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Message par topocl Sam 25 Sep - 15:04

Si l'oeil accroche, oui!

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Message par bix_229 Sam 25 Sep - 15:45

Ce qui fait d’une bibliothèque un reflet de son propriétaire, c’est non seulement le choix des titres, mais aussi le réseau d’associations qu’implique ce choix. Notre expérience se construit sur l’expérience, nos souvenirs sur d’autres souvenirs. Nos livres se construisent sur d’autres livres qui les modifient ou les enrichissent, qui leur confèrent une chronologie différente de celle des dictionnaires de littérature. Je suis aujourd’hui, après tout ce temps, incapable de trouver seul la trace de ces connexions. J’oublie, ou je ne sais même pas, quelles sont les relations entre beaucoup de ces livres. Si je pars dans une direction – les récits africains de Margaret Laurence me remettent en mémoire La Ferme Africaine d’Isaac Dinesen, qui me fait à son tour penser à ses Sept contes gothiques, lesquels me ramènent à Edgardo Cozarinsky (qui m’a fait découvrir l’œuvre de Dinesen) et à son livre et son film sur Borges et, plus loin encore, aux romans de Rose Macaulay, dont nous avons discuté un après-midi déjà lointain à Buenos Aires, surpris l’un et l’autre que quelqu’un d’autre les connût -, je perds alors les autres fils de cette toile complexe et je me demande comment, à la façon d’une araignée, j’ai réussi à en lancer un à travers la distance apparemment incommensurable qui sépare, par exemple, les Tristes d’Ovide des poèmes d’Abd Al-Rahman, exilé de son Espagne natale en Afrique du nord.

La Biblothèque la nuit

Le fleuve suit son cours, impossible de le remonter. J'ai lu (ça fait déjà longtemps) et avec beaucoup d'interet, Journal d'un lecteur, Histoire de la lecture, La Bibliothèque la nuit... Et depuis, rien.
Enfin rien de Manguel." Qu'il me le pardonne ou non, je m'en fous, j'ai déjà mon ame en peine, je suis un voyou."  Alberto Manguel - Page 3 2441072346
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Message par Tristram Sam 25 Sep - 16:10

Je le cherche vainement, ce titre-là !

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Message par ArenSor Sam 25 Sep - 16:49

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Message par Tristram Sam 25 Sep - 17:16

Oui, j'avais vu (il semble qu'il ait réglé ses soucis avec le fisc français ?)

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Message par Tristram Mer 1 Déc - 12:20

Le Voyageur et la Tour. Le lecteur comme métaphore

Alberto Manguel - Page 3 Le_voy10

En partant de métaphores fondamentales (le monde est un livre, le livre est un voyage, etc.), Manguel réfléchit sur la lecture, au travers de saint Augustin, l'épopée de Gilgamesh, Dante et Montaigne en particulier (les références érudites sont un des intérêts de cet essai).
« Le livre est un monde dans lequel nous pouvons voyager parce que le monde est un livre que nous pouvons lire. »

« Écouter est dans une grande mesure une activité passive ; lire est une entreprise active, comme voyager. »
Si ça m’a fait penser, hors de propos, au livre à venir mallarméen, j’ai pu apprécier à quel point nous sommes déterminés à voir le monde, y compris celui d’un livre, comme « un système de signes cohérent », ayant un sens qu’on peut y chercher.
Manguel dénonce la raréfaction de la lecture en profondeur au profit du feuilletage sur la Toile :
« Aujourd’hui, le voyage n’a plus de destination. Il n’a plus pour but le mouvement mais l’immobilité, le séjour dans l’ici et maintenant ou, ce qui revient au même, le passage quasi instantané d’un lieu à un autre, de telle sorte qu’il n’y a plus de traversée d’un point à un autre, ni dans l’espace ni dans le temps, ce qui ressemble beaucoup à nos nouvelles habitudes de lecture. »
Après le lecteur voyageur, le solitaire studieux dans la tour d’ivoire, menacé d’acédie ou de mélancolie et/ou en retrait du monde dans son refuge, avec comme support de réflexion Hamlet et Prospero. (À ce propos, Manguel rapporte une édifiante appropriation du premier par le Troisième Reich.)
« À une époque où les valeurs que notre société présente comme désirables sont celles de la vitesse et de la brièveté, cette démarche lente, intense et réflexive qu’est la lecture est considérée comme inefficace et démodée. »
Le rat de bibliothèque, ou fou de livres (« ver », worm, en anglais) : le dévoreur de livres (qui n’en retient rien). Sont évoqués cette fois Don Quichotte, Bouvard et Pécuchet, Bovary.
On pense inévitablement à Umberto Eco...
« Les Muses de la poésie (ou Muses des meilleures ventes, pourrait-on dire de nos jours) gavent de sottises le lecteur grossier ; les Muses de la philosophie nourrissent d’aliments salutaires l’âme du lecteur inspiré. Ces deux notions opposées de la façon d’ingérer un texte dérivent, nous l’avons vu, du livre d’Ézéchiel et de l’Apocalypse. Lorsque saint Jean eut obéi à l’ordre de le prendre et de le dévorer, le petit livre, nous raconte-t-il, “était dans ma bouche doux comme du miel ; mais quand je l’eus dévoré il me causa de l’amertume dans les entrailles”. »
Donc un petit essai sur la lecture, par un lecteur, et pour les lecteurs.
« Nous sommes des créatures qui lisons, nous ingérons des mots, nous sommes faits de mots, nous savons que les mots sont notre mode d’existence en ce monde, c’est par les mots que nous identifions notre réalité et au moyen des mots qu’à notre tour nous sommes identifiés. »

\Mots-clés : #essai #universdulivre

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Message par topocl Mer 1 Déc - 14:23

Tristram a écrit:
Donc un petit essai sur la lecture, par un lecteur, et pour les lecteurs.

Petit en taille ou en valeur?
Tu peux répondre : les deux mon capitaine.

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Message par Tristram Mer 1 Déc - 14:31

Petit surtout par la taille, mais qui m'a bien plu. Rien de bien neuf, peut-être pas trop d'idées originales, mais j'apprécie beaucoup ces revisitations de classiques qui éclairent rétrospectivement ce qu'on a lu, en formulent des aspects que j'avais mal perçu, comme là pour Hamlet. De la balade de bon goût dans la littérature !

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Message par Bédoulène Mer 1 Déc - 18:19

merci Tristram, je pense que je peux faire l'impasse "(les références érudites sont un des intérêts de cet essai)

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Message par Tristram Lun 3 Oct - 13:23

Un retour

Alberto Manguel - Page 3 Un_ret10

Néstor Andrés Fabris est un Argentin antiquaire à Rome qui, convié par son filleul (qu’il n’a jamais rencontré) à son mariage, retourne à Buenos Aires après trente années d’exil, ville qu’il a quittée suite à une manifestation estudiantine rudement réprimée, abandonnant ainsi Marta, la mère de son filleul. Il erre dans la ville, évoquant le passé, rencontrant des amis d’alors, dans une atmosphère déroutante, de plus en plus étrange, comme il retrouve de moins en moins son chemin. De nombreuses allusions à l’antiquité sont présentes dans le texte, comme avec le livre Le Passé, de Norberto Grossman, son ancien professeur qui, devenu conducteur d’un bus vide, le mène dans une visite du genre de celle d’Énée ou Dante aux enfers.
« C'est la raison pour laquelle, à mon sens, le passé n'est qu'une construction de la mémoire en quête de permanence, construction que nous prenons pour quelque chose d'immuable. »
Cette novella, ou même nouvelle, allie culture classique et fantastique aux thèmes de l’exil et de la culpabilité.

\Mots-clés : #culpabilité #exil #fantastique #identite #jeunesse #regimeautoritaire

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Message par Tristram Mar 22 Aoû - 12:50

Pinocchio & Robinson – Pour une éthique de la lecture

Alberto Manguel - Page 3 Pinocc10

Trois brefs essais ayant rapport à la lecture, rééditions de Comment Pinocchio apprit à lire, La Bibliothèque de Robinson et Vers une définition du lecteur idéal, qui prolongent des livres comme Une histoire de la lecture et Journal d’un lecteur, toujours de Manguel.

Comment Pinocchio apprit à lire, ou ce qu’est vraiment lire, au-delà du déchiffrement des mots.
« Il s’agit de deux visions opposées du langage comme instrument de communication. Nous savons que le langage peut permettre au parleur de rester à la surface de la réflexion, en prononçant des slogans dogmatiques et des lieux communs en noir et blanc, en transmettant des messages plutôt que du sens, en plaçant le poids épistémologique sur l’auditeur (comme dans « tu vois ce que je veux dire ? »). Ou bien, il peut tenter de recréer une expérience, de donner une forme à une idée, d’explorer en profondeur et non pas seulement en surface l’intuition d’une révélation. »

« Il existe un ardent paradoxe au cœur de tout système scolaire. Une société doit impartir à ses citoyens la connaissance de ses codes afin qu’ils puissent y devenir actifs ; mais la connaissance de ces codes, outre la simple capacité de déchiffrer un slogan politique, une publicité ou un manuel d’instructions primaires, donne à ces mêmes citoyens celle de mettre la société en question, de découvrir ses défauts et de tenter de la changer. C’est dans le système qui permet à une société de fonctionner que gît le pouvoir de la subvertir, pour le meilleur ou pour le pire. »
La Bibliothèque de Robinson, ou ce qui se perd avec la lecture.
« Voici, d’après le très ironique Bioy Casares, certaines des « Choses à éviter en littérature » :
— Les curiosités psychologiques et les paradoxes : meurtres commis par délicatesse, suicides commis par plaisir.
— Les interprétations surprenantes de certains textes ou personnages : la misogynie de Don Juan, etc.
— Les couples de protagonistes manifestement trop différents : Don Quichotte et Sancho, Sherlock Holmes et Watson.
— Les couples de personnages identiques, comme Bouvard et Pécuchet. Si l’auteur invente un trait de caractère pour l’un, il est obligé d’en inventer un autre pour le second.
— Les personnages décrits par leurs bizarreries, comme chez Dickens.
— Tout ce qui est nouveau ou étonnant. Les lecteurs civilisés apprécient peu d’être surpris.
— Les jeux stériles avec le temps et l’espace : Faulkner, Borges, etc.
— La découverte que le véritable héros d’un roman est la prairie, la jungle, la mer, la pluie, la bourse.
— Les poèmes, les situations, les personnages auxquels le lecteur – Dieu l’en préserve – pourrait s’identifier.
— Les expressions qui pourraient passer en proverbes ou devenir des citations ; elles sont incompatibles avec l’ensemble du texte.
— Les personnages qui risquent de se transformer en mythes.
— Les énumérations baroques.
— Le vocabulaire riche. Les synonymes. Le mot juste. Tout ce qui vise à la précision.
— Les descriptions qui font image, les univers bourrés de détails physiques, comme chez Faulkner.
— Les arrière-plans, l’ambiance, l’atmosphère. La chaleur tropicale, l’ivrognerie, la voix à la radio, les expressions qui reviennent comme un refrain.
— Les livres qui commencent ou finissent par des détails météorologiques. Les sophismes pathétiques : « Le vent se lève ! Il faut tenter de vivre ! »
— Toutes les métaphores, surtout visuelles. Encore plus, les métaphores tirées de l’agriculture, de la navigation, de la finance. Comme chez Proust.
— L’anthropomorphisme.
— Les livres qui se modèlent sur d’autres livres. Ulysse et L’Odyssée.
— Les livres qui prétendent être des menus, des albums de photos, des itinéraires, des concerts.
— Tout ce qui pourrait inspirer des illustrations. Tout ce qui pourrait inspirer un film.
— Ce qui est hors sujet : les scènes domestiques dans un roman policier. Les scènes dramatiques dans un dialogue philosophique.
— Les choses attendues. Le pathos et les scènes érotiques dans les romans d’amour. Les énigmes et les crimes dans les romans policiers. Les fantômes dans les récits fantastiques.
— La vanité, la modestie, la pédérastie, la non-pédérastie, le suicide.
On aboutit bien sûr, à la fin de cette liste, à l’absence de toute littérature. »

« Lors des révoltes étudiantes qui secouèrent le monde à la fin des années soixante, un des slogans qui s’adressaient aux professeurs de l’université de Heidelberg proclamait : « Hier wird nicht zitiert ! », « Défense de citer ! » Les étudiants voulaient de la pensée originale ; ils oubliaient que citer, c’est poursuivre une conversation avec le passé afin de la resituer dans le contexte du présent ; que citer, c’est faire usage de la bibliothèque de Babel ; que citer, c’est réfléchir à ce qui a été dit avant nous et que, faute de le faire, nous parlons dans le vide, là où nulle voix humaine ne peut articuler un son. « Écrire l’histoire, dit Walter Benjamin, c’est la citer. » Écrire le passé, converser avec l’histoire, a constitué, comme on le sait, l’idéal humaniste, cet idéal que Nicolas de Cuse a été le premier à formuler en 1440. Dans le De docta ignorantia (De la docte ignorance), il a laissé entendre que la Terre n’était probablement pas le centre du monde et que l’espace extérieur, au lieu d’être limité par les décrets de Dieu, s’étendait peut-être à l’infini ; il a donc proposé la création d’une société semi-utopique qui, comme la bibliothèque universelle, comprendrait l’humanité tout entière et dans laquelle la politique et la religion cesseraient d’être des forces néfastes. Il est intéressant de remarquer qu’il existe chez les humanistes une corrélation entre la possibilité d’un espace infini qui n’appartient à personne et le savoir d’un passé riche qui appartient à tous. »

« Le Web se définit comme un espace qui appartient à tous, mais il exclut le sentiment du passé. […] Il est quasi instantané, il n’occupe aucun temps, sauf le cauchemar d’un présent perpétuel. Tout surface et sans volume, tout présent et sans passé, le Web aspire à être (il s’annonce lui-même comme tel) le foyer de chaque utilisateur, dans lequel la communication deviendrait possible avec tout autre utilisateur à la vitesse de la pensée. Telle est sa caractéristique essentielle : la vitesse. »
Ce texte a des allures de pamphlet contre le Web (mais il me semble que lire, même sur un écran, reste toujours lire…).

Vers une définition du lecteur idéal, une énumération de ses qualités supposées…
« Le lecteur idéal ne suit pas une histoire : il y participe. »
Si ce ne n’est pas La participation active du lecteur
On pense tantôt à N’espérez pas vous débarrasser des livres de Jean-Claude Carrière et Umberto Eco, tantôt à Comme un roman de Pennac, mais on y trouve aussi des renseignements et des aperçus originaux.

\Mots-clés : #essai #universdulivre

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Message par Bédoulène Mar 22 Aoû - 14:01

merci Tristram

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Message par Tristram Ven 8 Déc - 15:52

Tous les hommes sont menteurs

Alberto Manguel - Page 3 Tous_l10

Dans le cadre de son enquête pour établir la biographie d’Alejandro Bevilacqua (auteur de romans-photos mais aussi d’Éloge du mensonge, un chef-d’œuvre), et surtout la vérité sur son énigmatique suicide dans les années 70, le journaliste Terradillos (qui vit à Poitiers) reçoit les témoignages d’un écrivain de Buenos Aires et confident involontaire de Bevilacqua pendant leur exil à Madrid, d’Andrea, sa compagne lettrée et du Goret, un Cubain emprisonné pour avoir filouté les militaires dont il exfiltrait les fonds spoliés en Suisse et qui revendique être l’auteur de l’Éloge. Puis Gorostiza mort parle à celui qui le rêve, retraçant sa vie de poète puis de délateur à la solde des tortionnaires, et comment il a livré son seul amour et son rival, Bevilacqua.
« Je tenais moins à la voir et à l’entendre qu’à la toucher. La peau est un espace qui remplace le monde. Lorsque nous l’effleurons, elle embrasse tout. Tandis que j’avance dans la brume, mes doigts avancent sur ses vallées et ses collines comme des pèlerins unanimes, s’arrêtant à peine un instant, rebroussant un bout de chemin et en reprenant un autre, explorant des sentiers inconnus. Maintenant que le toucher m’est interdit, ce paysage de peau s’enfonce sous mon poids, m’enveloppe et m’étouffe. Je tombe dans un sac qui se referme sur moi, humide et spongieux, fait de ma propre chair. Mes doigts veulent grimper sur les flancs de ce corps, plus escarpés d’instant en instant. Impossible de m’accrocher. La peau, à présent tiède et collante, m’enferme, moi et mon nuage de poussière argileuse. L’air se fait boue, m’emplit les yeux, la bouche, les narines. La boue se fait eau. Je me noie. Elle me brûle la gorge. L’eau se fait air. La panique cesse. Je respire. »
Le premier témoignage se révélera être celui de Manguel lui-même. La toile de fond, et peut-être même le thème central du livre, c’est la dictature argentine :
« En ce temps-là, à Buenos Aires, on marchait tête baissée, en tâchant de ne rien voir, rien entendre, de ne pas piper mot. En tâchant, surtout, de ne pas réfléchir, car on finissait par croire que les autres lisaient dans vos pensées. (Plus tard, à Madrid, Bevilacqua découvrirait qu’il pouvait réfléchir, mais dans un silence si oppressant qu’il avait l’impression de parler sur la lune, là où l’absence d’air semble ne transporter aucun son.) »
Au final, Terradillos ne saura trancher entre les différentes versions ; il compare la situation au tangram, cette forme de puzzle :
« Le cas Bevilacqua fut un de ces jeux ratés. Le contour en négatif de l’homme se dessine distinctement dans mon imagination, mais pour le remplir j’ai ou pas assez ou trop d’éléments d’information. J’ai beau réorganiser les témoignages, essayer de les élaguer ou de les retourner, il y en a toujours un qui ne colle pas avec les autres, qui dépasse ou qui ne recouvre pas entièrement ce que j’appellerais la version juste. »
Dans ce roman écrit en espagnol, Alberto Manguel renvoie à des écrivains réels ou fictifs, et notamment Enrique Vila-Matas, qui pourrait être une source d’inspiration de cet imbroglio ; on pense aussi à L'imposteur de Javier Cercas (qui est cité dans les remerciements).
Manguel y évoque le mensonge, la traîtrise et l’usurpation, mais aussi l’exil et la dictature, l’amour, la fiction et la (ou les) vérité(s).
« Un journaliste sincère (si toutefois cela existe) sait qu’il ne peut raconter l’entière vérité : tout au plus une apparence de vérité, exposée de telle sorte qu’elle paraisse vraisemblable. »

\Mots-clés : #autofiction #exil #regimeautoritaire

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Message par Bédoulène Ven 8 Déc - 16:41

encore un à noter ! où puis-je trouver du temps ?

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