parler des dialogues. Je n’aime pas trop les livres qui regorgent de dialogues ; mais ceux –ci sont des dialogues de taiseux à l’humour décapant, pleins de mordant pour mieux cacher leurs fêlures. Les réparties, des plus concises, s‘enchaînent en échanges décoiffants. Elles alternent avec les silences, les gestes ébauchés, les regards. Nul besoin de fioritures, cela claque, Craig Johnson ne recule devant aucune réplique monosyllabique. Et cela donne une ambiance de délicieux vieux westerns d’amitié virile. Mais justement il y a des femmes aussi, et pas des moindres.
Les morts veulent simplement la même chose que les vivants : qu’on les comprenne.
C’est vraiment excellent, ce mélange de douceur et de violence, de mélancolie et d’humour, de légèreté et de tragique..
Ouaip.

Le camp des morts
J'ai un peu moins aimé ce roman que Little Bird, mais peut-être, pour quelqu'un qui n'est habituellement amateur ni de polar ni de séries, aurait-il mieux valu faire une pause plus longue entre les 2 opus. Ainsi j'aurais été moins gênée par un scénario qui reprend un peu trop les grands axes du livre précédent : une mort dont le caractère criminel n'apparaît que dans un 2e temps, un suspect numéro 1 qui est un des intimes du shérif, une belle femme entreprenante prête à sauver Longmire de son marasme privé, la mise en avant d'une communauté minoritaire (les Indiens dans Little Bird, les Basques dans Le camp des morts), la montée progressive du récit, avec un long temps de mise en route avant l'accélération, le rôle capital des conditions climatiques effroyables dans le déroulement de l'intrigue.
Inversement, ce côté déjà-vu a ses avantages : on retrouve Durant, et comme c'est une petite ville, tout le monde se connaît, et nous aussi on finit par connaître tous les protagonistes, les importants et les secondaires, on se retrouve comme chez soi dans tout ce petit monde, c’est un plaisir de voir les caractères se confirmer, et les répliques fuser. De profiter des silences, aussi, qui sont des temps forts du livre. Et cette nouvelle tempête de neige, bien différente de la première, il faut le reconnaître, ça a une sacrée gueule. Plus on avance dans la lecture, plus ce sentiment de familiarité fait qu'on s’y sent à l'aise, en empathie avec les personnages, prêt à savourer pleinement l'humour soigneusement distillé au fil des pages. Le rythme s'accélère, l'intrigue se complexifie, et on finit par n'avoir qu'une envie, c'est tourner les pages, avancer - mais en prenant son temps, aussi, pour déguster le tendresse des personnages, cachée derrière leurs réparties incisives. Au final, c’est assez compliqué, la solution, moins sobre.
Bon, donc je ne pense pas lâcher Longmire, mais, je vais le laisser se reposer (il en a bien besoin , le pauvre) Et quand j’y reviendrai, ce sera comme rencontrer un vieux copain, retrouver ses tics et ses marottes, ce sera peut-être le printemps, et j’aurai plaisir à découvrir ce qu’il va perdre, cette fois, lui qui déjà n’a plus d’illusions, mais en plus a laissé au fil des livres une oreille et un œil.

L'indien blanc
Peut-être que la mort n'existe pas, peut-être que la vie nous use à force d'amour, c'est tout.
Ce troisième tome m'a emportée.
Foin de l'intrigue policière,comme d'habitude assez compliquée, et qui tient par moments du jeu de piste. Je m'en suis contre-fichée pendant toute ma lecture, tant j'étais embarquée par les personnages, par l'humain, par l'émotion. Je ne vais donc pas parler de l'intrigue, mais pour ceux qui ont lu les précédents , sachez que Walter Longmire et Ours Debout (et le chien) vont à Philadelphie retrouver Cady, la fille du shérif, qui, à sa façon, a un rôle important dans l'affaire cette fois-ci, et que leur duo marche super bien. Cette amitié aussi rêche que solide est une source vivifiante pour l'auteur. Ils entrent en contact à titre personnel et professionnel avec toute la fameuse famille flic de Vic, et là aussi c'est une grande réussite. Pas de tempête de neige ici, (on est en avril) mais une scène cruciale en forêt sous une pluie battante, et quelques épisodes de visions indiennes.
Malgré le drame qui prend à la gorge, on retrouve tout au long des pages l'humour désenchanté de Craig Johnson, et notamment, on découvre ici la clé de la tactique d'enquête de Walter Longmire :
Lorsque je cherche des bonbons, je vais dans un magasin de bonbons.
Surtout, surtout, c'est le livre le plus déchirant que j'ai lu depuis longtemps(peut-être depuis un certain autre livre de chez Gallmeister). Je n'aurais jamais cru qu'un polar puisse m'émouvoir à ce point. La tendresse et le respect entre les personnages, l'attention amicale, et surtout l'amour indicible des parents pour leurs enfants adultes : il y a des pages et des pages où l'on est dévoré de compassion pour les personnages qui se débattent dans leur détresse. Quant à Longmire, totalement désespéré , il n'en met pas moins tous ses espoirs et sa confiance dans la jeunesse, ce qui est assez admirable chez un homme aussi désabusé.
Enfin, pour ceux qui connaissent Philadelphie, il y a d'incessantes ballades, déambulations, courses poursuites dans la ville qu'il doit être encore plus agréable de partager en la connaissant.
Et puis, les dialogues, cette fois-ci, sont parfaits.

Tombé du ciel (nouvelle)
C’est une petite nouvelle (12 pages) offerte gracieusement par les libraires aux fidèles de Gallmeister, (histoire de faire un peu de pub au passage pour Molosses, le sixième tome sorti récemment). Je l'ai donc plutôt mérité.
On y retrouve le shériff Longmire, le 1er janvier 2000, deux mois après la mort de sa femme Marta. Il n’est pas encore sorti de son vieux peignoir crasseux, et il fait peine à voir. Mais il n'en continue pas moins à s'occuper des chats écrasés du Comté, et n'est pas loin de se prendre pour Jésus Christ.
Savoureux et drôle.

Enfants de poussière
Une fois passé le premier chapitre qui est un morceau choisi d'émotion tendre et triste (Longmire voit Cady, sa fille adulte, en même temps l'aimer et lui échapper),...
Elle était belle, et le casse-pieds là-dedans, c'était qu'elle le savait.
Cela lui permettait d'obtenir à peu près tout ce qu'elle voulait. La beauté, c'est le télépéage de la vie. Moi j'ai la chance de pouvoir emprunter les bandes d'arrêt d'urgence.
...on passe à l'exposé de l'intrigue, une fois de plus fort compliquée, et j'ai eu mon moment de déception. Et puis, après le premier tiers, j'ai retrouvé le Longmire que j'aime, cet homme meurtri et sensible.
Comme la jeune femme assassinée est vietnamienne, les traumatismes de la guerre du Vietnam remontent, l’histoire vietnamienne avec les flashs-backs qui s'intercallent, n'est d 'ailleurs pas toujours à la hauteur de l'intrigue principale, même si elle gagne beaucoup sur la fin.
Elle [la guerre] avait aussi épuisé son stock de nourriture, de munitions et de médicaments - les morts étaient une des rares choses qui semblaient toujours se trouver en abondance.
Walt a bien besoin de l'aide matérielle et affective de toute sa bande : l'Ours toujours fidèle mais droit, Cady qui se remet courageusement de l'épisode précédent et retrouve Michael, Vic dont il ne sait toujours pas si elle l'aime ou a pitié de lui, et tous les autres qui se décarcassent autour de lui. Il y a aussi cette hallucinante ville-fantôme protégée par les serpents à sonnette,...
Il semblait que la vie avait choisi de déserter pour aller se cacher dans les fissures aux bords déchiquetés de ce paysage rude et qu'elle avait oublié de revenir.
... ce géant indien psychopathe, et les éternelles interrogations existentielles de Walt. Sans parler de la sueur qui transperce les chemises.
L'émotion revient, la réserve et la pudeur de cet homme qui a toujours besoin d'être dans le vrai . Ce poor lonesome shérif. J'ai rarement vu autant de drôlerie mêlée à tant détresse.
On referme le livre, on soupire d'aise et... Mais qu'est-ce qu'ils vont devenir ?... ils sont tous si attachants...

Dark Horse
Je déteste être celle qui t'annonce ça, à toi, qui as vingt quatre ans de métier, mais certaines personnes sont en prison parce qu'elles sont coupables.
Oui ,mais si Walt Longmire, le shérif solitaire, a décidé que Mary Barsad, qui est enfermée dans l'une des cellules dont il a la responsabilité, est innocente, il ne va pas hésiter à mouiller la chemise pour le prouver. Il part donc pour Absalom, où celle-ci est censée avoir tué son mari de 6 balles dans la tête pendant son sommeil, et qui n'est pas particulièrement une petite ville accueillante à l'étranger. A l'entrée du cimetière, est écrit en lettres gothiques : VOUS QUI ENTREZ ICI, ABANDONNEZ TOUT ESPOIR, et cela pourrait bien être inscrit en grosses lettres à l'entrée de la ville.
C'est l'occasion de quelques beaux portraits de paumés sympathiques ou de fieffés salauds. La présence que Craig Johnson parvient à leur tailler, compense un peu le fait que cette fois-ci, Craig Johnson fait pour l'essentiel cavalier seul, c'est le cas de le dire, heureusement soutenu par son ami Le Chien et les conversations qu'ils partagent, et que, si l'on voit passer Vic et l'Ours dans des passages plutôt puissants, ceux-ci restent rares.
On aura donc peu de nouvelles de la tribu Longmire, juste un coup de fil de Cady, et c'est un peu frustrant, évidemment. Par contre l'intrigue policière, quoique bien tordue, échappe à l'excessive complexité qui a pu dérouter parfois dans les précédents opus. Et on approfondit notre connaissance du toujours généreux shérif Longmire, qui notamment retrouve les lieux de son enfance et révèle sa grande tendresse pour les chevaux. Quant à sa capacité à s'impliquer physiquement, qui donne quelques scènes d'action et chevauchées dignes des meilleurs westerns, elle n'est pas nouvelle, mais n'a pas fini de nous étonner…

Molosses
Quel plaisir de lire cette excellente cuvée !
Longmire, le shérif mélancolique qui aime mieux les chiens que les hommes, ou en tout cas sait mieux leur parler, se lance, pour la Saint-Valentin, dans une nouvelle enquête alors que l'hiver n'en finit plus de proposer ses températures de -20°, sa neige et son blizzard. Il va évidemment y récolter quelques blessures et bleus à l'âme supplémentaires. Vic, qui se découvre des besoins de stabilité et jure toujours comme un charretier , est au meilleur de sa forme, ce qui n'est pas le cas du Basque qui a perdu son bel entrain. Quant à Cady elle vit sa vie à Philadelphie, présente-absente éternelle. On les connaît de mieux en mieux et c'est un réel régal de retrouver leurs répliques afutées ..Et les nouveaux personnages, ceux qui alimentent l'enquête, ont leur présence époustouflante bien à eux.
L'intrigue est une fois de plus compliquée à souhait, mais pour la première fois, je crois que j'ai absolument tout compris (je ne sais pas si c'est Craig Johnson ou moi qui progresse).
Toujours le rire et le désenchantement, , la petite ville perdue du Wyoming, les vieilles bagnoles, et cette fois-ci, cerise sur le gâteau, l’essentiel se déroule sous l’œil de deux molosses qui gardent un casse de voitures-déchetterie municipale d’anthologie.

Tous les démons sont ici
Je restais là, dans la neige tourbillonnante, planté comme une sentinelle des montagnes, mais c'était bon d'être debout, de ne pas tomber, de ne pas céder, de ne pas mourir - à nouveau.
Et nous voilà repartis pour une aventure avec Walt Longmire ! Et pas des moindres. L’exposition de la nouvelle situation (un géant psychopathe pire que psychopathe qui défie le FBI et la mémoire d'un jeune indien assassiné) nous fait renouer avec l'humour féroce de Craig Johnson. Ce début drôle comme tout amène Longmire à se jeter comme un fou qu'il est dans une chasse à l'homme hallucinante, à l'assaut une fois encore des Bighorn Mountains, dans le froid, le vent , la neige et le brouillard pour une quête hallucinée. Hallucinée est le mot car au fil du temps la quête, placée sous l'emblème de l'Enfer de Dante, prend une intensité pathétique, troublante, fascinante. Difficile d'en dire plus, mais Longmire est une fois de plus protégé par les Esprits Cheyennes, obstiné jusqu'à l'épuisement, mais transporté par une force aussi magique que poétique. Et la fin, que je ne vais surtout pas dévoiler, réinvente complètement le roman et invite à une relecture.
On en reste tout retourné, captivé par cette lutte entre réalité et magie indienne. C'est un épisode où Longmire fonctionne presque en solo, mais si bien mené, si inventif et haletant que l'équipe du shérif (qui suit son chef à la trace à distance) ne nous manque presque pas.
Craig Johnson est décidément très fort, formidablement créatif, ce n'est pas le genre à tourner en rond dans une série planplan, il invente, il défie le lecteur, il l'épate !
(commentaires récupérés)
Voilà, j'en suis là, faiut que je me trouve À vol d'oiseau, et Steamboat
mots-clés : #polar
- le Sam 7 Jan - 14:14
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- Sujet: Craig Johnson
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Thierry Jonquet
La bête et la belle
On se dit au début que c’est un petit roman noir, assez drôle, qui ne craint pas la caricature (mais c'est un conte, n'est-ce pas) et qui ne se fatigue pas à creuser ses personnages, ni à tirer pas autant profit qu'on l'aurait voulu de sa situation dans une banlieue ouvrière. On apprend finalement que c'est une double supercherie, dans laquelle j'ai totalement marché, et que j'ai donc trouvée habilement menée. C'est donc sur la fin assez malin et cocasse, les défauts-même s'expliquent plus ou moins, mais j'ai trouvé le chemin un peu long avant de le découvrir.
(commentaire récupéré, c’est drôle, parce qu'à distance l'impression qui me reste est bien meilleure)
mots-clés : #creationartistique #polar
- le Ven 6 Jan - 9:48
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Ismail Kadare
Qui a ramené Doruntine
Conte plaisant dont l'humour macabre n’est pas sans rappeler Perutz, Qui a ramené Doruntine raconte comment une sombre affaire de fantôme devient une affaire d'Etat et de Religion.
On croise ici une famille de neuf frères décimés par la peste, et l'un d'eux sort de sa tombe pour quérir leur unique sœur (la fameuse Doruntine), mariée au loin en terre inconnue. Les rumeurs les plus saugrenues se confrontent aux prises de position rigoristes de la Sainte Eglise Orthodoxe pour influer Stres, le capitaine bonhomme qui enquête sur cette affaire et trouvera sa propre solution (qu'importe la vraie solution?), en forme d'appel à l'esprit national et frondeur des Albanais.
(commentaire récupéré)
mots-clés : #fantastique #polar
- le Ven 6 Jan - 9:37
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Arthur Conan Doyle

Le Chien des Baskerville
Un souvenir de lecture imposée. Puis relu pour un cours.
J'ai du le vendre en parlant de la qualité de l'ambiance. Surtout quand on est corrompu avec Guy Ritchie et son Iron Man de Sherlock (je suis plutôt Team Captain America en fait).
Une impression d'avancer dans la brume à côté de Sherlock. Watson est évidement génial (entre une nounou, un faire-valoir et un amant secret).
Et toujours cette brume et cette intrigue bizarre de folklore et de mort. Ça se lit "tout seul", une tasse de thé à portée de main. Une pipe peut-être ?
Une rencontre inoubliable avec un détective qui en a sous la cafetière.
mots-clés : #polar
- le Mar 3 Jan - 20:19
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Dashiell Hammett
C'est surtout Moisson rouge qui me revient, plus que les nouvelles, avec son ambiance délétère et brutale mais aussi la ténacité qui lui permet de s'affranchir des limites. Je vous recolle mes deux lectures en spoiler, ça sera plus lisible :- première lecture:
Robert Frank, Butte Montana, 1956
Moisson rouge (1929)
Pas évident de parler de ce bouquin. On rentre très vite dans le vif du sujet par l'intermédiaire d'un détective employé par une grande agence (la Continental Op) qui débarque à Personville ou plutôt Poisonville comme les gens l'appellent, une cité minière du Montana. Il ne rencontrera jamais son client qui se fait assassiner.
En un peu moins de 300 pages et dans enchaînement, enchevêtrement, de coups tordus notre détective va ingurgiter beaucoup d'alcool et plus si affinités et semer une sanglante pagaille dans cette ville corrompue jusqu'à la moelle. Entre le vieux bonhomme qui détient la ville, le chef de la police et les quelques principaux truands, en tournant autour de l'esquintée et pourrie jusqu'à l'os femme fatale de service et de ses prétendants éconduits, le détective navigue, asticotant celui-là, donnant un coup de main malgré lui à celui-ci, manquant de se faire truffer de plombs entre les deux... sans jamais se départir de son opiniâtreté ou d'un bon sens de la répartie.
Notre super héros aussi sympathique que s'il faisait peur avec son mètre 60 et ses 86 kilos ne se prive évidemment pas pour mettre la pression de façon musclée à ses interlocuteurs. Une bizarre vision hallucinée, de cauchemar, de violence incessante qui se lit néanmoins avec un plaisir certain pour le charme du croqué des attitudes et toute la désillusion qui se sauve dans un humour noir et grinçant.
Il y aurait moyen de causer du drôle d'effet de cette narration sauvage qui fonctionne à la pensée et au dialogue, distille des retournements de situation mais surtout s'abrègent régulièrement pour passer à la suite. Le détective nous coupe la page ou le dialogue sous le pied pour aller plus vite vers l'inévitable bain de sang (espéré salvateur pour la communauté).
Je m'y suis trouvé un peu moins à l'aise que dans mes nouvelles de Chandler, d'une certaine façon ce Hammett m'a fait l'effet d'être moins pop, c'est grandiloquent mais avec une solide dose de méchanceté! Je compte cependant bien y revenir. Et puis c'est dépaysant pour le décor comme pour la forme, et ce dépaysement me plait bien lui aussi.
- deuxième lecture:
Moisson rouge (1929) - Deuxième lecture
C'est comme une bonne série B, ce n'est pas forcément que c'est l'histoire la plus fine du monde ou qu'une qualité excessive soit à l'origine de notre plaisir mais on retombe dessus et on ne voit pas de bonne raison pour ne pas se laisser reprendre au jeu.
Le petit bonhomme pugnace, employé d'une grande agence de détectives, qui n'a pas de nom arrive dans une ville minière (variation sur le thème de Butte dans le Montana) pour trouver son client mort et un niveau vertigineux de corruption. C'est presque contre la volonté du père du défunt qu'il va mener une campagne un peu spéciale de remise à plat des pratiques locales.
Mais ne pas se faire d'illusions ce n'est pas un Zorro ou un d'Artagnan qui nous raconte son histoire. Plus, si on doit comparer à des images cinématographiques de film noir et à une forme de glamour qui va avec, il va falloir se rendre à l'évidence ici il n'y en a pas. Tous pourris, tous violents, tous prompts à jouer des influences et des coups bas, la course de fond dans cet univers parallèle de la truandaille est haletante. On trouve bien en appât du "qui a fait le coup" (peut-être trop d'ailleurs, ça pourrait avoir l'air répétitif pour ça) mais ça enchaîne. Quelques mots plus ou moins bien ajustés, quelques règlements de comptes sans remords...
La petite touche derrière cette apparente absence de psychologie, le truc qui fait tenir le lecteur, pourquoi pas la fatigue, une lassitude qui l'emporte parfois sur les personnages, comme ce passage clé sous laudanum. Le passage de l'autre côté du décor de la société : trafic, politique, groupes d'influences (en marge le militant communiste), de l'individu avec la femme fatale de l'histoire Dinah Brand : menteuse, intéressée, à peu près alcoolique, négligée, néanmoins...
Avantage du Quarto : les présentations qui mettent en avant le gouffre qui sépare ce genre cuisine de celle d'une Agatha Christie par exemple ou la part politique de l'auteur sans oublier les contraintes du métier d'écrivain, qui doit quand même vendre, l'effet de genre.
Au final pas de doute : ça avance cette histoire, moins joueur et plus dur que Chandler, moins décontracté, ça avance et ça peut fasciner son lecteur. Je suis très curieux de pouvoir passer à un autre roman prochainement, suite à cette relecture.
mots-clés : #polar
- le Sam 31 Déc - 17:40
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Pierre Lemaitre

Alex
(Un collègue me tanne depuis des mois pour que je lise son LeMaître -que je ne connaissais pas du tout-)
Bref. Il m'a conseillé Alex.
C'est très efficace comme écriture. On est tout de suite dedans. Y'a pas mille descriptions qui alourdissent inutilement l'histoire.
Paris. La nuit. Une fille vient de se faire kidnappée : Alex. Et elle se réveille dans un endroit chelou et elle pressens que ça va mal se passer.
Un flic, Camille, (un peu caricatural d'homme blessé, certes) revient sur le devant de la scène policière après un drame personnel et se lance à la recherche de la kidnappée. ollecte d'indices, collègues efficaces, chef compréhensif, méga chef qui se la pète. Classique.
A partir de là, un chapitres sur 2 nous parle de la victime kidnappée (qui va en chier hein) et l'autre chapitre se concentre sur le flic et son puzzle pour retrouver la fille.
Pis patraras.
Après quelques indices mis bout à bout, y'a un truc qui fait que finalement, cette pauvre victime kidnappée d'Alex, ben elle est franchement pas si innocente que ça.
Même qu'en fait...
*Suspense*
...
C'est "sympa".
Et la fin est délicieusement perverse.
...
Pas besoin d'un plan de Paris sur les genoux pour suivre l'enquête.
Pas besoin d'un dictionnaire à portée de main pour capter les quelques termes scientifiques.
...
2-3 heures de train, une nuit d'insomnie, un cabinet de psy ou la salle d'attente du dentiste et c'est nickel.
J'ai boulotté ça comme des carrés de chocolat et à la fin on se dit "Ho merde, j'ai bouffé la plaque".
...
[Commentaire 100% recyclé]
mots-clés : #polar
- le Ven 30 Déc - 15:00
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Richard Hugo
La mort et la belle vie
Richard Hugo propose un polar ambitieux avec son flic poète au pays des très riches. Dommage que la solution, particulièrement tarabiscotée, soit évidente dès le premier tiers du roman, dans sa partie qui, à défaut de le partie pourquoi (laquelle est bien capillotractée). On est donc moins motivé à suivre la fausse piste. Dommage aussi que ce défenseur des bons et des honnêtes, d'un humanisme naïf, ne soit pas aussi un défenseur des femmes, dont il passe son temps à reluquer les formes. Dommage que le Montana sauvage et rural, où on croyait voir se situer le roman, soit vite abandonné au profit de villes beaucoup moins sympathiques (ne croyez pas la couverture, il n'y a aucun élan et aucun paysage enseveli sous la neige, on se demande un peu à quoi pensent les directeurs artistiques). Ca se lit honnêtement cependant, grâce à une bonne dose d'humour et des portraits bien troussés.
(commentaire récupéré)
mots-clés : #humour #polar
- le Jeu 29 Déc - 10:13
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Georges Simenon
L'ombre chinoiseUn meurtre place des Vosges, un homme qui a fait fortune, trois femmes... Je me suis trouvé rapidement emballé par cette petite lecture d'un Maigret. ça pourrait être les portraits brossés rapidement et précisément, mais pas encore tant que ça. Le suspens tranquille et implacable de l'enquête pas non plus. Il y a le personnage du commissaire, ses temps de réflexion, ça bonhomie lucide et son sens de l'observation. Plus que tout ça été pour moi le double du personnage dans l'écriture, le partage imposé entre un monde normal et lisse et celui du crime, du dérapage, de la fêlure, de l'échec, de la frustration. Le commissaire est un trait d'union entre les mondes et il y a sa cohabitation, ses sympathies, ses fatigues et ses dégoûts, à demi-mots. Une résignation... et pourtant le portrait d'ensemble à quelque chose d'assez beau. La teneur sociale humaine et violente est très forte autour de ce faussement placide fumeur de pipe. Il y a une tristesse de fond et des espoirs qui marchent plein pot dans cette petite histoire. Ce fut une très bonne surprise car je n'en attendais pas tant et pas aussi simplement.
Et Maigret, la porte refermée, marcha vers la fenêtre que, malgré le froid, il ouvrit toute grande. Il était las, comme après un dur interrogatoire de quelque criminel. Il y avait surtout en lui ce malaise imprécis que l'on ressent quand on est obligé de regarder de la vie des aspects que d'habitude on préfère ignorer.
Ce n'était pas dramatique. Ce n'était pas révoltant.
Elle n'avait rien dit d'extraordinaire. Elle n'avait ouvert au commissaire aucun horizon nouveau.
N'empêche qu'il se dégageait de cette entrevue comme une sensation d'écœurement
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- le Dim 25 Déc - 9:28
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Georges Simenon
merci pour les citations !en attendant de trouver une occasion d'y retourner je rapatrie :
Le Passager du Polarlys
C'est une maladie qui s'attaque aux bateaux, dans toutes les mers du globe, et dont les causes appartiennent au grand domaine inconnu qu'on appelle le Hasard. Si ses débuts sont parfois bénins, ils ne peuvent échapper à 1'œil d'un marin. Tout à coup, sans raison, un hauban éclate comme une corde de violon et arrache le bras d'un gabier. Ou bien le mousse s'ouvre le pouce en épluchant les pommes de terre et, le lendemain, le " mal blanc " le fait hurler. A moins qu'il ne s'agisse d'une manœuvre loupée, d'un canot qui vienne se jeter étourdiment sur l'étrave. Ce n'est pas encore le mauvais œil. Le mauvais œil exige la série. Mais il est rare qu'elle ne suive pas, que la nuit, ou le lendemain, on ne constate pas un nouvel avatar. Dès lors, tout va de mal en pis et les hommes, mâchoires serrées, n'ont qu'à compter les coups. C'est le moment que la machine, après avoir tourné trente ans sans une panne, choisira pour s'enrayer comme un vieux moulin à café.
Un voyage mouvementé pour le Polarlys qui remonte la côte de Norvège depuis Hambourg. Le bateau transporte des marchandises et quelques voyageurs. Un nouvel officier qui fait ses débuts, un passager de dernière minute, un passager qui se fait assassiner, une femme troublante.... tous les éléments pour un huis-clos d'atmosphère. Une histoire qui suit tranquillement son cours. Une lecture agréable à défaut d'être prenante ou imparable, la fin pourtant est vraiment bien fichue et relève le plus intéressant du contenu, l'autre partie de la recette du huis-clos : les apparences, les doutes, les attractions et les erreurs de jugement.
Pas mal mais un peu plat pour émerveiller ce petit retour à Simenon après deux lointaines lectures : Le Bourgmestre de Furnes et Pietr le Letton. J'ai le souvenir (collège ?) de m'être endormi dessus à force de vouloir absolument lire l'un de ces deux-là (et c'est une sorte de très bon souvenir ?).
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- le Dim 25 Déc - 9:26
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- Sujet: Georges Simenon
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Fred Vargas
Temps glaciaires
Du bon, du très bon Vargas, avec ce mélange d’érudition et de poésie qui sont ses marques de fabrique.
Une intrigue capillotractée, quoique d’une logique implacable, une rationalité mâtinée d'illogisme, une implacable précision racontée avec un humour délicieusement malicieux, une acuité psychologique qui n'exclue pas la tendresse, Vargas s'illustre une fois de plus par ses contradictions, dont la première est bien, chez cette auteure cultivée voir savante, fine et fougueuse, ce héros inculte qui ne sait « foncer droit et vite », ce marcheur nonchalant qui préfère fouler l'herbe, et errer dans « les brumes de son île personnelle », qui est peut-être le flic le plus original de toute l’histoire du polar, l'un des plus attachants en tout cas.
(commentaire récupéré)
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- le Ven 23 Déc - 16:00
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Flann O'Brien
J'ignore s'il existe un humour irlandais, mais j'aurais tendance à le croire...Un humour qui serait imprégné d'une certaine atmosphère et d'une certaine culture et de l'histoire de l'Irlande ...
Et certainement arrosé de Guiness et de whisky irlandais.
En tout cas, il existe une forme d'humour qu'il me semble avoir retrouvé aussi bien chez Swift, irlandais garanti, mais aussi chez Lewis Carroll.
Et aussi Edward Lear, auteur de limericks, des sortes de contes pour enfants. Chez le conteur américain Benchley et dans les les premiers films des Monty Pythons, réalisés pour la BBC. Et les Marx Brothers.
Et bien entendu chez Flann O' Brien...
Cette forme d'humour a été qualifiée parfois d'absurde ou du terme anglais nonsense, qui ne signifie pas dépourvu de sens, mais plutôt dépourvu finalement d'un certain sens. Et ce qui fait la force de cet humour-là, c'est l' énormité, le sang froid avec lesquels les choses sont dites, et aussi la plus grande logique, et qui les rendent irrésistibles...
En tout cas, le mieux pour se familiariser avec cet humour-là, c'est de lire ces oeuvres...
Et Le Troisième policier de Flann O' Brien se prête parfaitement à ce genre de lecture, fantastique autant que délirante...
Allez, un début pour illustrer un peu :
"Tout le monde ne sait pas comment j'ai tué le vieux Philip Mathers, lui défonçant la mâchoire à coups de pelle.
Mais je vais d'abord parler de mon amitié avec John Divney car c'est lui qui a frappé le premier le vieux Mathers, lui assénant un grand coup sur la nuque avec une pompe à vélo qu'il avait lui même fabriquée dans une barre de fer creuse.
Divney était un gaillard à l'allure avenante, mais c'était un paresseux à l'esprit oisif. C'est lui qui est responsable de toute l'affaire"...
Flann O ' BRIEN - Le Troisième policier.
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- le Mar 20 Déc - 15:22
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- Sujet: Flann O'Brien
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Richard Brautigan

Un privé à Babylone est un roman d'un homme désabusé. L'écriture est décalée, assez déjantée (à remettre dans le contexte des années 1940), pour dire des choses sordides avec humour noir et dont le rendu est assez poétique. Le héros, un privé plutôt minable, cherche à se faire une vraie place de détective, s'imagine alors l'argent qui va avec, la saveur des belles femmes qu'il pourrait rencontrer et la perspective d'être un jour reconnu par ses pairs. En attendant, il vit dans une chambre crasseuse, pleine de détritus, le frigo vide et sale, et ne décroche aucune affaire. Sauf une. Commanditée par une femme. C'est cette affaire plutôt bizarre qui fait l'objet de ce livre. Les chapitres sont très courts, le roman très imagé, porté sur le macabre. Il n'a rien à perdre, Card, ce anti-héros narrateur, et ses actions sans scrupules pour arriver à ses fins sont caricaturales. Alors il part à «Babylone», lieu indéfini, dans sa tête. C'est sa façon de s'échapper d'une réalité très moche, de nourrir des fantasmes, de fric qui coule à flot dans un monde où il vivrait avec Nana-Dirat, sa femme sublime tout droit sortie de ses rêveries. Ses fantasmes ou ses rêves toujours renouvelés envahissent son présent, la vie intérieure prend le dessus. Agréable moment de lecture, et de détente aussi il faut bien le dire, et le côté un peu tiré par les cheveux fait tout son charme !
mots-clés : #polar
- le Lun 12 Déc - 15:16
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- Sujet: Richard Brautigan
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R.J. Ellory

Seul le silence
4ème de couv'
Joseph a douze ans lorsqu'il découvre dans son village de Géorgie le corps d'une fillette assassinée. Une des premières victimes d'une longue série de crimes. Des années plus tard, alors que l'affaire semble enfin élucidée, Joseph s'installe à New-York. Mais, de nouveau, les meurtres d'enfants se multiplient...
Pour exorciser ses démons, Joseph part à la recherche de ce tueur qui le hante. Avec ce récit crépusculaire à la noirceur absolue, R.J.Ellory évoque autant William Styron que Truman Capote par la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu'il met en jeu.
Je me suis laissée faire.
Le héros, Joseph Vaughan, du haut de ses 12 ans, m'a prise par la main pour me faire lorgner son quotidien, ses peurs, ses doutes, son chemin de vie tortueux.
La Géorgie. Les années 30-40-50 et suivantes... New-York.
Quelle évolution.
Quelle précision du détail, de l'ambiance, je sens le vent, je vois la chaussure blanche en haut de la colline, j'entends l'accent de Reilly, je vois la silhouette du shériff Dearing, je cahote sur le siège du vieux pick-up...
J'ai suivi Joseph sur ce sombre chemin parsemé de cadavres de fillettes. J'ai senti sa frustration, de ne pas comprendre, de ne pas savoir, de ne pas pouvoir se battre. Une sorte de persécution aussi : la vie a décidé de malmener ce petit gars.
Mais quelle force aussi. Cette obstination à vouloir comprendre et protéger, ne rien lâcher et débusquer, seul, la piste d'un redoutable chasseur de petites filles. Ce même chasseur qui rôde autour de la vie de Joseph.
Chaque description m'a enveloppée immédiatement, j'ai plongé en Georgie, aux côtés de Joseph, des Anges gardiens, d'Alexandra, du shériff Dearing...
Et le petit plus... Les femmes ne font pas que des tartes aux pommes. Elles posent des questions, révèlent les hommes et elles-mêmes. Là où l'auteur aurait pu se faciliter la vie de clichés misogyne et raciste, on découvre des dialogues où les personnages sont dotés de bon sens et de quelques grammes d'esprit critique.
[Avis récupéré - 2012]
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- le Dim 11 Déc - 20:31
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Olivier Truc
, qui termine la trilogie est aussi passionnant à lire que Le dernier lapon et Le détroit du loup
depuis une quinzaine d’années, procès entre les éleveurs de rennes et les forestiers .
lors de abattage des rennes avant l'hiver , le fils du chef sami trouve un os humain.
il est ressorti en cause , les fortes pluies.
de ce fait , enquête de la police des rennes , procureur etc donc abattage suspendu car on découvre le squelette mais sans le crâne.
ce squelette dérange de nombreuses personnes .
qui était cette personne, un sami ou pas..
si vous voulez le savoir..il faut lire ce merveilleux récit.
les personnes qui ont lu et apprécié les 2 premiers livres aimeront celui-ci.
on retrouve avec plaisir Nina et son comparse de la police des rennes.
mots-clés : #polar #social
- le Sam 10 Déc - 15:53
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