Alaa al-Aswany
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Re: Alaa al-Aswany
Bravo!
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
Re: Alaa al-Aswany
Masterclass, une heure d'écoute :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-masterclasses/alaa-al-aswany-a-un-moment-donne-les-personnages-mechappent-deviennent-independants-et-font-ce-quils?xtor=EPR-3
https://www.franceculture.fr/emissions/les-masterclasses/alaa-al-aswany-a-un-moment-donne-les-personnages-mechappent-deviennent-independants-et-font-ce-quils?xtor=EPR-3
« Ce qui compte c'est être capable de créer les personnages. Les personnages, à un moment donné m’échappent, ils deviennent indépendants, et ils font ce qu'ils veulent. Parfois je suis d'accord avec ce qu'ils font, et plusieurs fois je suis pas d’accord, mais c’est fini, vous voyez. Mais je ne change plus, c'est fini. […] Le plus important dans une fiction c'est l'élément humain, c’est être capable de vraiment présenter l’humanité, les personnages, la souffrance des personnages, comment les personnages réagissent. Et c'est grâce à cet élément humain qu’on est capables maintenant de lire des romans qui ont été écrits depuis un siècle, ou plus. Parce que l’humain, l’humain reste. »
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14201
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Age : 65
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Re: Alaa al-Aswany
Automobile Club d'Égypte

Étalage de bons sentiments, surtout ceux de l’épouse, en Égypte traditionnelle (notamment de Haute-Égypte, d’où proviennent la famille Hamam et Alaa al-Aswany d’après son nom), respect de Dieu, bigoterie et sens des convenances, obséquiosité ‒ mais il est vrai que cette société fait des Égyptiens des êtres foncièrement "sociaux" et gentils.
La misère sexuelle et le rapport problématique au sexe sont aussi typiques de cette société en porte-à-faux entre Orient et Occident.
La phrase citée par Dreep m’a choqué à la lecture :
Alaa al-Aswany excelle à croquer ses personnages aux traits caractéristiques ; ils dénotent son sens de l’observation (cf. Bahr le barman, ou Aïcha et sa fille Faïqa). La peinture des atermoiements de la main-d’œuvre servile du Club en difficile voie de passage de la résignation à l’indignation, leur "prise de conscience politique" parallèle à celle de l’Égypte dominée/ occupée/ colonisée par l’Angleterre, est particulièrement fouillée.
Mots-clés : #conditionfeminine #discrimination #fratrie #social

Étalage de bons sentiments, surtout ceux de l’épouse, en Égypte traditionnelle (notamment de Haute-Égypte, d’où proviennent la famille Hamam et Alaa al-Aswany d’après son nom), respect de Dieu, bigoterie et sens des convenances, obséquiosité ‒ mais il est vrai que cette société fait des Égyptiens des êtres foncièrement "sociaux" et gentils.
La misère sexuelle et le rapport problématique au sexe sont aussi typiques de cette société en porte-à-faux entre Orient et Occident.
La phrase citée par Dreep m’a choqué à la lecture :
C’est l’argumentaire d’Hassan Mo’men, « le responsable du parti Wafd à l’université », pour soulever les étudiants : le moins qu’on puisse dire est qu’il utilise une rhétorique basée sur l’émotivité machiste…« ‒ Chers condisciples, généralement nous rattachons le sens du mot “viol” au viol d’un corps. Mais cela est faux. Le viol, fondamentalement, est le viol d’une volonté. L’occupation vise à assujettir l’Égypte. Les Anglais veulent briser notre volonté. L’occupation est un viol. L’Égypte est violée. L’Égypte est violée. Est-ce que vous acceptez que votre pays soit violé ? […]
‒ Égyptiens, étudiants de l’université. Les négociations ne servent à rien. Ce ne sont pas des mots qui feront sortir les Britanniques d’Égypte. Les Britanniques ne comprennent que le langage de la force. Ils ont occupé notre pays par la force et ils ne l’évacueront que grâce à la force. Fils de l’Égypte, vous qui êtes son espérance, l’Égypte vous regarde. Cette journée est votre journée. Les soldats anglais violent vos mères et vos sœurs. Et vous, que faites-vous ? »
Alaa al-Aswany excelle à croquer ses personnages aux traits caractéristiques ; ils dénotent son sens de l’observation (cf. Bahr le barman, ou Aïcha et sa fille Faïqa). La peinture des atermoiements de la main-d’œuvre servile du Club en difficile voie de passage de la résignation à l’indignation, leur "prise de conscience politique" parallèle à celle de l’Égypte dominée/ occupée/ colonisée par l’Angleterre, est particulièrement fouillée.
L’invention de l’automobile par Carl Benz en Allemagne, épaulé par sa femme Bertha, qui débute le roman, de même que le découpage des séquences des fils de différentes vies, m’ont paru plutôt inappropriés ou artificiels, ainsi que la fin.« La justice pervertit les serviteurs. »
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Tristram- Messages : 14201
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Re: Alaa al-Aswany
merci Tristram !
le viol d'une volonté est une bonne définition, non ?
le viol d'une volonté est une bonne définition, non ?
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"Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature Le journal de Jules Renard
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 19024
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Re: Alaa al-Aswany
C e qui me gêne c'est la phallocratie triomphante (vers la fin du roman, les prisonniers politiques sont accoutrés en femmes, suprême humiliation)...
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Tristram- Messages : 14201
Date d'inscription : 09/12/2016
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Localisation : Guyane
Re: Alaa al-Aswany
ok ! je comprends ! je ne vois que l'extrait bien sur.
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Bédoulène- Messages : 19024
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Re: Alaa al-Aswany
L'Immeuble Yacoubian

D'un roman à l'autre, la méthode Alaa al-Aswany ne semble pas beaucoup changer. L'Immeuble Yacoubian est conçu comme un feuilleton, où l'écrivain met en évidence les problèmes politiques de l'Égypte contemporaine. Parfois, on dirait que c'est l'auteur lui-même qui, à travers les paroles de ses personnages, exprime ses vérités. Les destins tragiques de ceux-ci s'entremêlent et se succèdent dans ce qui évoque un terrible engrenage. La corruption paraît inéluctable et surpuissante, le profond inégalitarisme de cette société gâche toutes les relations humaines. Alaa al-Aswany distribue les mauvais rôles, les bons, c'est moins sûrs. Il y a des prédateurs et des proies. Les proies, le sont aussi par leur faiblesse intellectuelle ou affective. La sexualité est une donnée primordiale et d'ailleurs un peu récurrente : les rapports se répètent et assujettissent d'autant mieux que dans la société décrite par Alaa al-Aswnay, il n'y a pas de vie privée, tout est codé, écrit ou arrangé d'avance ; tout finit par se savoir.

D'un roman à l'autre, la méthode Alaa al-Aswany ne semble pas beaucoup changer. L'Immeuble Yacoubian est conçu comme un feuilleton, où l'écrivain met en évidence les problèmes politiques de l'Égypte contemporaine. Parfois, on dirait que c'est l'auteur lui-même qui, à travers les paroles de ses personnages, exprime ses vérités. Les destins tragiques de ceux-ci s'entremêlent et se succèdent dans ce qui évoque un terrible engrenage. La corruption paraît inéluctable et surpuissante, le profond inégalitarisme de cette société gâche toutes les relations humaines. Alaa al-Aswany distribue les mauvais rôles, les bons, c'est moins sûrs. Il y a des prédateurs et des proies. Les proies, le sont aussi par leur faiblesse intellectuelle ou affective. La sexualité est une donnée primordiale et d'ailleurs un peu récurrente : les rapports se répètent et assujettissent d'autant mieux que dans la société décrite par Alaa al-Aswnay, il n'y a pas de vie privée, tout est codé, écrit ou arrangé d'avance ; tout finit par se savoir.
Dreep- Messages : 1287
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 29
Re: Alaa al-Aswany
nous sommes plusieurs à avoir apprécié Janis !
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Bédoulène- Messages : 19024
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Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains d'Afrique et de l'Océan Indien
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