Philip Roth
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Re: Philip Roth
Si tu veux essayer, je te conseillerais sa trilogie, mais il s'agit de gros romans : Pastorale américaine, la tâche, j'ai épousé un communiste, (avec une préférence pour le premier) soit ceux de la série Némésis, qui sont courts, mais très denses, avec une réflexion et un côté sombre que lui a apporté l'âge, un côté sombre, où on retrouve cependant toujours place pour son humour.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8546
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Re: Philip Roth
tom léo- Messages : 1353
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Re: Philip Roth
Pareil . Je n'en ai lu que la moitié et entre le rire et l'agacement au début j'ai fini par le trouver lourdingue . Je pensais m"y remettre mais j'ai fait un blocage .tom léo a écrit:Après la mort de Roth j'avais vraiment voulu lui donner une place dans mes lectures. Comment, je ne le sais plus, mais je suis tombé sur "Portnoy et son complexe".Oui, certes, quelle écriture foisonnante! Mais - je m'excuese de cet aveu de pruderie de ma part - je le trouvais à la limite du pornographique, de l'obscène. C'est pas pour moi, et j'ai "du" le laisser.
Mais je ne suis pas une inconditionnelle , je rejoins Bix et ses réserves pour le coup . Même si je continuerai à le lire .
Je ne l'aime pas en tant que virilité affichée , il aurait tendance à me dégoûter même . Il lui manque une sincérité d'autodérision pour que je puisse ressentir une certaine affection .
Mais j'admire son talent et sa sensibilité visionnaire .
églantine- Messages : 4431
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Re: Philip Roth
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15925
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Re: Philip Roth
Il est plus facile d’appréhender l’élection d’un président imaginaire comme Charles Lindbergh qu’un président bien réel comme Donald Trump. Lindbergh, en dépit de ses sympathies nazies et de ses penchants racistes, était un grand héros de l’aviation qui avait fait preuve d’un formidable courage physique et de génie aéronautique en traversant l’Atlantique en 1927. […] Il était, avec [l’industriel] Henry Ford, l’Américain de sa génération le plus célèbre à travers le monde. Trump, lui, n’est qu’un escroc. […] Il n'y a jamais rien eu d'aussi humainement pauvre que Trump : ignorant du gouvernement, de l'histoire, de la science, de la philosophie, de l'art, incapable d'exprimer ou de reconnaître subtilité ou nuance, privé de toute décence et doté d'un vocabulaire de 77 mots plus proche de la débilité que de l'anglais.
Invité- Invité
Re: Philip Roth
Histoire de David Kepesh narrée par lui-même, surtout ses expériences féminines de jeune professeur de littérature comparée (Tchekhov, Kafka). Ça parle donc de l’empire de la chair :
Nous sommes dans la veine de Portnoy et son complexe ; à propos, Professeur de désir appartiendrait à un cycle "David Kepesh", suivant Le Sein (que je n’ai pas lu) et suivi de La Bête qui meurt (qui m’a fort intéressé).« …] je ne peux que comparer l’idée fixe du corps, sa froide indifférence et son mépris absolu du bien-être de l’esprit à une sorte de régime autoritaire rigoureux. »
Son humour particulier, peut-être juif (ou plutôt anglais ?) est basé sur les situations cocasses dans les conquêtes féminines de David (c’est plutôt lui qui est conquis, voire écrasé) ‒ aussi dans son analyse avec le psychanalyste Klinger, et encore sur les traces de Kafka dans Prague.
Avec son style travaillé, voire un peu alambiqué une fois traduit, Roth capte l’attention et ne la lâche plus tandis que le ton devient plus poignant, la confession plus personnelle ‒ que Tchekhov et Kafka prennent de plus en plus de place.
« Et puis, il y a mes rêves éveillés en plein cours, aussi riches soudain qu’ils sont irrépressibles, et si manifestement inspirés par le désir d’une miraculeuse rédemption ‒ retour à des existences lointaines, réincarnation sous la forme d’un être totalement différent ‒ que je félicite presque d’être à ce point déprimé et incapable de susciter en moi le plus anodin des fantasmes. »
« Un simple intérim. Ne jamais rien connaître de stable. Rien, sinon mes inéluctables souvenirs de la discontinuité et du provisoire, rien sinon cette saga constamment prolongée de tous mes échecs… »
« Impossible de le dire, pas ce soir, mais dans un an ma passion sera morte. Elle a déjà commencé de mourir et j’ai peur de ne rien pouvoir faire pour la sauver. Et que tu ne puisses rien faire non plus. Si étroitement liés… lié à toi comme à personne d’autre ! ‒ et je ne serai pas capable de lever une main pour te toucher… à moins que je ne rappelle d’abord que je dois le faire. Devant cette chair sur laquelle j’ai été greffé, dont la substance m’a permis de retrouver la substance de mon existence, je serai sans désir. Oh ! c’est stupide ! Absurde ! Injuste ! Etre ainsi dépouillé de toi ? Et de cette vie que j’aime et que je commence à découvrir ! Et dépouillé par qui ? Par nul autre que moi-même ! »
Mots-clés : #amour #sexualité #social
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Tristram- Messages : 15925
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Re: Philip Roth
lu Portnoy mais c'est vrai que les scènes trop répétitives de jeux avec son sexe m'avait lassée , même si j'avais apprécié la lecture en-deça. y en a-t-il autant dans celui-ci ?
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21635
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Re: Philip Roth
Non, c'est moins obsédé que Portnoy !
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Re: Philip Roth
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Bédoulène- Messages : 21635
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Re: Philip Roth
Le rabaissement
Simon Axler, acteur vieillissant, a perdu son talent, et songe au suicide. En cure psychiatrique, il rencontre Sybil Van Buren, une jeune mère qui a surpris son mari abusant de sa fillette, et lui demande de tuer ce démon. Puis Simon se met en couple avec Pegeen Mike, une jeune lesbienne, dans une renaissance… temporaire.
Drame crûment échafaudé en à peine plus de cent pages.
Mots-clés : #amour #vieillesse
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Re: Philip Roth
J'ai commencé Goodbye Columbus, je lis lentement, si quelqu'un veut me rejoindre...
Plume- Messages : 459
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Re: Philip Roth
Quasimodo- Messages : 5461
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Re: Philip Roth
Plume- Messages : 459
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Re: Philip Roth
M Cantor est un jeune homme né orphelin, élevé dans la droiture et le sens du devoir par ses grands-parents aimants, plein de certitudes et de bonnes intentions, qui va vivre puis subir une épidémie de polio qui changera radicalement les sens de sa vie et de ses croyances ; c’est aussi bête que ça.
Lire cela en temps d’épidémie, cette chose étrange et anxiogène à laquelle nul ne s’était préparé, cela permet d’apprécier toute l’intelligence du récit de Roth où l’on retrouve point par point le quotidien que nous partageons, les hésitations des gouvernants, les non-dits pour ne pas effrayer, l’absence d’information qui entretient la peur, les mauvais choix, l’enflammement de la pensée et la culpabilité (transmettre ou ne pas transmettre la maladie dont parlait Aventin), l’exode urbain, la pensée magique…
Ça en est dérangeant de vérité.
Et puis, franchement, je suis éblouie par la qualité littéraire de ce texte, la simple histoire d’un homme et de ses tourments, un destin qui soulève les questions du hasard, de la foi et de la prédestination, déchirante quoique sans aucun pathos, racontée l’air de rien, de façon linéaire, sans avoir recours à aucun artifice (et en particulier sans flashbacks, quelle merveille !), ça coule, c’est fluide, les gens sont des vrais gens, c’est bouleversant de A à Z, tellement humain, tellement comme les gens vivent. La simplicité faite littérature.
Plus que l’histoire d’une épidémie (Philip Roth nous évite toutes les descriptions trash dont Giono nous abreuvait dans Le hussard sur le toit), c’est l’histoire de ce qu’elle fait aux gens, en fait une métaphore de ce que la vie en général fait aux gens.
Chapeau M Roth.
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Flore Vasseur
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Re: Philip Roth
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Re: Philip Roth
Némésis
traduit de l'anglais ( Etats-Unis) par Marie Claire Pasquier
Gallimard
Dans l'entretien accordé aux Inrocks ), Philip Roth se défend d'écrire des romans " philosophiques". Qu'est ce alors que ce Némésis? Une tragédie grecque..Némésis est une messagère de justice qui sanctionne la démesure par un châtiment approprié. Et le châtiment sera rude.
Parfois on a de la chance, et parfois on n'en a pas. Toute biographie tient du hasard et, dès le début de la vie, tout relève du hasard, de la tyrannie de la contingence. Le hasard , je crois que c'est ce que Mr Cantor voulait dire quand il accusait ce qu'il appelait Dieu.
Ce Bucky Cantor est encore très jeune, sa mère est morte en le mettant au monde et son père, un voleur, a disparu . Il a été élevé par des grands parents aimants , le grand père lui inculquant très fortement le sens des responsabilités. Trop, sans doute, car cette impossibilité d'accepter l'inexplicable , cette constante volonté de trouver un responsable aux malheurs qui frappent les autres , ou une explication alors qu'il n'y en a pas, cette quasi pathologie très enfantine du "pourquoi " ressassé , va aboutir exactement au contraire de ce qu'il aurait tant souhaité. Et mérité.. Car Philip Roth est vraiment dur avec son héros, qui n'est coupable (?) que de son incapacité à accepter l'absurdité souvent totale de la vie.
Encore une fois un beau et très sombre roman. Le dernier, vraiment?
Marie- Messages : 653
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Re: Philip Roth
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Re: Philip Roth
Cet un homme qui fonctionne dans une solitude profonde. Sa seule famille est sa grand-mère qui est aimante, parfaite pour le nourrir mais pas pour l'épauler. Son handicap (la vue) l'a empêché de partir à la guerre comme ses amis, et prépare un beau terreau de culpabilité pour ce qui va se passer a près. Son origine modeste lui interdit d'avoir recours à son futur beau-père attentionné. Les valeurs rigides, transmises par son grand-père l'ont aider à croire au bonheur tant que tout était simple, mais l'empêchent d'être touché par l'amour de Marcia quand la vie remet tout en question. Dieu n’est plus là non plus.Marie a écrit: Car Philip Roth est vraiment dur avec son héros, qui n'est coupable (?) que de son incapacité à accepter l'absurdité souvent totale de la vie.
Toute la biographie de Mr Cantor est là pour l'emmener dans cette spirale de reniement et de désolation.
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