Alberto Manguel
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Re: Alberto Manguel
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8552
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Alberto Manguel
La Biblothèque la nuit
Le fleuve suit son cours, impossible de le remonter. J'ai lu (ça fait déjà longtemps) et avec beaucoup d'interet, Journal d'un lecteur, Histoire de la lecture, La Bibliothèque la nuit... Et depuis, rien.
Enfin rien de Manguel." Qu'il me le pardonne ou non, je m'en fous, j'ai déjà mon ame en peine, je suis un voyou."
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Alberto Manguel
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15950
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
https://actualitte.com/article/102328/programmes/alberto-manguel-s-installe-au-college-de-france
ArenSor- Messages : 3433
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Alberto Manguel
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15950
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
En partant de métaphores fondamentales (le monde est un livre, le livre est un voyage, etc.), Manguel réfléchit sur la lecture, au travers de saint Augustin, l'épopée de Gilgamesh, Dante et Montaigne en particulier (les références érudites sont un des intérêts de cet essai).
Si ça m’a fait penser, hors de propos, au livre à venir mallarméen, j’ai pu apprécier à quel point nous sommes déterminés à voir le monde, y compris celui d’un livre, comme « un système de signes cohérent », ayant un sens qu’on peut y chercher.« Le livre est un monde dans lequel nous pouvons voyager parce que le monde est un livre que nous pouvons lire. »
« Écouter est dans une grande mesure une activité passive ; lire est une entreprise active, comme voyager. »
Manguel dénonce la raréfaction de la lecture en profondeur au profit du feuilletage sur la Toile :
Après le lecteur voyageur, le solitaire studieux dans la tour d’ivoire, menacé d’acédie ou de mélancolie et/ou en retrait du monde dans son refuge, avec comme support de réflexion Hamlet et Prospero. (À ce propos, Manguel rapporte une édifiante appropriation du premier par le Troisième Reich.)« Aujourd’hui, le voyage n’a plus de destination. Il n’a plus pour but le mouvement mais l’immobilité, le séjour dans l’ici et maintenant ou, ce qui revient au même, le passage quasi instantané d’un lieu à un autre, de telle sorte qu’il n’y a plus de traversée d’un point à un autre, ni dans l’espace ni dans le temps, ce qui ressemble beaucoup à nos nouvelles habitudes de lecture. »
Le rat de bibliothèque, ou fou de livres (« ver », worm, en anglais) : le dévoreur de livres (qui n’en retient rien). Sont évoqués cette fois Don Quichotte, Bouvard et Pécuchet, Bovary.« À une époque où les valeurs que notre société présente comme désirables sont celles de la vitesse et de la brièveté, cette démarche lente, intense et réflexive qu’est la lecture est considérée comme inefficace et démodée. »
On pense inévitablement à Umberto Eco...
Donc un petit essai sur la lecture, par un lecteur, et pour les lecteurs.« Les Muses de la poésie (ou Muses des meilleures ventes, pourrait-on dire de nos jours) gavent de sottises le lecteur grossier ; les Muses de la philosophie nourrissent d’aliments salutaires l’âme du lecteur inspiré. Ces deux notions opposées de la façon d’ingérer un texte dérivent, nous l’avons vu, du livre d’Ézéchiel et de l’Apocalypse. Lorsque saint Jean eut obéi à l’ordre de le prendre et de le dévorer, le petit livre, nous raconte-t-il, “était dans ma bouche doux comme du miel ; mais quand je l’eus dévoré il me causa de l’amertume dans les entrailles”. »
« Nous sommes des créatures qui lisons, nous ingérons des mots, nous sommes faits de mots, nous savons que les mots sont notre mode d’existence en ce monde, c’est par les mots que nous identifions notre réalité et au moyen des mots qu’à notre tour nous sommes identifiés. »
\Mots-clés : #essai #universdulivre
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15950
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
Tristram a écrit:
Donc un petit essai sur la lecture, par un lecteur, et pour les lecteurs.
Petit en taille ou en valeur?
Tu peux répondre : les deux mon capitaine.
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8552
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Alberto Manguel
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15950
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21711
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Alberto Manguel
Néstor Andrés Fabris est un Argentin antiquaire à Rome qui, convié par son filleul (qu’il n’a jamais rencontré) à son mariage, retourne à Buenos Aires après trente années d’exil, ville qu’il a quittée suite à une manifestation estudiantine rudement réprimée, abandonnant ainsi Marta, la mère de son filleul. Il erre dans la ville, évoquant le passé, rencontrant des amis d’alors, dans une atmosphère déroutante, de plus en plus étrange, comme il retrouve de moins en moins son chemin. De nombreuses allusions à l’antiquité sont présentes dans le texte, comme avec le livre Le Passé, de Norberto Grossman, son ancien professeur qui, devenu conducteur d’un bus vide, le mène dans une visite du genre de celle d’Énée ou Dante aux enfers.
Cette novella, ou même nouvelle, allie culture classique et fantastique aux thèmes de l’exil et de la culpabilité.« C'est la raison pour laquelle, à mon sens, le passé n'est qu'une construction de la mémoire en quête de permanence, construction que nous prenons pour quelque chose d'immuable. »
\Mots-clés : #culpabilité #exil #fantastique #identite #jeunesse #regimeautoritaire
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15950
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
Trois brefs essais ayant rapport à la lecture, rééditions de Comment Pinocchio apprit à lire, La Bibliothèque de Robinson et Vers une définition du lecteur idéal, qui prolongent des livres comme Une histoire de la lecture et Journal d’un lecteur, toujours de Manguel.
Comment Pinocchio apprit à lire, ou ce qu’est vraiment lire, au-delà du déchiffrement des mots.
La Bibliothèque de Robinson, ou ce qui se perd avec la lecture.« Il s’agit de deux visions opposées du langage comme instrument de communication. Nous savons que le langage peut permettre au parleur de rester à la surface de la réflexion, en prononçant des slogans dogmatiques et des lieux communs en noir et blanc, en transmettant des messages plutôt que du sens, en plaçant le poids épistémologique sur l’auditeur (comme dans « tu vois ce que je veux dire ? »). Ou bien, il peut tenter de recréer une expérience, de donner une forme à une idée, d’explorer en profondeur et non pas seulement en surface l’intuition d’une révélation. »
« Il existe un ardent paradoxe au cœur de tout système scolaire. Une société doit impartir à ses citoyens la connaissance de ses codes afin qu’ils puissent y devenir actifs ; mais la connaissance de ces codes, outre la simple capacité de déchiffrer un slogan politique, une publicité ou un manuel d’instructions primaires, donne à ces mêmes citoyens celle de mettre la société en question, de découvrir ses défauts et de tenter de la changer. C’est dans le système qui permet à une société de fonctionner que gît le pouvoir de la subvertir, pour le meilleur ou pour le pire. »
Ce texte a des allures de pamphlet contre le Web (mais il me semble que lire, même sur un écran, reste toujours lire…).« Voici, d’après le très ironique Bioy Casares, certaines des « Choses à éviter en littérature » :
— Les curiosités psychologiques et les paradoxes : meurtres commis par délicatesse, suicides commis par plaisir.
— Les interprétations surprenantes de certains textes ou personnages : la misogynie de Don Juan, etc.
— Les couples de protagonistes manifestement trop différents : Don Quichotte et Sancho, Sherlock Holmes et Watson.
— Les couples de personnages identiques, comme Bouvard et Pécuchet. Si l’auteur invente un trait de caractère pour l’un, il est obligé d’en inventer un autre pour le second.
— Les personnages décrits par leurs bizarreries, comme chez Dickens.
— Tout ce qui est nouveau ou étonnant. Les lecteurs civilisés apprécient peu d’être surpris.
— Les jeux stériles avec le temps et l’espace : Faulkner, Borges, etc.
— La découverte que le véritable héros d’un roman est la prairie, la jungle, la mer, la pluie, la bourse.
— Les poèmes, les situations, les personnages auxquels le lecteur – Dieu l’en préserve – pourrait s’identifier.
— Les expressions qui pourraient passer en proverbes ou devenir des citations ; elles sont incompatibles avec l’ensemble du texte.
— Les personnages qui risquent de se transformer en mythes.
— Les énumérations baroques.
— Le vocabulaire riche. Les synonymes. Le mot juste. Tout ce qui vise à la précision.
— Les descriptions qui font image, les univers bourrés de détails physiques, comme chez Faulkner.
— Les arrière-plans, l’ambiance, l’atmosphère. La chaleur tropicale, l’ivrognerie, la voix à la radio, les expressions qui reviennent comme un refrain.
— Les livres qui commencent ou finissent par des détails météorologiques. Les sophismes pathétiques : « Le vent se lève ! Il faut tenter de vivre ! »
— Toutes les métaphores, surtout visuelles. Encore plus, les métaphores tirées de l’agriculture, de la navigation, de la finance. Comme chez Proust.
— L’anthropomorphisme.
— Les livres qui se modèlent sur d’autres livres. Ulysse et L’Odyssée.
— Les livres qui prétendent être des menus, des albums de photos, des itinéraires, des concerts.
— Tout ce qui pourrait inspirer des illustrations. Tout ce qui pourrait inspirer un film.
— Ce qui est hors sujet : les scènes domestiques dans un roman policier. Les scènes dramatiques dans un dialogue philosophique.
— Les choses attendues. Le pathos et les scènes érotiques dans les romans d’amour. Les énigmes et les crimes dans les romans policiers. Les fantômes dans les récits fantastiques.
— La vanité, la modestie, la pédérastie, la non-pédérastie, le suicide.
On aboutit bien sûr, à la fin de cette liste, à l’absence de toute littérature. »
« Lors des révoltes étudiantes qui secouèrent le monde à la fin des années soixante, un des slogans qui s’adressaient aux professeurs de l’université de Heidelberg proclamait : « Hier wird nicht zitiert ! », « Défense de citer ! » Les étudiants voulaient de la pensée originale ; ils oubliaient que citer, c’est poursuivre une conversation avec le passé afin de la resituer dans le contexte du présent ; que citer, c’est faire usage de la bibliothèque de Babel ; que citer, c’est réfléchir à ce qui a été dit avant nous et que, faute de le faire, nous parlons dans le vide, là où nulle voix humaine ne peut articuler un son. « Écrire l’histoire, dit Walter Benjamin, c’est la citer. » Écrire le passé, converser avec l’histoire, a constitué, comme on le sait, l’idéal humaniste, cet idéal que Nicolas de Cuse a été le premier à formuler en 1440. Dans le De docta ignorantia (De la docte ignorance), il a laissé entendre que la Terre n’était probablement pas le centre du monde et que l’espace extérieur, au lieu d’être limité par les décrets de Dieu, s’étendait peut-être à l’infini ; il a donc proposé la création d’une société semi-utopique qui, comme la bibliothèque universelle, comprendrait l’humanité tout entière et dans laquelle la politique et la religion cesseraient d’être des forces néfastes. Il est intéressant de remarquer qu’il existe chez les humanistes une corrélation entre la possibilité d’un espace infini qui n’appartient à personne et le savoir d’un passé riche qui appartient à tous. »
« Le Web se définit comme un espace qui appartient à tous, mais il exclut le sentiment du passé. […] Il est quasi instantané, il n’occupe aucun temps, sauf le cauchemar d’un présent perpétuel. Tout surface et sans volume, tout présent et sans passé, le Web aspire à être (il s’annonce lui-même comme tel) le foyer de chaque utilisateur, dans lequel la communication deviendrait possible avec tout autre utilisateur à la vitesse de la pensée. Telle est sa caractéristique essentielle : la vitesse. »
Vers une définition du lecteur idéal, une énumération de ses qualités supposées…
Si ce ne n’est pas La participation active du lecteur…« Le lecteur idéal ne suit pas une histoire : il y participe. »
On pense tantôt à N’espérez pas vous débarrasser des livres de Jean-Claude Carrière et Umberto Eco, tantôt à Comme un roman de Pennac, mais on y trouve aussi des renseignements et des aperçus originaux.
\Mots-clés : #essai #universdulivre
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15950
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21711
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Alberto Manguel
Dans le cadre de son enquête pour établir la biographie d’Alejandro Bevilacqua (auteur de romans-photos mais aussi d’Éloge du mensonge, un chef-d’œuvre), et surtout la vérité sur son énigmatique suicide dans les années 70, le journaliste Terradillos (qui vit à Poitiers) reçoit les témoignages d’un écrivain de Buenos Aires et confident involontaire de Bevilacqua pendant leur exil à Madrid, d’Andrea, sa compagne lettrée et du Goret, un Cubain emprisonné pour avoir filouté les militaires dont il exfiltrait les fonds spoliés en Suisse et qui revendique être l’auteur de l’Éloge. Puis Gorostiza mort parle à celui qui le rêve, retraçant sa vie de poète puis de délateur à la solde des tortionnaires, et comment il a livré son seul amour et son rival, Bevilacqua.
Le premier témoignage se révélera être celui de Manguel lui-même. La toile de fond, et peut-être même le thème central du livre, c’est la dictature argentine :« Je tenais moins à la voir et à l’entendre qu’à la toucher. La peau est un espace qui remplace le monde. Lorsque nous l’effleurons, elle embrasse tout. Tandis que j’avance dans la brume, mes doigts avancent sur ses vallées et ses collines comme des pèlerins unanimes, s’arrêtant à peine un instant, rebroussant un bout de chemin et en reprenant un autre, explorant des sentiers inconnus. Maintenant que le toucher m’est interdit, ce paysage de peau s’enfonce sous mon poids, m’enveloppe et m’étouffe. Je tombe dans un sac qui se referme sur moi, humide et spongieux, fait de ma propre chair. Mes doigts veulent grimper sur les flancs de ce corps, plus escarpés d’instant en instant. Impossible de m’accrocher. La peau, à présent tiède et collante, m’enferme, moi et mon nuage de poussière argileuse. L’air se fait boue, m’emplit les yeux, la bouche, les narines. La boue se fait eau. Je me noie. Elle me brûle la gorge. L’eau se fait air. La panique cesse. Je respire. »
Au final, Terradillos ne saura trancher entre les différentes versions ; il compare la situation au tangram, cette forme de puzzle :« En ce temps-là, à Buenos Aires, on marchait tête baissée, en tâchant de ne rien voir, rien entendre, de ne pas piper mot. En tâchant, surtout, de ne pas réfléchir, car on finissait par croire que les autres lisaient dans vos pensées. (Plus tard, à Madrid, Bevilacqua découvrirait qu’il pouvait réfléchir, mais dans un silence si oppressant qu’il avait l’impression de parler sur la lune, là où l’absence d’air semble ne transporter aucun son.) »
Dans ce roman écrit en espagnol, Alberto Manguel renvoie à des écrivains réels ou fictifs, et notamment Enrique Vila-Matas, qui pourrait être une source d’inspiration de cet imbroglio ; on pense aussi à L'imposteur de Javier Cercas (qui est cité dans les remerciements).« Le cas Bevilacqua fut un de ces jeux ratés. Le contour en négatif de l’homme se dessine distinctement dans mon imagination, mais pour le remplir j’ai ou pas assez ou trop d’éléments d’information. J’ai beau réorganiser les témoignages, essayer de les élaguer ou de les retourner, il y en a toujours un qui ne colle pas avec les autres, qui dépasse ou qui ne recouvre pas entièrement ce que j’appellerais la version juste. »
Manguel y évoque le mensonge, la traîtrise et l’usurpation, mais aussi l’exil et la dictature, l’amour, la fiction et la (ou les) vérité(s).
« Un journaliste sincère (si toutefois cela existe) sait qu’il ne peut raconter l’entière vérité : tout au plus une apparence de vérité, exposée de telle sorte qu’elle paraisse vraisemblable. »
\Mots-clés : #autofiction #exil #regimeautoritaire
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15950
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21711
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains d'Amérique Centrale, du Sud et des Caraïbes