Alberto Manguel
Page 3 sur 3 • Partagez
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Re: Alberto Manguel
Si l'oeil accroche, oui!
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8174
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 63
Localisation : Roanne
Re: Alberto Manguel
Ce qui fait d’une bibliothèque un reflet de son propriétaire, c’est non seulement le choix des titres, mais aussi le réseau d’associations qu’implique ce choix. Notre expérience se construit sur l’expérience, nos souvenirs sur d’autres souvenirs. Nos livres se construisent sur d’autres livres qui les modifient ou les enrichissent, qui leur confèrent une chronologie différente de celle des dictionnaires de littérature. Je suis aujourd’hui, après tout ce temps, incapable de trouver seul la trace de ces connexions. J’oublie, ou je ne sais même pas, quelles sont les relations entre beaucoup de ces livres. Si je pars dans une direction – les récits africains de Margaret Laurence me remettent en mémoire La Ferme Africaine d’Isaac Dinesen, qui me fait à son tour penser à ses Sept contes gothiques, lesquels me ramènent à Edgardo Cozarinsky (qui m’a fait découvrir l’œuvre de Dinesen) et à son livre et son film sur Borges et, plus loin encore, aux romans de Rose Macaulay, dont nous avons discuté un après-midi déjà lointain à Buenos Aires, surpris l’un et l’autre que quelqu’un d’autre les connût -, je perds alors les autres fils de cette toile complexe et je me demande comment, à la façon d’une araignée, j’ai réussi à en lancer un à travers la distance apparemment incommensurable qui sépare, par exemple, les Tristes d’Ovide des poèmes d’Abd Al-Rahman, exilé de son Espagne natale en Afrique du nord.
La Biblothèque la nuit
Le fleuve suit son cours, impossible de le remonter. J'ai lu (ça fait déjà longtemps) et avec beaucoup d'interet, Journal d'un lecteur, Histoire de la lecture, La Bibliothèque la nuit... Et depuis, rien.
Enfin rien de Manguel." Qu'il me le pardonne ou non, je m'en fous, j'ai déjà mon ame en peine, je suis un voyou."
La Biblothèque la nuit
Le fleuve suit son cours, impossible de le remonter. J'ai lu (ça fait déjà longtemps) et avec beaucoup d'interet, Journal d'un lecteur, Histoire de la lecture, La Bibliothèque la nuit... Et depuis, rien.
Enfin rien de Manguel." Qu'il me le pardonne ou non, je m'en fous, j'ai déjà mon ame en peine, je suis un voyou."

bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Alberto Manguel
Je le cherche vainement, ce titre-là !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14941
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
Dernière actualité sur Manguel :
https://actualitte.com/article/102328/programmes/alberto-manguel-s-installe-au-college-de-france
https://actualitte.com/article/102328/programmes/alberto-manguel-s-installe-au-college-de-france
ArenSor- Messages : 3157
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Alberto Manguel
Oui, j'avais vu (il semble qu'il ait réglé ses soucis avec le fisc français ?)
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14941
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
Le Voyageur et la Tour. Le lecteur comme métaphore

En partant de métaphores fondamentales (le monde est un livre, le livre est un voyage, etc.), Manguel réfléchit sur la lecture, au travers de saint Augustin, l'épopée de Gilgamesh, Dante et Montaigne en particulier (les références érudites sont un des intérêts de cet essai).
Manguel dénonce la raréfaction de la lecture en profondeur au profit du feuilletage sur la Toile :
On pense inévitablement à Umberto Eco...
\Mots-clés : #essai #universdulivre

En partant de métaphores fondamentales (le monde est un livre, le livre est un voyage, etc.), Manguel réfléchit sur la lecture, au travers de saint Augustin, l'épopée de Gilgamesh, Dante et Montaigne en particulier (les références érudites sont un des intérêts de cet essai).
Si ça m’a fait penser, hors de propos, au livre à venir mallarméen, j’ai pu apprécier à quel point nous sommes déterminés à voir le monde, y compris celui d’un livre, comme « un système de signes cohérent », ayant un sens qu’on peut y chercher.« Le livre est un monde dans lequel nous pouvons voyager parce que le monde est un livre que nous pouvons lire. »
« Écouter est dans une grande mesure une activité passive ; lire est une entreprise active, comme voyager. »
Manguel dénonce la raréfaction de la lecture en profondeur au profit du feuilletage sur la Toile :
Après le lecteur voyageur, le solitaire studieux dans la tour d’ivoire, menacé d’acédie ou de mélancolie et/ou en retrait du monde dans son refuge, avec comme support de réflexion Hamlet et Prospero. (À ce propos, Manguel rapporte une édifiante appropriation du premier par le Troisième Reich.)« Aujourd’hui, le voyage n’a plus de destination. Il n’a plus pour but le mouvement mais l’immobilité, le séjour dans l’ici et maintenant ou, ce qui revient au même, le passage quasi instantané d’un lieu à un autre, de telle sorte qu’il n’y a plus de traversée d’un point à un autre, ni dans l’espace ni dans le temps, ce qui ressemble beaucoup à nos nouvelles habitudes de lecture. »
Le rat de bibliothèque, ou fou de livres (« ver », worm, en anglais) : le dévoreur de livres (qui n’en retient rien). Sont évoqués cette fois Don Quichotte, Bouvard et Pécuchet, Bovary.« À une époque où les valeurs que notre société présente comme désirables sont celles de la vitesse et de la brièveté, cette démarche lente, intense et réflexive qu’est la lecture est considérée comme inefficace et démodée. »
On pense inévitablement à Umberto Eco...
Donc un petit essai sur la lecture, par un lecteur, et pour les lecteurs.« Les Muses de la poésie (ou Muses des meilleures ventes, pourrait-on dire de nos jours) gavent de sottises le lecteur grossier ; les Muses de la philosophie nourrissent d’aliments salutaires l’âme du lecteur inspiré. Ces deux notions opposées de la façon d’ingérer un texte dérivent, nous l’avons vu, du livre d’Ézéchiel et de l’Apocalypse. Lorsque saint Jean eut obéi à l’ordre de le prendre et de le dévorer, le petit livre, nous raconte-t-il, “était dans ma bouche doux comme du miel ; mais quand je l’eus dévoré il me causa de l’amertume dans les entrailles”. »
« Nous sommes des créatures qui lisons, nous ingérons des mots, nous sommes faits de mots, nous savons que les mots sont notre mode d’existence en ce monde, c’est par les mots que nous identifions notre réalité et au moyen des mots qu’à notre tour nous sommes identifiés. »
\Mots-clés : #essai #universdulivre
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14941
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
Tristram a écrit:
Donc un petit essai sur la lecture, par un lecteur, et pour les lecteurs.
Petit en taille ou en valeur?
Tu peux répondre : les deux mon capitaine.
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8174
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 63
Localisation : Roanne
Re: Alberto Manguel
Petit surtout par la taille, mais qui m'a bien plu. Rien de bien neuf, peut-être pas trop d'idées originales, mais j'apprécie beaucoup ces revisitations de classiques qui éclairent rétrospectivement ce qu'on a lu, en formulent des aspects que j'avais mal perçu, comme là pour Hamlet. De la balade de bon goût dans la littérature !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14941
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Alberto Manguel
merci Tristram, je pense que je peux faire l'impasse "(les références érudites sont un des intérêts de cet essai)
_________________
"Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature Le journal de Jules Renard
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20016
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : En Provence
Re: Alberto Manguel
Un retour

Néstor Andrés Fabris est un Argentin antiquaire à Rome qui, convié par son filleul (qu’il n’a jamais rencontré) à son mariage, retourne à Buenos Aires après trente années d’exil, ville qu’il a quittée suite à une manifestation estudiantine rudement réprimée, abandonnant ainsi Marta, la mère de son filleul. Il erre dans la ville, évoquant le passé, rencontrant des amis d’alors, dans une atmosphère déroutante, de plus en plus étrange, comme il retrouve de moins en moins son chemin. De nombreuses allusions à l’antiquité sont présentes dans le texte, comme avec le livre Le Passé, de Norberto Grossman, son ancien professeur qui, devenu conducteur d’un bus vide, le mène dans une visite du genre de celle d’Énée ou Dante aux enfers.
\Mots-clés : #culpabilité #exil #fantastique #identite #jeunesse #regimeautoritaire

Néstor Andrés Fabris est un Argentin antiquaire à Rome qui, convié par son filleul (qu’il n’a jamais rencontré) à son mariage, retourne à Buenos Aires après trente années d’exil, ville qu’il a quittée suite à une manifestation estudiantine rudement réprimée, abandonnant ainsi Marta, la mère de son filleul. Il erre dans la ville, évoquant le passé, rencontrant des amis d’alors, dans une atmosphère déroutante, de plus en plus étrange, comme il retrouve de moins en moins son chemin. De nombreuses allusions à l’antiquité sont présentes dans le texte, comme avec le livre Le Passé, de Norberto Grossman, son ancien professeur qui, devenu conducteur d’un bus vide, le mène dans une visite du genre de celle d’Énée ou Dante aux enfers.
Cette novella, ou même nouvelle, allie culture classique et fantastique aux thèmes de l’exil et de la culpabilité.« C'est la raison pour laquelle, à mon sens, le passé n'est qu'une construction de la mémoire en quête de permanence, construction que nous prenons pour quelque chose d'immuable. »
\Mots-clés : #culpabilité #exil #fantastique #identite #jeunesse #regimeautoritaire
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14941
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains d'Amérique Centrale, du Sud et des Caraïbes
Page 3 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|