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Message par Quasimodo Jeu 12 Oct - 14:02

Heureusement que tu n'as rien synthétisé Aventin, c'est passionnant; j'avais lu à propos des œuvres de Lowry (Sous le volcan excepté) quelque chose d'un peu désobligeant, et voilà que tu leur redonnes un extrême intérêt à mes yeux. Je passerai tout de même d'abord par celles de Conrad.
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Message par Tristram Jeu 12 Oct - 16:46

Oui, une ancienne légende disait qu'il était l'auteur d'un seul livre... En fait ses différents livres s'éclairent l'un l'autre, même si Sous le volcan serait le plus abouti, le plus fascinant...
Et tu as raison, Conrad est à lire d'abord ; j'ai de plus en plus tendance à privilégier l'ordre chronologique, ne serait-ce que parce que les livres répondent à d'autres (généralement antérieurs !) et parce que les auteurs évoluent progressivement, avec l'air du temps...

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Message par bix_229 Jeu 12 Oct - 17:03

xxesiecle - Malcolm Lowry   - Page 2 Lowry_10

Malcolm Lowry : Le Voyage infini vers la mer Blanche. - Points/Seuil

« Chaque fois qu’il était tenté de succomber au désespoir, il s’était dit : Ô monde, tu ne m’as pas encore mis à genoux ! » Étudiant à Cambridge, secrètement écrivain et marin dans l’âme, Sigbjørn ne pense qu’à reprendre la mer. Son frère s’est suicidé et son père, armateur norvégien, a vu deux de ses bateaux faire naufrage. Pour ne pas que sa vie se fracasse elle aussi sur les récifs, Sigbjørn envisage une nouvelle traversée sur les flots de la mer Blanche, vers Oslo où vit son modèle, le romancier Erikson. Qui sait, ce voyage sans retour le réconciliera peut-être avec son destin."

Seuil

« Tout est brûlant dans cet inédit enthousiasmant. »

Le Point

« Une œuvre puissante où l’écrivain britannique bataillait déjà avec ses démons : la culpabilité, l’appel du voyage

Les Inrocks

Pour alimenter le puzzle manquant qu'est toute l'oeuvre de Lowry, un autre inédit.
Perfectionniste comme il l'était, il ne les aurait pas laissé paraître les inédits. B
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Message par Invité Lun 17 Déc - 11:18

J'ai lu Lunar Caustic, en 10-18.
Donc deux versions d'une même nouvelle.
Aventin en a très bien parlé en première page du fil, et animal aussi, aussi ne vais-je pas m'étendre.
J'ai également préféré la première version de la nouvelle.
Il y a des passages magnifiques, presque d'un grand lyrisme.
Il y a toujours ce côté un peu brumeux chez Lowry (les vapeurs de l'alcool ?), qui fait que je me perds à la lecture, mais c'est agréable de se perdre dans un tel univers.
J'ai encore d'autres titres à découvrir ! cheers

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Message par Aventin Lun 17 Déc - 15:26

Arturo a écrit:J.
Il y a toujours ce côté un peu brumeux chez Lowry (les vapeurs de l'alcool ?), qui fait que je me perds à la lecture, mais c'est agréable de se perdre dans un tel univers.

En même temps tout ce qu'il produisit fut travaillé et re-travaillé, c'est la ré-écriture permanente.
Il en résulte une poétique, enfin je trouve, du moins, en tous cas, une originalité remarquable.

Under the vulcano, son ouvrage-phare (qui va se risquer à le commenter ?) procède complètement de cette veine originale-là, c'est un chef-d'œuvre de la littérature du XXème, ardu, repoussant parfois, mais tellement attachant...

Tu as semblé ne pas détester Lunar Caustic, loin de là, Arturo, en tous cas ?
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Message par bix_229 Lun 17 Déc - 15:39

Je ne sais pas pourquoi on ne cite jamais Ecoute notre voix o Seigneur.

Personne ne semble avoir lu ce recueil de nouvelles et c'est très étonnant. 
Pour moi, c'est à peu près ce qu' il a écrit de mieux avec le Volcan et Lunar
caustic.
Lowry connaissait un répit, cherchait une impossible rédemption, une échappée,
un espoir...
La mariée était-elle trop belle ?


Et puis sa correspondance aussi, belle et éclairante sur l'oeuvre.


Dernière édition par bix_229 le Lun 17 Déc - 15:51, édité 1 fois
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Message par bix_229 Lun 17 Déc - 15:46



Un extrait de Au dessous du volcan
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Message par Tristram Lun 17 Déc - 16:06

@Bix :
« Il est faux de supposer qu’à l’heure actuelle, ce pauvre vieux Liberty Ship n’a pas d’âme, simplement parce qu’il a été assemblé en vingt-quatre heures par des fabricants de machines à laver. Et moi donc ? Assemblé par un courtier en cotons, en moins de cinq minutes, cinq secondes peut-être. »
Malcolm Lowry, « La Traversée du Panama », in « Écoute notre voix, Ô Seigneur »

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Message par Bédoulène Lun 17 Déc - 18:44

bix_229 a écrit:Je ne sais pas pourquoi on ne cite jamais Ecoute notre voix o Seigneur.

Personne ne semble avoir lu ce recueil de nouvelles et c'est très étonnant. 
Pour moi, c'est à peu près ce qu' il a écrit de mieux avec le Volcan et Lunar
caustic.
Lowry connaissait un répit, cherchait une impossible rédemption, une échappée,
un espoir...

La mariée était-elle trop belle ?


Et puis sa correspondance aussi, belle et éclairante sur l'oeuvre.

J'ai lu ces nouvelles Bix, mais il y a un certain temps et ma mémoire s'endort..

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Message par Dreep Mar 18 Aoû - 12:23

Ultramarine

xxesiecle - Malcolm Lowry   - Page 2 41mm6s10

Il faut que je laisse passer un peu de temps entre deux lectures de Malcolm Lowry : pour mieux vérifier que son curieux pouvoir sur moi est encore intact. Voilà. Avant Ultramarine j’avais lu Lunar Caustic, il y a six ans (déjà ?), et deux ans avant ce dernier j’avais découvert Lowry avec Au-dessous du volcan. Il peut ne pas être toujours facile de suivre Lowry, tant celui-ci ne cherche jamais à doser, tant il lui faut toujours les liqueurs les plus fortes. Les grandes phrases, les clins d’oeils appuyés (à Homère entre tous) de longs paragraphes excessifs entre deux, trois, quatre, cinq dialogues mélangés. J’admets que tout ceci puisse être énervant, mais contient en ce qui me concerne une force (et en un sens quelque chose d’assez délicat) qui touche à la frustration profonde de son Dana Hilliot. Le personnage de Lowry connaît une espèce particulière de solitude : nourrie par l’envie et par un sentiment aigu de l’absurdité de sa condition. Maurice Nadeau le résume bien dans la postface, il n’arrive rien dans cette étrange aventure initiatique. Il y a du bruit, des paroles, des pensées, tandis que l’on a continûment l’impression que le navire tangue violemment. Et si l’Œdipus Tyrannus (le navire en question) était l’un des personnages du roman ? Par moment j’avais une impression analogue à celle que m’a laissé le Berlin Alexanderplatz, d’Alfred Döblin.
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Message par bix_229 Mar 18 Aoû - 16:10

La vie de Malcolm Lowry était une quete douloureuse, sans fin, et son oeuvre le reflète.
Il y a des oeuvres comme celles-là, qui sont des ébauches, des projets, des esquisses,
mais quand meme des oeuvres au plein sens du terme.
Combien sont restées dans des tiroirs, jetées à la poubelle.
Où dans le cerveau du créateur malheureux.
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Message par bix_229 Mar 18 Aoû - 16:52

Extrait d'un article d'Olivier Rolin sur Lowry à Vancouver, le lieu où il modela et remodela le
Volcan.

xxesiecle - Malcolm Lowry   - Page 2 Lowry_10
...................................................................................................................
.......................

Les nuages semblaient jaillir des arbres, certains vaporeux, gris pigeon, d’autres en barres très basses d’un blanc de céruse. Les sirènes-orgues des trains retentissaient dans la brume, sur l’autre rive. En aval, la petite raffinerie qui est souvent décrite dans Gabriola et dans les Poésies : « Les marteaux rouges du couchant frappent / Les touches xylophone d’un alignement de cornues / La plus belle des raffineries de pétrole. » C’était là l’Eridanus de Sombre comme la tombe…, de Gabriola, d’Ecoute notre voix ô Seigneur. Vissée à un rocher, une plaque de bronze le disait : MALCOLM LOWRY, AUTHOR, LIVED WITH HIS WIFE IN A SQUATTER SHACK NEAR THIS PLACE, 1940-1954. Malcolm et Margerie squattaient une cabane au bord du fjord, avec sa jetée de bois, construite de leurs mains, qui permettait de fréquentes purifications-baptêmes dans l’eau glacée : « Ethan plongea, cheville foulée et tout, Jacqueline le suivit dans la vaste roue turquoise. Ils en émergèrent rénovés. Nés une nouvelle fois. Pour cinq minutes au moins. » C’est là que Malcolm, inlassablement, récrivit le Volcan, jusqu’à ce jour d’avril 1946 où Jonathan Cape l’accepte enfin (et, le soir même, Raynal & Hitchcock pour les Etats Unis). « Oui, c’était là leur place en ce monde, et ils l’aimaient. Avec une passion joyeuse, Ethan lui eût sacrifié sa vie. Mais qu’était-ce donc qui lui rendait cette vie si libre et précieuse, qui leur fournissait plus que la paix, qui faisait de cette maison plus qu’une arche de bois. Ah, leur arbre, leur porte, leur nid, leur rosée, leurs neiges et tonnerres, leur feu et leurs journées. Leurs nuits sidérales et le vent de mer. Leur amour. » Image du jardin d’Eden, symétrique de l’enfer du Farolito. Eridanus, c’est le zénith d’un monde moral dont Quauhnahuac est le nadir : la lumière, « le soleil au premier printemps, d’abord bulle de lumière, puis flèche, puis forêt de flammes blanches », opposée à « la ville de la terrible nuit » ; « l’onde la plus limpide, la plus profonde, la plus régénératrice », contre l’alcool infernal ; la rédemption en face de la damnation, la paix dissipant l’horreur de la culpabilité. D’un côté, les « montagnes bleues enneigées » d’un poème appelé Bonheur (titre bien peu lowryien !) ; de l’autre, le « paysage de téquila, mégots, cols de chemise crasseux / Perborate de sodium, page griffonnée / A l’adresse des morts » de Délirant à Vera Cruz .

Titre bien peu lowryien, oui : car bien sûr cet Eden devra être quitté. ¿Le gusta este jardín que es suyo ? ¡Evite que sus hijos lo destruyan ! Mais le jardin sera détruit, saccagé. La foudre rôde au ciel, la « roue de feu » menace la roue turquoise de lumière et d’eau, la cabane brûlera (« L’incendie qui s’est / Nourri de notre lit de mariage / A tout juste laissé une bouteille de gin »). Malcolm sauvera le manuscrit du Volcan mais In ballast to the White Sea sera perdu. Reconstruite, la cabane devra de nouveau être abandonnée, cette fois par mesure administrative : la ville des deathscapes, des « mortespaces du futur », ronge inexorablement le territoire de l’innocence. La raffinerie SHELL, dont les lumières brillant sur les sombres sapins évoquaient « une inoffensive cité-jouet sous un arbre de Noël », voici qu’elle crache une nappe de pétrole dont la puanteur empoisonne le parfum des fleurs sauvages, voici que dans la nuit une lettre de néon rouge s’éteint, laissant lire son vrai nom : HELL, l’Enfer. Le Paradis est toujours perdu.

Plus tard, de l’autre côté de Vancouver, face au détroit de Géorgie, je suis allé visiter le très beau musée ethnographique. « Brumes et buées mâchuraient les îles ». Les cartels burlesques des mâts totémiques me parurent avoir quelque mystérieux rapport avec Lowry. « Ours avec être humain et grenouilles dans les oreilles ». « Ours avec grenouille dans la bouche et loup entre les oreilles ». « Otarie avec oiseau et être humain à coiffure de chaman dans sa queue, corbeau portant lumière. » Un rapport, mais lequel ? Lowry, il y avait du Milton et du Blake en lui, bien sûr, mais aussi du farfelu à la Lewis Carroll. C’était un type capable d’inventer un titre comme ça (dans Gabriola) : « On peut donner du whisky et de l’eau chaude en quantité limitée aux éléphants qui effectuent un voyage en mer ». Bien sûr qu’on peut leur donner ça ! Allons, à ta santé, Malcolm, vieil éléphant-otarie-chaman avec un lion entre les oreilles, cher vieux totem !

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Message par bix_229 Ven 25 Sep - 21:45

il aimait bien les morts

(traduction j-m Luccioni)


 
comme approchait la fin du jour,


la pauvre fin d'un jour sans vie


il tenta de compter les choses


qui lui tenaient vraiment au coeur.


il n'avait rien d'un Rupert Brooke,


et rien d'un amoureux célèbre ;


rien dans sa mémoire n'était sans mélange,


jamais son âme n'avait été sans crainte,


et en ce moment même il l'eût dix fois vendue


pour une canette de bière.


il semblait ne jamais avoir connu l'amour,


et avoir estimé l'angoisse plus que tout.


il aimait bien les morts. L'herbe n'était pas verte,


à ses yeux : et elle n'était pas même l'herbe,


ni le soleil n'était le soleil, ni la rose


la rose, la fumée fumée, ni corps le corps.


frenchpeterpan.com
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Message par Dreep Sam 26 Sep - 15:13

Christophe Claro serait en train de traduire Under the volcano

https://towardgrace.blogspot.com/2020/09/un-chien-mort-un-consul-un-ravin-et.html
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Message par Tristram Sam 26 Sep - 15:59

Je voulais le relire dans la nouvelle traduction _ dorénavant ce sera "dans une nouvelle traduction"...

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Message par Dreep Sam 26 Sep - 16:13

Personnellement j'ai lu la traduction de Spriel et celle de Jacques Darras, avec une légère préférence (mais pas tellement significative) pour la première.
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Message par Tristram Sam 26 Sep - 16:23

Merci Dreep, voilà un avis comme je les trouve utiles !

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Message par Aventin Lun 6 Sep - 21:47

Le voyage infini vers la mer Blanche

xxesiecle - Malcolm Lowry   - Page 2 Lowry11



Titre original: In ballast to the white sea. 2014 pour la parution en langue originale, 2015 pour la traduction française.

Le titre original sonne mieux, à mon humble avis !
Alors il est là, le fameux tapuscrit (copie carbone) d'un premier jet de ce que Lowry considérait comme devant être une maîtresse-œuvre de son vivant, du fameux projet The Voyage that Never Ends, qui devait grouper tous ses écrits, poèmes compris.
Le chantier de roman qu'il n'a pas pu sauver de l'incendie de leur baraque sur ponton à Dollarton, à la différence d'Under the Vulcano.

La première épouse de Lowry, Jan Gabrial, avait révélé en 2000 qu'elle possédait un jet de ce roman, un des tout premiers: on sait que Lowry n'en finissait jamais de réécrire ses ouvrages, Les Presses de l'Université d'Ottawa ont longtemps planché à grouper les feuillets, et à comprendre l'intention de l'auteur.

Au final, beaucoup de thèmes récurrents, qui hantent Lowry, s'y trouvent (l'éthylisme, la mer/le voyage en bateau, la paralysie devant l'action, la culpabilité sourde, prégnante et inommée, la part de fatalité, les actes manqués, les références littéraires abondantes -dont, fréquemment, Melville -, etc.); la connection est immédiate avec Ultramarine (il est d'ailleurs question du navire Œdipus Tyrannus et Sigbjørn Tarnmoor est Dana Hilliot).

Les deux frères Tarnmoor, Tor et Sigbjørn; le début du roman est primordial, norvégiens d'ascendance, devenus anglais, étudiants à Cambridge, il poursuivent une conversation, intellectuelle et familière. Sigbjørn ne décourage pas Tor de se suicider, tandis que Sigbjørn envisage, lui, de connaître à nouveau une traversée en mer, comme chauffeur (qui s'occupe de pelleter le charbon dans la machine, un des plus bas niveaux de la profession de matelot). Une femme est entre eux deux: Nina, qui va s'embarquer (sur un bateau de la compagnie Tarnmoor) pour New-York. Militante, aux limites de l'activisme, du Parti Communiste.

Puis s'ensuivent des lettres, inachevées et jamais postées, de Sigbjørn à un auteur norvégien, William Erikson, dans lesquelles Sigbjørn tente d'exprimer que celui-ci à écrit le livre que Sigbjørn portait en lui, d'une certaine manière a déjà peu ou prou vécu sa vie, et cherche à exprimer sa volonté de le rencontrer, pointant combien cette coïncidence est remarquable (cet autre moi est-il à rapprocher de feu Tor ?).

Le père des frères Tarnmoor.
Un armateur, ayant perdu il y a longtemps son épouse norvégienne, miné par des naufrages sur fond de scandale, qui font la une de la presse, et dans lesquels sa responsabilité pourrait être engagée - sans compter qu'ils signifient la fin proche et rapide, croit-on, de la compagnie Tarnmoor - Tor a choisi un bien mauvais moment pour son philosophique suicide.

Lowry fait tourner la parole, dans des dialogues non dégraissés, mais qui, même tels quels, percutent. Que ce soit entre les frères Tarnmoor, entre Nina et Sigbjørn, entre Sigbjørn et son père, entre le capitaine et Sigbjørn, on sent toute l'obscure profondeur tourmentée de Lowry.

ne pas lire si vous comptez ouvrir le livre:


Mais ménageons l'intérêt de ce remarquable brouillon: je serais bien étonné si l'ouvrage n'est pas bien reçu parmi les fervents de Lowry, ceci-dit, on n'ose imaginer dix années de travail de plus (c'est-à-dire l'état d'avancement dans lequel il devait se trouver quand la cabane du ponton de Dollarton a brûlée, ni plus ni moins)...

Chapitre III a écrit:
Voici qu'un navire entre au port, les petites embarcations à l'ancre piquent du nez pour lui souhaiter la bienvenue, un matelot debout entend le bruit sec des cordages et attend l'appel du maître d'équipage, la bordée de chauffeurs de quart entre minuit et quatre heures monte sur le pont, les mâts de charge sont lentement hissés en vue de l'accostage.

 Loin, tès loin vers le nord, le berger qui sort ses troupeaux croise son comparse qui les ramène au bercail pour la nuit.
 L'aiguille traite à égalité chaque point de la boussole.

  - C'est injuste qu'elle soit morte, finit par dire Tor. Elle nous aurait compris en ce moment, elle nous aurait donné le courage de nous rebiffer, de sauter par-dessus le mur de la prison de Van Gogh.
  - Je me le demande.
  - Il y avait le même conflit entre père et elle qu'entre...
  - Ou celui que tu as créé...
  - Et qui existera toujours entre un homme et une femme, s'exclama Tor, ainsi qu'entre deux hommes, celui qui oppose la revendication d'ésotérisme spirituel à celle d'émancipation physique. Tu ne crois tout de même pas que s'ils n'avaient pas eu de telles prétentions, que si leur relation avait été vraie, ils se seraient détruits de la sorte; non, s'ils avaient eu l'un et l'autre quelque consistance, ils se seraient soit vraiment séparés, soit unis indissolublement pour ne faire qu'un.
  - Ils auraient pu également renoncer à leurs prétentions à la vérité, dit Sigbjørn. Mais je suis moi-même d'un tempérament suffisamment obsessionnel pour savoir combien c'est diffcile. Heureusement en mer, on ne s'attend pas à ce que l'on ait des prétentions.
  - Te souviens-tu du jour où elle est morte ? disait Tor. Juste avant que nous ne quittions Oslo.

xxesiecle - Malcolm Lowry   - Page 2 Van_go11
V. Van Gogh, Cour de prison, 1890.




Mots-clés : #culpabilité #fratrie #psychologique #voyage #xxesiecle
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Message par Bédoulène Mar 7 Sep - 13:26

merci Aventin pour ce commentaire fouillé !

et d'avoir réveillé l'auteur ! c'est noté

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Message par Tristram Lun 18 Oct - 12:42

Le Garde-fantôme

xxesiecle - Malcolm Lowry   - Page 2 Le_gar11

Chambre d'hôtel à Chartres
Un couple (dont le narrateur pourrait être l’auteur ?) se querelle. Des marins montent dans leur compartiment de train, et lui regrette son ancien métier ; il aura cette remarque, qui évoque peut-être le Baudelaire de Correspondances :
« …] vois comme le monde est une forêt de symboles −. »

Le 30 juin 1934
Deux Anglais voyagent en train et bateau de Paris à Londres (le révérend Goodyear et Firmin – comme le Consul de Sous le volcan) ; c’est l’entre-deux-guerres, et la deuxième s’annonce.

Récit de Kristbjorg : Dans les collines noires
Dans le sud-Dakota, brève histoire d’un Allemand solitaire qui a l’habitude de se saouler rapidement, jusqu’à ce qu’il en meure.

Garde-fantôme
Le 5 février 1952 dans Stanley Park, Vancouver, en Colombie Britannique, le couple Goodheart se promène ; lui est un immigrant anglais, « chroniqueur attitré d'un quotidien de la ville, dont la chronique a pour titre : "Je me promène dans le Parc." », et écrivain en panne. Tout en discutant avec son épouse, il prend des notes, et le texte constitue une sorte de work in progress. Entr’autre signes et coïncidences, la rencontre d’une épave de canot de sauvetage et la découverte d’une montre, sur lesquelles a été porté le nom de Ghostkeeper…
« De plus, les auteurs de nouvelles qu'il admirait le plus, le Flaherty du début, Tchékov, Sodeborg, Jensen, Pontoppidan, l'Irlandais James Stern, Hermann Bang, le Flaubert des contes, Maugham, Pyeskov, Kataev, Faulkner même, pour un ou deux de ses récits, James Thurber, Bunin, Saroyan, Hoffmansthal, l'auteur de Job, Dieu sait qui, tous ces écrivains, même s'ils n'y réussissaient pas toujours, visaient à l'économie des mots. (Pour mémoire : trouver ce poème de jeunesse de Conrad Aiken où il est question d'une montre, et en faire une citation). »

« Le moment même où un artiste éprouve et met en forme son matériau − plus particulièrement lorsque ce matériau est constitué par sa propre vie − une sorte de levier magique entre en fonction, qui déclenche une manière de machinerie céleste produisant des événements et des coïncidences qui lui démontrent que sa formalisation est absurde, que rien n'est statique et que rien ne peut être immobilisé, que toute chose évolue ou se développe pour aboutir à de nouvelles significations, ou pour oblitérer des significations qui dépassent de loin son entendement. Il y a quelque chose de mécanique dans ce processus, qui est symbolisé par la montre : par ailleurs, l'esprit humain, ou la volonté, la conscience, ou tout autre chose, dont le propriétaire ignore tout, et qui pourtant possède une volonté propre, rentre automatiquement en de pareils moments en contact avec la tour de contrôle de cette machinerie. »
Coup d’œil sur quelques moments du monde complexe de Lowry !

\Mots-clés : #nouvelle

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