Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Ven 26 Avr - 15:15

329 résultats trouvés pour nouvelle

Charles-Albert Cingria

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Produc10



Bois sec Bois vert

C’est  une première intrusion dans l’univers de cet auteur. J’ai donc été surprise par l’écriture dans sa forme, la composition et l' enchaînement des phrases, mais une fois apprivoisée j’ai pu en goûter la richesse.

Plusieurs récits, nouvelles et études dans ce livre qui aborde des sujets  divers, du banal buvard au palais.

L’auteur  s’intéresse  où porte sa vue dans ses flâneries, à pieds ou en vélo, dans un simple village ou dans une grande ville comme Rome ce qui nous vaut de belles  descriptions , les leçons de l’Histoire, des réflexions sur les arts.

Si l’ensemble est d’une belle facture, j’ai tout particulièrement aimé « Lou sordel » ( troubadour lombard du XIIIe siècle d'expression occitane).

Le suivre c’est visiter l’Histoire et surtout lire des poèmes écrits en « provençal » (Le mot provençal sert aussi, particulièrement jusqu’au milieu du XXe siècle12, à désigner l’ensemble de la langue d’oc), si l’auteur en pose la traduction française j’ai apprécié qu’il s’oblige à montrer la langue originelle, seule langue dont disposait à l’époque les troubadours.

Bois sec bois vert
: un retour au domicile après longue absence (guerre) se rapproprier les lieux, le temps et la vie. Que s’est-il passé en son absence ? le progrès ! Là il y a matière à critiquer les pays civilisés « soi-disant » actuels où  l’on ne construit plus de cheminée ; « mais c’est le progrès à rebours » !  Mais lui veut son feu !

« Celles (les fascines) que j’ai discernées chez l’Auvergnat de ma rue flambent trop vite. Aussi faut-il les tempérer avec du bois vert, dont je ne manque pas, m’étant, comme tant d’autres laissé duper pour une quantité assez grande. Celui-là craque, crache, pète, lance de longs furieux fils de vapeur, et c’est bien amusant, des matinées entières à contempler cette lutte du mouillé et du sec où le sec q quelquefois la victoire. »

Alors,

« si l’on ne trouve pas surnaturel l’ordinaire, à quoi bon poursuivre ? »

Le camp de César : des voleurs sympathiques « Je reconnais un des voleurs. La pensée me vient de le féliciter, surtout de le réconforter (j’ai bien compris pourquoi il a plié bagage si vite). Une industrie pareille et tant de grâce, tant de fulminante souplesse et aussi tant d’éloquence mériteraient mieux que l’obligation de s’enfuir aux moindres indices signes avant-coureurs de la force publique. »

Mais ce qui m’a le plus impressionnée c’est « le comte des formes » (le magistrat des eaux le plus puissant à Constantinople)

« Les « eaux » qui furent ici le début de tout comme elles l’avaient été de la terre, furent au nombre de huit. »

A travers l’Histoire l’auteur nous conte les tribulations  de l’obélisque de Théodose, puis de celles du Latran qui se dresse à  Rome. Sa curiosité le pousse à regarder de l’extérieur aux nombreuses fenêtres. Mais surtout il montre le caractère Romain des choses, de l’architecture, voire des roseaux. Tout dans Rome est continuité. Tout tient de la race Romaine (à prendre comme un pédigree)

« L’emploi de Rome par Rome –c’est simpliste à dire – s’acquiert par le séjour, difficilement par des considérations et des livres. »

-------------------------------

L’auteur est curieux de tout ce qu’est la vie ;  il laisse voir ses ressentis, explique souvent ses choix et  attitudes ; ses mots exhalent de la poésie.

Il  reproche parfois aux passants de ne pas « voir » ce qui s’offre à leur vue.

Si l’écriture est châtiée l’auteur ne s’en raconte pas, il est dans le vif, le vrai, le surprenant.

Ce fut une lecture qui m’a demandé de l’attention, mais elle le méritait. Malgré  (ou à cause de) mon très modeste commentaire  je vous engage à le lire.

Merci à Jack de me l’avoir proposée dans la chaine de l’hiver.

Extraits :

Eau de vie : On leur pèsera, comme à nous, cette eau ainsi nommée parce que réellement y assiste et participe le principe de la vie, mais non plus, comme à nous, on ne leur permettra pas d’entrer. Les verres seulement, contestablement propres, pourtant de cristal, seront posés sur la fenêtre, et l’argent recueilli disparaîtra de même… »

« Enfin il y a les évènements. Les moindres, en apparence, étant les plus significatifs. Il n’y a qu’à se promener, C’est ça qu’on trouve. Jamais soixante larynx dans une vitrine qui voudraient démontrer que l’espèce ne serait que le résultat par imperceptible d’une lente poussée aveugle. »

« L’archéologie aussi est historique au sens du recommencement humain « Les très grandes civilisations ont toujours eu pour le moins cinq ou six renaissances de différents styles, et leur mélange. C’est excitant ce mélange.


mots-clés : #creationartistique #historique #nature #nouvelle
par Bédoulène
le Sam 6 Jan - 15:56
 
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Sujet: Charles-Albert Cingria
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Laurent Mauvignier

Autour du Monde

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 4160y610
C'est en partant d'un immense choc mondial , de ce 11 Mars 2011 durant lequel le Japon a basculé dans l'horreur avec ce Tsunami qui ravagea des régions entières que Mauvignier choisit de construire son roman .
A cet instant précis , partout dans le monde , on rit , on pleure , on nait ou on meurt , on bascule aussi quelquefois dans le doute , on découvre des secrets familiaux qui bouleverseront le cours de notre vie , on s'aime ou on trahit .....Hommes et femmes , qui vivront à leur façon leur Tsunami intérieur ....quelquefois aussi violent que la grande vague dévastratrice , plus souvent de façon plus imperceptible , juste laminés par une houle de fond dont ils n'ont pas forcément conscience .
Et à travers ces 14 courts récits qui ressembleraient plus à des nouvelles si elles n'étaient reliées entre elles par un fil invisible , Mauvignier nous balade d'un pays à un autre , d'une intimité à une autre , dans un mouvement rythmique fluide , musical , ondoyant à certains moments , trébuchants volontairement parfois , ce qui permet de reprendre son souffle .....Une écriture qui s'adapte à la pensée désordonnée , chaotique et sinueuse tout à la fois , une écriture presque charnelle et très sensuelle par moments ,une écriture comme une vague sourde et pénétrante qui permet au lecteur de toucher le fond de l'âme universelle autant qu'à l'intime !
Les frontières du temps et de l'espace sont abolies , on passe d'un monde à un monde , tout va très vite et on se situe toujours sur des basculements ....car la vie c'est cela , que l'on est soit conscient ou pas ....et qu'on le veuille ou non , le moindre bruissement d'ailes d'un papillon agit sur la face du monde alors quand il s'agit d'un tsunami , la vague se repercutera longtemps sur la surface de la terre !
Ce roman est certainement un tournant dans l'oeuvre de Mauvignier : une écriture moins intériorisée , moins fracturée , plus souple et détendue mais toujours avec cette nécessité presque de l'urgence d'expulser , avec un rien de désordonné à l'image du cerveau , mais dans une maîtrise exceptionnelle pour donner à l'ensemble de l'oeuvre une fluidité surprenante !
Un grand coup de coeur !

Récup

mots-clés : #nouvelle
par églantine
le Mer 3 Jan - 13:47
 
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Sujet: Laurent Mauvignier
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Leonid Andreïev

Je suis en train de boucler Le gouffre et autres récits, 470 pages en Broché des nouvelles compilées de Andreïev.

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Le_gou10

Je n'ai pas accroché à tout mais y en a des vraiment prenantes (notamment Le rire).
Il semble assez régulier dans ses thèmes (le désespoir, le cynisme, la désillusion ...) et dans sa façon d'écrire. Une écriture sans emphase particulière mais sans être laconique non plus.
C'est un peu difficile de décrire sa façon de procéder. Ses nouvelles sont assez courtes en général, et ont souvent trait à l'enfance et l'adolescence.
C'a l'air très sombre mais au final pas tant que ça. Mais ce n'est pas non plus lumineux ... Laughing
Il est dans une forme d'entre-deux selon moi. Il n'y a pas grand espoir, mais y a matière à creuser encore !


mots-clés : {#}enfance{/#} {#}nouvelle{/#}
par Invité
le Lun 1 Jan - 15:55
 
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Sujet: Leonid Andreïev
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Raphaël Haroche

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Cvt_re10


Retourner à la mer


Originale : Français, Février 2017

CONTENU :
Un colosse, vigile dans les salles de concert, et une strip-teaseuse, au ventre couturé de cicatrices, partagent une histoire d'amour...
L'employé d'un abattoir sauve un veau de la mort et le laisse seul dans l'usine fermée pour le week-end...
A sa sortie de l'hôpital, un homme part se reposer dans le Sud avec sa vieille maman...
Trois adolescents livrés à eux-mêmes entendent un bruit inconnu qui pourrait bien être celui de la fin du monde...
Un homme arrive enfin de "posséder" la plus belle femme du monde? Et alors?
Un ivrogne, sans-abri (?) déambule à travers Paris, parcouru par des hallucinations...
Un enfant au camp de vacances reçoit la nouvelle de la mort de sa mère...

Tous ces personnages prennent vie en quelques phrases, suivent leur pente et se consument. Il suffit d'un contact, peau contre peau, d'un regard, d'une caresse, pour racheter l'humanité. Raphaël Haroche nous décrit dans un style fin et épuré les états d'âme d'êtres malmenés. Les questions qu'il pose au lecteur sont profondes, inattendues, parfois drôles ; elles sont toutefois traitées de telle manière que l'étrangeté ou le tragique touchent au poétique, au sensoriel.

REMARQUES :
En totale teize nouvelles de 2 à 25 pages. Il y a dans les descriptions d’un contenu (voir en haut) la tendance de trouver ce qui unit alors ces morceaux différents. Bien sûr on trouvera ces choses en commun. Néanmoins j’étais étonné qu’il m’est très difficile de parler de la totalité de ces nouvelles. Personnellement je trouve les approches différents et il y a des « cassures, des frictions, des tensions«  souterraines qui peuvent troubler. Des personnages d’un coté blessé, voir fragiles, puis d’autre coté parfois même plein d’aggression plus ou moins retenue qui risque d’éclater. Ici tendresse, la vie, là une violence, voir la mort. Perdition et salut (même des idées empreintées de la symbolique réligieuse apparaissent dans trois-cinq des nouvelles…). Ce ne sont pas des personnages lisses et « unifiés ». On y trouvera une certaine beauté, même des idées fortes et vraies à partir desquelles on peut se poser des questions. Mais on pourrait aussi parfois voir des histoires qui se terminent « abruptement » et qqui nous laissent en faim. Je peux m’imaginer que cela pourrait laisser perplexe des lecteurs ou n’est pas apprecié, compris.

J’ai découvert après la lecture que ce livre avait gagné le Prix Goncourt de la nouvelle 2017. Cela m’étonne quand même, mais c’est sûr qu’il y a quelque chose, et la promesse que peut-être Haroche va encore progresser.

Mais ce sont mes impressions à peine argumentées… Je serais curieux de l’avis d’autres lecteurs francophones. Cela m’a paru très difficile de me former une opinion...


mots-clés : #nouvelle #psychologique
par tom léo
le Sam 9 Déc - 17:24
 
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Sujet: Raphaël Haroche
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Alice Rivaz

Je rapatrie mon souvenir qui n'est pas aussi précis :

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 97828810

Sans alcool

Des nouvelles donc écrite à différents moments de la vie de l'auteur mais ayant toutes en commun deux thèmes qui se retrouvent étroitement liés, l'amour (ou son absence) et quelque chose qui a à voir avec la condition sociale. Dans cette suite de portraits, surtout des femmes, on trouve principalement de jeunes actives ou des fins de carrière qui sont autant d'effacement de la vie (sociale ?).

Trop attendre, ou ne pas voir, ne pas savoir tourner la page, ruminer. Entre le bureau ou la chambre/appartement en ville, plusieurs fois on croise ces restaurants bon marché, sans alcool. Il y a des touches très vivantes qui esquissent un désir pas forcément raisonnable mais la tonalité principale est sombre, et le sentiment de solitude omniprésent. Le ratage, l'isolement qui est à la fois affectif et social. L'espoir déçu...

Une répétitive tristesse, amère mais empathique et volontaire dans son féminisme. D'ailleurs de ce côté-là on n'a pas forcément l'impression que les quelques décennies écoulées renversent complètement la donne, sans doute parce que la question d'un lien affectif particulier, de la recherche de ce lien indépendamment d'un devoir de sacrifice n'a pas forcément de réponse toute faite.

Un peu déroutant (pour un bonhomme, ou un panda ?), un peu contraint sans doute aussi ça m'a moins accroché que ma précédente lecture néanmoins il est probable que ces nouvelles me restent en mémoire. Le gâchis c'est triste, ça parle, et cette vision qui se construit au fil des nouvelles, ça parle aussi.


mots-clés : #conditionfeminine #nouvelle #social #solitude
par animal
le Dim 26 Nov - 14:00
 
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Honoré de Balzac

Tristram a écrit:
Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Sarras10

Sarrasine



Bref texte d’apparence fantastique relatant l’histoire d’un fougueux sculpteur français qui s’enflamme pour une diva italienne, jusqu’à découvrir qu’il s’agit d’un castrat travesti ‒ un « monstre ».


« Rire, rire ! Tu as osé te jouer d’une passion d’homme, toi ? »


mots-clés : #creationartistique #nouvelle

Avec "Passion dans le désert" et ce texte Balzac empruntait des sentiers scabreux pour l'époque ? Comment les relier à la colonne vertébrale de son oeuvre ?
par Chamaco
le Dim 19 Nov - 9:24
 
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Jean Giono

Pour saluer Melville

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Pour_s10

Essai à vocation biographique (?) (je suggère plutôt nouvelle), 1941, 75 pages environ.

Giono en finissait avec son incarcération au fort Saint Nicolas (début novembre 1939) quand il a écrit ce texte.
Alors qu'il projetait un roman assez ample, qui se serait intitulé Conquête de Constantinople, et dont ne nous sont parvenus que quelques bribes ou extraits (dans L'Eau vive), dès le 16 novembre il arrête tout et se met à écrire ce qui devait être une courte notice biographique, introductive à sa traduction de Moby Dick d'Herman Melville, bien que Giono mêle à plaisir des éléments biographiques à ceux qu'il invente en totalité.

Texte écrit "sans beaucoup de préparation, en peu de temps et d'un seul jet" selon son biographe Robert Ricatte.

Le début, au reste, respecte assez le ton, le style, la méthode usuels à l'exercice de la notice.
Puis Giono n'a sans doute pas pu réfréner sa féconde imagination, et, très vite, on glisse vers un personnage de roman qui serait Herman Melville.
Le sujet est une remarquable histoire d'amour, avec Adelina White.
Herman comme Adelina cherchent dans l'univers des sentiments humains des raisons, mieux des certitudes, leur permettant de vivre, et les trouvent.

Le plaisant trajet de Melville en Angleterre, à prétexte de parler de l'auteur de Moby Dick (et du combat contre son ange), est peut-être un des livres où Giono parle le plus, tacitement, de...Giono.

En filigrane s'y devine aussi sa propre conception de la littérature.

Bref, un Giono peu lu sans doute, mais délectable, qui vaut largement le détour.


mots-clés : #nouvelle
par Aventin
le Sam 18 Nov - 10:35
 
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Honoré de Balzac

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Sarras10

Sarrasine



Bref texte d’apparence fantastique relatant l’histoire d’un fougueux sculpteur français qui s’enflamme pour une diva italienne, jusqu’à découvrir qu’il s’agit d’un castrat travesti ‒ un « monstre ».


« Rire, rire ! Tu as osé te jouer d’une passion d’homme, toi ? »




mots-clés : #creationartistique #nouvelle
par Tristram
le Ven 17 Nov - 20:30
 
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Hanns Heinz Ewers

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Dans-l10

Dans l'épouvante
Histoires extraordinaires


Et de qualités inégales. Ma confiance en la Petite Bibliothèque Ombres n'aura pas empêché la déception d'ensemble. Qu'étais-je parti chercher dans ces nouvelles ? Dun frisson, du mystère, possible mais surtout je crois la touche d'exotisme, le goût de la frontière entre cet exotisme et le mystère, la petite sensation chaleureuse derrière des réserves formelles de bon aloi ?

Dans les premières nouvelles Hanns Heinz Ewers fait plutôt dans le carton pâte et l'excès grotesque ce qui fait passer le résultat dans la catégorie du divertissement plutôt ennuyant ou ennuyeux (les deux en fait)? On aimerait bien se prendre au jeu mais on baille et on soupire.

La veine plus romantique de La fin de John Hamilton Llewellyn et du Journal d'un oranger fonctionne mieux tout en manquant de surprise et les Antilles de La Mamaloi plus développées ont le malheur d'afficher une provocation qui manque elle aussi de surprise (ou pourra faire montrer les crocs si on envisage les choses autrement).

Déception. Et ennui. Néanmoins possible extrait  prochainement.


mots-clés : #fantastique #nouvelle
par animal
le Dim 5 Nov - 9:18
 
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Horacio Quiroga

J'ai lu ce livre à la fin de l'année dernière, comme je vois qu'il y en a plusieurs que cet auteur intéresse, je vous fais part des impressions que j'avais écrites à la va-vite... :

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 51wkr510

Anaconda

Les dix-huit nouvelles d'Anaconda (1921) s'enchaînent si bien que le tout, malgré tout composite, pourrait former un récit qui suit lentement son cours. Dix-huit étranges nouvelles qui circulent en rond, et on se trouve à bord, avec Quiroga qui nous racontent les hommes comme un personnage de Conrad. Là-dessus, la dix-neuvième nouvelle change totalement d'univers mais pas la sensibilité. La lecture d'Anaconda est comme un jeu sur le sens et sur les mots, mais laisse en morceaux, c'est difficile de dire ce qui s'est passé, ou comment. On baigne dans ce qui est à la fois étrange et familier.

Horacio Quiroga a écrit:– Mais cet accent vous va très bien. Je connais beaucoup de Mexicains qui parlent notre langue, on ne ne croirait pas... Ça n'est pas la même chose.
– Vous êtes écrivain ? reprit Stowell.
– Non, répondis-je.
– C'est dommage, parce que vos remarques nous seraient d'une grande valeur, d'autant qu'elles viennent de très loin, d'une autre race.
– C'est ce que je pensais, appuya Miss Phillips. Votre littérature prendrait un nouveau souffle avec un peu plus de parcimonie dans l'expression.
– Et dans les idées, dit Burns. C'est ce qui manque le plus, par là-bas. Dolly est très calée dans cette branche.
– Et vous, vous écrivez, lui demandais-je en me tournant vers elle.
– Non ; je lis dès que j'ai un moment... Je connais assez bien, pour une femme, ce que l'on écrit en Amérique du Sud. Ma grand-mère était du Texas.
Je lis l'espagnol, mais je ne le parle pas.
– Et vous aimez ?
– Quoi ?
– La littérature latine d'Amérique
Elle sourit.
– Sincèrement ? Non.
– Et celle de l'Argentine ?
– En particulier ? Je ne sais pas... Tout se ressemble tellement... Tout est si mexicain !


Mots-clés : #aventure #fantastique #nouvelle
par Dreep
le Jeu 19 Oct - 12:49
 
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Sujet: Horacio Quiroga
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William Goyen

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 41isa410

Précieuse porte

Une dizaine de nouvelles pas complètement sans liens entre elles (lieux, personnages). Lu pour cause de suggestion de bix en parlant de T. Williams. curiosité grande. La première nouvelle "La serre prise dans la glace" m'a paru un peu surréaliste et à la fois séduisante et dérangeante, un peu morbide...  par la suite de page en page, ça s'est accéléré, écriture de plus en plus envoûtante. Toujours une part de violence, j'en viens d'ailleurs à me demander si cette impression de malaise, de refus de cette violence ne vient pas d'un décalage culturel par rapport au contexte américain de ces auteurs (un peu même impression avec Faulkner). Surréaliste et décalé le plus souvent, sombre aussi avec une nature présente, discrètement mais certainement, de la terre notamment. Sur la fin, embarqué par la lecture et les dernières nouvelles où des personnages décalés, un peu rêveurs, dans un certain état de faiblesse sont sacrifiés à la réalité... j'ai effectivement penser à Williams en plus ... terreux ?

grande découverte petit à petit, sentiment de quelque chose de plus durable qu'une "claque" sur le moment... beaucoup d'images dans la tête pendant et après la lecture, des impressions qui restent...

je vous copie le quatrième de couverture :

quatrième de couverture a écrit:Un passant bouleversé par une serre chaude, l'hiver, et possédé par un jardinier alcoolique ; Horty Solomon, devenue princesse vénitienne, piquée par une araignée cachée dans une pêche ; Louetta et l'oncle fou d'amour, et Leander voué au malheur ; un petit homme locataire d'une maison de poupée ; ou cet homme nu, trouvé la tête fichée dans une rivière asséchée - chacun des personnages des dix nouvelles qui composent Précieuse porte est saisi à un moment bouleversant de son existence, "ce moment ou l'être humain se dépasse et se transforme, au-delà de lui-même", dit William Goyen. Comme le narrateur de Pont de musique, rivière de sable, le lecteur émerge de ces récits "ébranlé jusqu'au tréfonds, ayant perdu toute notion de la réalité mais amené à une étrange vérité".


l'extrait/dédicace au début du livre... qui est un peu un fil conducteur :

"L'amour de Dieu opère par la réconciliation".
"Père", demandai-je, "qu'est-ce que la réconciliation ?"
"Ca veut dire se retrouver dans la paix" répondit mon père. "Un conflit opposait les deux frères, mais ils n'en ont pas moins été réunis dans la paix


Merci Bix  Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 3481408968


mots-clés : #nouvelle
par animal
le Mer 18 Oct - 21:13
 
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Sujet: William Goyen
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Horacio Quiroga

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 419n6d10

Contes d’amour, de folie, et de mort

Le titre annonce d’emblée la couleur. Et le premier conte, La poule égorgée, se charge d’enfoncer le clou : il y aura en effet beaucoup de folie et de mort, dans ce livre, et l’amour n’ira jamais sans l’un ou l’autre…

Ces contes (que je qualifierais plutôt de nouvelles), ont été écrits sur une période de quinze ans, et sont selon moi assez inégaux. Celui qui ouvre le recueil, La poule égorgée, est tout bonnement abominable. Tout y est outré, déformé. Atroce. Je crois que je n'aurais pas tenu si le reste avait été à l’avenant...
Pour résumer grossièrement, je dirais que certains contes, mettant en scène des animaux ou des petits bourgeois en mal de sensations fortes, m'ont paru longuets. D’autres (les bateaux suicides, La mort d’Isolde), m’ont semblé un peu surfaits, par le fond comme par la forme ; j'avais le sentiment de les avoir déjà lus. J’ai préféré l’auteur dans des textes plus courts et tranchants, à la réalité crue. Et puis j’ai été marquée, forcément, par sa dénonciation du statut des forestiers -la plupart du temps indiens guarani -, quasiment réduits en esclavage par les propriétaires des exploitations. Pour ceux-là, la nature, l’ivresse ou la musique sont les seuls échappatoires possibles.. A moins qu’il ne s’agisse de mirages ?

Apparement, Horacio Quiroga est régulièrement comparé à Maupassant. Si je peux comprendre cette comparaison par certains aspects, Quiroga n’a pas, selon moi, ce qui fait tout le génie de Maupassant : le sens du « basculement », de la phrase lapidaire qui change tout, qui remet tout en perspective. Et puis, les personnages de Quiroga, tracés à grands traits, réduits à leur amour fou, leur folie, leurs outrances, manquent de finesse, quand Maupassant a le don d'installer des êtres infiniment complexes. C’est peut-être cela qui m’a le plus manqué durant cette lecture, de sentir toute l’humanité de ces hommes au bord du gouffre.

Restée relativement en retrait, je ne retiendrai donc aucune nouvelle en particulier. Et pourtant, c’est un recueil qui laisse une impression durable. Il y a la patte de l’auteur, tout d’abord ; un style, une plume. Et puis cet univers étrange, en demi-teinte, qui, lorsqu’il ne sombre pas dans le fantastique, navigue sans cesse aux frontières d'une réalité nimbée d’une aura inquiétante et désespérée.
Enfin, je ne puis penser à ces contes d’amour, de folie et de mort sans immédiatement visualiser la nature uruguayenne, omniprésente, oppressante. Ce ne sont que serpents tueurs, fourmis dévoreuses, miel paralysant et marécages impénétrables... La promesse d’aventure et de liberté que cette nature-là semble parfois porter n’est qu’illusoire : toujours, l’homme se retrouve dompté, réduit à sa triste insignifiance. Comme avalé. Effacé.
Et c’est ce désespoir, je crois, cette lutte vaine et acharnée, contre la nature, contre la mort, contre la vie-même, que je retiendrai.


mots-clés : #fantastique #nature #nouvelle #social
par Armor
le Mer 18 Oct - 1:00
 
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Sujet: Horacio Quiroga
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Doris Lessing

Nouvelles africaines

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Nouvel10

J’ai lu ces nouvelles dans une édition de 1980, c'est-à-dire qu’elles ne représentent pas toute la production de Doris Lessing, mais treize nouvelles (les premières sans doute), dont Le vieux chef Mshlanga et Le soleil se lève sur le veld. (Avec évidemment les doutes usuels sur la traduction, et la mise en page ‒ sauts à la ligne escamotés ?) Ces textes offrent une description approfondie de l’intérieur de l’ex-Rhodésie, où l’auteure a vécu. Le veld, mais aussi les fermiers anglais ou afrikaners (plus ou moins en confrontation, plus ou moins aisés), en rapport distant avec les indigènes, entre paternalisme et incompréhension, ou plutôt non-questionnement :

Le vieux chef Mshlanga : une jeune fille blanche, élevée dans l’évidence de faire partie des maîtres, commence à s’interroger, partagée entre la fascination et la crainte, mais l’incommunicabilité est profondément installée.

« …] c'est mon héritage aussi ; j'ai été élevée ici ; c'est mon pays aussi bien que celui de l'homme noir ; et il y a suffisamment d'espace pour nous tous, sans que nous ayons à nous bousculer les uns les autres pour nous contraindre à céder le passage. »

« …] j’avais appris que, si l’on ne peut pas siffler son pays comme un chien, on ne peut pas non plus rejeter le passé avec un sourire en se disant paisiblement : je n’y pouvais rien, je suis victime aussi. »


Le petit Tembi est un bébé cafre sauvé par une infirmière blanche, épouse du patron de ses parents ; choyé lors de sa petite enfance, mais bouleversé par le fossé qui les sépare, il devient voleur dans la plus complète incompréhension mutuelle.

Pas de sorcellerie à vendre : de part et d’autre, il est impossible d’échanger : le cuisinier qui chérit son petit maître sauve sa vue lorsqu’il est aveuglé par un serpent cracheur, mais ne peut se résoudre à transmettre son savoir ancestral de guérisseur aux Blancs.

Rien de tranché dans ces aperçus d’un monde complexe : les petits Blancs paupérisés sont à mi-chemin des deux pôles sociaux, les colons et leurs domestiques, comme invisibles pour les premiers :
La seconde hutte : un Anglais s’acharne à faire subsister sa ferme tandis que sa nostalgique épouse languit, malade des conditions pénibles de leur existence ; il embauche comme assistant un Afrikaner qui fait des enfants à sa femme dans une volonté aveugle de survie dans la misère, et rudoie les employés cafres : ce sera un désastre pour tous.

La ferme du Vieux John : nouvelle assez longue pour déployer toute la finesse d’observation psychosociale de l’auteure, via une jeune fille entre deux générations, lors des soirées entre voisins fermiers dans le veld.  

« "Ce que je ne supporte pas, c’est cette monotonie inexorable. On presse un bouton ‒ il suffit de les abreuver suffisamment ‒ et la machine se met en route. Les mêmes choses se répètent, avec les mêmes gens, et pas un seul mot qui… C’est atroce." »


George le léopard : ou les rapports dramatiques hommes blancs - femmes noires dans un milieu britannique (i.e. puritain).

« Mais non seulement l’homme blanc prend à l’Afrique ce qu’il y trouve, mais il lui impose sa propre vision rapportée d’autres pays. »


L’hiver en juillet : un ménage à trois ‒ qui ne suffit pas même à combler la déréliction d’une femme à la ferme dans le veld.

Un toit pour le bétail des Hautes Terres : la femme d'un couple d’émigrés anglais déchante en arrivant en Rhodésie du Sud ; déçue et irritée par une existence étriquée, celle-ci découvre la condition des Africains avec un sentiment d’injustice, une empathie maladroite, toutes les facettes de cette confrontation vécue par tous les expatriés occidentaux dans des (anciennes) colonies (typiquement dans le rapport à l’argent).

L’Eldorado : un fermier s’est consacré aux cultures vivrières, faisant fi des de plus rentables ‒ mais la fièvre de l’or l’enflamme, au grand dam de son épouse : appât de l’aventure, de la chance, de la fortune "facile", passion qui le fait déchoir.

La fourmilière : le fils de l’ingénieur d’une mine d’or découvre en jouant avec son ami de la « réserve » (le village cafre) ‒ lui-même fils méconnu du propriétaire de la fourmilière humaine ‒, leur injuste différence de condition ; il partage avec lui son éducation scolaire, ils enragent dans une révolte confuse (magnifiquement transcrite), et enfin un avenir est devant eux.

Un autre beau texte, à part dans cette permanente thématique de l’impossibilité à se comprendre et partager dans les rapports Noirs - Blancs : Le soleil se lève sur le veld. Un garçon blanc de quinze ans jouit de sa liberté de chasseur dans le veld magnifique, mais est bouleversé par l’agonie d’une antilope (chevreuil » dans mon édition…) dévorée par les fourmis parce qu’elle avait une patte cassée : c’est la loi de la nature, mais peut-être a-t-il lui-même blessé cet animal ?

Dans ces nouvelles constituant un ensemble d’approches du même questionnement, j’ai particulièrement apprécié la manière approfondie d’étudier le confrontement de mondes qui ne peuvent se comprendre, séparés entre riches et pauvres, employeurs et employés, hommes et femmes, étrangers et indigènes ‒ univers mesquins, soigneusement cloisonnés, qui cohabitent à grand peine de façon artificielle. L’expérience vécue de Doris Lessing est évidente. Son œuvre a sa place parmi celles de Blixen et Coetzee notamment, pour essayer d’appréhender cette problématique complexe, où l’usage du terme "racisme", commode mais en définitive vide de sens, empêcherait toute analyse fouillée.

mots-clés : #nouvelle #racisme #segregation
par Tristram
le Dim 15 Oct - 16:14
 
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Sujet: Doris Lessing
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Rubén Darío

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 51zq8q10

Verónica et autres contes fantastiques

Rubén Darío est un écrivain enchanteur qui, dans ce recueil de nouvelles, marie avec raffinement la poésie, l’ésotérisme et bien sûr le fantastique puisqu'il est un grand amateur de littérature fantastique et voue une admiration certaine à Edgar Poe, le tout avec une belle touche d’humour.

Le recueil réunit dix nouvelles : la première, « Thanatothopie » fait référence à la littérature de Poe, un clin d’œil ou un hommage à l'Américain, avec, on s'en doute, la mort au programme ; les hallucinations dans « Le cauchemar d’Honoria », le savoir magique dans ce « Conte de la nuit de Noël » qui n’oublie pas non plus la mort avec la réincarnation ; le monde de son enfance et des fantômes est visité dans « Le spectre », il s'enrichit de ses voyages, avec humour, sur le destin déjà tracé, par exemple dans « Le ruban rouge ». Le temps qui fait son œuvre est ici suspendu dans « Le cas de mademoiselle Amelia ».

Ces courtes nouvelles, des récits quasi surnaturels, sont colorées d’étrangeté, de mystère, et de charme, aujourd’hui je dirais de charme un peu désuet, ce qui ajoute à la poésie de ce cher Rubén Darío.

Mots-clés : #contemythe #fantastique #nouvelle
par Barcarole
le Dim 15 Oct - 10:42
 
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Sujet: Rubén Darío
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Willa Cather

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 W_cath10

Destins obscurs

Dans une langue simple, au rythme presque biblique, Willa Cather nous livre une Amérique plus proche de Whitman que de James, en marge de la modernité et des métropoles, un univers d'une humanité bienveillante où chaque mot durement conquis s'efforce de traduire les sentiments des petites gens. Tourmentée par la mort imminente de sa mère. Willa Cather signe avec ces trois nouvelles, inspirées par le Nebraska de son enfance, ses textes les plus autobiographiques. Elle confie à l'une de ses amies : Notre présent est en ruines mais quel beau passé nous avons eu.

Résumé de l'éditeur.


Je voudrais vous parler d'un joyau que j'ai lu cette semaine. Un recueil de nouvelles de Willa Cather qui est une leçon de bienveillance et cela fait du bien dans notre monde actuel.
Le titre peut vous rebuter mais non : bien sûr,il y est question de mort ou d'absence ou de vies laborieuses mais l'émotion gagne sur la tristesse. C'est l'occasion de parler de l'immigration tchèque dans la première nouvelle, en même temps et du puzzle des cultures de la nation américaine dans la seconde...

Si vous voulez oublier l'individualisme de nos vies, précipitez-vous sur ce recueil qui vous parle d'une autre époques en de biens jolis mots avec des personnages attachants que l'on ne peut oublier !  On referme le livre en se promettant d'être meilleur...


Inutile d'insister mais j'ai adoré.

Mots-clés : {#}immigration{/#} {#}nouvelle{/#} {#}traditions{/#}
par Invité
le Dim 8 Oct - 21:36
 
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Sujet: Willa Cather
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Jaume Cabré

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Cabre_11

Voyage d'hiver

Ce recueil de nouvelles de Jaume Cabré se dévoile à travers ses inspirations musicales et ses questionnements sur la mémoire, le passage du temps. L'auteur tisse un lien avec ces romans et accentue une impression de fragilité, de noirceur, à travers des ellipses et des épilogues parfois inattendus dans leur sécheresse.

Voyage d'hiver apparait comme une lecture parfois abrupte, tout en poursuivant des obsessions et des troubles souvent fascinants, bien au-delà des références historiques et artistiques. Jaume Cabré trouve alors un équilibre dans la révélation d'une concision poétique.

Mots-clés : #nouvelle
par Avadoro
le Ven 6 Oct - 0:13
 
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Sujet: Jaume Cabré
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Andrzej Stasiuk

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Stasiu11

Un vague sentiment de perte

Un petit livre , moins d'une centaine de pages, et qui regroupe quatre nouvelles ayant toutes le point commun de parler de la mort : celle qui est déjà passée, celle que l'on sait venir, celle qu'on refuse de reconnaître.

La première nouvelle "raconte" la grand-mère de l'écrivain et sa vie partagée avec les esprits de ceux qui sont partis : c'est presque un conte.
La dernière est plus longue , la moitié du livre , et donne la possibilité au narrateur de se souvenir du passé et d'évoquer une manière de vivre qu'il a souhaité quitter et qu'il évoque cependant avec une certaine nostalgie, que des paysages autrefois familiers maintes fois observés.

Il y a aussi l'évocation d'une chienne âgée qui qui permet de poser de nombreuses questions concernant la fin d'une vie.


Pour autant,même si la tristesse nous habite, une fois la dernière page tournée, il reste également l'émotion de ces moments partagés et de ces réflexions qui sont aussi nôtres!

Une très belle rencontre avec un auteur. Aux dires de la personne qui m'a conseillé ce livre, il est différent de ses autres écrits par sa mélancolie.

Mots-clés : {#}mort{/#} {#}nouvelle{/#}
par Invité
le Mer 4 Oct - 21:34
 
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Sujet: Andrzej Stasiuk
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William Gibson

Histoire de me répéter j'aime bien William Gibson, la SF ne me branche pas plus que ça mais Gisbon c'est de la SF "par en bas". Pas d'univers énorme qui doit signifier quelque chose pas d'idées plus grandes que l'homme. Son ambiance c'est notre monde après ou en plein dérapage dans un tourbillon de technologies et d'images du quotidien. Et puis son goût pour des gens "simples", ses héros en manque de contrôle et en recherche d'une sorte de confort ou de repos, au fond ?

Relecture :

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Willia10

Gravé sur chrome

Commencé par là ou recommencé par là ? Question intéressante. Dans le recueil les deux titres adaptés au cinéma Johnny Mnemonic et New Rose Hotel, des incontournables de son univers avec des consoles Ono-Sendai, des bars louches, des magouilles par cable et des femmes énigmatiques et fortes.

D'abord c'est la manière à la roman noir, un goût de la formule synthétique... et son bric à brac, le genre de bazar qui vous a perdu avant même que vous ne commenciez à le cerner mais que pour l'essentiel il prendra soin de vous éclaircir quelques pages plus loin. Dans l'espace avec des astronautes russes ou à boire un verre au comptoir vous êtes facilement sur le qui-vive et en quête de repères. Lecture stimulante ?

Question suivante, Gibson le prophète ? Je l'avais lu il y a un bail ce livre et une des surprises c'est la touche "datée" de plusieurs éléments : bandes magnétiques, échos de guerre froide, ... dans les repères envahissants de notre société de consommation ça l'est nettement moins. Qu'est-ce qu'on en tire ? Pour ma part que son côté à la pointe, et sa gadgetomanie est en fait un accessoire ou un pivot si on prend le temps de s'arrêter. Ca compte dans la dynamique et dans le décor mais le feeling s'avère plus durable, feeling "humain", ce qui est identique entre votre ici et leur maintenant.

L'ensemble des nouvelles est assez varié et représentatif car on y retrouve des éléments présents dans ces romans et sa chaleur, la poésie de son bric-à-brac attentif, son romantisme aussi avec son histoire d'icône pop camée et malade (et pas seulement).

Je ne le conseillerais pas forcément non plus à tout le monde comme premier contact avec l'auteur mais j'ai pris beaucoup de plaisir à cette relecture. Et je reviens avec des extraits et quelques mots encore ?

En amuse bouche cet extrait déjà posté :

Fragments de rose en hologramme a écrit:Trois heures du mat'.
Se faire un café dans le noir, juste un coup de lampe-torche pour verser l'eau bouillante.
Le rêve matinal enregistré qui s'efface derrière d'autres paupières, panache sombre d'un cargo cubain - qui s'efface avec l'horizon qu'il parcourt sur l'horizon gris de l'esprit.
Trois heures du mat'.
Laisse hier se redisposer autour de toi en images plates et schématiques. Ce que t'as dit, ce qu'elle a dit, pendant que tu la regardais remballer, appeler le taxi.
T'as beau les retourner dans tous les sens, elles recomposent le même circuit imprimé, convergence d'hiéroglyphes vers un même composant central : toi, debout sous la pluie, et qui gueules après le taxi.
La pluie était acide et âcre, couleur de pisse, presque. Le chauffeur t'as traité de connard ; t'as dû en plus payer double tarif. Elle avait trois valises. Derrière son respirateur et ses lunettes, le type avait l'air d'une fourmi. Il est parti sous la pluie en pédalant comme un malade. Elle ne s'est pas retournée.
La dernière vision que tu gardes d'elle, c'est cette fourmi géante, qui t'adresse un geste obscène.



Mots-clés : #nouvelle #sciencefiction
par animal
le Dim 24 Sep - 20:10
 
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Sujet: William Gibson
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David Foster Wallace

Brefs entretiens avec des hommes hideux

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 51nmq410

je le dis tout de suite je préfère Foster Wallace avec des romans fleuves que lorsqu'il s'exerce à l'art délicat de la nouvelle. Ici nous avons à faire à une vingtaine de nouvelles et la fulgurance habituelle n'y est pas, la patience de décrypter chaque situation, chaque psychologie ne peut être présente.
Il demeure une causticité certaine sur nombre de sujets notamment lorsqu'il y a ce regard si désabusé sur la société que nous connaissons bien lorsqu'on lit Foster Wallace.
on sent que l'auteur veut expérimenter, et peut être ai je trop eu l'impression d'être un cobaye ce qui me laissa en dehors de chaque récit. Il y a pourtant du rythme et la prose est toujours si talentueuse. Je suis diablement exigeant avec cet auteur qui m'a habitué au meilleur.


mots-clés : #nouvelle
par Hanta
le Ven 22 Sep - 20:43
 
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Rick Bass

Platte river

Tag nouvelle sur Des Choses à lire - Page 11 Platte10

Premier essai avec Rick Bass en ce qui me concerne.
J’ai apprécié la première histoire, sans moralité allégorique évidente ‒ mais quand même celle de la vanité des éphémères activités de l’homme (sous-jacente dans tout le recueil).
N’ayant guère d’engouement pour l’apothéose béate de l’énergie musculaire, je suis peu sensible à la seconde.
Je ne suis pas trop sportif non plus, mais la troisième m’a conquis par sa tristesse désabusée immanente.
Je compte continuer dans l’œuvre de Rick Bas (avec La vie des pierres).
Je dois lire bientôt les Légendes d’automne, de Jim Harrison. Volontairement ou non, je vais comparer les deux…


mots-clés : #nouvelle
par Tristram
le Mer 6 Sep - 0:39
 
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Sujet: Rick Bass
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