Isabelle Monnin
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Isabelle Monnin
Isabelle Monnin est une journaliste et romancière française, née à Devecey en Franche-Comté. Grand reporter au Nouvel Obs de 1996 à 2014, elle s’éloigne ensuite du journalisme pour se consacrer à l’écriture et travaille comme éditrice chez Lattès.
Œuvres
Romans
Les Vies extraordinaires d'Eugène, Paris, Éditions JC Lattès, 2010,
Second tour ou Les Bons Sentiments, Paris, Éditions JC Lattès, 2012,
Daffodil Silver, Paris, Éditions JC Lattès, 2013,
Les Gens dans l’enveloppe, roman, enquête, chansons (Alex Beaupain), Paris, Éditions JC Lattès, 2015,
Mistral perdu ou les événements, roman, Paris, Éditions JC Lattès, 2017
Essai
Ils sont devenus Français. Dans le secret des Archives, avec Doan Bui, Paris, Éditions JC Lattès, 2010
Source wikipedia
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
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Localisation : Roanne
Re: Isabelle Monnin
Les gens dans l'enveloppe
Une enveloppe de 250 photos d'une famille inconnue achetée sur internet, des photos tout à fait banales et ordinaires de gens banals et ordinaires, avec , au centre une petite fille.
Et voilà l'idée, c'est parti.
Dès le départ , le cadre est fixé. D'abord écrire un roman à partir de ces personnages, leur donner une vie fictionnelle à partir des indices trouvés sur les photos, en laissant se balader son imagination.
Ensuite partir à leur rechercher , enquêter. Et en plus, la persévérance plus le coup de chance, ça marche ! Isabelle Monnin retrouve le village (Clerval, à 60 km de Besançon, pas loin de celui de son enfance), interroge les vieux, visite la maison, y rencontre le jeune homme des photos devenu vieillissant, puis sa fille, mariée et mère(la petite fille des photos, chacun se raconte, se confie ; la vérité apparaît, en tout cas celle qu'ils veulent bien montrer. La généalogie se reconstitue, les racines apparaissent, les êtres disent plus qui n'ont jamais dit. Pas de surprise, la réalité, dans sa banalité-même, m'accroche plus que la fiction.
J'ai été moyennement séduite par la première partie, le roman centré sur trois générations de femmes et leur façon de vivre l'abandon, la petite fille est très touchante, mais l'ensemble n'est pas assez creusé, sauvé quand même par une écriture très personnelle, poétique, qui travaille (ou joue?) poétiquement les mots pour transmettre les émotions.
J'ai adoré la deuxième partie, où Isabelle Monin transmet son aventure de recherche, mais aussi ses doutes, ses interrogations. Où tout entre en résonance du fait des divergences comme des coïncidences et des points de rencontre : l'histoire inventée, l'histoire des gens dans l'enveloppe, l'histoire personnelle d'Isabelle Monnin. Il y a un questionnement sur le droit à l'image, sur la transmission, sur l'intimité, sur la fiction. Le roman ne correspond bien sûr pas du tout à la réalité, mais tout s' interpelle et l'abandon est bien là qui rôde. C'est, comme toujours pour moi ces histoires de recherche transgénérationnelle, ces histoires de photos qui parlent du passé et de soi, quelque chose de profondément touchant, et intellectuellement stimulant.
En plus, pour ceux qui aiment, il y a des chansons, certaines écrites et chantées par Alex Beaupain, d'autres choisies et chantées par les vrais gens de l'enveloppe.
Récup 2015
Je pourrais dire des choses d'eux, bien sûr. Mais dire des choses, c'est réduire les gens à que l'on en dit, ça ne suffit jamais.
Une enveloppe de 250 photos d'une famille inconnue achetée sur internet, des photos tout à fait banales et ordinaires de gens banals et ordinaires, avec , au centre une petite fille.
Et voilà l'idée, c'est parti.
Un jour, c'est au printemps de l'année suivante, je me réveille et l'idée est là, au milieu de la vie. Il serait tentant de la contourner, de l'ignorer, je l'enjamberais et rien ne se passerait. Mais ça ne se discute ni ne se réfléchit, les idées sont comme les enfants dès les toutes premières heures de leur existence : impossible d'envisager la vie sans elle. Celle-ci occupe tout de suite toute la place, elle me parle sous la douche, chantonne jusqu'au métro, elle traverse hors des clous, distrait les réunions de travail, couvre le fracas des casseroles qui préparent le repas, guette ce que je lis par-dessus l'épaule, chuchote dors bien, et me réveille pourtant au milieu de la nuit, exigeant que je la note, que je la regarde, la jauge et la flatte, que je le caresse dans tous les sens. L'idée, comme l'amoureux, empêche de dormir. Elle trouve qu'on a mieux à faire.
Elle a raison.
Dès le départ , le cadre est fixé. D'abord écrire un roman à partir de ces personnages, leur donner une vie fictionnelle à partir des indices trouvés sur les photos, en laissant se balader son imagination.
Ensuite partir à leur rechercher , enquêter. Et en plus, la persévérance plus le coup de chance, ça marche ! Isabelle Monnin retrouve le village (Clerval, à 60 km de Besançon, pas loin de celui de son enfance), interroge les vieux, visite la maison, y rencontre le jeune homme des photos devenu vieillissant, puis sa fille, mariée et mère(la petite fille des photos, chacun se raconte, se confie ; la vérité apparaît, en tout cas celle qu'ils veulent bien montrer. La généalogie se reconstitue, les racines apparaissent, les êtres disent plus qui n'ont jamais dit. Pas de surprise, la réalité, dans sa banalité-même, m'accroche plus que la fiction.
-Jamais je n'aurais pensé que ma vie intéresserait quelqu'un. Quel est l'intérêt de raconter ça ?
(…)
(je n'ose pas vous dire, Michel, que votre vie est intéressante, comme celle d'un nourrisson de six jours, une sœur morte trop tôt ou d'un vieillard disparu trop tard. Elle est universelle et singulière, et par essence bouleversante, je crois à ça dur comme fer, c'est même la seule chose en laquelle je crois.)
J'ai été moyennement séduite par la première partie, le roman centré sur trois générations de femmes et leur façon de vivre l'abandon, la petite fille est très touchante, mais l'ensemble n'est pas assez creusé, sauvé quand même par une écriture très personnelle, poétique, qui travaille (ou joue?) poétiquement les mots pour transmettre les émotions.
J'ai adoré la deuxième partie, où Isabelle Monin transmet son aventure de recherche, mais aussi ses doutes, ses interrogations. Où tout entre en résonance du fait des divergences comme des coïncidences et des points de rencontre : l'histoire inventée, l'histoire des gens dans l'enveloppe, l'histoire personnelle d'Isabelle Monnin. Il y a un questionnement sur le droit à l'image, sur la transmission, sur l'intimité, sur la fiction. Le roman ne correspond bien sûr pas du tout à la réalité, mais tout s' interpelle et l'abandon est bien là qui rôde. C'est, comme toujours pour moi ces histoires de recherche transgénérationnelle, ces histoires de photos qui parlent du passé et de soi, quelque chose de profondément touchant, et intellectuellement stimulant.
En plus, pour ceux qui aiment, il y a des chansons, certaines écrites et chantées par Alex Beaupain, d'autres choisies et chantées par les vrais gens de l'enveloppe.
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Flore Vasseur
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Re: Isabelle Monnin
Mistral perdu ou les événements
Isabelle Monnin enfant, adolescente, adulte. Des chapitres.
Vu comme ça, ça fait penser à des récits déjà 100 fois lus sur les années soixante dix, la cour d'école terrorisante, les premiers baisers, les premières boums, le départ pour les études... Et au début j'ai vraiment eu peur de ça. Mais l'approche si touchante d'Isabelle Monnin s'est vite précisée, et c'est devenu un texte personnel arrachant, avec ses deux versants intime et universel.
Isabelle Monnin décrit la bulle qu'elles ont formée avec sa sœur, et, scandé par ce "Nous sommes deux" récurrent, qui résume une évidence, il y a là quelque chose de quasi magique. De très ordinaire aussi, car toutes les enfances se ressemblent. Tout cela se joue sur un fond de Mistral gagnant (et oui, comme Isabelle Monnin, Renaud a sans doute été pour moi tout à la fois l'expression de ma première rébellion , comme de ma première appartenance.), dans cette petite bourgeoisie provinciale de gauche, sûre de ses idées généreuses et de son bonheur, gagné à la génération précédente sur les barricades. Tous les espoirs sont permis et cette sororité en est le carrosse.
Mais assez vite, implicitement, sans qu'un mot soit dit, on sent la fracture qui rôde. On sait que cette jeune sœur rieuse et pas insouciante, un moment, ne sera plus là.
Et oui, à 26 ans, cette sœur meurt, dans un chapitre d'une brièveté déroutante, car des pourquois et des comments, dans ces cas-là, il n'y en a pas. Il faut vivre avec cela, c'est impossible mais on n'a pas le choix. Plus rien n'est partagé. Et en plus, rien ne vient comme on l'avait prévu : le monde aussi la lâche en route.
Dans l'intime, « notre troisième fils, un grand prématuré, meurt." Dans la sphère publique, la belle conscience de gauche s'effrite, la gauche n'est plus, la haine surprend de tous côtés, empaquette ignominieusement le quotidien, D'événement en événement, le monde jadis prometteur est en faillite. Le collectif n'est même plus là pour panser les plaies intérieurs. Est-ce la fin de l' histoire ? Même Renaud, vieillli, ventripotent , on n'y croit plus (il n'y croit sans doute plus beaucoup lui non plus). Que faire d'autre dans cette douleur transfixiante, que laisser ses enfants, joyeux, jouer parmi les tombes ?
Quelque part elle explique qu'elle est une maison, les briques sont les événements familiaux, le ciment les événements publics. Elle s'y sentait bien. Et maintenant, on la voit faire tout ce qu'elle peut pour que la maison ne devienne pas une ruine.
C'est terriblement beau, l'écriture d'Isabelle Monnin est d'une poésie trouble, battante, inventive. Elle empaquette cette histoire tellement intime, tellement commune pour en faire un texte douloureux, fragile, un cuisant constat d'échec commun.
mots-clés : #autobiographie #enfance #fratrie #intimiste #jeunesse #mort #viequotidienne
Isabelle Monnin enfant, adolescente, adulte. Des chapitres.
Vu comme ça, ça fait penser à des récits déjà 100 fois lus sur les années soixante dix, la cour d'école terrorisante, les premiers baisers, les premières boums, le départ pour les études... Et au début j'ai vraiment eu peur de ça. Mais l'approche si touchante d'Isabelle Monnin s'est vite précisée, et c'est devenu un texte personnel arrachant, avec ses deux versants intime et universel.
Isabelle Monnin décrit la bulle qu'elles ont formée avec sa sœur, et, scandé par ce "Nous sommes deux" récurrent, qui résume une évidence, il y a là quelque chose de quasi magique. De très ordinaire aussi, car toutes les enfances se ressemblent. Tout cela se joue sur un fond de Mistral gagnant (et oui, comme Isabelle Monnin, Renaud a sans doute été pour moi tout à la fois l'expression de ma première rébellion , comme de ma première appartenance.), dans cette petite bourgeoisie provinciale de gauche, sûre de ses idées généreuses et de son bonheur, gagné à la génération précédente sur les barricades. Tous les espoirs sont permis et cette sororité en est le carrosse.
Nous sommes deux, nous sommes des enfants et le monde est facile.
Mais assez vite, implicitement, sans qu'un mot soit dit, on sent la fracture qui rôde. On sait que cette jeune sœur rieuse et pas insouciante, un moment, ne sera plus là.
Et oui, à 26 ans, cette sœur meurt, dans un chapitre d'une brièveté déroutante, car des pourquois et des comments, dans ces cas-là, il n'y en a pas. Il faut vivre avec cela, c'est impossible mais on n'a pas le choix. Plus rien n'est partagé. Et en plus, rien ne vient comme on l'avait prévu : le monde aussi la lâche en route.
Dans l'intime, « notre troisième fils, un grand prématuré, meurt." Dans la sphère publique, la belle conscience de gauche s'effrite, la gauche n'est plus, la haine surprend de tous côtés, empaquette ignominieusement le quotidien, D'événement en événement, le monde jadis prometteur est en faillite. Le collectif n'est même plus là pour panser les plaies intérieurs. Est-ce la fin de l' histoire ? Même Renaud, vieillli, ventripotent , on n'y croit plus (il n'y croit sans doute plus beaucoup lui non plus). Que faire d'autre dans cette douleur transfixiante, que laisser ses enfants, joyeux, jouer parmi les tombes ?
Quelque part elle explique qu'elle est une maison, les briques sont les événements familiaux, le ciment les événements publics. Elle s'y sentait bien. Et maintenant, on la voit faire tout ce qu'elle peut pour que la maison ne devienne pas une ruine.
C'est terriblement beau, l'écriture d'Isabelle Monnin est d'une poésie trouble, battante, inventive. Elle empaquette cette histoire tellement intime, tellement commune pour en faire un texte douloureux, fragile, un cuisant constat d'échec commun.
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Flore Vasseur
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Re: Isabelle Monnin
elle me parait intéressante cette auteure, à suivre donc
merci topocl !
merci topocl !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21543
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Re: Isabelle Monnin
Second tour ou les bons sentiments
Cela se passe en une soirée, la soirée des 50 ans de Jipé où se retrouvent, entre autres, tous les anciens de Sciences Po, 30 ans après. C’est la veille du deuxième tour des élections présidentielles (Sarkozy Hollande je vous précise bien que cela ne soit jamais dit dans le livre). Bien trouvé pour ce groupe de bourgeois (ou devenus bourgeois) de gauche, dont la politique, grande justificatrice, a marqué la pensée – et les bons sentiments - au fil des années. Mais c’est aussi un deuxième tour pour Jeanne et Pierre, qui se sont aimés à l’époque, ont pris chacun un autre chemin, sans doute trop sage (mais qui sait?), et se retrouvent ce soir dans l’ émotion de leurs 20 ans, sublimée par les désillusions évidemment accumulées.
Roman de la nostalgie et des bilans, Second tour ou les bons sentiments offre un portait acide mais bienveillant de cette bourgeoisie bien-pensante, où la façade n’est que réussite (au son des tubes de leur jeunesse, une margarita à la main ils égrainent évidemment, avec une assurance crâne, des nouvelles du boulot, des enfants, mais surtout pas des états de l’âme et du cœur) Mais la vie a passé avec son cortège de désillusions, d’amertume, de regrets, à ce moment, la cinquantaine, où sonne l’heure de la dernière chance.
Le thème a évidemment déjà été bien exploité, et l’idée de ce double sens pour la soirée était une bonne façon de s’en sortir. Quand même, à part les deux héros, les personnages ne sont pas des plus palpitants (encore que si on y regardait bien, on y trouverait sans doute les mêmes fêlures, interrogations et angoisses derrière leur écorce trompe-l’œil). Certes, on frôle par moment des effets trèèès romantiques , mais j’aime toujours bien l’œil avec lequel Isabelle Monnin regarde les gens de toute façon. C’est au final une observation plaisante d’une certaine société, d’un certain âge, mêlant mordant et indulgence, sous un discret glaçage de déjà-vu.
\Mots-clés : #amitié #amour #politique
Cela se passe en une soirée, la soirée des 50 ans de Jipé où se retrouvent, entre autres, tous les anciens de Sciences Po, 30 ans après. C’est la veille du deuxième tour des élections présidentielles (Sarkozy Hollande je vous précise bien que cela ne soit jamais dit dans le livre). Bien trouvé pour ce groupe de bourgeois (ou devenus bourgeois) de gauche, dont la politique, grande justificatrice, a marqué la pensée – et les bons sentiments - au fil des années. Mais c’est aussi un deuxième tour pour Jeanne et Pierre, qui se sont aimés à l’époque, ont pris chacun un autre chemin, sans doute trop sage (mais qui sait?), et se retrouvent ce soir dans l’ émotion de leurs 20 ans, sublimée par les désillusions évidemment accumulées.
Roman de la nostalgie et des bilans, Second tour ou les bons sentiments offre un portait acide mais bienveillant de cette bourgeoisie bien-pensante, où la façade n’est que réussite (au son des tubes de leur jeunesse, une margarita à la main ils égrainent évidemment, avec une assurance crâne, des nouvelles du boulot, des enfants, mais surtout pas des états de l’âme et du cœur) Mais la vie a passé avec son cortège de désillusions, d’amertume, de regrets, à ce moment, la cinquantaine, où sonne l’heure de la dernière chance.
Le thème a évidemment déjà été bien exploité, et l’idée de ce double sens pour la soirée était une bonne façon de s’en sortir. Quand même, à part les deux héros, les personnages ne sont pas des plus palpitants (encore que si on y regardait bien, on y trouverait sans doute les mêmes fêlures, interrogations et angoisses derrière leur écorce trompe-l’œil). Certes, on frôle par moment des effets trèèès romantiques , mais j’aime toujours bien l’œil avec lequel Isabelle Monnin regarde les gens de toute façon. C’est au final une observation plaisante d’une certaine société, d’un certain âge, mêlant mordant et indulgence, sous un discret glaçage de déjà-vu.
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Dernière édition par topocl le Sam 30 Mar - 10:11, édité 1 fois
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Re: Isabelle Monnin
Je me rends compte que j’ai oublié de poster ce commentaire, lors de ma lecture il y a quelques mois.
Les vies extraordinaires d'Eugène
Eugène a vécu six mois dans le ventre sa mère, puis sept jours en couveuse, puis il est mort. C'est arrivé à isabelle Monnin, et elle en a fait ce petit roman, son premier roman.
j'ai toujours une émotion forte à partager la confidence des écrivains qui nous font l'honneur de ce genre de récit à l'intimité déchirante, comme si je leur montrais que je suis prête à leur offrir une oreille, quoi qu'il arrive. Cela fait partie de mon rôle de lectrice.
Le récit est rédigé par le père qui raconte la "drôle" d"année qui a suivi la mort de leur fils, cette période de parenthèse où chacun selon son propre chemin s'est raccroché à ses défis dérisoires,ou à ses défaites. La mère ne parle plus, puisqu'il n'y a plus rien à dire. Le père en bon historien part à la recherche de cet enfant qui a si peu vécu, et non pas rien, qu'il a si peu connu, mais qui déjà était lui même, cet enfant que seule l'équipe médicale et ses deux parents ont tenu -si brièvement- dans leurs bras.. Ils trouvent des biais, compréhensibles d'eux seuls, pour contourner cette absence d'histoire qui est un si mauvais reflet de l'irremplaçable vie de leur fils. Un grand-père meurt, la "normalité" reprend ses droits, le "scandale" de cette mort "injuste" peut s'estomper.
C'est évidemment très douloureux, mais aussi parfois doux, tendre ou drôle. Très attachant en tout cas.
Mots-clés : #mort #relationenfantparent
Les vies extraordinaires d'Eugène
Eugène a vécu six mois dans le ventre sa mère, puis sept jours en couveuse, puis il est mort. C'est arrivé à isabelle Monnin, et elle en a fait ce petit roman, son premier roman.
j'ai toujours une émotion forte à partager la confidence des écrivains qui nous font l'honneur de ce genre de récit à l'intimité déchirante, comme si je leur montrais que je suis prête à leur offrir une oreille, quoi qu'il arrive. Cela fait partie de mon rôle de lectrice.
je suis invincible : j'ai déjà tout perdu.
Le récit est rédigé par le père qui raconte la "drôle" d"année qui a suivi la mort de leur fils, cette période de parenthèse où chacun selon son propre chemin s'est raccroché à ses défis dérisoires,ou à ses défaites. La mère ne parle plus, puisqu'il n'y a plus rien à dire. Le père en bon historien part à la recherche de cet enfant qui a si peu vécu, et non pas rien, qu'il a si peu connu, mais qui déjà était lui même, cet enfant que seule l'équipe médicale et ses deux parents ont tenu -si brièvement- dans leurs bras.. Ils trouvent des biais, compréhensibles d'eux seuls, pour contourner cette absence d'histoire qui est un si mauvais reflet de l'irremplaçable vie de leur fils. Un grand-père meurt, la "normalité" reprend ses droits, le "scandale" de cette mort "injuste" peut s'estomper.
C'est évidemment très douloureux, mais aussi parfois doux, tendre ou drôle. Très attachant en tout cas.
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topocl- Messages : 8533
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Re: Isabelle Monnin
je ferais peut-être un jour sa connaissance, à cause de tes commentaires ! sans oublier le trèèès romantique
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Re: Isabelle Monnin
Daffodil Silver
Daffodil Silver est issue d’une famille où les filles portent des noms de fleurs, les garçons des noms d’arbres. Et où on se demande si une certaine malédiction ne veut pas qu’un bonheur se paie par un malheur, une vie par une mort.
Lilas et Rosa, sa mère et sa tante s’aiment d’un amour sororal étourdissant, et se promettent de ne jamais se séparer. Rosa meut brutalement à 26 ans, deux semaines après la naissance de Daffodil. Jusqu’à sa propre mort, Lilas va se vouer sans relâche à faire revivre chaque instant de la vie de sa sœur aimée. Jusqu’à se laisser envahir d’idées folles t de créations innovantes, jusqu’à perdre le sens de son but au détriment des moyens qui ne font que désincarner Rosa… Car comment connaître à fond l’autre qu’on aime, comment honorer dignement, comment accepter les zones d’ombres et les secrets ? Comment donner un sens à la vie et à la mort ?
Daffodil va grandir comme elle peut dans ce monde des vivants envahi par le souvenir d’une morte, soutenue par son tendre père, Américain désinvolte, fils d’émigrés juifs polonais, qui comprend donc bien le sens d’une mort obsédante.
C’est un livre très frais tout en étant d’une tristesse envoûtante. Car il y a une réelle fantaisie dans l’obsession déchirée du deuil de Lilas, que nous rapportent l’œil critique et tendre de Daffodil, à travers la prose inventive et généreuse d’Isabelle Monnin. Celle-ci ne fait que confirmer sa bonne place au sein de mon petit panthéon littéraire personnel.
Sans elle [...j’]ignorerais qu’on n’est jamais vraiment mort,
que les fantômes existent
ils sont nos amis.
Daffodil Silver est issue d’une famille où les filles portent des noms de fleurs, les garçons des noms d’arbres. Et où on se demande si une certaine malédiction ne veut pas qu’un bonheur se paie par un malheur, une vie par une mort.
Lilas et Rosa, sa mère et sa tante s’aiment d’un amour sororal étourdissant, et se promettent de ne jamais se séparer. Rosa meut brutalement à 26 ans, deux semaines après la naissance de Daffodil. Jusqu’à sa propre mort, Lilas va se vouer sans relâche à faire revivre chaque instant de la vie de sa sœur aimée. Jusqu’à se laisser envahir d’idées folles t de créations innovantes, jusqu’à perdre le sens de son but au détriment des moyens qui ne font que désincarner Rosa… Car comment connaître à fond l’autre qu’on aime, comment honorer dignement, comment accepter les zones d’ombres et les secrets ? Comment donner un sens à la vie et à la mort ?
Daffodil va grandir comme elle peut dans ce monde des vivants envahi par le souvenir d’une morte, soutenue par son tendre père, Américain désinvolte, fils d’émigrés juifs polonais, qui comprend donc bien le sens d’une mort obsédante.
C’est un livre très frais tout en étant d’une tristesse envoûtante. Car il y a une réelle fantaisie dans l’obsession déchirée du deuil de Lilas, que nous rapportent l’œil critique et tendre de Daffodil, à travers la prose inventive et généreuse d’Isabelle Monnin. Celle-ci ne fait que confirmer sa bonne place au sein de mon petit panthéon littéraire personnel.
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topocl- Messages : 8533
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Re: Isabelle Monnin
merci topocl, je visiterai un jour ton panthéon littéraire
je vois que tu as beaucoup lu l'auteure.
je vois que tu as beaucoup lu l'auteure.
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Re: Isabelle Monnin
j'ai lu tous ses romans, oui.
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Re: Isabelle Monnin
première rencontre avec cette auteure, le prochain RV est déjà noté !
topocl a déjà beaucoup dit sur la forme du livre : roman + enquête + chansons (que je n'ai pu entendre il n'y a pas de disque dans la version numérique, mais lues)
J'ai choisi de vous faire comprendre les sentiments et la situation des personnages par des extraits pour moi révélateurs
J'ai apprécié le roman, l'histoire d'un abandon version contée par tous les protagonistes. J'ai trouvé beaucoup de justesse entre ces récits entrecroisés ; que de belles phrases pour dire ce vécu, ce manque, cette attente des uns et des autres.
Laurence, la fille : "Depuis qu’elle est partie je mange à sa place. Ça s’est fait comme ça, je me mets en face de lui et j’essaye de ne pas voir comme il est triste. "
"Je collectionne tout, le bruit des bourrasques, l’écorce, la pierre brûlante de l’été et le gel brillant de l’hiver, les picots des cailloux sur le chemin, le roulis du vent dans l’herbe haute, l’odeur de la suie avant le tonnerre."
"Le matin de mes treize ans, mamie Poulet me dit Tu n’as jamais été une enfant. C’est me donner une claque sans l’intention de me faire mal. Résumé de ma vie, définition parfaite, un trou immense et une margelle d’un centimètre où tenter de se tenir."
"Papa s’assoit à l’écart avec une bière, l’hameçon de son regard est jeté derrière tout, cet air de ne rien voir qu’il a. Je sais ce qu’il regarde pendant des heures : il fixe l’absence de ma mère."
"Il y a une place pour moi, là. Je le sais parce que lorsqu’il tourne ses yeux vers moi, c’est le tout premier regard posé sur ma vie.
C’est pour lui que j’ai tenu jusqu’ici.
Sébastien."
Michelle la mère : "[...] Michelle le sait bien qui ne voudrait rien tant que partir loin des pauses, des droits acquis, loin de ces gens, les siens, qui réclament le rien ne bouge.
Quand on naît ici, on grandit ici, on meurt ici."
"C'’est une idée fixe, bouger, qui a fini par ne plus être une idée mais la totalité de ce qu’elle est, une idée sans y penser, plus importante que le plus important, une idée fixe et une différence avec Serge, de celles qui se découvrent longtemps après que les mariages ont été fêtés, un fossé sans pont pour le traverser."
"Si loin vers l’Ouest, sa vie."
"Etre d'ici et un peu plus suffit à Serge."
"Elle n’avait pas d’endroit où aller, Serge serait son pays. Elle s’y est installée en immigrée heureuse et méfiante comme le restent toujours les sans-terre : on ne déballe pas toutes ses affaires, on conserve sous le lit un baluchon au cas où il faudrait repartir. Le cas où."
"Elle s’émeut du souffle de Serge endormi, tout repose sur cette respiration désormais. Elle aime Serge dans ce chagrin qu’elle lui fait, elle l’aime dans l’instant de l’adieu plus que dans la somme de toutes leurs années."
Simone la mamie Poulet : plusieurs lettres de Laurence à sa mamie Poulet
"Elle attend la mort comme elle attendait la naissance lorsqu’elle a porté. Le désir de vivre et le désir de mourir à égalité, pas de préféré. Les deux pareils, ses enfants chéris, ses petits si mal aimés.
Le premier n’est pas Serge et Serge ne le sait pas et personne ne le sait. Le premier est une peau biche, une bouche coquelicot. Le premier est une première, qui ne sait rien d’elle"
"À la mort qui vient, elle offre mains ouvertes sa solitude grise et ses odeurs froides. Elle offre aussi ses bocaux à la cave, les haricots verts que personne ne prend plus, elle donne les pommes alignées sur le papier journal, son couteau noir et ses bouteilles de bouillon, elle cède sans un regard les tricots commencés pas terminés et ses photos mélangées, n’emportera que celles qui trempent dans le lait. Elle lui offre tout, ses importants et ses regrets, le même jour hagard toujours recommencé."
"Le lait tremblote sur les photos.
Ils sont tous là, ses essentiels, leurs visages graves cachés par la couverture liquide.
Parfois, sous le blanc affleure un sourire, les belles dents de Laurence, les yeux tristes de Serge.
C’est une cérémonie aveugle.
Elle les fait tremper puis elle va les manger, pour les avoir à jamais en elle."
Serge, le père : "Dix jours après l’enterrement de sa mère, Serge Grandjean est retourné dans la maison de ses parents. Il n’y a plus l’odeur de son enfance, mais une humidité qui prend tout. Il se bouche le nez, cette odeur, il n’a plus personne pour qui être, il est un homme dépeuplé.
Il va vendre la maison."
" Prenez tout je ne veux rien garder, a dit Serge. Parmi des dizaines d’autres, il emporte une boîte entière de photos sans légende."
L'Album :
Isabelle Monnin à l'aide des photos va rechercher et trouver certains membres de cette famille. Son regard affuté va traquer les moindres détails qui seront autant d'indices.
Elle use de beaucoup de psychologie me semble-t-il car je me rends compte que les caractères dont elle a affublé les protagonistes de son roman se rapprochent très sensiblement de ceux des "vrais gens". Puisqu' elle va rencontrer certains des "gens dans l'enveloppe", notamment Michel (son Serge), Laurence (sa Laurence - choix du prénom), Suzanne (sa Michelle).
Isabelle Monnin s'était donné comme règle de ne pas revenir sur son roman après avoir fait son enquête, d'où mon admiration pour son imagination des personnages du roman.
L'auteure dévoile quelques douleurs de sa vie et l'intérêt personnel (qui s'est certainement installé au fur et à mesure de l'avancement de son enquête) :
"(Je ne sais pas, Laurence, te dire que chercher ta famille c’est comme trouver la mienne. Je ne sais pas te dire mon pressentiment de l’effacement de tous les instants importants, de la vacuité de nos petites mémoires, de l’absurde merveilleux de la vie qui passe comme une photo, en une génération s’oubliera.)"
"Laurence et Éric nous interrogent, Alex et moi parlons d’Aude et cela semble naturel, à sa place. Je comprends seulement le sens de ce projet pour moi. Je cherche ce qu’il reste des Gens dans l’enveloppe pour que ma sœur ne disparaisse pas.
Je me souviens d’eux pour ne pas l’oublier."
"J’ai déversé dans le roman les sentiments qui me traversent et que je ne peux adresser directement, je les ai détournés pour l’usage de mes personnages, j’ai construit mon petit circuit de canaux de dérivation.
Je suis à la fois les gouffres de Laurence, les élans de Michelle et les renoncements de Simone. L’abandon est une plaie, une tentation et un inéluctable dénouement. Elles sont ainsi, ces trois femmes, bien plus que mes sœurs : des enveloppes où mettre à l’abri mes pensées."
@toploc : si tu as préféré l'enquête au roman c'est parce que ce sont des gens comme tu en rencontres tous les jours et qu'ils t' intérêssent et c'est ça l'humanité.
L'enquête m'a vivement intérêssée également et je me questionnais sur ce que pouvait créer comme désordre l'intervention de l'auteure dans la vie de Michel, Laurence, Suzanne, mais au final il semble que cela ait éclairci leur passé et créé un lien entre eux et Isabelle Monnin.
Je ne vais plus regarder mes photos de la même manière à présent. Et je serais curieuse de savoir ce qu'elle pourrait lire dans mes photos !
Voilà j'ai beaucoup aimé ce livre d'Isabelle Monnin, je continuerai ma rencontre avec elle, j'ai envie qu'elle me surprenne encore, par son imagination et son écriture.
Donc je recommande vivement cette lecture !
et merci à toi topocl de cette belle découverte.
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21543
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Localisation : En Provence
Re: Isabelle Monnin
Odette Froyard en trois façons
Odette Froyard, c’est la grand-mère de d'Isabelle Monnin, qu’elle a connue enfant comme femme aimante mais effacée, peu loquace, qu'elle a longtemps considéré comme « sans histoire ». Ça, c'est la première façon de la voir
Mais finalement personne n’est sans histoire et Isabelle se penche sur le destin de cette femme du XXème siècle : la deuxième façon et donc que de fouiller les archives, de récolter des témoignages et d'en retirer des éléments épars, singuliers, mais pas suffisamment pour tout comprendre.
La troisième façon c'est la fiction : se baser sur ces éléments, et inventer un destin qui fait d’Odette Froyard une femme qui n'est plus du tout ordinaire.
Et ensuite, on n'y croit ou on n'y croit pas à cette histoire réécrite…mais lel donne à rêver, comme toute fiction
J'ai été très touchée par ce livre qui montre un bel attachement à cette grand-mère effacée, et qui me rappelait la mienne : toutes deux élevées dans une société où la femme obéissait, consentait, gardait en elle des choses qui, pour beaucoup, resteront définitivement enfouies. j'aime décidément beaucoup cette autrice.
Odette Froyard, c’est la grand-mère de d'Isabelle Monnin, qu’elle a connue enfant comme femme aimante mais effacée, peu loquace, qu'elle a longtemps considéré comme « sans histoire ». Ça, c'est la première façon de la voir
Mais finalement personne n’est sans histoire et Isabelle se penche sur le destin de cette femme du XXème siècle : la deuxième façon et donc que de fouiller les archives, de récolter des témoignages et d'en retirer des éléments épars, singuliers, mais pas suffisamment pour tout comprendre.
La troisième façon c'est la fiction : se baser sur ces éléments, et inventer un destin qui fait d’Odette Froyard une femme qui n'est plus du tout ordinaire.
Et ensuite, on n'y croit ou on n'y croit pas à cette histoire réécrite…mais lel donne à rêver, comme toute fiction
J'ai été très touchée par ce livre qui montre un bel attachement à cette grand-mère effacée, et qui me rappelait la mienne : toutes deux élevées dans une société où la femme obéissait, consentait, gardait en elle des choses qui, pour beaucoup, resteront définitivement enfouies. j'aime décidément beaucoup cette autrice.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8533
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Localisation : Roanne
Re: Isabelle Monnin
merci topocl, je ne ferais pas l'impasse, c'est noté
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Bédoulène- Messages : 21543
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