Fernando Pessoa
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Re: Fernando Pessoa
Nadine- Messages : 4882
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Re: Fernando Pessoa
(et dire que je n'ai jamais lu Pessoa, je cours me cacher)
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21638
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Re: Fernando Pessoa
L’ex-sergent William Byng, Anglais (et ivrogne) est l’enquêteur, et le narrateur jouera les docteur Watson (c’est loin de constituer la seule similitude avec l’œuvre de Conan Doyle).
L’affaire du professeur de sciences« Il possédait un intellect d’une acuité extraordinaire et néanmoins somnolent et plein de rêves ; toutes choses d’inactivité. »
Phrénologie et catégorisations caractérielles (fort désuètes) avec pour prétexte un assassinat énigmatique dans un collège.
L’affaire de l’équation quadratique
Contient d’intéressantes considérations psychologiques sur la peur, à partir d’un (autre) professeur amené à se suicider par la lecture d’une lettre d’apparence banale.
L’affaire de M. Arnott« Dans la peur physique, l’animal entier se recroqueville, se contracte pour se faire le plus petit possible, comme pour s’échapper ; dans la peur mentale, l’esprit s’efforce de se cacher, de ne pas voir ce qu’il ne peut pas comprendre. »
Étrange histoire d’un homme apparemment engagé par une société secrète et menacé de mort (manque le dénouement).
Le document dérobé
Début d’une reprise de La lettre volée d’Edgar Allan Poe.
Histoire policière
Notes pour un essai sur l’histoire policière, « récit d’investigation ».
Comme tous les autres textes, celui-ci est inachevé (il manque notamment la fin), présenté avec des variantes, et contient de nombreuses redites.
Bref, une collection de bribes et brouillons qui ne retiendra l’attention que des afficionados.
\Mots-clés : #nouvelle #polar
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15925
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Re: Fernando Pessoa
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Bédoulène- Messages : 21638
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Re: Fernando Pessoa
Après ce bref traité de logique métaphysique, deux autres textes :
Déficience d’imagination des imaginations excessives, une démonstration, appliquée aux Portugais avec l’exemple de littérateurs, de la limite paradoxale de l’imagination.
La tendresse lusitanienne ou l’âme de la race est encore plus bref (et inachevé).« Éduquer les nouvelles générations par le rêve ou la rêverie, par le culte prolixe et maladif de la vie intérieure, revient à les éduquer pour la civilisation et pour la vie. »
Après ces quelques pages, le livre contient un essai de la traductrice, Inès Oseki-Depré, qui traite notamment de l’hétéronymie chez Pessoa, « médium de figures qu’il a créées lui-même » (dixit).
« …] c’est l’homme voulant être tous les contraires qui le constituent. Et il peut y parvenir, parce qu’en naissant, déjà il les porte en soi, déjà il est eux. Étant lui-même, il est autre. Il est autres. Manifester ces contraires, les réaliser, est la tâche de l’homme et du poète [… »
Octavio Paz, in L’arc et la lyre
« Si je me souviens de qui je fus, je me vois autre
Et le passé est le présent dans le souvenir. »
Ricardo Reis
« Nous avons tous deux vies :
La vraie, celle que nous avons rêvée dans notre enfance,
Et que nous continuons à rêver, adultes, sur un fond de brouillard ;
La fausse, celle que nous vivons dans nos rapports avec les autres,
Qui est la pratique, l’utile,
Celle où l’on finit par nous mettre au cercueil. »
Alvaro de Campos, Dactylographie
\Mots-clés : #essai
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15925
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Re: Fernando Pessoa
Enfant banalement heureux, la « sieste » de sa vie est modifiée par la rencontre d’un passant, « l’Homme en noir », l’entraînant dans un « refroidissement » angoissé et solitaire. Puis il se souvient de ses paroles :
Il quitte des parents.« Ne fixe pas la route ; suis-la.
C’est à ce moment-là que j’ai décidé de partir. »
Il se souvient alors de la phrase complète :« C’est peut-être la force muette et convaincante de toute ma décision intensément voulue, dans tout son désir obsessionnellement fort, qui rendit possible le triomphe de mon dessein. »
« Quelque chose m’attirait hors et loin de moi. »
Puis il parvient dans une grande ville, y rencontre une femme et l’amour, et s’arrête un moment.« Ne fixe pas la route, suis-la jusqu’au bout. »
« Ah, s’il ne m’avait pas dit pour quoi faire, ni jusqu’où, c’est que je devais la suivre seulement pour la suivre, seulement pour la suivre jusqu’au bout, seulement pour elle-même, sans rien chercher, sans rien vouloir, sans vouloir arriver nulle part. Et je devais suivre la route, ne penser qu’à la suivre, désirer seulement ne jamais la quitter. »
Dans un résumé du texte inachevé, Pessoa prévoyait, après cette première femme, le Plaisir, une seconde, la Gloire, puis une troisième, le Pouvoir, puis une autre, puis la Sagesse, puis la Mort, puis sa propre Personnalité, puis la Tranquillité, puis l’Effort ou l’aspiration continuelle, et enfin l’Homme en noir.« Puis, comme si j’avais été un dieu se condamnant à la mort qu’il avait lui-même créée, j’ai décidé de partir. »
\Mots-clés : #contemythe #initiatique
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Tristram- Messages : 15925
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Re: Fernando Pessoa
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Bédoulène- Messages : 21638
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: Fernando Pessoa
J'hésitais ces derniers temps à rendre compte de mes lectures sur le site, je ne sais trop pourquoi... Mais là, je ne résiste pas à l'envie de partager ma lecture du très beau livre Manifeste incertain, tome 9 : Avec Pessoa de Frédéric Pajak, découvert par hasard chez un bouquiniste.
Ce sont de courts récits autobiographiques de jeunesse et de voyage, avec tout l’humour que donne le recul du temps, dans lesquels est insérée une très élégante biographie de Fernando Pessoa. Frédéric Pajak ne se laisse pas impressionner par le mythe littéraire qu'est parfois devenu le poète portugais. Rien ne pèse. Le lecteur est promené dans le labyrinthe psychique et poétique de Pessoa tout en parcourant les rues de Lisbonne. Beaucoup de sourire, d’étrangeté et de mélancolie ("saudade" oblige) mais aussi un fond de réflexion sur le principe d'incertitude qui gouverne l'existence. Le récit labyrinthique de Frédéric Pajak, d'une grande simplicité d'écriture, souvent profond, dialogue avec ses propres dessins, dans un noir et blanc superbe. Un beau "Sésame" pour qui veut partir à la découverte du poète lisboète.
Laurentides- Messages : 218
Date d'inscription : 18/05/2023
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Localisation : Bretagne
Re: Fernando Pessoa
merci pour ton ressenti Laurentides, n'hésites pas à faire des commentaires, nous apprécions.
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Bédoulène- Messages : 21638
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