Olga Tokarczuk

Olga Tokarczuk est une femme de lettres polonaise née à Sulechów , en Pologne, le 29 janvier 1962.

Elle étudie la psychologie à l’Université de Varsovie. Durant ses études, elle travaille, bénévolement, avec des personnes souffrant de troubles mentaux. Après avoir terminé ses études, elle devient psychothérapeute.

À partir de 1997, elle se consacre entièrement à l’écriture.

Elle contribue à la revue Granta.

Œuvre traduite en français

- Dieu, le temps, les hommes et les anges,  Laffont,  1998, : Page 2, 3, 4
- Maison de jour, maison de nuit , Éditions Robert Laffont, 2001
- Récits ultimes, (Ostatnie historie, 2004) Éditions Noir sur Blanc, 2007
- Les Pérégrins, (Bieguni, 2007), Éditions Noir sur Blanc, 2010 : Page 3
- Sur les ossements des morts , Éditions Noir sur Blanc, 2012 : Page 1, 2, 3, 4
- Les enfants verts (Zielone dzieci), Éditions La Contre Allée, 2016
- Les livres de Jakób (Księgi Jakubowe, 2014), Éditions Noir sur Blanc, 2018 :  Page 1, 2, 4
- Histoires bizarroïdes, Éditions Noir sur Blanc, 2020 : Page 3, 4

Source Wikipedia

màj le 08/11/2022

Sur les ossements des morts



Dans ces paysages enfouis sous la neige où le soleil  n’apparaît que quelques heures par jour, où les habitants sont de vieux originaux taiseux, sont commis des crimes curieux, sans vrai mobile, symboliques peut-être, qui terrorisent les habitants. L'histoire est racontée par une vieille « folle » solitaire qui court les montagnes, complice des animaux et de la nature, hantée (un peu trop) par l'astrologie et la poésie de William Blake. L'ambiance est assez curieuse, on ne sait trop si l'on est dans le fantastique, l’ésotérique, en fait on ne sait pas trop où l'on va.

Malgré la belle étrangeté de cette  nature retirée et toute puissante, j'ai mis longtemps, très longtemps à m'attacher à ce faux polar philosophico-écologique. Seule, cette idée « où me mène -t'elle ? », m'a tenue, car je me disais bien que la fin serait décisive. Et en effet, malgré une lecture un peu poussive, j'ai trouvé le dénouement très réussi, il a fait pencher la balance dans le bon sens.

Récup 2015
mots-clés : #nature #polar

dans ma pal, mais réfléchir avant de m'y lancer !

Les livres de Jakob  


sur la couverture duquel on peut lire:

Les livres de Jakob ou Le grand voyage à travers sept frontières, cinq langues, trois grandes religions et d'autres moindres : rapporté par les défunts, leur récit se voit complété par l'auteure selon la méthode des conjectures, puisées en divers livres, mais aussi secourues par l'imagination qui est le plus grand don naturel reçu par l'homme. Mémorial pour les Sages, Réflexion pour mes Compatriotes, Instruction pour les Laïcs, Distraction pour les Mélancoliques

Nous sommes à la fin du XVIIIème siècle, période où les esprits recherchent à chambouler des conceptions du monde prétendument acquise. Chez les juifs polonais, c’est la saturation face a la misère, aux pogroms, à l’exclusion et, si des messies s’autoproclament à tous les coins de rue, Jakob Frank va déclencher un mouvement hérétique qui mènera des dizaines de milliers de Juifs à la conversion au catholicisme. Mais quel est donc cet homme si peu ordinaire, si charismatique, mais aussi pervers, jouisseur, tyran à l’ego démesuré, jusqu’à en être malsain, dont la secte est un grand bordel, au sens propre du terme. Les catholiques initialement réjouis de voir toutes ces brebis égarées rejoindre le droit Chemin, démantèlent peu à peu la supercherie, et les revoilà repartis pour  l’exclusion et la persécution.


C’est l’occasion pour Olga Tokarscuz non seulement de raconter par le détail les jours heureux et malheureux de cette secte si particulière, mais aussi de dresser un portrait d’une société polonaise multiple et  multiculturelle. Dans un récit d’une puissance à la hauteur de la tâche assignée, cela  foisonne, cela fourmille, les gens comme les idées voyagent, les odeurs palpitent, les climats marquent les faits de leur empreinte, les marchés grouillent, les commerces fructifient ou s’étiolent, les salles d’études regorgent de livres…Olga Tokarscuz multiplie les descriptions, les personnages d’horizons divers, humbles et puissants,  donne aussi  la parole aux uns ou aux autres via des écrits divers, journaux, lettres, publications diverses.

En grande conteuse, elle n’oublie pas de lier tout cela avec une pointe de fantastique,  grâce au regard omniscient d’une  vieille femme qui séjourne entre les vivants et les morts pour l’éternité, qui voit tout, connaît chacun.

Mais ce côté conteur n’oublie pas de  s’inscrire dans  notre monde d’aujourd’hui  et ses préoccupations, puisqu’on y croise un homme qui souhaite que le savoir soit gratuit et accessible à tous, des femmes qui s’insurgent contre le droit de cuissage, un homme qui apprend la langue du pays aux migrants...

C’est un bouquin époustouflant, énorme par son nombre de pages mais aussi par son érudition, par sa qualité romanesque, par son envergure géographique et temporelle, par son intelligence, par sa sensibilité. C’est bien dommage tous ces lecteurs potentiels qui vont y renoncer au vu de sa longueur.

mots-clés : #communautejuive #historique #religion

Oui, elle devrait penser aux lecteurs fatigués, occupés (on n'a pas que ça a faire),
Olga.
Heureusement pour elle qu'il y a encore des lecteurs comme Topocl !

Le sujet m'intéresse bigrement, mais le bouquin fait 1,1 kg... Carrément pas possible. J'espère qu'il sortira en poche.
Sinon il faudrait que j'aie le courage de l'acheter et de le couper. J'en ai trois ou quatre comme ça, qui attendent que je les décapite, mais je n'ai jamais eu le courage de jouer les bourreaux.

Tu as un site spécial qui te donne le poids des livres, Armor?
(j'ai toujours pensé qu'une liseuse améliorerait certains de tes problèmes - poids, taille de police, luminosité)

J'ai oublié de dire la part que prennent les livres dans cet ouvrage, collection, commerce, partage de connaissances et de poésies, encyclopédies, livres sacrés, bibliothèques intimes ou prestigieuses, autodafés etc...
Et le fait qu'il est illustré de nombreux fac-similés de livres anciens en rapport avec le texte.

Oui pour le poids des livres je regarde sur Decitre, ce site le donne quasi systématiquement.
J'ai essayé les liseuses, là ce sont les yeux qui n'ont pas aimé (du moins pour le moment, je vais continuer à surveiller).
Je suis juste mal fichue.

bix_229 a écrit:Oui, elle devrait penser aux lecteurs fatigués, occupés (on n'a pas  que ça a faire),
Olga.
Heureusement pour elle qu'il y a encore des lecteurs comme Topocl !

Bix, je lis des gros livres, tu lis des auteurs oubliés, Armor lit aux confins de l'Asie, Quasimodo veut lire Ulysse... il faut des lecteurs pour tout!

Armor, c'est curieux que tu supportes l'ordi et pas la liseuse, qui est justement réfléchie pour un confort de lecture.

En fait je t'envie de lire des gros livres. ça m'arrivait aussi.

topocl a écrit:Armor, c'est curieux que tu supportes l'ordi et pas la liseuse, qui est justement réfléchie pour un confort de lecture.

Oui, je sais.
Cela dit c'est aussi une gageure de trouver un ordi qui me convienne, encore plus la galère pour une télé. Mais je crois que ce qui est confortable pour moi n'est pas ce qui convient à la majorité. La mode est aux écrans très lumineux et contrastés, avec des couleurs hyper saturées, tout ce que mes yeux détestent !

topocl a écrit "C’est bien dommage tous ces lecteurs potentiels qui vont y renoncer au vu de sa longueur."

hé hé ! j'ai pas mal lu de pavé alors, c'est noté !

je me permets de reposter en plus grand la couverture qui est superbe, lisez tout , c'est chouette à voir.

Vous avez vu sous le nom de la maison d edition ?
Merci topocl, j espere que quelques uns auront le courage de le lire.Dont moi un jour.

je viens de lire le dessous la maison d'édition, je me sens concernée du coup

Haha, merci Nadine,
Moi qui peste si souvent sur le format miniature pour les couvertures de livre, je suis ravie!!!

Il y a donc cette histoire  sur le titre du livre. Comme je le disais sur le fil des lectures du mois,
il est écrit à l'intérieur qu' en polonais, c'est
:Ksiegi Jakubowe
Ma bibliothèque le répertorie ainsi

Les livres de Jakob ou Le grand voyage à travers sept frontières, cinq langues, trois grandes religions et d'autres moindres : rapporté par les défunts, leur récit se voit complété par l'auteure selon la méthode des conjectures, puisées en divers livres, mais aussi secourues par l'imagination qui est le plus grand don naturel reçu par l'homme. Mémorial pour les Sages, Réflexion pour mes Compatriotes, Instruction pour les Laïcs, Distraction pour les Mélancoliques

ce que j’ai donc repris dans mon commentaire. mais sur les sites marchands et Babelio, j'ai vu après que c'était juste Les livres . je suis allée voir chez l'éditeur : idem. C'est décevant....Je ne suis pas sûre que je l'aurai lu avec le titre "simple"   ....

Ca me fait râler ais je vais corriger le commentaire. Bien obligée

eh bien j'ai enfin fini le livre de Jakob commencé début mars ! une lecture trop étendue et hachée qui ne me permet pas de faire un commentaire mais topocl en a fait un très juste auquel j'adhère totalement !

Une lecture très intéressante, surprenante car je ne connaissais absolument pas ce schisme, le personnage de Jakob. Bien sur qu'il y a tous les "ingrédients" d'une secte ; enseignement religieux, sexe et argent. L'idée d'une "trinité" des religions (catholique, juive et musulmane) était "révolutionnaire".
Toutes les familles qui gravitent autour du "Maître"l'auteure les rend attachantes ; bienvenu aussi le côté politico-historique et géographique.

c' était une très agréable lecture.

Je me doute qu'en lecture segmentée, ça perd un peu de son charme.