Pierre Michon
Page 4 sur 4 • Partagez
Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Re: Pierre Michon
Tous les derniers romans de Faulkner, par exemple (bon, je sais, il est en Pléiade)... Ainsi, j'ai trouvé Les larrons d'occase chez Emmaüs à mon dernier passage en métropole, mais il m'en manque encore beaucoup...
Flaubert, c'est plutôt les premières œuvres, le théâtre... Peut-être que c'est une impression que j'ai, mais il me semble qu'ils ne courent pas les rues, et qu'ils ne sont guère disponibles en bibliothèques.
Flaubert, c'est plutôt les premières œuvres, le théâtre... Peut-être que c'est une impression que j'ai, mais il me semble qu'ils ne courent pas les rues, et qu'ils ne sont guère disponibles en bibliothèques.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Pierre Michon
On n'est pas forcé de lire tous les livres de Faulkner. Meme s'il est mon écrivain favorit, je pense qu'il a commis quelques livres plus faibles, parmi ses premiers livres.
Et un livre comme Parabole est carrémént un mauvais livre, filandreux, confus, mal conçu, avec des personnages de carton pate.
Ce qui n'enlève rien à la grandeur, la beauté de l'oeuvre.
Tous les grands écrivains, je pense, de Dostoievski à Conrad, ont écrit quelques oeuvres médiocres
et on est surpris ou déçus quand on les lit.
Mais on a tort, évidemment.
Et un livre comme Parabole est carrémént un mauvais livre, filandreux, confus, mal conçu, avec des personnages de carton pate.
Ce qui n'enlève rien à la grandeur, la beauté de l'oeuvre.
Tous les grands écrivains, je pense, de Dostoievski à Conrad, ont écrit quelques oeuvres médiocres
et on est surpris ou déçus quand on les lit.
Mais on a tort, évidemment.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Pierre Michon
Il y a le Quarto pour les derniers romans de Faulkner, mais c'est vrai qu'ils sont difficiles d'accès en poche. Les premiers textes de Flaubert semblent disponibles au moins à la commande (c'est drôle que vous y fassiez allusion car Bergounioux leur a consacré sa thèse).
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Pierre Michon
Oui, tous les écrivains sont plus ou moins égaux à la tâche. Je me suis laissé dire que Michon était lui-même irrégulier.Tous les grands écrivains, je pense, de Dostoievski à Conrad, ont écrit quelques oeuvres médiocres
et on est surpris ou déçus quand on les lit.
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Pierre Michon
Tablée, suivi de Fraternité
Bel exercice qui allie l’acuité picturale à une inspiration visionnaire (et sociale) dans l’étude de ce tableau coupé en deux par Manet lui-même :
Le second texte est une brève ébauche de Les Onze, mort et amour sous thermidor…
\Mots-clés : #peinture
Bel exercice qui allie l’acuité picturale à une inspiration visionnaire (et sociale) dans l’étude de ce tableau coupé en deux par Manet lui-même :
Le second texte est une brève ébauche de Les Onze, mort et amour sous thermidor…
\Mots-clés : #peinture
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Pierre Michon
Le roi vient quand il veut, Propos sur la littérature
Trente entretiens, présentés par ordre chronologique.
Entre fulgurances et redites ou variations (peut-être parfois mystificatrices ou badines), Michon se révèle d’une grande franchise, éclairant sans doute autant pour lui que pour nous sa démarche, sa méthode, ses récits passés (et c’est évidemment bien plus profitable si on les a lus). Il est passionnant dans ses rapports au visible (la peinture tout particulièrement), aux humbles, notamment ruraux (dont il se réclame), et au père, à notre prégnant contexte catholique (figures de l’ange, hagiographie, etc.). Cantonné à la forme brève, Michon confie ses astuces personnelles pour atteindre la grâce, l’attente de l’inspiration, et la transe de l’écriture « sacrée », d’un jet qui sera repris. Il parle également de ses lectures marquantes, Flaubert, Faulkner, Baudelaire, Hugo, Proust, Balzac, Mallarmé, Rimbaud, mais aussi Borges, Giono ; j’ai été surpris de son recours fréquent aux emprunts intégrés dans son texte. Sans doute plus amateur qu’il ne l’avoue de la pratique des entretiens (vraisemblablement bien préparés), Michon confie d’originaux points de vue, qui en rendent la lecture captivante.
À noter que j’avais déjà lu certains de ces entretiens, et surtout que j’en ai lu d’autres parus depuis, qui à ma connaissance n’ont pas encore été réunis dans un livre.
\Mots-clés : #ecriture #entretiens #peinture
Trente entretiens, présentés par ordre chronologique.
On entre directement dans le scriptorium, avis aux amateurs !« Elle [l’avant-garde] nous disait que la littérature est perpétuelle rupture ; que son objet est impossible ; que le bond hors du consensus en est une condition essentielle. »
« Et il semble bien que ce qui demeure, dans ces récits explicitement nommés ou d’autres qui le sont moins (Un cœur simple, par exemple, qui est exactement une vie), c’est un sentiment très vacillant du sacré, balbutiant, timide ou désespéré, un sacré dont nul Dieu n’est plus garant : ce qui s’y joue sous des cieux vides, c’est ce qu’a de minimalement sacré tout passage individuel sur terre, plus déchirant aujourd’hui de ce qu’aucune comptabilité céleste n’en garde mémoire. Ces vies sont tangentes à l’absence de Dieu comme les hagiographies l’étaient à sa toute-présence ; elles expérimentent le drame de la créature déchue en individu. »
« La littérature est une forme déchue de la prière, la prière d’un monde sans Dieu. »
« Lire, écrire : autant de ruses du Barbare pour se faire Classique. Le Barbare croit que le Classique a un secret, un truc (Valéry dit que Degas était paralysé par sa connaissance des maîtres, "sa convoitise des secrets qu’il leur prêtait") ; il cherche ce truc dans les livres, puis il écrit lui-même ; il fait une œuvre comme dans un rêve ; il n’a rien trouvé, il commence même à douter qu’il y ait un truc ; et voilà que les Classiques lui disent qu’il est des leurs. C’est ça, la relance de la littérature : un jeu de vessies et de lanternes où on vous dit que vous êtes maître ès lanternes à l’instant où vous commencez à soupçonner qu’il n’y a que des vessies. »
« Vous savez, ce type de personnages, Roulin ou ceux de Vies minuscules, c’est le type romanesquement très ancien du témoin, du petit témoin. C’est très employé dans le roman populiste et ses avatars nobles, Cervantes, Céline. C’est une figure extrêmement efficace parce que le lecteur peut directement compatir avec elle : c’est la figure chrétienne du pauvre, c’est le prolétaire ou Charlot. C’est la figure qui gagne d’emblée et sans médiation la sympathie du lecteur, et dans ce sens c’est une facilité populiste. »
« J’ai face à l’acte d’écrire une tactique contournée, peut-être superstitieuse, c’est-à-dire qu’il faut que j’approche l’écriture par des traverses, des biais, les mille ruses de la latéralité ; c’est ce que je fais, m’approcher. Ça marche si mon angle d’attaque latéral est juste. Et ça ne marche pas si j’aborde mon sujet frontalement. »
« Il y a une sorte de bêtise, ou d’inélégance, dans la littérature qui se met à penser autrement que par métaphores. »
« Il n’y a plus de civilisation rurale et la civilisation urbaine a disparu avec le prolétariat. »
« Je me suis dit très tôt qu’il fallait que j’écrive. C’était le seul moyen d’en sortir. […]
Avant, il y avait la lecture. C’était le seul mode eucharistique, avec la biture. »
« Je peux dire en gros que ce que je suis le plus souvent depuis que j’ai 20 ans, c’est un écrivain qui n’écrit pas, c’est-à-dire une figure majuscule, assez comique en somme, de l’aliénation – figure à qui pourtant il est arrivé parfois, par éclairs, par petits éclairs inexplicables de délivrance, de devenir un écrivain qui écrit. »
Entre fulgurances et redites ou variations (peut-être parfois mystificatrices ou badines), Michon se révèle d’une grande franchise, éclairant sans doute autant pour lui que pour nous sa démarche, sa méthode, ses récits passés (et c’est évidemment bien plus profitable si on les a lus). Il est passionnant dans ses rapports au visible (la peinture tout particulièrement), aux humbles, notamment ruraux (dont il se réclame), et au père, à notre prégnant contexte catholique (figures de l’ange, hagiographie, etc.). Cantonné à la forme brève, Michon confie ses astuces personnelles pour atteindre la grâce, l’attente de l’inspiration, et la transe de l’écriture « sacrée », d’un jet qui sera repris. Il parle également de ses lectures marquantes, Flaubert, Faulkner, Baudelaire, Hugo, Proust, Balzac, Mallarmé, Rimbaud, mais aussi Borges, Giono ; j’ai été surpris de son recours fréquent aux emprunts intégrés dans son texte. Sans doute plus amateur qu’il ne l’avoue de la pratique des entretiens (vraisemblablement bien préparés), Michon confie d’originaux points de vue, qui en rendent la lecture captivante.
À noter que j’avais déjà lu certains de ces entretiens, et surtout que j’en ai lu d’autres parus depuis, qui à ma connaissance n’ont pas encore été réunis dans un livre.
\Mots-clés : #ecriture #entretiens #peinture
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Pierre Michon
Corps du roi
Cinq brefs textes :
Les deux corps du roi (sur Beckett)
Corps de bois (sur Flaubert)
\Mots-clés : #essai #universdulivre
Cinq brefs textes :
Les deux corps du roi (sur Beckett)
Corps de bois (sur Flaubert)
L’oiseau (sur Muhamad Ibn Manglî)« Le feuillage, c’est le livre. Le corps est de bois. »
« …] nous sommes comme des montres où il n’y aurait point de cadran, et dont les rouages, doués d’intelligence, tourneraient jusqu’à ce qu’ils se fussent usés, sans savoir pourquoi et se disant toujours : puisque je tourne, j’ai donc un but. »
L’éléphant (sur Faulkner)« Il y a deux sortes d’hommes − ceux qui subissent le destin, et ceux qui choisissent de subir le destin. »
Le ciel est un très grand homme (avant quelques péripéties biographiques sur le même thème, Michon évoque deux prières qu’il adressa : La Ballade des pendus au chevet de sa mère morte, Booz endormi à la naissance de sa fille).« Dans sa main droite le petit sablier de feu, la très précieuse cigarette qui marque avec une intolérable acuité le passage du temps, qui réduit le temps à l’instant, la durée de combustion d’une cigarette étant comparable et cependant très sensiblement inférieure à celle de cette combustion complexe d’un corps d’homme qu’on appelle une vie. »
Relecture pour moi de ces petits récits bien saisis, qui gravitent autour de la littérature, de l'écrivain-roi dans ce qu'il a d'immortel et d'individuel.« Ils [ces deux poèmes] rassurent le cadavre, ils assurent l’enfant sur ses jambes. Voilà sans doute la fonction de la poésie. Je n’en vois guère d’autre. »
\Mots-clés : #essai #universdulivre
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens francophones
Page 4 sur 4
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|