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La date/heure actuelle est Lun 6 Mai 2024 - 18:30

52 résultats trouvés pour sexualité

James Salter

Un sport et un passe-temps

Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 Salter10

Un jeune (et sans doute riche) Américain aime tant la  France qu'il veut en jouir jusque dans ses moindres recoins : il s'installe en solitaire à Autun, dans la maison d'un couple d'amis.

C'est dans les petites villes qu'on découvre un pays, le genre de compréhension qui vous vient des journées sans importance, des nuits insignifiantes.


Il est bientôt rejoint par Philipp Dean, jeune homme  pleine de charme, celui-ci rehaussé par sa vieille Delage décapotable.

Si j'avais été dans la classe en dessous de la sienne il serait devenu mon héros, le rebelle que, si seulement j'avais eu le courage, j'aurais pu devenir moi aussi. Au lieu de ça j'ai tout fait comme il fallait. J'avais de bonnes notes. Je prenais soin de mes livres. Mes vêtements étaient convenables. Maintenant, en le regardant, je suis convaincu de tout ce que j'ai raté. Je l'envie. Je ne sais comment, sa vie me semble plus vraie que la mienne, plus forte, même capable d'attirer la mienne à elle comme une étoile noire.


Ce fascinant ami s'éprend bien vite d'Anne-Marie, une jeune femme vive et bien roulée, avec laquelle ils partagent une liaison torride : ils se baladent,  à pied ou dans la belle voiture, arpentant sans fin de nombreuses petites villes françaises, ils fréquentent bars et restaurants, vont d’hôtel en hôtel, ils n'ont pas grand chose à se dire mais sont heureux, et ils font l'amour - à peu près au même rythme que je lis des livres.

Toute la joie d'Anne-Marie vient de ce qu’elle espère qu'ils en sont au commencement, que ce qui les attend c'est le mariage et adieu Autun, alors qu'il se figure exactement l'inverse, comme le négatif à partir duquel ses rêves à elles sont tirés. Pour Dean chaque heure est bouleversante parce qu'elle le rapproche de la fin. Je ne suis pas sûr qu'il en soit conscient. Est-il réellement à même de sentir sa propre destinée ? Possible - je ne peux pas dire.


Très vite l'histoire du narrateur s'engourdit dans son propre immobilisme  et ses amours ratées. Elle s'estompe devant cet amour un peu fou, d'une intensité rare, au sein duquel se glisse peu à peu une sensation de vide, de désespoir immatériel.

On ne sait trop d'ailleurs si cette histoire  est réelle, fantasmée ou rêvée, ou même si c’est une pure création littéraire du narrateur. Tout cela à la fois, sans doute.

Il nous faut des héros, ce qui revient à dire qu'il nous faut les inventer. Et ils deviennent réels à travers notre envie, notre dévotion. C'est nous qui leur donnons leur majesté, leur pouvoir, que nous ne pourrions jamais posséder nous-mêmes.


Cela commence un peu comme un film de la Nouvelle Vague avec ce que cela implique de jeunesse décidée à vivre à 100 à l'heure, quitte à toucher le fond, et de langage  propre, personnel, intime, d'une poésie tout à la fois douloureuse et joyeuse.  

Elle attend. Elle est capable de se figurer tout de la noire campagne qui les entoure, des silences dans lesquelles chaque objet, chaque forme est en repos. Les feuilles invisibles - la nuit en est remplie - se frôlent les unes contre les autres. Les herbes ne bougent pas. Si l'on prête vraiment l'oreille : le filet d'eau sous les fenêtres, qui dégouline sur une rocaille dans le bassin verdâtre. Le bruit d'une grenouille. Au cœur de tout ça ils reposent, dans une chambre haute de plafond,  les rideaux tirés contre le petit jour, avec sur l'odeur légèrement acide de la sueur séchée et aussi d'autres excrétions plus humides, translucides, en train de former une pellicule. Ils sont trop épuisés pour se lever après. Ils dorment sans bouger, la couverture- tirée sur eux contre la fraîcheur de l'aube.


Rien, aucun détail ne nous est épargné de cette "sidérante sexualité" . Mais il y a dans cette crudité-même une espèce de lumière détachée et insouciante, de bonheur englouti qui empêche la saturation (enfin presque). L'écriture de James Salter ( alliée à l’habileté du traducteur Philippe Garnier) est une présence de tous les instants, gouttes d'eau de sensations, intuitions fulgurantes, s'unissant pour créer cette ambiance légère, pleine d'instants, de désirs et d'aspirations.

Roman d'une jeunesse passée avec ce que cela a de futile, d'obsédant et de fragile, Un sport et un passe-temps laisse une impression tout à la fois douce et piquante : la vie l'emporte sur le chagrin, et là où le lecteur croyait entrer dans une chronique à la fois légère et douce-amère, il ressort ému  d'une touchante mélancolie.

mots-clés : #sexualité
par topocl
le Ven 15 Sep 2017 - 15:12
 
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Sujet: James Salter
Réponses: 6
Vues: 697

Zoé Valdés

Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 51mm8510

La Douleur du Dollar

Note de l'éditeur:
Voici l’histoire d’une femme, la Môme Cuca, abandonnée par l’homme de sa vie qui, pour tout souvenir, lui a laissé une fille et… un dollar. Mais c’est aussi — et surtout —, des années prérévolutionnaires à nos jours, de la nonchalance à l’exubérance, de l’espérance à l’incertitude puis à la résistance d’un peuple, l’histoire de La Havane — ville peinte ici dans toutes ses contradictions, sa violence et sa sensualité.
Composée dans l'exil, l'oeuvre de Zoé Valdès est sans doute le plus bel hommage que la romancière puisse rendre à son île, son pays perdu, tragique et tant aimé.


Résumé:

La jeune Cuca Martínez (surnommée Cuquita, « cocotte », Caruquita, ou la Niña, « la Môme »), issue d'un milieu très modeste, quitte à seize ans sa ville natale de Santa Clara et se rend, avec toute sa pudeur et ses principes, à  la Havane chez une amie de sa marraine où elle travaillera comme femme de ménage. Elle partage sa chambre avec la Mechunga et la Puchunga, deux bisexuelles qui deviennent ses amies. Un jour qu'elles s’apprêtent à sortir au cabaret le Montmarte, elles habillent la timide Môme et l'emmènent avec elles; Cuca y fera la rencontre de Juan Pérez, dit le Ouane, avec qui elle échangera son premier baiser. Premier baiser qui va tellement l'ébranler qu'elle va se sauver en courant. Convaincue qu'il est l'homme de sa vie, Cuca va l'attendre fidèlement (alors qu'il ne connait même pas son adresse...) durant huit ans, jusqu'à ce que le hasard leurs permette de se retrouver de nouveau au Montmartre. Ils vivent un amour fulgurant mais la Révolution change les choses : Juan, qui travaille pour la mafia, doit quitter brusquement Cuca et Cuba pour rejoindre les USA. Avant son départ, il donne à la jeune femme, alors enceinte, un billet d'un dollar et lui demande de le conserver précieusement dans l'attente de son retour.
Cuca accouche d'une fille, María Regla, sans jamais perdre l'espoir d'un retour du Ouane. María Regla est une enfant de la révolution, nourrie à l'école de message de propagande : elle hait son père, devient journaliste pour le pouvoir castriste, et communique peu avec sa mère. Cuca, de son côté, vieillit tout en tentant de survivre dans sa misère à La Havane.
Dans les années 1990, Juan Pérez, devenu riche et ayant fondé une famille à Miami, est sommé par son chef mafieux de rendre le billet d'un dollar sous peine de voir sa famille américaine avoir de sérieux ennuis. Il revient donc à Cuba où il va retrouver Cuca toujours aussi amoureuse de lui et faire la connaissance de sa fille Maria Regla. Ensemble ils chercheront le billet….

Ce que j'en dis:

Le style de Zoé Valdès risque d'en déranger certains qui la targueront d'être vulgaire. C'est une erreur. Le langage est cru, réaliste, familier,c'est celui de la rue: c'est tranché, direct et sensuel. Il y a le sexe, les larmes et le rire. C'est le cri dans le tréfonds, c'est un amour avec toutes ses contradictions.Ce sont les yeux ouverts face au désespoir. Aucune niaiserie ni mièvrerie, on mord dans sa lèvre jusqu'au sang.

Par rapport à la structure du roman, dès le départ on sait que le narrateur est le cadavre
1ère phrase du roman: “Ce n'est pas moi qui ait écrit ce roman. Moi, c'est le cadavre.”


dont la “petite voix”, la Geminette Criquette vient parfois confirmer ou infirmer ce qui est écrit et ainsi caricaturer le politiquement correct.

La peinture est vive, au couteau pour dépeindre avec intransigeance les incompétences et la corruption des politiques, la misère, le délabrement.

Le rythme est soutenu, L'écriture agile, incisive et aussi terriblement poétique, car Zoé Valdès est aussi poète. De nombreux jeux de mots avec les sobriquets viennent agrémenter le côté sarcastique et ironique de certaines situations.

Je suis d'accord avec l'éditeur: c'est un bel hommage à Cuba.

Lisez Zoé !

Mon prochain roman sera le Néant Quotidien


mots-clés : #conditionfeminine #lieu #revolution #sexualité #violence
par Cliniou
le Lun 4 Sep 2017 - 14:42
 
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Sujet: Zoé Valdés
Réponses: 9
Vues: 1153

Réjean Ducharme

Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 51002310


Dévadé


Ducharme s'amuse à créer des néologismes ; il fait apparaître par rapport à la langue française un sentiment de dérision voire même de cynisme et d'ironie. Mais je trouve ses néologismes terriblement logiques dans l’originalité.

Le narrateur, Bottom,  est un paumé, un « rada » comme il le dit, qui a besoin d’au moins 6 bières  par jour pour assumer cette vie. Il nous raconte son quotidien,  ses amis ; Juba son petit Donzeur, parce qu’elle l’appelle à 11 h quand elle a besoin de se faire consoler ou de partager ses colères ses rancoeurs contre Nicolas son amant et ami de Bottom, Nicole la voisine de Juba, agréable, pas compliquée, qui tentent tous de survivre, plus ou moins facilement, avec plus ou moins de volonté.

Mais il y a surtout « la patronne » qui aide Bottom, autant qu’il l’aide. Il est  au service de sa personne car cette Dame, divorcée est handicapée, elle ne quitte pas son fauteuil. Bottom la lave, l’habille, la coiffe, bref il lui sert de femme de chambre, de cuisinier, de jardinier, de chauffeur. Il s’en occupe comme elle aime car il l’aime cette « chochotte »,  avec son caractère qui ne se défile pas devant les soucis, les siens et ceux de Bottom.

Les  relations du  petit monde de paumés :

Bottom : Je suis sorti du Marché Soir avec une grappe de six canettes ; le temps de rembrayer, j'en avais deux dans le corps. Quand j'ai eu le feu vert aux Quatre-Coins, j'avais muté, j'étais l'homme que j'aime ; le Mouvant perpétuel, le Fou fuyant, Monsieur le Prince de Personne, qui passe ou qui casse, que ça geigne ou que ça saigne, qu'elles pleurent ou qu'elles meurent, toutes autant qu'elles sont.

Au bar :
A 8 heures, fous moi à la porte !
Puis je me suis donné jusqu'à neuf heures et je me suis ramassé à et demie, trop tard pour que je me dérange ou que ça me dérange : j'avais réglé le fameux problème du mal. Je l'avais bu, éliminé en l'absorbant à rebours jusqu'à la Génèse. Il n'y en avait plus. tout était aux pommes, comme avant le péché éroginel.


Bottom et  Juba : Juba est la seule enfant de mon âge qui veut jouer avec moi. Déficient social crasse, ivrogne trépignant, elle me prend comme je suis, et comme si la sale gueule que je me suis faite pour me rassembler ne chassait pas ses mauvaises pensées, effet que je leur ai toujours fait, toutes autant qu'elles sont, les boudins les premières. On se débat on veut partir, mais elle a des yeux dont on ne sort pas ; ils ne vous retiennent pas mais ils sont trop noirs, on ne trouve plus la sortie.

Si je ne me jette pas dessus, si je résiste cinq minutes, elle basculera ; elle se pelotonnera en ronronnant dans mes bras, comme si je rêvais, comme la femme qu'on dit qu'on a quand on dit ma femme... Ca fait partie de nos cérémonies, les fastes où je l'embrasse tout mon soûl pourvu que je reste en tenue de cambrioleur (tout habillé, tout chaussé) et que je ne la touche pas ici et là. Surtout ici et là.

Juba et Bottom :

- Viens me faire comme hier !
- Rien ?
- oui, il n'y a que toi pour me le faire si bien... Et puis il y a rien et rien, et tu m'as pas fait tout ce qui m'aurait rien fait... Mais on a rien pour rien, et j'avais des idées de te servir le petit déjeuner au lit demain matin.


La patronne  à Bottom :

Tu es resté à l'âge où la liberté c'est rien, où on se trouve libre quand on est responsable de rien, quand on a rien fait qui nous lie à rien, l'âge mental du caillou le long du chemin ; on te piétine ou on te ramasse, on te tient ou on te jette...Bottom tu ne t'appartiens pas.


Elle a réservé un gâteau pour l’Anniversaire de Bottom : Je n'ai pas d'appétit, j'aurais plutôt la nausée. La crève,  mais je ne peux pas résister au bien et au bon que ce gâteau me veut malgré lui... Je n'ai rien laissé, pas une miette
d'apitoiement, pas une trace de tendresse, pas une tâche sur la porcelaine. J'ai tout englouti, croqué, léché. Si je ne passe pas la nuit, malade comme je serais , je n'aurai rien manqué.


Je sais je suis la patronne ; et c'est dans ton sang de te mettre sous un règne. Je sais je suis l'ordre dont tu ne peux te passer. Parce que tout ce que tu sais faire c'est subir et transgresser.


Bottom  et la Patronne :

Et puis chochotte comme j'ai dit et comme je l'aime, elle aime mieux que je ne dise rien, que je n'y touche pas, que ça perce sa place par ses propres forces parmi tout ce qui pousse dans notre drôle de jardin.

La patronne est décidé à ne faire semblant de rien, mais je suis trop tentant. A travers le sourire qu'elle a composé, en mi-majeur ("Seigneur que ma joie demeure" ) elle me complimente sur mes yeux pisseux, embourbés dans mes chairs qui débouffissent.

Elle m'envoie le chat. Elle a plié à son collier à puces le message de réchauffer de la soupe et de beurrer deux toasts. Elle signe "Diminou". Elle s'arrange toujours pour avoir le dernier mot.



Finalement Bottom, trouvera un emploi  à « la plonge » dans un restaurant, il recontactera la Patronne, attendant qu’elle veuille répondre à ses appels téléphoniques. Elle le fera, comme elle lui a dit un jour « tu m’aides » mais moi aussi « je t’aide ».



C’est l’histoire de Bottom, mais  ça pourrait être celle des milliers de paumés comme lui. Comme souvent dans ces vies là l’alcool sert de flotteur et les mots de Ducharme pour décrire ce désamour qu’a la vie pour ces paumés me touchent.
Je n’imagine pas qu’on puisse lire cet auteur et ne pas l’apprécier, ces mots ont une telle contenance ; ils sont goûteux comme la bière, et restent sur les cœurs comme la mousse sur les lèvres.

Bref lisez Ducharme ! à chaque livre lu je me dis celui-ci est meilleur.


mots-clés : #addiction #sexualité #social
par Bédoulène
le Mer 30 Aoû 2017 - 15:47
 
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Sujet: Réjean Ducharme
Réponses: 22
Vues: 2270

Arthur Schnitzler

Mademoiselle Else

Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 Sm_cvt10
Oui admirable ..... mais surtout pour moi dérangeant : Schnitzler réussit avec grand talent( à travers son procédé littéraire qui consiste à écrire la pensée de son héroine) à exposer l'état névrotique grave de cette jeune jouvencelle ! On rentre dans le cheminement chaotique des émotions ambivalentes de celle ci : lucidité criante face aux fragilités familiales mêlée à des contradictions fortes concernant son attitude face à la gente masculine , conscience de cette monnaie d'échange dont elle est l'objet et qui "tue" son appartenance à cette famille qui la livre en pâture sans scrupules...... révoltée et flattée à la fois .....consciente du pouvoir de son pouvoir d'attraction sur les hommes et sachant en jouer avec volupté avec le sentiment de culpabilité qui découle de ce plaisir ......
C'est d'hystérie dont il s'agit dans ce portait (appelée aussi histrionie par la suite ) : le narcissisme maladif , la relation au père dans le schéma oedipien , la sexualité refoulée , le besoin constant d'attirer l'attention dans la théatralisation et se sentir le centre du monde , le mouvement tumultueux des émotions toujours dans les extrêmes ......
oui admirable .....bien que ce ne soit pas une vraie lecture plaisir .....
Néanmoins je pense que je ne résisterai pas à l'envie de découvrir Schnitzler à travers d'autres ouvrages .........

Commentaire rapatrié


mots-clés : #psychologique
#sexualité
par églantine
le Sam 19 Aoû 2017 - 22:08
 
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Sujet: Arthur Schnitzler
Réponses: 5
Vues: 1681

Hubert Selby Junior

Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 Cvt_le10

Le Démon m'avait laissé sur ma faim. L'écriture était passée de fluide à linéaire sans que les excès de plus en plus indifféremment énauhaurmes de trouvent beaucoup de relief. Il y avait un point d'attention dans cette vision oppressante d'un mode de vie américain (valable pour le monde entier ?) mais à force de répétitions et de noyer le tout dans des histoires de fesses...

Sentiment d'esbroufe renforcé par le manque (ou l'absence ?) de construction du récit et surtout le formatage américain très safe de l'ensemble si on considère la fin. Dérapages de bac à sable et cuisine nombriliste ?

L'histoire ? Un petit gars qui vit chez ses parents et fait grimper au rideau les femmes mariées se doit malgré tout de rentrer dans le moule. Soit avoir boulot, famille et succès et donc mettre en veilleuse ses tendances initiales, d'où déraillements mais faux suspens. Provocation, choc mais la morale est sauve,  très américain !

Peut-être alimentaire aussi en surfant sur un effet de genre éprouvé beat/post-beat...



mots-clés : #sexualité
par animal
le Ven 18 Aoû 2017 - 16:49
 
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Sujet: Hubert Selby Junior
Réponses: 27
Vues: 1857

Louis Calaferte

Septentrion

Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 Sm_59510

Septentrion est un excellentissime récit, plein de vie avec un rythme que j'ai particulièrement aimé. En effet j'ai ressenti une écriture par saccade presque musicale tant le jeu des phrases courtes et des phrases longues est harmonieux. Les descriptions de situations ou de lieux sont riches mais pas exagérées et laissent la part belle aux pensées de l'auteur qui possède un cynisme assez jubilatoire.
Pour ce qui est du côté "hot" du roman je ne l'ai pas trouvé choquant mais comme je le disais quand on a lu Sade on est peu choqué par le reste. Ce qui est surprenant c'est que le rythme du récit varie selon la situation sexuelle décrite. Rapide et saccadé quand la situation s'enflamme ou lascif et lent quand la situation est plus érotique que sexuelle. C'est du moins l'impression que ca m'a laissé et c'est je pense pour cela que cela peut paraître choquant. un sentiment d'intimité s'empare de nous et l'on se pense concerné par la situation à cause du rythme imposé qui nous accompagne.
Le style est magnifique, clair mi-courant-mi familier par endroits, soutenu et presque poétique dans d'autres. Cela fait du bien une telle richesse de vocabulaire.

Un excellent livre qu'il serait dommage de louper.


mots-clés : #autobiographie #sexualité #social
par Hanta
le Jeu 17 Aoû 2017 - 15:04
 
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Sujet: Louis Calaferte
Réponses: 17
Vues: 3109

Philip Roth

La Bête qui meurt

Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 41raqp10

David est un professeur d’université vieillissant, la soixantaine, dont l’une des grandes occupations est de sauter certaines de ses étudiantes. Ce que veut David, c’est baiser, les jeux préliminaires de la séduction sont pour lui hypocrisies et temps perdu. Mais attention, il a tout de même certains principes ; en particulier, de n’établir la relation qu’après les examens lorsque les étudiantes ont leur diplôme en poche.
Cette mécanique bien rôdée va s’enrayer avec l’irruption de la voluptueuse Consuela. Celle-ci ne va pas que faire tourner les sens à notre casanova sur le retour. Voilà que David se trouve en proie au démon de la jalousie. Lui, l’homme libre qui se veut sans attaches, serait-il tombé amoureux ?
Le monologue du narrateur à un interlocuteur inconnu (e) est l’occasion pour Philip Roth d’aborder un certains nombre de thèmes, celui de la libération sexuelle des années 60, celui des rapports du père avec son fils qui a pris le contre-pied des années « summer of love », celui de la vieillesse qui arrive à grands pas avec l’ombre de plus en plus présente de la mort.
C’est le premier livre de Roth que je lis et je l’ai beaucoup apprécié. L’écriture est fluide, les sujets sont abordés avec profondeur, les relations entre le corps, le plaisir, la vieillesse et la mort portent à réflexion. Qu’est-ce qui me retient alors ? Peut-être l’impression d’un ouvrage trop bien construit, trop lisse malgré la gravité des questions qui sont traitées, trop intelligent. Ces impressions, j’aimerais les confirmer ou les infirmer par d’autres romans de Roth. En effet, outre le plaisir de lecture qui est manifeste, je sens bien que cet écrivain en a « sous la pédale » comme on dit familièrement.

« Beau cœur, visage adorable, œil qui invite et tient à distance tout à la fois, seins voluptueux, cette femme est de si fraîche couvée qu’on ne s’étonnerait pas de voir des éclats de coquille adhérer encore à son front ovoïde. J’ai tout de suite su qu’elle était pour moi. »


« Il n’y a pas si longtemps, on pouvait se procurer la vieillesse en prêt-à-vivre, comme la jeunesse d’ailleurs. Ces deux articles n’ont plus cours. Il y a eu un grand débat sur les permissible – et un grand chambardement. De là à ce qu’un homme de soixante-dis ans se sente encore concerné par la dimension charnelle de la comédie humaine… De là à ce qu’un vieillard qui n’est pas chaste revendique sans vergogne sa sensibilité à tout ce qui excite l’humain… Ca ne correspond pas au soir de la vie tel qu’on se le figure, avec pipe et rocking-chair »


« Quelle bêtise d’être soi-même. Quelle inévitable imposture, d’être qui que ce soit ! »



mots-clés : #sexualité #vieillesse
par ArenSor
le Dim 5 Mar 2017 - 19:06
 
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Sujet: Philip Roth
Réponses: 114
Vues: 11916

Edgar Hilsenrath

Orgasme à Moscou

Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 Tylych22

Guerre froide, 1970. La fille du patron de la mafia new yorkaise, Anna Maria Pepperoni, connaît son premier orgasme lors d’un voyage de presse à Moscou. Le fauteur de trouble(s) ? Sergueï Mandelbaum, fils de rabbin et dissident juif fauché doté d’une étonnante propension à susciter des orgasmes. La mafia met tout en œuvre pour le faire venir aux états-Unis afin d’épouser Anna Maria, mais le passeur qu’elle a recruté est un dangereux dépeceur sexuel. Les obstacles, et pas seulement diplomatiques, s’accumulent... écrit en 1979, entre Le Nazi et le barbier et Fuck America, ce livre hautement « politique » relève du divertissement loufoque et survolté.
Une parodie de roman d’espionnage, version déjantée de Fuck America. Un synopsis écrit à l'origine en 6 jours pour Otto Preminger. Un roman entièrement illustré, dans l’esthétique pop qui a fait le succès des couvertures de Henning Wagenbreth.


Première impression, le design du livre, les éditions Attila ont vraiment mes faveurs (au moins autant que Zulma) ; écriture bleue mêlée aux  dessins d’Henning Wagenbreth  qui se fondent dans le décor de la trame narrative.  De la pop attitude qui donne d’entrée l’ambiance complètement  démente d’un opus burlesque mais qui ne manque pas de sens.

L’ auteur s’attaque aux gouvernements , à la guerre froide, à la mafia et au terrorisme avec toujours ce recul nécessaire pour en faire  un livre qui s’inscrit dans les mémoires en vue de cette patte unique, de ce regard sur le monde qui parait traverser les horreurs avec une formidable légèreté tout en les pointant du doigt pour mieux nous éclairer , pour mieux les combattre.  
Hilsenrath ,  né en 1926 mais doté d’un esprit ultra moderne donne naissance à un roman de genre incomparable. Sous cet aspect saugrenu en continu où le sexe est traité d’une manière des plus extravagantes, sous ces personnages bien définis auxquels il refait le portrait tant ils sont plus absurdes les uns que les autres , se cache  un  génie qui trace  en 6 jours un synopsis  criant à la face du monde les dégâts des sociétés si opposées et si malades.
Ainsi Orgasme à Moscou a été conçu,  avec pour mission d’être ludique, désopilant, divertissant et tellement politique…
A se procurer d’urgence.


mots-clés : #humour #politique #sexualité
par Ouliposuccion
le Mer 1 Fév 2017 - 8:03
 
Rechercher dans: Écrivains européens de langue allemande
Sujet: Edgar Hilsenrath
Réponses: 15
Vues: 1896

Marjane Satrapi

Broderies

Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 Tylych69

Toujours dans l'esprit du très célèbre Persépolis, Marjane Satrapi s'invite dans la collection "Côtelette" pour offrir à ses plus fidèles lecteurs des petits instants de vie d'hommes et de femmes iraniens. Entre les fêtes de famille et les repas traditionnels, rien de tel qu'une petite histoire croustillante ! Un régal.

Dans l'intimité d'un boudoir iranien , les femmes se confient , les langues se délient , les hommes prennent cher , très cher et le tout avec un humour décapant.
Loin de l'Iran tabou , la gente féminine aisée et décomplexée aborde l'amour , le sexe , leurs expériences tantôt dévergondées tantôt inabouties.

- Elle est dégoûtante la petite peau qui pend ?
- Le prépuce ? Non, ça va. Je pense que de façon générale une bite n'est pas vraiment photogénique.


Dérision , confidences et sarcasme font de broderies une petite merveille qui loin des clichés , démontre la modernité et les libertés d'un Iran qui se veut de plus en plus ouvert sur une société nouvelle.

Je termine par la petite phrase finale "Quand le serpent vieillit, la grenouille l'encule."

Un pur délice.



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Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 Broderies1-4eed41d



mots-clés : #bd #conditionfeminine #sexualité #humour
par Ouliposuccion
le Jeu 26 Jan 2017 - 7:10
 
Rechercher dans: Bande dessinée et littérature illustrée
Sujet: Marjane Satrapi
Réponses: 4
Vues: 1710

Alessandro Baricco

Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 Produc10

La Jeune Epouse

Une jeune femme s'immisce dans la vie d'une famille aisée d'Italie du Nord au début du XXème siècle, en provenance d'Argentine, afin de réaliser un mariage précédemment arrangé. En raison de l'absence mystérieuse de son futur époux, elle se plie aux habitudes d'un monde replié sur lui-même, étrange et figé. Elle devient "La Jeune Epouse" face aux autres protagonistes aux rôles bien établis: "Le Père", "La Mère", "La Fille"...

Le basculement du récit vers une initiation sexuelle ne peut que faire penser au cadre de Théorème de Pasolini. Mais Baricco cherche aussi à échapper à toute référence et le contexte presque théâtral de l'action apparait lointain et presque insaisissable. J'ai cependant trouvé que l'écriture échoue à surprendre, malgré des recherches stylistiques dont la multiplicité des narrateurs et des allers-retours temporels. Et le dernier tiers ne parvient pas à captiver dans sa tentative de percer un univers énigmatique, au bord d'un précipice.
mots-clés : #conditionfeminine #famille #sexualité
par Avadoro
le Dim 22 Jan 2017 - 15:54
 
Rechercher dans: Écrivains Italiens et Grecs
Sujet: Alessandro Baricco
Réponses: 56
Vues: 4557

Leila Slimani

Dans le jardin de l'ogre

Tag sexualité sur Des Choses à lire - Page 3 410i2v10

Qu'il est dur d'écrire un avis sur ce livre ! Déjà parce que je suis un homme et que mon empathie fut dès lors limitée puisque je me suis davantage identifié au mari qu'à l'héroïne. Je ne suis pas sur que Leila Slimani souhaite qu'on plaigne cette héroïne de toute façon.
Ensuite car il s'agit d'une psychopathologie complexe, et il est difficile de s'informer objectivement tant les tabous sociaux et moraux persistent.
Néanmoins, je fus troublé et très ému par les tourments décrits et dont est victime Adèle, par cette sorte de vacuité existentielle qu'elle cherche irrationnellement à combler.
Leila Slimani est une grande auteure cela ne fait pas de doute pour moi. Elle parvient à créer une ambiance, à instaurer une profondeur psychologique et à sortir des stéréotypes de manière brillante. Nous sommes de suite happés par le récit qui au premier abord est pourtant loin de nos préoccupations.
Le style est fluide, d'une fluidité presque gênante car il ne semble rien avoir de particulier, puis au fil des pages on se rend compte que sa particularité est de décrire simplement et avec douceur les pires choses et les plus complexes événements ou sentiments.
C'est la force de Madame Slimani qui a tout pour inscrire son nom au panthéon de la littérature francophone. Ce livre restera longtemps grave en mon coeur et en ma mémoire


mots-clés : #pathologie #sexualité
par Hanta
le Mar 6 Déc 2016 - 23:07
 
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Sujet: Leila Slimani
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Joyce Carol Oates

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Premier amour

Dans un climat de tension sexuelle ou plutôt de fantasmes, une jeune fille de onze ans se laisse abuser, sans vraiment le savoir, tout en ayant accepté le silence. L'homme de vingt-cinq ans, son oncle, l'emmène dans des dédales interdits où elle semble prendre goût. L'écriture de ce livre est jolie, directe, luxuriante, autant que le lieu où se déroule les faits ou le rêve ? Le livre est écrit à la troisième personne lorsque sont décrits les faits que la jeune fille vit; mais, quand le livre propose la deuxième personne du singulier, la jeune fille nous emmène réellement ou pas dans son Premier amour... Le livre est terrible, incroyable et mémorable.

Lu en Octobre 2014


mots-clés : #sexualité
par Allumette
le Dim 4 Déc 2016 - 9:08
 
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Sujet: Joyce Carol Oates
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