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Leonardo Padura Fuentes

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Message par Chamaco Lun 5 Déc - 14:29

Leonardo Padura
(Né en 1955)


Leonardo Padura Fuentes  Padura10

Leonardo Padura est né à La Havane en 1955. Diplômé de littérature hispano-américaine, il est romancier, essayiste, journaliste et auteur de scénari pour le cinéma.
Il a obtenu le Prix Café Gijón en 1997, le Prix Hammett en1998 et 1999 ainsi que le Prix des Amériques Insulaires en 2002.
Il est l’auteur entre autres d’une tétralogie intitulée Les Quatre Saisons qui est publiée à Cuba, au Mexique, en Espagne, Allemagne, Italie, Portugal, Brésil, Royaume-Uni, Etats-Unis, Pays-Bas, Corée, et Danemark
Passé parfait a reçu le Prix des Amériques Insulaires 2002.
Electre à La Havane a reçu les Prix Café Gijón 1997 et Prix Hammett 1998.
L’Automne à Cuba a reçu le Prix Hammett 1999
Les Brumes du passé a reçu le Prix Brigada 21 du meilleur roman noir 2006
Source

Bibliographie en français :

Série Mario Conde (romans policiers)

Cycle Les Quatre Saisons :
1991 : Passé parfait  (Pasado perfecto)
1994 : Vents de carême (Vientos de cuaresma) ; Page 2
1997 : Electre à la Havane (Máscaras) ; Page 1
1999 : L'automne à Cuba (Paisaje de otoño)
     
2000 : Mort d'un chinois à la Havane (La cola de la serpiente)
2001 : Adiós Hemingway (Adiós Hemingway) ; Page 1, 4
2005 : Les Brumes du passé (La neblina del ayer) ; Page 4, 6
2013 : Les Hérétiques (Herejes) ; Page 1
2018 : La Transparence du temps (La transparencia del tiempo) : Page 4, 6

Autres romans
2002 : Le palmier et l'étoile (La novela de mi vida, roman policier) ; Page 2
2009 : L'Homme qui aimait les chiens  (El hombre que amaba a los perros) ; Page 1
2021 : Poussières dans le vent : Page 6

Recueil de nouvelles
2016 : Ce qui désirait arriver (Aquello estaba deseando ocurrir)

Scenarios
1996 : Yo soy, del Son a la Salsa, film documentaire cubain réalisé par Rigoberto López
2002 : Malavana, film italien en langue espagnole réalisé par Guido Giansoldati, scénario du réalisateur en collaboration avec Daniel Chavarría et Leonardo Padura
2012 : 7 jours à La Havane, film à sketchs franco-espagnol, segment El Yuma réalisé par Benicio Del Toro ; segment La tentación de Cecilia réalisé par Julio Medem ; segment Dulce amargo réalisé par Juan Carlos Tabío ; Leonardo Padura signe seul ou en collaboration les scénarios des trois segments précédemment cités
2014 : Retour à Ithaque, film français réalisé par Laurent Cantet, scénario du réalisateur en collaboration avec Leonardo Padura : Page 5, 6

MAJ de l'index le 07/03/22




Padura vit à la Mantilla un quartier de La Havane, il est né dans ce quartier et ne l'a jamais quitté, ses ouvrages notamment policiers parlent de ses amis d'enfance, de son quartier, des rues et des moeurs de La Havane dans le temps...Son oeuvre comprend des romans policiers mais aussi des romans liés à l'Histoire de son pays et également à des évènements plus ou moins dramatiques liés à la vie artistique à Cuba mais aussi dans le monde (les Hérétiques notamment). Je dois à Padura de belles heures de lectures et des rencontres enrichissantes en d'autres lieux...


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Message par Chamaco Lun 5 Déc - 14:58

L'oeuvre que je préfère de Padura est "Electre à La Havane" c'est à mon sens le meilleur moyen d'aborder cet auteur tres particulier...Car elle s'articule sur les deux modes de fonctionnement de l'auteur, d'un côté un roman policier et de l'autre une plongée dans l'art, ici le théatre, avec un environnement basé sur les problèmes de l'homophobie entretenue par ce pouvoir cubain de l'époque.Ce livre est à la charnière du développement romanesque de Padura...




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Message par Chamaco Lun 5 Déc - 15:02

Après recherches sur "Google" j'ai trouvé ceci :

"Leonardo Padura ― qui habite toujours dans le quartier de Mantilla, à La Havane ― eut un jour l’occasion de dire que Herejes serait fait de trois histoires : l’une se passe à Amsterdam, au XVIIème siècle, une autre commence à La Havane en 1939 et se termine à Miami en 2005 et une troisième a lieu à La Havane entre 2006 et 2008.

Les trois histoires, racontées dans différents registres, ont un concept en commun: « la recherche de la liberté individuelle et le prix à payer pour l’obtenir », a expliqué l’écrivain.

Leonardo Padura Fuentes  Hereje10

Herejes

Synopsis d’après Tusquets :

En 1939, le bateau S.S. Saint Louis, avec à bord neuf cent juifs qui avaient réussi à fuir l’Allemagne, a jeté l’ancre face au port de La Havane dans l’attente d’une autorisation de débarquement des réfugiés. L’enfant Daniel Kaminsky et son oncle Joseph attendent sur le quai que les membres de leur famille descendent du navire. Ils sont convaincus que ces derniers pourront utiliser comme monnaie d’échange avec les fonctionnaires le trésor qu’ils cachaient dans leurs bagages : une petite toile de Rembrandt qui a appartenu aux Kaminsky depuis le XVIIème siècle. Quelques jours plus tard, le bateau Saint-Louis fut contraint de retourner en Allemagne, emportant avec lui tout espoir de retrouvailles.
De nombreuses années plus tard, en 2007, le fils de Daniel, Elias, un juif américain apprend que la toile est vendue aux enchères à Londres. Il décide de se rendre à La Havane pour savoir ce qui s’est réellement passé au sujet du tableau et de sa famille.

Seul quelqu’un comme Mario Conde peut l’aider dans ses recherches. Et au cours de ses rencontres et des conversations qui en découlent, Elias apprendra que Daniel avait décidé de changer radicalement de vie ; ’un crime le tourmentant. On apprendra aussi que le tableau, un portrait du Christ, eut comme modèle un autre juif, qui, dans l’Amsterdam du XVIIème siècle, avait rompu toutes les conventions de classe et de religion, pour travailler dans l’atelier de Rembrandt et apprendre à peindre avec le maître."

Leonardo Padura
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Message par Chamaco Lun 5 Déc - 15:07

Leonardo Padura Fuentes  41fysd10

Introduction d'Electre à la Havane :

"Intrigué par la robe rouge du cadavre retrouvé dans le Bois de La Havane, Mario Conde, l’inspecteur chargé de l’enquête, rend visite à Marquès, metteur en scène de Electra Garrigo de Virgilio Pinera. Homosexuel exilé dans son propre pays, vivant au milieu de livres volés dans une maison en ruines, cultivé, intelligent et ironique, Marquès va lui faire découvrir un monde inconnu où chacun détient une vérité sur le mort et sur un passé que la Révolution veut effacer. Peu à peu, Mario Conde va perdre ses certitudes et chercher sa propre vérité dans un pays qui vit au rythme des pénuries et où, pour survivre, tous portent des masques. A travers une intrigue policière solide, Léonardo Padura crée un monde complexe, à la fois drôle et sombre, passionnant comme ces cubains nés dans la Révolution, qui vivent sans rêver d’exil et cherchent leur identité au sein du désastre."

Padura nous parle d'un bois de La Havane où le crime d'un travesti aurait eu lieu, il s'agit du "bosque de la havana" un endroit tres agréable de jour, lieu de rencontre des homosexuels le soir :
Leonardo Padura Fuentes  Url11110
'auteur parle d'un pont franchissant une rivière pour rejoindre "le bois de la havane", il doit s'agir du pont que les cubains appellent "le puente de hiero" qui rejoint effectivement le bosque, voici une vue du pont et de la rivière Almendares
Leonardo Padura Fuentes  Images13

Electre à La Havane :

---Un livre qui m'a transporté à nouveau dans cette ville que j'ai quittée, sur les pas d'El Conde (le comte en espagnol, le flic en français..) je me suis baladé sur ses traces. J'ai retrouvé cette atmosphère insouciante et grave à la fois, joyeuse et triste, mélange sucré salé, paradis et enfer sur terre, où tout semble permis mais où l'on se heurte à l'interdit à chaque coin de rue, chaque acte de la vie privée ou publique, où le regard de l'autre peut être autant bienveillant que fliqué...Et Padura sait nous mettrre dans cette ambiance lui qui commence sa demarche avec plein d'à prioris sur les homosexuels et qui au fil des pages ouvre les yeux, entend leurs misères à Cuba et les comprend de plus en plus...Ce bouquin est un requisitoire aussi fort que le film "fraise et chocolat"...

Dans Electre à La Havane Padura parle d'un poète cubain nommé Eligio Riego il s'agit en fait du poète Eliseo Diego dont je parlerai sur le fil des poètes cubains. Le personnage de Eligio Riego se retrouvera dans Mascaras (les masques) un autre polar de Padura...

Mon commentaire sur un autre forum :
"Ce matin, je suis descendu au village comme tous les matins depuis que je suis là et comme autrefois quand j'habitais sur cette île de l'autre côté de la mediterranée, encore une île, décidément...
C'est la première fois que je participe à une lecture commune et je me rend compte de la tâche, alors qu'autour de moi s'élèvent les voix des joueurs de cartes en ce langage plus proche de l'italien que du français, et que sur la place de l'Eglise qui est aussi celle de la Mairie commence le ballet incessant des "promeneurs retraités" qui l'arpentent de long en large en devisant sur de "graves" problèmes domestiques...

Comment décrire un ressenti sur une lecture..? Il y aurait tant à dire...
Et comment ne pas dévoiler la trame d'un roman policier au risque de compromettre ses futures lectures..?

Un passage du livre cependant m'interpelle !! :
El Condé (le comte) est chez son ami El flaco Carlos (Charles le maigre) et lui fait lire sa nouvelle, qu'il fera lire aussi au Marquès dans sa quête de reconnaissance. Et là, soudain la découverte de ce livre dans le livre me fait penser à un passage du film cubain Guantanamera de Taïbo, là aussi l'histoire est un moment interrompue pour faire place à la dissertation d'un conte ou fable qui apparement n'a rien à voir avec le film. Dans le film cela se passe alors que la pluie caraïbe tombe fortement comme souvent sous les tropiques avant la chaleur, et l'histoire déborde alors sur un récit antique du déluge.(A croire que les cubains adorent ces dissertions, ces déviations(desvios si frequents dans les rues de La Havane)qui mènent d'une histoire à une autre histoire, d'une rue dépavée à une autre rue dépavée...
Mais en y réfléchissant, ce n'est pas aussi simple, dans le film ce conte est une métaphore: apres le déluge renaît la vie, et en parallèle dans le film un amour se termine et un autre renaît."

Alors ici, dans le livre de Léonardo Padura qu'en est il de cette "nouvelle" glissée là, importune..?

Le personnage de la "nouvelle" est un chauffeur de bus (de gwagwa), un passeur d'humains qui tous les jours passe par les mêmes lieux. Il est tout aussi désabusé que El Condé, indécis comme lui, déçu par son existence sans saveur comme celle de notre "héros" et cet homme rencontre l'amour et le tue avant qu'il ne le tue.
A Cuba il y a une expression courante :"el ou ella no sirve" (il ou elle ne sert à rien), qui résume le mode de vie de 90% des habitants de l'île, mais qui peut aussi se traduire par :"à quoi bon..?"..
En fait pour moi, la présence de cette "nouvelle" est tout simplement la révélation de la personnalité réelle d'El Condé. Mieux qu'une description précise, ou l'analyse point par point du caractère d'El Condé c'est son essence même qui nous est révélée dans un récit (comme dans Guantanamera) faisant entre les lignes référence aux vieilles coutumes africaines aux origines de la nation cubaine.
Coutumes africaines de palabres interminables sur un sujet aussi simple que :"quel jour aura lieu la récolte..?". Dans la "nouvelle" écrite par El Condé c''est avec le masque de son double (le chauffeur de bus) qu'il se livre dans un exercice expiatoire apparenté à la Santeria de sa patrie (ne pas oublier l'importance des masques(mascaras) dans ce livre...


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Message par Chamaco Lun 5 Déc - 15:08

Et au delà de ceci, à qui confie t'il la lecture de son ouvrage..?

A son ami El Flaco Carlos, mais aussi et surtout à El Marquès, cet homosexuel pour qui au début du récit il avait tant de dégoût et que peu à peu il a appris à apprécier
jusqu'à en faire un ami à qui il dévoile son oeuvre...
Et dans ce ballet de masques comment ne pas remercier Padura d'avoir ôté le sien pour nous faire partager son ouvrage...

Il y a quelques jours de cela sur le web je suis tombé sur un site litteraire qui faisait l'apologie de Padura (apologie méritée à mon sens) une des contributrices emportée par ses propos effectua un parallèle entre Padura et Gutierrez, les compara et critiqua la vulgarité et la grossiereté de Gutierrez qui selon elle lui faisait préferer les écrits de Padura...Comment peut on comparer ces deux auteurs qui ne jouent pas dans la même cour...? La grossiereté de Gutierrez fait parti de son style d'ecriture proche de celle d'un poète à la Villon, elle est la matière de sa peinture de la société cubaine, Padura se sert d'autres instruments pour dépeindre la nature cubaine...

Je reviens sur Electre à La Havane et sur cette analyse que je cite :
"le manque de mémoire est l'une des qualités psychologiques de ce pays. Son autodéfense", parce qu'elle fonctionne comme un exorcisme. Or sans mémoire "il n'y a pas de culpabilité, et s'il n'y a pas de culpabilité, il n'y a pas même besoin de pardon."
Cette phrase est primordiale pour comprendre le comportement de beaucoup de cubains, en effet le manque de mémoire permet de ne pas culpabiliser lorsque l'on detourne des biens de l'état afin de pouvoir les monnayer contre de l'argent et ainsi assurer sa survie, c'est aussi ce qui permet de passer d'un amour à un autre sans en souffrir. J'ai eu à l'experimenter souvent dans ma vie quotidienne à Cuba...

D'où vient le titre : "Electre à La Havane"...?

Dans le livre Le Marqués est le metteur en scène de Electra Garrigo, une pièce de théatre qu'il ne parviendra jamais à monter et qui le mènera à sa perte (d'autre part c'est dans le costume rouge d'Electre que sera découvert le corps du travesti au début du bouquin)...
Dans la réalité, le personnage du Marquès est celui de Virgilio Pinera, qui realisa en 1941 une oeuvre théatrale intitulée Electra Garrigo. Pinera a été arrêté en 1961 pour délit d'homosexualité pendant la période de la chasse aux homosexuels, il mourra en 1979 d'une attaque cardiaque dans la solitude et l'oubli. La personne de Pinera est tres controversée car il aurait également obtenu en 1968 le prix de la "Casa de las Americas"pour son œuvre "Dos viejos pánicos". interdite ensuite à Cuba jusqu'en 1990...
Virgilio Pinera est connu pour être un des propagateurs du "théatre de l'absurde" à Cuba, ce théatre qui a eu comme auteurs Jean Genet, Eugène Ionesco, Samuel Beckett, Harold Pinter, Boris Vian, Fernando Arrabal, Edward Albee, Peter Weiss, etc....
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Message par Chamaco Lun 5 Déc - 15:11

Leonardo Padura Fuentes  518yht10

J'ai vérifié, je n'avais rien dit sur "Adios Hemingway"
Sur Hemingway, Cojimar et la Finca Vigia j'en savais déjà beaucoup, comment être ignorant de cet auteur lorsque l'on a vécu plusieurs années dans ce pays où on rencontre son passé dans de nombreux endroits, et où les cubains jusque dans leurs dessins animés te le rappellent. J'ai découvert l'histoire de la petite culotte d'Ava Gardner une invitée de la finca tout comme Gary Cooper qui y avait son sofa...
Sinon le bouquin est un chassé croisé entre les derniers temps de la vie d'Hemingway à Cuba et l'enquête d'El Condé à la recherche du tueur de l'agent du FBI...El Condé est entre haine et amour par rapport au Papa Hemingway, et en soi même comment ne pas le comprendre, Hemingway ne devait pas être un homme facile à vivre lui qui était toujours dans le désir de prouver aux autres et surement à lui même que c'était un homme, un vrai...Sincèrement à moi aussi ce personnage sorti de sa biographie et de ses écrits ne m'aurait pas invité à le frequenter...
je ne voudrais pas vous dissuader de lire ce livre (en tous les cas pour les personnes qui connaissent peu ou pas grand chose d'Hemingway c'est une mine interessante), mais j'ai pour l'instant peu appris de nouveau sur cet auteur, le seul côté auquel j'ai trouvé de l'interêt c'est les rencontres d'El Condé avec les compagnons et amis cubains de l'écrivain. Pour l'enquête comme dans Electre à La Havane ce n'est pas l'objet central du livre. Egalement, El Condé se livre peu dans cet ouvrage, à part une étude sur sa relation à Hemingway en tant qu'homme et écrivain...En conclusion, à moins que cela ne vienne à changer je suis moins emballé...


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Message par Chamaco Lun 5 Déc - 15:17

Leonardo Padura Fuentes  Rembra10

sur "les hérétiques"
Une des trois parties importantes du livre porte sur la création du tableau "Le Christ se révélant aux pèlerins d’Emmaüs", ce passage se déroulant dans l'atelier du Maître met en évidence l'hérésie du jeune juif Elias (qui porte le prenom d'un autre personnage du livre, Elias Kaminsky), Elias affrontera les interdits de son culte pour se faire representer dans un portrait du christ et de plus deviendra peintre alors que sa religion ne permet pas les représentations humaines, afin d'éviter les tentations idolâtres. Ce qu'il faut également savoir c'est que Rembrandt fut le premier peintre à réaliser un tabeau dans lequel le modèle choisit pour représenter la figure du Christ fut un homme juif, en ceci Rembrandt rompait avec la tradition de l'Art Chrétien; sa démarche fut révolutionnaire pour l'époque. Une exposition intitulée "Rembrandt et la figure du Christ" eut lieu au Musée du Louvre du 21-04-2011 au 18-07-2011

"le palmier et l'étoile"
je n'ai ncore rien lu même pas la quatrième de couverture, mais ayant suivi les traces à Santiago de José Maria de Hérédia y Campusano poète et patriote cubain, cousin de "notre" José Maria de Hérédia, j'ai su dernièrement que l'histoire tournerait autour de cet indépendantiste. Pour le titre du livre surement une référence à l'emblème cubain
Leonardo Padura Fuentes  Cuba_e10
Les armoiries nationales de l'île. En forme de bouclier, elles sont divisées en trois parties. Dans la partie supérieure, une clef en or flotte sur la mer bleue entre deux montagnes et symbolise la position de Cuba entre les deux Amériques. Le soleil levant représente l'émergence d'un nouvel État. Les bandes bleu et blanc de la partie gauche symbolisent la division de l'île en départements à l'époque coloniale. Dans la partie droite, on voit un paysage cubain dominé par le palmier royal, symbole de l'irréductibilité du peuple cubain.

et au drapeau avec l'étoile en mémoire d'un poème de José Maria de Hérédia y Campusano
Leonardo Padura Fuentes  Th1010


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Message par Chamaco Lun 5 Déc - 15:24

Avant d'entamer "le palmier et l'étoile" j'ai une sourde inquietude, quel sera le Padura que je vais aborder, sera-ce celui de "Adios Hemingway" ou de "Mort d'un Chinois à la Havane" celui des touristes, qui n'aborde pas à fond les sujets mais les effleure, celui que j'appelerai le 'mais presque" qui ne s'avance pas trop dans la politique, se contente de faire des enquêtes sans trop en faire, qui n'est pas policier "mais presque", ou bien aurai je affaire à celui d'"Electre à La Havane" ou des "Hérétiques"qui fouille son sujet, le documente et nous entraine dans une histoire passionnante...
En fait je comprend qu'il y ait des personnes qui ne soient pas emballées par Padura, pour l'être il faut (même si on n'y a jamais érré) le vivre à la cubaine, c'est à dire avec un rythme lent, ne pas être demandeur, être en attente certes mais ne pas faire voir son désir et saisir l'instant quand c'est l'instant. En gros comprendre le sens du "mais presque..." tout en se disant qu'on s'est fait avoir par son ambiance, mais l'ambiance chez Padura c'est l'ambiance. Alors c'est sur, la personne qui cherche un polar, une histoire rectiligne bien huilée, sera décue, Padura c'est la rouille dans les rouages, la machine qui tourne parfois à vide comme les vieilles américaines, les urgences qu'on remet au lendemain car là, aujourd'hui, c'est jour de cyclone....Padura c'est le loto des Caraïbes ça peut être tout bon ou ca se trainera jusqu'à la fin au grè de ses bouteilles de Ron...


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Message par Tristram Mar 13 Déc - 23:52

Chamaco a écrit:tout en se disant qu'on s'est fait avoir par son ambiance, mais l'ambiance chez Padura c'est l'ambiance.

Deux petites citations assez "ambiance", d'ouvrages qu'apparemment tu n'a pas encore lu _ pour ne pas te laisser tout seul sur ce fil...

« Il se dit que personne ne pensait à la mort, et que c’est pour ça qu’ils pouvaient continuer à vivre, à aimer, à courir, à travailler, à se fâcher, à manger, et même à tuer ou encore à réfléchir. »
« Passé parfait »
« Assis devant la mer, le Conde pensait de nouveau à l’étrange perfection du monde qui divisait l’espace pour rendre la vie plus complexe et plus équilibrée, et pour séparer en même temps les hommes et leurs pensées. »
« Vents de Carême »

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Chamaco Mer 14 Déc - 7:11

Tristram a écrit:
Chamaco a écrit:tout en se disant qu'on s'est fait avoir par son ambiance, mais l'ambiance chez Padura c'est l'ambiance.

Deux petites citations assez "ambiance", d'ouvrages qu'apparemment tu n'a pas encore lu _ pour ne pas te laisser tout seul sur ce fil...

« Il se dit que personne ne pensait à la mort, et que c’est pour ça qu’ils pouvaient continuer à vivre, à aimer, à courir, à travailler, à se fâcher, à manger, et même à tuer ou encore à réfléchir. »
« Passé parfait »
« Assis devant la mer, le Conde pensait de nouveau à l’étrange perfection du monde qui divisait l’espace pour rendre la vie plus complexe et plus équilibrée, et pour séparer en même temps les hommes et leurs pensées. »
« Vents de Carême »

Merci Tristram, en effet, des quatre je n'ai lu qu'Electre à la Havane" les autres attendent toujours sur ma PAL, ils attendent peut être mon futur retour de voyage, le jour où la nostalgie sera si vive que ma main trouvera leur chemin...
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Message par Chamaco Lun 22 Mai - 19:31

de Cuba
Signature de "Les Hérétiques"



Leonardo Padura Fuentes  Img_2011


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Message par Tristram Lun 22 Mai - 20:05

¡Hola al Hacedor!

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Message par animal Lun 22 Mai - 22:39

Vous êtes frères en fait ? pirat

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Message par topocl Mar 23 Mai - 7:48

Leonardo Padura Fuentes  41w2du10

Hérétiques


Trois parties, trois époques, trois histoires qui ne font qu'une, chacune pleine d'enseignements, extrêmement bien documentée. L'histoire des juifs de Cuba dans les années 30 à 50 à travers  Daniel Kaminski un jeune juif qui a fui la Pologne en 1939, dont les parents furent passagers du Saint Louis, un paquebot chargé de 900 juifs qui se virent refusé le débarquement à Cuba et furent renvoyés se faire massacrer en Europe. Au XVIe siècle, un jeune séfarade,  qui trahit sa foi en peignant. Et à Cuba de nos jours, des bandes de jeunes au psychisme dévasté d'avoir grandi dans un monde d'interdits et de corruption.

Pour faire jonction entre ces trois mondes, une intrigue, à la résolution tarabiscotée, qui tourne autour d'un tableau transmis au fil des siècles, et résolue par Mario Condé, un homme des plus sympathiques, personnage fétiche de Padura, satisfait d'avoir des livres, un bon chien, l'amitié et l'amour dit-il (on pourrait rajouter une bouteille de rhum !). Ex-policier devenu marchand de livres anciens, comme les trois personnages décrits par Padura, c'est un « hérétique », un homme qui choisit sa liberté face au dogme.

Hérétiques est un livre ambitieux, qui fourmille d'informations passionnantes, brille à faire vivre de l'intérieur chacun des personnages et chacune des époques qu'il décrit. Mais… Padura est  trèèès bavard, aime enfoncer les clous jusqu'à la garde, bien tout expliquer et réexpliquer, par des phrases longues et compliquées , voire enchevêtrées. Cela ne simplifie pas la lecture de ce roman, qui  est dense et parfois jubilatoire, mais aussi plein de longueurs, qui m'a réjouie et lassée à la fois.

(commentaire récupéré)



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Message par Bédoulène Mar 23 Mai - 14:13

Oh la photo avec Padura ! Animal a raison pour la ressemblance !

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Message par topocl Mar 23 Mai - 14:33

l'homme qui aimait les chiens

Leonardo Padura Fuentes  41j9wd10

Leonardo Padura Fuentes  Barzoi10
Lévrier barzoï


   Ce fut le temps où se concrétisa la grande désillusion.


Padura se fait une fois de plus  virtuose, scrutant l'histoire, emmêlant les destins.
Il relate la biographie sur plusieurs décennies de Léon Trotski, de son assassin Ramon Mercader, et d'un jeune, puis moins jeune écrivain cubain fictif qui a perdu ses illusions. Il relate avec ambition, et réussite, pas moins que les grandes purges de Staline, la guerre d'Espagne, la dictature cubaine.

Ce roman extrêmement riche, instructif, passionnant, foisonnant, parfois un peu trop car Padura est un  grand bavard, qui ne connaît guère les limites, aime les détails à n'en plus finir Il quitte le romanesque au profit de l’encyclopédique, et noit ainsi parfois l'ampleur de son texte. Cela donne des longueurs, d'autant que le récit est souvent fait de deux points de vue successifs sur les mêmes faits (celui de Trotski et de son assassin) mais c'est addictif, et… terrorisant, comme tout ce qui parle de l'histoire du XXe siècle.

Leonardo Padura Fuentes  Mercad10
Ramon Mercader

Leonardo Padura Fuentes  Xvm89d10
Trotski et les siens à Mexico

(commentaire récupéré)



mots-clés : #exil #historique #politique

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Message par Bédoulène Mar 23 Mai - 15:52

Leonardo Padura Fuentes  Sm_97811


L'homme qui aimait les chiens


L'assassinat de Trotski, programmé par Staline sert de fil "rouge" à l'auteur pour construire dans sa fiction, d'après des faits réels, le destin dramatique de tant de gens, bourreaux et/ou victimes, de l'utopie qu'a représenté la révolution prolétaire en Union Soviétique. Le Stalinisme en détruisant les idéaux de cette révolution a éteint la foi que les hommes avaient en elle et portaient en eux. Staline (pervers, paranoïaque) a installé tellement de peur qu'il ne pouvait lui-même y échapper (Certainement que l'on peut mettre à son passif autant de morts par sa perversion que par peur).

Le cas de Lev Davidovitch démontre que l'on peut être à la fois bourreau et victime, mais comme le répond Ramon Mercader son assassin (lui aussi bourreau et victime de son crime, de sa foi) à l'affirmation de Nahum Eitingon (officier du renseignement soviétique) qui se dit lui aussi victime : "certains plus que d'autres".

Une écriture à la fois puissante et sensible ; l'auteur sous les traits d'Ivan, le narrateur, exprime la difficulté de vivre à Cuba, notamment durant la crise des années 90 alors que l'union Soviétique agonisait. Les cinq années de doute, de tristesse, de joie d' Ivan(le narrateur) alors qu'il décidait d'écrire le récit à lui confié, ont été vécues par l'auteur lors de l'écriture de ce livre.

Je suis touchée par les mots de l'auteur et par l' histoire dans l'Histoire, ce 20ème siècle de tragédies.

Une réflexion : la Foi quel que soit le sujet sur lequel elle s'exerce n' annihile t-elle pas le libre arbitre ?

Me reste en mémoire le plaisir que j'ai eu a découvrir ce livre dans une LC (ailleurs) exercice qui permet d'approfondir nos ressentis et nos découvertes.

la maison de Trotski au mexique
http://www.americas-fr.com/voyages/villes/casa-trotsky-mexico.html

Leonardo Padura Fuentes  Africa10

Caridad
Leonardo Padura Fuentes  Carida10

débarcadère de Büyükada en juin 33 (photo prise par Simenon qui a rencontré Trotski)
Leonardo Padura Fuentes  Dybarc10

Eglise orthodoxe de Frouze
Leonardo Padura Fuentes  Eglise10

Le reportage de Simenon (faut enregistrer la photo sur votre ordi et là vous pouvez lire en activant la loupe)
Leonardo Padura Fuentes  Expo-s10

(commentaire récupéré)

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Message par shanidar Mar 23 Mai - 17:32

Ah oui, je garde un excellent souvenir de cette lecture, parfaitement galvanisante !

Leonardo Padura Fuentes  41j9wd10

L'homme qui aimait les chiens

Ils ne sont pas si nombreux les livres qui nous parlent de la 'compassion', de ce sentiment complexe situé entre la pitié et la sympathie, de cette sensation de proximité et en même temps non pas de condescendance mais de retrait, de recul, qui permet de plaindre l'autre. Et c'est exactement ce que j'éprouve pour Ivan, le narrateur de ce fabuleux roman sur l'assassinat de Trotski et sur Ramon Mercader, l'assassin du révolutionnaire.

Ce livre est foisonnant, mélangeant les histoires, les temps narratifs et les interrogations ; tout en se gardant bien de prendre en otage son lecteur. C'est là sans doute, la grande subtilité de l'auteur : ne pas juger, donner des pistes et laisser la porte entrouverte pour que le lecteur, à sa guise, en son temps, saisisse ou non la main tendue. Une main tendue non pas pour absoudre (nous n'avons pas cette prétention de croire que les grands personnages de l'Histoire comme les inconnus de la petite attendent de nous quoi que ce soit) mais une main tendue vers cette 'compassion'. Et cette 'compassion' pose question quand il s'agit de l'étendre à des hommes, des assassins, des 'croyants', des soldats d'une cause perdue.

Que dire de Ramon Mercader, l'homme qui aimait les chiens et qui pendant trois ans a attendu le feu vert de son mentor, de sa mère et de Staline pour planter un piolet inutile dans la tête de Trotski ? Doit-on le plaindre ou le mépriser, doit-on chercher à le comprendre sans pour autant excuser son aveuglement, doit-on questionner cet aveuglement à l'aune de ce que nous savons sur les hérétiques (ceux qui ont dénoncé les crimes de Staline tout en restant communistes), ceux qui ont perdu leurs illusions en quittant le système et que dire de ceux qui y restèrent ?

On croise dans ce livre une ribambelle d'acteurs marquants, dont chaque mot, chaque geste s'inscrit dans une grande fresque dont la maîtrise étonne puis ravit. On lit des pages puissantes, des rendez-vous brûlant, des histoires d'amour et de haine, de rage et de misère ; qu'il s'agisse de la belle et sauvage Africa, de la troublante Caridad, de la laide Sylvia, de l'admirable Natalia, les femmes qui passent dans ce roman (et il ne faudrait pas ici oublier la fantomatique présence d'Ana, femme du narrateur) sont des étais à la volonté des hommes, elles les guident, les soignent, les dirigent et parfois les oublient.

Car dans ce roman aux mille tiroirs, les folles histoires, les tensions, les mensonges s'enchevêtrent pour réinventer une manière de dire par la littérature, avec elle, les mille aventures d'un XXème siècle de feu, de sang et de vodka !


Na Zdorovie !
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Message par Chamaco Mar 23 Mai - 20:15

animal a écrit:Vous êtes frères en fait ? pirat

en fait tu n'en est pas très loin, le père de Padura décéde à ce jour est frère pour l'éternité d'un ami cubain grâce auquel j'ai pu rencontrer Leonardo Padura.....
Je rentre Mardi prochain et regagne mon frigideraire du Luberon, j'ai pu communiquer avec vous grâce à l'ordinateur de Loup de Cuba à l'école du taller del historiador de la vieja habana, ce qui m'a facilité la vie, à part que les claviers cubains sont différents des nôtres, je vous ramène des photos de la rue de Padura et autres souvenirs de lui.
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Message par Chamaco Jeu 1 Juin - 13:06

Dans ses livres, notamment ceux avec son policier "El Condé' Padura parle de ses amis d'enfance qu'il continue à voir au cours de sa vie, il parle aussi de son quartier, il s'agit de Mantilla, voici sa rue, la Calzada de Managua :
Leonardo Padura Fuentes  Img_3910

Leonardo Padura Fuentes  Img_3911

une avenue montant vers une petite colline (loma) surmontée d'un petit bois

la maison de Padura :
Leonardo Padura Fuentes  Img_3912

Leonardo Padura Fuentes  Img_3913

en attendant Padura :
Leonardo Padura Fuentes  Img_3914
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