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Véronique Olmi

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Message par topocl Sam 7 Jan - 17:38

Véronique Olmi
Née en 1962


Véronique Olmi Image333

Véronique Olmi est un écrivain français, née en 1962 à Nice.
Après des études d'art dramatique en 1989, Véronique Olmi est assistante à la mise en scène de 1990 à 1993, comédienne et dramaturge, avant d'écrire des romans.

Bibliographie

Théâtre
   Le Passage, 1996
   Chaos debout/Les nuits sans lune, 1997
   Point à la ligne/La Jouissance du scorpion, 1998
   Le Jardin des apparences, 2000
   Mathilde, 2001
   Je nous aime beaucoup, 2006
   Une séparation, 2013
   Des baisers, 2014

Romans
   Bord de mer, 2001 : Page 1
   Numéro six,  2002
   Un si bel avenir,  2003
   La petite fille aux allumettes,  2004
   La pluie ne change rien au désir,  2005 : Page 1
   Sa passion,  2007
   La Promenade des russes,  2008
   Le Premier Amour,  2010
   Cet été-là,  2011 : Page 1
   Nous étions faits pour être heureux,  2012
   La Nuit en vérité,  2013
   J’aimais mieux quand c’était toi,  2015 : Page 1
   Un autre que moi,  2016

Nouvelles
   Privée, nouvelles,  1998
   Participe au recueil "Nous sommes CHARLIE" 60 écrivains unis pour la liberté d'expression.  2015

màj le 12/11/2017

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Message par topocl Sam 7 Jan - 17:41

Bord de mer  

Véronique Olmi Image332

C'est une histoire du genre des frères Dardenne : une jeune femme, submergée de misère, de solitude et de déprime, tenant à bout de bras ses deux garçons, Stan et Kevin (à moins que ce ne soit elux qui la tiennent à bout de bras) décide, coup de folie désespérée, d'une virée au bord de la mer, à la fois première et ultime :  hôtel miteux, plage sous la pluie, fête foraine, intimité à trois fusionnelle et rejetante.

Un texte très court, écrit à la première personne. Sur les premières pages j'ai été gênée par l'absence de négations (logique mais dérangeante) puis  cela m' importait de moins en moins, saisie par la description de cette noirceur ordinaire, de ce désir de se grignoter un petit bout de bonheur à soi. C' est une œuvre compacte et éprouvante, mêlant  pathétique et sobriété, une histoire de gouffre sans fond, à faire pleurer (ou hurler) les plus insensibles.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #famille #social

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Message par Ouliposuccion Sam 18 Mar - 20:36

La pluie ne change rien au désir

Véronique Olmi Tylych44

« Elle avait du mal, de plus en plus de mal à demeurer une femme de quarante ans, affranchie, indépendante, elle avait juste quelques mois, quelques mois d'enfermement et de folie qui retenaient sa vie, toute sa vie, elle avait beau se dire parfois, se répéter qu'elle avait été quelqu'un d'autre, qu'elle avait été aussi une enfant, une adolescente, sans le connaître, sans connaître le mal, elle avait beau tenter de se rappeler ce que cela pouvait être, aimer et être aimée, elle n'échappait plus à cette réduction, cette cible qu'elle était devenue, cet objet de haine."


Une descente aux enfers,  une identité brutalisée par la souffrance. Sous le poids de la douleur, les kilos brûlent, le corps se doit d’être caché, la pluie s’y frotte, une femme à honte ;
« un objet », un objet de haine.
Puis il y a cet homme, elle le voit, sans le voir.
Il la connait, lui se souvient de tout.
Les phrases  courtes, concises, éloquentes de Véronique Olmi  nous frappent telle une pluie ruisselante, cinglante, s’imposant au-delà du livre.
Puis des phrases, longues, sans ponctuation, les déferlantes de l’esprit et du désir, une force souveraine des entrailles, un baiser,  vivre, chasser le despotisme de l’âme ravagée, vivre se sentir  vivre …
Nous sommes «  Elle », nous sommes  « Lui », on ne lit plus, on observe, en silence, respectueusement, les tempêtes internes, le rouleau de la convoitise qui s’arrondit, devenant force, le tube  de l’envie qui empoigne tout l’être, on s ‘immerge dans les eaux du désir, abyssal.

J’ai lu que  ce livre était inconsistant, j’y répondrais que les émotions n’ont pas de consistance, elles ne s’identifient pas sous forme de descriptions, de grandes phrases mais par les silences entre les lignes .Le point est lourd de sens, la virgule laborieuse.
J’ai lu que ce livre était vulgaire, pornographique parce que les mots y sont crus, j’y réponds que j’ai lu un hymne au désir, une ode à l’abandon, une prose de souffrance. Seule la trivialité de cette critique est vulgaire et sans profondeur, alimentée par la crainte des mots « crus » se mariant aux tourments de l’âme.

Je cite Robert Alexis, philosophe :
« Le sexe quelles que soient ses manifestations est toujours une chance. Sortir de nous, sortir de ce que l'on a fait de nous ! »

Nos propres retranchements, nos peurs, nos faiblesses, nos envies, C’est à fleur de peau qu’on les considère, les lignes d’Olmi sont un scalpel qui retourne  nos entrailles afin de mieux considérer nos failles.
Se sentir vivant, être vivant au travers d’un amant, sentir une essence des sens afin de renouer avec une renaissance, peut être le temps d’un instant.
Un roman remarquable , voilà ce que nous livre Véronique Olmi , quelques lignes majestueuses , poétiques et qui imposent  la révérence , un hommage à la vie.

« Il est des êtres qui se révèlent dans la souffrance si émouvants et si beaux, qu'on peut à peine regretter de les rendre malheureux. »
 Etienne Rey, préface de l’amour de Stendhal.
Extrait :
« Elle s’approcha de lui avec une lenteur ivre, pleine déjà de tout ce que son geste allait bouleverser, ce geste qui renverserait l’ordre des êtres et du temps, renverserait les siècles des siècles, renverserait les marronniers centenaires, les statues de pierre, les chaises lourdes les idées reçues les leçons apprises, elle s’approcha approcha son visage du sien dans ces secondes éternelles ces secondes arrêtées en arrêt devant cette merveille, cette chose possible uniquement à deux , deux bouches deux désirs deux langues deux vies deux visages vis-à-vis l’un contre l’autre l’un sur l’autre la peau pour la première fois au goût de la peau de l’autre la peau inconnue contre la sienne nouvelle, une première fois unique le premier baiser le seul le sauveur révélateur sublime échange unique  communion goût du sang et de la salive la langue goût du cigare et du vin , les lèvres agacées les lèvres entrouvertes refermées à peine démesurées pleines à pleine bouche  se vouloir se demander  se répondre avec les dents avec les langues ce qu’elles disent en d’autres langues ça n’en finira jamais pour que le premier baiser soit toujours le premier la saveur du premier baiser à pleurer sous les marronniers à ne plus avoir froid ne plus avoir honte le premier baiser indifférent à la forme du corps à l’âge de l’âme la traversée du désert …
Vivre. »
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Message par Ouliposuccion Dim 19 Mar - 12:55

Cet été là

Véronique Olmi Tylych45

Comme chaque année, trois couples d'amis passent le 14 Juillet au bord de la mer, en Normandie. C'est un rite immuable et léger. Une parenthèse joyeuse.
Cet été-là, pourtant, un adolescent inconnu surgit et s'immisce dans leur petit groupe pour raviver, peut-être malgré lui, des culpabilités anciennes, des blessures, des secrets. En quelques jours, le destin de ces êtres va basculer.
Cet été-là est un roman sur la fragilité des existences que l'on voudrait heureuses - mais dont les failles se creusent au rythme des mensonges et des compromis. C'est un roman vrai sur la solitude, lorsque le temps a passé, lorsque la lucidité a remplacé l'insouciance, et les doutes la jeunesse. Etre un homme. Etre une femme. Sait-on seulement ce que c'est ? Et comment l'on y parvient ?


Véronique Olmi signe encore cet opus sous une plume qui se veut investigatrice.
Les failles toujours et encore sont exploitées avec justesse , la mise en scène de toute vie est mise en avant , pour autant , les coulisses de chacun d'entre nous reprennent un jour leur juste place , la lumière, afin d'exister réellement .

Faire tomber le masque de la comédie afin d'accepter les tragédies de la vie , voilà la plus grande difficulté de tout à chacun.
Si l'écriture de Véronique Olmi se veut beaucoup plus fluide en comparaison à "la pluie ne change rien au désir" celle-ci reste pour autant toute aussi belle et mélancolique.
Les atmosphères d'orages et de pluie décrites dans ses livres reflètent dans un autre registre , nos propres chamboulements internes , effaçant une fois pour toute le maquillage estompant notre propre visage.
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Message par topocl Dim 5 Nov - 17:13

J'aimais mieux quand c'était toi

Véronique Olmi Images32

J'essaie de ne pas trop en dire ( mais sachez que c'est déjà trop si vous voulez profiter pleinement du déroulé du récit), car c'est justement le mystère de l'inconnu où la narratrice nous emmène qui est l'une des forces de ce petit roman psychologique. On pourrait presque le qualifier de thriller, si cela ne risquait pas de lui enlever ses qualités littéraires, poétiques et métaphoriques.

A noter aussi que le titre, qui vient d'une chanson de Souchon, et fait un peu croire à quelque chose du genre Marc Lévy, est d'un ridicule achevé par  rapport à la finesse de ce qu'il y a à l'intérieur.

C'est l'histoire d'une histoire d'amour fou entre deux êtres qui se sont quittés. Et de sa réémergence brutale, le temps d'une nuit déchirante, où tout se questionne à nouveau.

La femme est actrice (et qu'elle joue dans la pièce de Pirandello : Six personnages en quête d'auteur), et cela ouvre tout un versant sur le théâtre, le rôle de l'acteur, pris entre réalité et fiction. Cet effet de dédoublement entre en résonance avec l'histoire, terriblement dramatique et forte dans son unité de temps, qui va questionner l'identité de deux êtres et le sens de l'amour.

C'est admirablement écrit, de par sa concision, servie par une prose d'une densité haletante.


mots-clés : #psychologique

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Message par Barcarole Mar 28 Nov - 13:41

J'aimais mieux quand c'était toi

C’est un roman à l’écriture saccadée, fait de convulsions, car les mots ne sont pas assez forts pour décrire cet amour perdu ou retrouvé.

Nelly, comédienne, joue tous les soirs ou presque, dans une pièce de Pirandello. Elle est attachée à son petit ami, une relation sans amour, ce second rôle qu’elle accepte parce que. Ce rabaissement.

Un soir, lors d’une représentation, il est là, l’autre. Paul. Dans la salle. C'est lui. La représentation est annulée.

Un roman urgent, sur une seule et unique raison de vivre, et qu’on lit d’une traite.
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Message par bix_229 Mar 28 Nov - 15:13

Deux avis favorables, je le note !
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Message par Bédoulène Mar 28 Nov - 17:43

dans ma PAL

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Message par topocl Mer 6 Déc - 16:38

Numéro six

Véronique Olmi Images53



Dans cette famille catholique, Fanny est la petite dernière, l'accident après les 5 enfants de 10 à 20 ans. Elle est toujours un peu à la traîne, un peu négligée, exclue du clan des aînés, encombrant après leur départ le couple très amoureux de ses parents. Son père est une image fascinante, adulée malgré la distance et c'est quand celui-ci devient dépendant qu'elle prend en quelque sorte sa revanche dans une relation intense à cet homme qui n'est plus lui-même, et qui, enfin, lui sourit.

Véronique Olmi tente  de raconter la relation étrange de ces 2 êtres que tout a séparés et qui se retrouvent au moment où le père s'absente : raconter l'une, numéro six mise à  l'écart, et l'autre, médecin adulé, mari comblé, père lointain, portant en lui comme tant d'autres le traumatisme de la guerre. Elle raconte ce qui se passe entre eux, ou ne se passe pas,  quand celle-là est enfant et quand celui-ci devient un vieillard. C'est sans doute un peu ambitieux en 100 pages (ou pas assez ambitieux?). Il en résulte que je suis restée un peu sur ma faim, alléchée par cette histoire, touchée par cette détresse de toute une vie, mais rester sur le côté du fait de la distance imposée par l'auteure.


mots-clés : #famille #relationenfantparent #solitude

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Message par Pia Mer 11 Avr - 16:41

Véronique Olmi Cvt_no10

Serge vit sur la butte Montmartre dans une jolie maison. Il a une jolie femme, plus jeune que lui, et qui a toujours eu l’habitude de ne pas se faire de soucis pour l’argent. Suzanne est accordeuse de piano et est marié à un homme qu’elle aime sans passion. Ils se rencontrent, ont une relation et Serge va se servir de Suzanne comme confidente, pour régler son passé tragique.

Pas vraiment convaincue par celui-là. Je crois que je suis un peu allergique au personnage de Serge et je ne ressens donc, aucune compassion pour lui. Je ne m'indentifie pas à lui. Le personnage de Suzanne m’irrite à se laisser embobiner et à devenir une amoureuse transie et sans ressources. J’essaierai de lire d’autres livres d’elle. Peut-être, “J’aimais mieux quand c’était toi”.
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Message par Bédoulène Mer 11 Avr - 21:17

merci Pia ! je commencerai certainement par un autre pour mon premier

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Message par Pia Mar 17 Avr - 9:15

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Message par topocl Mar 3 Nov - 17:21

Les évasions particulières

Véronique Olmi Extern66

Aboutissant en apothéose à l’élection de François Mitterand, Véronique Olmi raconte 15 ans d’une famille aixoise, catholique pratiquante, deux parents et trois filles, les itinéraires de chacun·e, l’amour comme un fil rouge malgré les déceptions et les itinéraires divergents, l’émancipation des femmes et la naissance de l’écologie, touts ces espoirs qui naissent sur fond de la petite histoire des trente glorieuses.

Autant j’ai été bluffée par la première partie, l’ineffable et le subtil des trois filles qui, passant de l’enfance à l’adolescence, s’interrogent, remettent leur monde en question, voguent entre émotionnel et réflexion, autant j’ai trouvé leur âge adulte assez surfait, un peu « trop », roman de société qui veut tout étreindre.

Mais les 150 premières pages font réellement preuve d’une délicatesse, d’une poésie réaliste assez rares dans l’analyse attentive de l’émancipation de ces trois jeunes filles-femmes, et celle, plus humble mais tout aussi courageuse, de leur mère.

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Message par Bédoulène Mar 3 Nov - 17:27

merci topocl ! à lire donc pour l'émancipation des femmes.

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Message par simla Jeu 10 Mar - 0:50

Véronique Olmi Bm_CVT_La-promenade-des-Russes_5244

La promenade des Russes


"Je marchais dans les rues de Nice, ma Babouchka accrochée à mon bras. Elle venait de poster sa vingtième lettre au directeur d'Historia. Il faisait chaud, je me demandais si Suzanne viendrait à la plage, si ma mère réapparaîtrait un jour, si Anastasia Romanov était toujours vivante et rôdait dans les parages...j'avais treize ans. Peu de certitudes. Et beaucoup d'imagination...."

Très, très sympa ce court roman de Véronique Olmi que je ne connaissais pas du tout..mais que j'ai découverte à la Grande Librairie pour son dernier roman "Le gosse".

Donc, voici une très jeune fille, Sonietchka, qui vit avec sa grand-mère russe, exilée, qui a trouvé refuge avec toute sa famille après la révolution Russe à Nice...comme beaucoup de ceux-ci (ce que j'ignorais je dois dire ) encore imprégnée du passé tumultueux de l'éternelle Russie, les rouges d'un côté, les blancs de l'autre...et obsédée par le triste sort réservé à la famille Romanov, dont une des filles Anastasia, aurait réchappé au massacre perpétré par les bolchéviks..comme chacun le sait, la famille au complet, enfants, parents et même domestiques ont été exécutés par ceux-ci.....Toutefois, un mystère subsiste au sujet d'Anastasia....une rumeur court selon laquelle elle en aurait réchappé.....

Babouchka dit détenir la vérité sur le destin d'Anastasia, et écrit régulièrement au responsable d'Historia, le magazine spécialisé dans l'Histoire et espère vainement semaine après semaine une réponse de celui-ci...  

Les parents de Sonia, séparés, ont donc confié leur fille à sa grand-mère maternelle, Babouchka.... veuve ... ce tête-à-tête se passe plutôt bien, même si Sonia aimerait échapper à l'obsession Anastasia et vivre la vie normale d'une jeune fille de son âge...

La terreur de Babouchka est, vu son âge, de tomber dans la rue, signe définitif pour elle, de la terrible déchéance vers la vieillesse.....

"Ca m'a gênée de la voir dans la salle de bains avec sa combinaison rose. Ma grand-mère est fripée, mon Dieu ! comment est-ce qu'on peut être aussi fripée et tenir debout ? Le pire c'est que elle, elle n'avait pas l'air gênée, elle était habituée faut croire, elle trouvait ça normal. Je me suis demandé à partir de quand on trouvait ça normal d'être fripé....Babouchka était terrifiante dans sa combinaison rose qui laissait voir ses genoux, je ne savais plus où regarder, alors j'ai fixé ses yeux bleus qui n'ont pas bougé depuis sa naissance, même si sans lunettes ils ne servent plus à grand chose."

Le pire arrive...Babouchka tombe.....

" C'était le même grand calme que lorsque le train a quitté le quai. Un calme froid qui faisait qu'on entendait le silence et quelque chose de pas normal flottait dans l'air. Alors Babouchka a soulevé un tout petit peu le bas de sa jupe. Elle a fait "Aïe...Oh là là...Aïe ..." et j'ai regardé. Sa jambe avait un gros trou rouge et plein de bouts de peau pendaient tout autour. J'ai eu mal au coeur, mais dans ma tête une petite voix disait " Regarde en face Sonia, regarde bien en face", j'avais du mal à respirer et froid dans mes habits mouillés.

----------------------

J'ai dit ""Excuse-moi". Et j'ai regardé la chambre encore. Sur le haut de l'armoire il y avait deux énormes valises marron. Des vieilles valises démodées. Une petite étiquette accrochée aux poignées. J'ai imaginé la main gantée de ma grand-mère quittant la Russie. Et celle de mon grand-père qui regrettait de fuir avant même que le train soit parti. J'ai imaginé leurs noms sur les étiquettes, écrits avec l'alphabet latin, pour pouvoir passer les frontières. J'ai imaginé le bébé emmitouflé qui était ma mère. Tout ce long chemin qui les avait menés jusqu'à moi.

Et j'ai entendu :
- Sonietchka....
Je me suis tournée vers elle, elle gardait les yeux fermés.
- Oui, Babouchka ?

Elle a laissé passer un long temps et puis d 'une voix très grave, presque une voix d'homme, elle a murmuré :

- Je suis tombée dans la rue
 

Un roman assez émouvant, que j'ai beaucoup apprécié..... Smile


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Message par Bédoulène Jeu 10 Mar - 8:47

merci Simla, il me tente ce livre

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Message par topocl Dim 2 Juil - 15:16

Le gosse

C’est l’histoire du gosse, Joseph, dont le père est parti à la guerre puis mort de la grippe espagnole, lâché ensuite par sa mère qui meurt comme par une surprise pourtant si prévisible, l’Assistance, le placement, la maison de redressement, toute une vie bien sordide d’où le hasard de la musique va le sortir non sans mal…

Un portrait d’un gosse-pas-de-chance, mais brave, attentif aux mondes qui l’entourent, attachant, qui arrive à ne jamais sombrer totalement – encore que... Comment une simple vie heureuse bascule dans le tragique, du mélo mais du bon, raconté par Véronique Olmi, d’un style comme toujours lyrique sans excès.

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Message par Bédoulène Dim 2 Juil - 17:42

merci, jamais lu encore cette auteure, pour le moment

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Message par simla Mer 19 Juil - 7:40

Véronique Olmi CVT_Bakhita_7023



Elle a été enlevée à sept ans dans son village du Darfour et a connu toutes les horreurs et les souffrances de l’esclavage. Rachetée à l’adolescence par le consul d’Italie, elle découvre un pays d’inégalités, de pauvreté et d’exclusion.

Affranchie à la suite d’un procès retentissant à Venise, elle entre dans les ordres et traverse le tumulte des deux guerres mondiales et du fascisme en vouant sa vie aux enfants pauvres.

Le Pape Jean-Paul II la déclare sainte le 1er octobre 2000.
sources Babelio

Quel choc ce roman ! Merveilleusement écrit, sans pathos, très émouvant....basé sur la vie réelle de cette femme.


Les esclaves domestiques et paysans dorment dans deux bâtisses séparées, une pour les hommes, l'autre pour les femmes, des bâtisses délabrées qui puent la paille humide et l'urine, où pullulent les rats, se transmettent les maladies, mais où règne surtout la peur. Les esclaves ont peur tout le temps. Peur de dormir alors qu'il est peut-être l'heure de se lever. Peur de ne pas dormir et d'être trop épuisé pour travailler au matin. Peur des coups qui réveillent les coups de la veille. Peur des coups qui ne viennent pas et vont tomber par surprise. Peur des anciens esclaves et des nouveaux esclaves, ceux qui savent trop de choses et ceux qui arrivent dans une innocence dangereuse. Peur le jour et peur la nuit, car l'épouse du général vient chaque matin avant le chant du coq pour les battre. Et ceux qui ont travaillé dans la nuit et viennent à peine de s'allonger sur leur natte sont battus pareil. Et celles qui sont grosses d'un enfant, et ceux qui sortent de leurs songes, et ceux dont l'esprit est encore uni à la nuit, et ceux qui ont la fièvre, et ceux qui sont si vieux qu'on les jettera bientôt sur le tas de fumier, et les petits enfants encore au sein, tous, encore couchés, sont battus pareil. Chaque matin avant le chant du coq, la femme du général crie dans une jouissance furieuse : « Abid ! Esclaves ! Race animale ! » Après cela, elle va mieux


Depuis Taweisha, elle sait que cette ville n'est en rien un endroit paisible. Ici tous sont marchands et gardiens d'esclaves, esclaves, femmes ou enfants d'esclaves, esclaves d'esclaves, une vie hiérarchisée, sous le haut commandement du prêtre, lui-même aux ordres des gros négociants. Le respect, c'est à eux qu'il va, les riches et les religieux. Ici les hommes ne sont pas seulement chargés de ce qu'ils ont pris aux villages razziés, ils sont aussi chargés de ce qu'ils ont arraché aux éléphants et aux bêtes sauvages, leurs mulets et leurs chameaux aux dents jaunes portent les trésors de pierres et d'or, ils ont gratté et éventré la terre et les arbres, ils vont vendre les hommes, les cornes et les peaux, le sel, la gomme et le cuivre, par eux le monde a été saccagé, et Bakhita entend le bruit des masses qui cognent le bois pour faire des enclos, celui des bêtes et celui des hommes, prisonniers et innocents pareils.




Elle ne sait pas comment elle s'appelle. Elle ne sait pas en quelle langue sont ses rêves. Elle se souvient de mots en arabe, en turc, en italien, et elle parle quelques dialectes. Plusieurs viennent du Soudan et un autre, de Vénétie. Les gens disent " un mélange" . Elle parle un mélange et on la comprend mal. On doit tout redire avec d'autres mots. Qu'elle ne connaît pas. Elle lit avec une lenteur passionnée l'italien, et elle signe d'une écriture tremblante, presque enfantine. Elle connaît trois prières en latin. Des chants religieux qu'elle chante d'une voix basse et forte.


Poignant et en même temps très intéressant, Véronique Olmi met en évidence le rôle qu'ont joué les africains eux-mêmes dans la razzia et le trafic des esclaves..Karthoum le plus grand centre de castration d'Afrique....le lieu de tous les trafics d'esclaves, ravalés au rang d'animaux... vraiment, j'avais déjà lu "Les négriers en terre d'Islam"...de Jacques Heers, que je recommande pour ceux que le sujet intéresse, mais là, le destin de tous ces pauvres gens vus de près est particulièrement émouvant....

J'ai adoré, Véronique Olmi a écrit un de ses meilleurs romans....impossible de ne pas être touchée par ce récit et la personnalité si touchante de Bakhita.


\Mots-clés : #biographie #esclavage
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Message par Bédoulène Mer 19 Juil - 8:48

merci Simla !

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