Robert Olen Butler
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Robert Olen Butler
Robert Olen Butler
Né en 1945
Né en 1945
Robert Olen Butler, né en 1945 dans l'Illinois, enseigne la Creative Writing à l'Université de Floride State. Auteur de seize romans et de six recueils de nouvelles, il reçoit en 1993 le prix Pulitzer pour Un doux parfum d'exil et en 2013 le Francis Scott Fitzgerald Award pour l'ensemble de sa carrière.
Ouvrages en français :
- Un doux parfum d'exil, Rivages (1992)
- Étrange murmure, Rivages (1995)
- La Fille d'Hô Chi Minh-Ville, Rivages (1999)
- La nuit close de Saigon, Rivages (2000)
- Mr Spaceman, Rivages (2003)
- Mots de tête, Rivages (2005)
- Tabloid dreams, Rivages (2005)
- Meilleur souvenir, Rivages (2007)
- L'appel du fleuve, Actes Sud (2018)
Source Wikipedia / Actes sud
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8414
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Robert Olen Butler
L'appel du fleuve.
traduit par jean-Luc Piningre
Cela aurait pu s'appeler aussi l'Appel de la guerre. Sur 5 générations, c'est une histoire du genre "Tu seras un homme mon fils!", mais ça ne marche pas.
Robert 70 ans est marié à Darna dans une relation toute de silences, de non dits, de respect, de partage intellectuel, de courtes phrase qui se suffisent à elles-même. Pendant les quelques jours qui entourent la mort de son père, les vieux démons qu'il a ramenés de la guerre du Vietnam et gardés secrets au fil des décennies l'envahissent. Le grand-père a fait la Grande Guerre, le père a combattu Hitler. Lui a voulu gagner l'amour de son père (bel échec) en s'engageant, alors que son frère a fui au Canada, tranchant définitivement dans l'amour des siens. Ceux qui sont partis ont ramené des secrets terribles que leur femmes ont respectés, les soutenant chacune à sa manière. Un SDF psychotique traîne par là, son père vétéran du Viet-Nam lui soufflant sa conduite dans son cerveau malade.
C'est donc un thème qu'on a déjà vu et revu, la guerre, le Vietnam, les traumatismes, les secrets, les enfants , les femmes, tout l’entourage qui en souffre.
J'ai assez aimé la façon de faire de Robert (tiens, il s'appelle Robert et je n'ai pas trouvé de biographie qui dise s'il a fait le Viet Nam) Olen Butler. D'abord j'aime bien les enterrements et tout ce qui tourne autour, en littérature du moins : c’est le moment de réunir tout le monde, de catalyser les sentiments, de dire les choses inavouées etc... Et là il s'en sort plutôt bien, c'est puissamment mené, sans débordements, dans cette réserve sentimentale qui semble affecter 'presque) tous les membres de la famille, cachant leur détresse derrière un mot, un geste, un silence.
Robert, cet homme vieillissant qui devient du jour au lendemain l’aîné de cette famille déchirée, n’est pas la brute qu'ont pu donner les guerres aux générations précédentes; c'est un homme éduqué, intelligent, brillant même , attachant, qui cache, tout enfoui, un tout jeune garçon traumatisé et est autant déchiré par le traumatisme que par le secret. J'ai beaucoup aimé ce couple qu'il forme avec sa femme (et d'une façon générale la place des femmes dans ce roman), ce que l'amour est devenu en 50 ans, qui n'a plus besoin des mêmes enthousiasmes et artifices, qui trouve une certaine paix, laquelle peut sembler terne, mais cache en fait une énergie et une tendresse qui n'a même plus besoin de se dire.
Et puis, si au début les réminiscences et autres ramentevances m'ont un peu irritée, comme des flashbacks hollywoodiens, elles se sont peu à peu mêlées au quotidien, aux espoirs, aux pensées, aux rêves, aux délires, elles ont pris leur place et tout le récit fonctionne sur cela, le passé, toujours présent, c'est assez prenant.
mots-clés : #amour #famille #guerre #mort #psychologique #relationenfantparent #vieillesse
traduit par jean-Luc Piningre
Cela aurait pu s'appeler aussi l'Appel de la guerre. Sur 5 générations, c'est une histoire du genre "Tu seras un homme mon fils!", mais ça ne marche pas.
Robert 70 ans est marié à Darna dans une relation toute de silences, de non dits, de respect, de partage intellectuel, de courtes phrase qui se suffisent à elles-même. Pendant les quelques jours qui entourent la mort de son père, les vieux démons qu'il a ramenés de la guerre du Vietnam et gardés secrets au fil des décennies l'envahissent. Le grand-père a fait la Grande Guerre, le père a combattu Hitler. Lui a voulu gagner l'amour de son père (bel échec) en s'engageant, alors que son frère a fui au Canada, tranchant définitivement dans l'amour des siens. Ceux qui sont partis ont ramené des secrets terribles que leur femmes ont respectés, les soutenant chacune à sa manière. Un SDF psychotique traîne par là, son père vétéran du Viet-Nam lui soufflant sa conduite dans son cerveau malade.
C'est donc un thème qu'on a déjà vu et revu, la guerre, le Vietnam, les traumatismes, les secrets, les enfants , les femmes, tout l’entourage qui en souffre.
J'ai assez aimé la façon de faire de Robert (tiens, il s'appelle Robert et je n'ai pas trouvé de biographie qui dise s'il a fait le Viet Nam) Olen Butler. D'abord j'aime bien les enterrements et tout ce qui tourne autour, en littérature du moins : c’est le moment de réunir tout le monde, de catalyser les sentiments, de dire les choses inavouées etc... Et là il s'en sort plutôt bien, c'est puissamment mené, sans débordements, dans cette réserve sentimentale qui semble affecter 'presque) tous les membres de la famille, cachant leur détresse derrière un mot, un geste, un silence.
Robert, cet homme vieillissant qui devient du jour au lendemain l’aîné de cette famille déchirée, n’est pas la brute qu'ont pu donner les guerres aux générations précédentes; c'est un homme éduqué, intelligent, brillant même , attachant, qui cache, tout enfoui, un tout jeune garçon traumatisé et est autant déchiré par le traumatisme que par le secret. J'ai beaucoup aimé ce couple qu'il forme avec sa femme (et d'une façon générale la place des femmes dans ce roman), ce que l'amour est devenu en 50 ans, qui n'a plus besoin des mêmes enthousiasmes et artifices, qui trouve une certaine paix, laquelle peut sembler terne, mais cache en fait une énergie et une tendresse qui n'a même plus besoin de se dire.
Et puis, si au début les réminiscences et autres ramentevances m'ont un peu irritée, comme des flashbacks hollywoodiens, elles se sont peu à peu mêlées au quotidien, aux espoirs, aux pensées, aux rêves, aux délires, elles ont pris leur place et tout le récit fonctionne sur cela, le passé, toujours présent, c'est assez prenant.
mots-clés : #amour #famille #guerre #mort #psychologique #relationenfantparent #vieillesse
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8414
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Robert Olen Butler
merci topocl ce sera une prochaine lecture, le livre est dans ma pal
#guerre du viet-nam en modération
#guerre du viet-nam en modération
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Robert Olen Butler
Merci pour lui, et pour le commentaire en général !Topocl a écrit: les réminiscences et autres ramentevances m'ont un peu irritée
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15609
Date d'inscription : 09/12/2016
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