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209 résultats trouvés pour polar
Deon Meyer

le Pic du Diable
Il s'agit de 3 personnages, une prostituée Christine, un inspecteur de police alcoolique Benny et un ancien combattant anti-apartheid Thobela qui chacun raconte leur histoire.
Les agissements de ces trois personnages vont s'entremêler dans des évènements tragiques
Les enquêtes pour meurtres, kidnapping se succèdent et sont autant de missions pour Benny. Il sera atteint personnellement à travers sa famille mais le lecteur l'a découvert ; c'est le meilleur inspecteur de la Criminelle.
Les personnages se déplaçant, les paysages très différents de cette région d'Afrique du Sud se révèlent par moment et de même l'ambiance post-apartheid où comme le répète l'inspecteur s' est installée la période de la discrimination positive tant dans la société qu'au commissariat.
La criminalité s'enfle à la même cadence que le sida et les quartiers pauvres sont encore ceux des Noirs ; la situation géographique du Cap est providentielle pour les trafiquants de drogue.
Après plusieurs années de fonction dans cette difficile situation, l'alcoolisme de l'Inspecteur est plus une protection qu'un vice?
Dans la première partie le chassé-croisé construit de phases courtes et rapides, donne au récit beaucoup de dynamisme plus loin les personnages et les évènements sont plus fouillés et s'imbriquent dans un rythme soutenu, malgré quelques pauses qui permettent d'assurer les enjeux des uns et des autres, avec d'inévitables surprises qui consolident le récit.
Une agréable lecture qui tient en haleine, que j'ai appréciée et qui m'incitera à lire d'autres polars.
(message récupéré)
mots-clés : #polar
- le Dim 2 Avr - 11:44
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- Sujet: Deon Meyer
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J.P. Delaney (pseudonyme de Tony Strong)

Avertissement : Ne lisez pas la 4ème de couverture
Le livre commence ainsi :
1. Dressez la liste de tous les objets qui vous semblent indispensables.
C'est un examen d'aptitude à ?.................. vivre dans une maison.
C'est à dire, serez-vous le ou la locataire à qui le propriétaire (un architecte de renom) accepte de louer la maison ?
Répondez aux nombreuses questions qui vous sont posées, acceptez-vous les conditions et exigences draconiennes qui vous permettraient de vivre dans cette maison "idéale" sur concept "minimaliste" selon la vision de l'architecte ?
3. Vous êtes responsable d'un accident de la route. L' autre conducteur/conductrice est désorienté (e) et semble croire qu'il/elle est à l'origine de la collision. Dites-vous à la police que c'était sa faute ou la vôtre ?
Sa faute
Votre faute
23. Seriez-vous prêt (e) à vous sacrifier pour sauver dix inconnus innocents ?
25. Face à des personnes obèses, vous éprouvez :
a) de la tristesse
b) de l'agacement
etc, etc..............
Il n'est pas utile que je vous en dise plus, à vous de savoir si vous acceptez le "contrat" lecture !
La présentation et l'intrigue sont inventives.
Le lecteur découvre et entend deux voix en alternance, celle d' Emma et celle de Jane. Leur profil psychologique se dévoile au fil des jours dans cette maison étrange qui influe sur le comportement des habitants, les conditionne.
Mais ils ont accepté le contrat qui les lie et que leur rappellent les "mises à jours" auxquelles ils doivent répondre sous peine de rupture dudit contrat.
Je trouve ce polar psychologique intéressant, accrocheur.
N.B. Il faut absolument lire la page remerciements qui nous renseigne sur l'auteur.
mots-clés : #polar
- le Dim 2 Avr - 10:27
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- Sujet: J.P. Delaney (pseudonyme de Tony Strong)
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Carlo Emilio Gadda
L’Affreux Pastis de la rue des Merles
- Synopsis:
- Rome, 1927. Dans la riche et populaire rue Merulana, 219, escalier A, troisième étage, la comtesse Zelaméo, un certain lundi 14 mars, se voit dérober ses bijoux par un beau plombier qui, pour comble, omet de lui faire subir les derniers outrages. Tandis que l'inspecteur Ingravallo enquête, on découvre, toujours au troisième, porte en face, le jeudi 17, une femme égorgée. Avec toute une généalogie de " nièces " saisonnières, dans laquelle s'égarer, autour.
Le lecteur suivra de lui-même les péripéties de l'enquête et découvrira - peut-être - les coupables. Mais il faut l'avertir des savoureuses aventures littéraires et morales que Gadda lui réserve.
Dans ce " Pastis ", il y a tout. Et d'abord toutes les langues : chaque personnage parle dans le dialecte de sa région, avec l'argot de son métier, avec les inflexions propres à son caractère ; chaque objet même est dit dans la langue, lâche ou pompeuse, qui convient à son style. Bref, c'est Babel. Tous les tons ensuite : la farce quand il s'agit du peuple, l'invective pour Mussolini, la pitié devant la faiblesse, l'épopée face à l'absurde, et puis, pour le plaisir, la rhétorique et le pastiche, un peu partout. En un mot, le Baroque.
Un baroque printanier, tout souffrant de désir. Derrière chaque décision, chaque geste, chaque pensée, il y a, obstinée, la présence du sexe. Et toutes les métaphores du " Pastis " s'organisent autour de cet archétype premier : la fécondation. Pour le coup, nous voici au mythe des origines. La race des Romains commence, comme on sait, avec certain rapt des Sabines et ce n'est certes pas un hasard si le cours de l'enquête fait remonter Gadda depuis la rue des Merles jusqu'aux filles des coteaux sabins : ce récit goguenard est aussi une somme.
Place au Audiard italien ! Oui oui, je me suis cru en train de visionner les grandes scènes des Tontons flingueurs ou du Clan des Siciliens. Argot truculent que la nouvelle traduction reproduit fidèlement qui nous séduit à chaque mot et chaque page. On rit beaucoup, on s'émerveille devant ce langage quasiment disparu hélas. Au cours de ce pseudo polar comique on se retrouve immergé dans l'Italie un peu grandiloquente, un peu caricaturale mais qui dévoile au fur et à mesure un très grand charme.
L'auteur nous happe littéralement dans un récit sans nécessairement d'objet précis mais en nous faisant voyager dans une époque, dans un pays, dans une culture que les personnages mettent fortement en valeur. Un immense coup de coeur.
mots-clés : #polar
- le Ven 24 Mar - 19:39
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- Sujet: Carlo Emilio Gadda
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Pavel Kohout
L'heure étoilée du meurtrier
quatrième de couverture : En février 1945, les bombardements des Alliés se succèdent sur Prague pour faire plier les Allemands... Le corps de la veuve d’un dignitaire nazi est retrouvé horriblement mutilé. Pour des raisons politiques, Morava, jeune policier tchèque, et Buback, inspecteur chevronné de la Gestapo, sont obligés de s’associer pour mener l’enquête. Les voilà lancés sur la piste d’un meurtrier psychopathe, une terrifiante poursuite qui va bouleverser leurs vies.
Tandis que les Allemands tentent de retarder l’inéluctable et que les communistes s’apprêtent à s’emparer du pouvoir, les deux hommes apprennent à se connaître et à s’estimer. Autour d’eux le monde s’écroule et le chaos s’installe.
Avis :
Bon petit polar au coeur du Prague de la fin de la guerre où une véritable anthropologie du peuple tchèque est mis en avant au travers d'une enquête bien ficelée. Les crimes sont particulièrement morbides et le questionnement entre crimes de guerre et crime tout court est très intéressant.
Les personnages sont bien représentés dans ce contexte de fin de guerre, beaucoup d'emphase romantique contrasté avec un fort désespoir dans certaines situations, j'ai trouvé que Kohout savait excellemment gérer les sentiments de ses personnages. Cela change du polar nordique ou du moins d'un certain type où le personnage possède un état émotionnel prédominant sur tout le reste.
De belles descriptions de Prague avec certains lieux que je connais donc cela m'a fait du bien de les retrouver.
Style simple, des fois un peu trop c'est le seul bémol mais il ne remet pas en cause la qualité de l'histoire.
J'ajoute l'expression superbe de certains dilemmes que les personnages ont en eux, très réalistes, cela fait du bien de voir "monsieur tout le monde" dans un livre, qui partage nos doutes et nos questions qu'il soit policier ou non.
Une belle oeuvre du genre policier.
mots-clés : #deuxiemeguerre #polar
- le Dim 26 Fév - 18:18
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S.J Watson
Avant d'aller dormir
A la suite d’un accident survenu une vingtaine d’années plus tôt, Christine est aujourd’hui affectée d’un cas très rare d’amnésie : chaque matin, elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la vie devant elle, avant de découvrir qu’elle a en fait 47 ans et qu’elle est mariée depuis vingt ans. Son dernier espoir réside dans son nouveau médecin, Ed Nash. Celui-ci lui a conseillé de tenir un journal intime afin qu’elle puisse se souvenir de ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu son existence. Quand elle commence à constater de curieuses incohérences entre son journal, ce que lui dit son entourage et ses rares souvenirs, Christine est loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer. Très vite elle va devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé… et sur son présent.
Après avoir entendu une excellente critique sur ce livre, je me suis lancée à mon tour.
Il est une loi pour le polar qui diffère de la littérature, celle de l'écriture...nous passons sur une stylistique peu recherchée pour en savourer l'intrigue.
Malheureusement , en ce qui concerne la trame j'avoue avoir été prise au dépourvu . En plus des passages récurrents et lassants, c'est une histoire cousue de fil blanc, une machination dont nous connaissons les rouages bien avant la fin. Il m'a laissé un goût de série télévisée américaine que l'on regarde sans même s'en rendre compte, on ne deskotche pas mais on en retire pas grand chose, on attend juste patiemment la chute qu'on devine relativement vite.
En conclusion, je ne fais pas partie des personnes le recevant comme une révélation du thriller, je le conseille tout juste pour la plage entre deux mots croisés.
_________________
mots-clés : #polar
- le Dim 26 Fév - 11:32
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Jean Patrick Manchette

La position du tireur couché
Tout comme dans Fatale qui m'a moins plu, le roman s'ouvre sur une certaine austérité quant au personnage planté. On est nettement dans l'hiver de l'âme, et les décors sont mornes.
Mornes à souhait, on est ferré, on est intrigué par ce déroulement méthodique de la situation d'entrée posée : un homme à abattre.
Mais contrairement à Fatale, et tout comme Le petit bleu de la côte Ouest, les personnages secondaires sont plantés avec un exotisme gourmand, peut-être parce que l'évolution du tueur se fait dans des domaines moins bourgeois, toujours, les traits sont dépeinds avec un décalage propre à manchette apparemment.
J'ai mis davantage de temps à vraiment exhulter qu'avec Le petit bleu, pourtant. Mais c'est un très bon roman noir, sec et drôle, qui joue des ressorts très spécifiques de la surenchère et de l'iexorable. Des tueurs veulent tuer le tueur, et sa marge de manoeuvre est ténue, c'est un processus implacable, qu'on intègre sans faire baisser la tension.
J'aime beaucoup la manière de Manchette dans ses dialogues. Il plante les liens, l'affection, l'air de rien, la veulerie. C'est magnifique.
Je retrouve ce qui chez Vargas, Audiard, ou Simenon séduit : une époque dépeinte l'air de rien, par les objets, les habits, l'état d'esprit, le champ lexical. ici c'est la parenthèse des années 70/80, une certaine désinvolture, et sensualité, aussi.
L'action est bien ficelée, on a quelques déroulés inattendus ou insoupçonnés, c'est bien.
Je le conseille.
mots-clés : #polar
- le Sam 25 Fév - 9:51
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- Sujet: Jean Patrick Manchette
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QIU Xiaolong
J'ai lu Les courants fourbes du lac tai
Après sa lecture je me souviens avoir regardé mon livre l'air dubitatif .Où est le Qiu Xiaolong et le vénérable inspecteur Chen dont j'ai tant entendu parler?
J'ai pallié le manque de noirceur et d'intrigue associés au polar par un goût amer de déception.Les personnages ne sont pas creusés mais à défaut sonnent creux.
L'intrigue ( ou ce qui devrait être une intrigue ) est soporifique à souhait.
La noirceur , oui , il' y en a ! les eaux du lac...
Petite note positive qui a sauvé ce livre de la noyade , la poésie chinoise distribuée au gré des pages.
Conclusion: Je ne l'ai pas conseillé.
Cependant, après multiples avis recueillis qui vont dans ton sens sur ses polars antérieurs , je vais retourner à la rencontre de L'inspecteur Chen en espérant que "les courants fourbes du lac tai" ne soit qu'une erreur de parcours...
mots-clés : #polar #corruption #regimeautoritaire
- le Ven 24 Fév - 17:42
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- Sujet: QIU Xiaolong
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Jean-Christophe Grangé
Le serment des limbes
Quand Mathieu Durey, flic à la brigade criminelle de Paris apprend que Luc, son meilleur ami, flic lui aussi, a tenté de se suicider, il n'a de cesse de comprendre ce geste.
Il découvre que Luc travaillait en secret sur une série de meurtres aux quatre coins de l'Europe, dont les auteurs orchestrent la décomposition des corps des victimes et s'appuient sur la symbolique satanique.
Les meurtriers ont un point en commun : ils ont tous, des années plus tôt, frolé la mort et vécu une «Near Death Experience».
Peu à peu, une vérité stupéfiante se révèle : ces tueurs sont des «miraculés du Diable» et agissent pour lui.
Mathieu saura-t-il préserver sa vie, ses choix, dans cette enquête qui le confronte à la réalité du Diable ?
Pour une première approche de Grangé , je suis comblée , je voulais un polar , frissonner , être malmenée , sombrer dans les limbes de la noirceur…Et c’est diablement bien réussi !
Le mal contre le bien, le religieux et le malin m’ont fait verser dans un monde fait d’éclaboussures incandescentes, je me suis littéralement noyée au beau milieu du paradoxe faustien, de la symbolique satanique, de l’anxiété sous ces lignes évoquant cette atmosphère moribonde.
C’est dans un univers d’isolement, ténébreux, à l’ombre de tout éclair de clairvoyance que Grangé nous mène avec brio au beau milieu d’une intrigue sans relâche, toujours plus imaginative et insoutenable.
Si les « sans lumières » sont au rendez-vous, pour ma part, j’ai été suffisamment éclairée pour savoir que je récidiverai le plaisir « grangé »
mots-clés : #polar
- le Dim 19 Fév - 13:09
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Antonio Tabucchi
La tête perdue de Damasceno Monteiro
Manolo le Gitan découvre le corps sans tête d'un homme dans une zone perdue de la banlieue de Porto.
Firmino, jeune journaliste de vingt-sept ans (qui préfère dire qu'il a la trentaine pour paraître plus sérieux) est envoyé par le directeur de son journal (une feuille de chou du genre Détective !) sur place. Il doit d'abord se rendre à la pension de Dona Rosa qui va lui donner tous les passe-droits nécessaires pour rencontrer Manolo et bien d'autres petites et grandes personnalités de la Ville.
Car s'il y a bien une première surprise à la lecture de ce vrai-faux-roman policier, c'est que notre jeune journaliste n'a pas besoin de se creuser la tête pour trouver des indices : les gens l'appellent et Dona Rosa (mystérieuse et discrète entremetteuse) fait en sorte qu'il se trouve au bon endroit au bon moment. Le corps sans tête va donc être rapidement identifié, la tête va être retrouvée (et placée sur un plateau le journaliste, telle une Salomé d'opéra, pourra la prendre en photo en exclusivité pour son journal) et rendez-vous est pris avec Don Fernando (alias Lonton), avocat des pauvres, des travelos, des déclassés. La rencontre improbable entre le jeune journaliste et le brillant avocat obèse, est un véritable morceau d'anthologie ; une merveille.
L'admirable roman de Tabucchi résonne encore aujourd'hui avec une force étonnante ; parce qu'il nous parle de violences policières, de cette impunité que les tortionnaires pensent avoir quand ils ont le pouvoir de blesser et de tuer ; parce qu'il est aussi question de justice et de littérature ; et surtout de l'importance de la parole du journaliste, comme s'il était le dernier des mohicans d'un monde en capilotade. Tout en ne s'offrant jamais le luxe d'un cynisme morbide, Tabucchi met le doigt dans la plaie de nos vies bourgeoises et démonte pas à pas les collusions entre police et mafia, police et crime, justice et journalisme. Placides, ses deux personnages principaux ne cherchent pas l'affrontement des concepts au fond d'un canapé mais inventent une solidarité d'idées (il faudrait ici entendre ce mot comme l'exprimait Platon) et l'envie manifeste de "déchirer ce qu'on appelle le voile de l'ignorance". De citations de De Quincey à Hölderlin, de Jouhandeau à Flaubert (et même Louise Colet), le roman policier devient un microcosme du monde et explore la question fondamentale de la mort, de l'acte de tuer et de celui de juger. Dans un monde où l'on invoque pour se cacher derrière, les motifs de la barbarie ou de l'homme ordinaire qui obéit aux ordres, du responsable mais non coupable, Tabucchi replace le vocable : humanité au cœur de sa/notre réflexion. On ne peut que s'en louer et le lire, puis le relire !
mots-clés : #polar
- le Jeu 16 Fév - 11:40
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- Sujet: Antonio Tabucchi
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Jean Patrick Manchette
Wikipedia :
En 1976 paraît Le Petit Bleu de la côte ouest, qui suscite à sa sortie des articles de presse revenant sur « le malaise des cadres » dans les sociétés libérales. Dans ce livre, Georges Gerfaut, cadre commercial, témoin d’un meurtre, devient à son tour la cible des assassins. Il abandonne abruptement sa famille et sa vie trop parfaite avant de rentrer au bercail, une fois ses poursuivants éliminés, car au fond, il ne sait que faire d'autre. Jalonné de références au jazz West Coast et rempli de morceaux de bravoure, ce roman reste l'un des chefs-d'œuvre de Manchette.
Vient ensuite Fatale, l'histoire d'Aimée Joubert, une tueuse à gages fragile qui affronte les notables d'une petite ville côtière. Le livre, refusé par la Série noire pour manque d'action, paraît hors collection chez Gallimard. Manchette explique qu’il a tenté dans ce « roman expérimental » de mettre en parallèle la dégradation idéologique du marxisme à la fin du xixe siècle et la décadence du style flaubertien à la même époque, et précise que « ce n’est pas vraiment un sujet de polar. Je ne le ferai plus. »
Fatale

Nota BD a écrit:Noter que ce roman a été adapté par Max Cabanes en BD, et que les presses sont bonnes à son propos :Le travail d’adaptation sur Fatale, soutenu par Doug Headline (le propre fils de Jean-Pierre Manchette) :132 pages .
Un livre dédié à sa compagne, en tant que lectrice je me disais "ça va dépoter" au regard du précédent lu et beaucoup aimé, car assez vite on apprend que c'est d'une tueuse dont il s'agira.
Mais même si je l'ai lu sans déplaisir, une certaine chlorose dans le ton m'a déçue. C'est un tout autre souffle qui habite ce polar, les seconds rôles sont, peut-être trop cernés (j'avais le sentiment appuyé d'être dans un film de Chabrol, petite bourgeoisie de province et dialogues qui vont avec) : je n'étais plus surprise par une fantaisie bien personnelle. Une impression de suivre un topique aristotélicien, exercice de style non dénué d'élégance, toujours une maitrise incontestable et une économie stylistique, mais ce personnage est rétif à mobiliser quelque empathie qu'il soit, et ses mobiles vénaux laissent un peu sur ma faim.
Je ne vous recommanderais pas ce polar pour comprendre le talent de Manchette qui explosait dans Le Petit Bleu de la côte ouest, et je remercie le hasard de m'avoir fais commencer par ce dernier. Car je vais enchainer sans doute aucun avec un troisieme, La position du tireur couché : sans cela j'aurais jugé que les louanges à Manchette se fondent sur un certain snobisme de caste. Mais pas moyen, il a quelque chose de plus quand-même.
A recommander à ceux qui aiment bien les ambiances pâles et convenues des étroits sentiers provinciaux et laa mise en scène d'une certaine vacuité. Mais pour moi ça manquait de fer et de chair. C'est sans nul doute un choix de l'auteur, d'ailleurs.
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- le Mer 15 Fév - 19:46
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- Sujet: Jean Patrick Manchette
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Jean Patrick Manchette

Le petit bleu de la côte ouest
Ce court roman noir est magnifique, il m'a happée tranquillement et sûrement.
Trois points forts :
1. la construction
Manchette nous promène très habilement avant que de nous expliciter les enjeux de l'action. On ne saura pas tout de suite qui est tueur, pourquoi, et ces questions sont posées en nous présentant quatre tueurs d'un coup alors qu'on en attendait un seul.
Autre trait intéressant : une cascade de tentatives de meurtre à chaque fois faisant chou blanc. Ces micro-évènements, choix et réactions qui tout le temps sauvent la mise pour la cible à abattre prètent vie aux caractères dépeints, sans psychologie mais avec un dynamisme très parlant, cinématographique, ils deviennent pivots de tout un tas de ratages et produisent un effet comique très séduisant.
La fin de l'épopée, sans aucun essouflement, est merveilleuse . Six mois sont passés et en une evidence jubilatoire, un homme rentre chez lui, couvert de vomi, comme il aurait acheté des cigarettes en une heure.
2. La violence sans sa surenchère perverse.
. L'absence de développements psychologiques au profit de l'action, des réactions, et des dialogues permet des apothéoses et carnages sans qu' à aucun moment j'ai pu y voir une fin en soi. La posture du protagoniste principal, qui ressemble à celle d'une personne très énervée qu'on lui ait balancé un coup de marteau sans raison et sans préavis, mue la chasse à l'homme en péripéties loufoques, à la limite de l'absurde. Survie sans mélo, rétrécissement de l'angoisse au profit d'un bon sens de survie.
3. Les personnages
Les seconds rôles sont magnifiques. Manchette décrit bien, il a un style fluide et précis.
Un extrait.
C'est la cavale, le personnage atterrit chez un ami de jeunesse.
- Tu penses, dit Liétard quand ils furent attablés au rez-de-chaussée devant leur steack tartare qu'un excès de condiment dément faisait noircir dans l'assiette, tu penses qu'on a voulu te supprimer à cause du type que tu as ramassé sur la route, l'autre nuit ?
- Moi ? Pourquoi ? dit Gerfaut.
-C'est ce que tu as dis hier soir. Tu as dit que tu penses qu'on croit que tu as écrasé ce type ou quelque chose, et ses copains veulent le venger.
- Excuse-moi, j'ai pas compris, dit Gerfaut en secouant énergiquement la tête.
Liétard répéta.
-Ah oui, dit Gerfaut. Oui. Enfin, je ne sais pas.
- Tu devrais parler à la police. (Liétard versa du Médoc.)
-J'ai pas envie.
Ils se regardèrent un instant en mâchant.
-Tu veux rester ici quelques jours ? proposa Liétard.
-Non, non.
-Demain après-midi, à la télé, ah les salauds ! Tu as vu ? dit Liétard. Le fuller hier soir ? En v.f, les enculés ! Ah non, c'est vrai, tu n'as pas vu. Qu'est-ce que je disais ? Oui ! Demain après-midi, ils passent le réveil de la sorcière rouge d'Edward Ludwig. Vraiment fou. Je pleure à la fin. Tu sais, ajouta t'il, le truc qui me tue à chaque fois, je ne comprends pas comment ça fonctionne mais c'est garanti, c'est quand les gens morts ressucitent à la fin, comme dans Yang Kwei Fei, ou Madame Muir. Tiens, même Ce n'est qu'un au revoir, à chaque coup je me dis merde quelle connerie militariste, et à la fin ça ne rate jamais, quand Donald Crisp et la mère O'Hara se pointent sur la pente, vlan ! (il fit un geste pour indiquer avec exagération que des larmes alors ruisselaient sur son visage.)
-honhon, fit Gerfaut qui n'avait pas la moindre idée de ce dont Liétard parlait.
Ils finirent leur tartare et leur vin. Il était neuf heures du soir. Ils allumèrent des cigarettes. Gerfaut demanda à Liétard s'il n'avait pas un peu de musique à mettre.
-Comme quoi?
-Un petit bleu de la côte Ouest, dit Gerfaut.
-Kleine Frauen, dit Liétard, kleine lieder, ach, man liebt und liebt sie wieder. les petites femmes, expliqua-t il, les petites chansons, on les aime encore et encore, le petit bleu de la côte Ouest c'est toi. Désolé mon pote. J'ai que du hard bop.
- Déjà au lycée, dit Gerfaut, nous n'étions pas d'accord.
Cet extrait n'est pas représentatif du roman, qui suit davantage l'action que les huis clos, c'est juste une parenthèse du récit, qui , en plus d'expliciter le titre du roman, présente un savoureux tableau d'amitié. je trouve.
Je disais dernierement sur un fil que l'absence de cohérence psychologique m'agaçait dans un livre, ici non seulement il n'y en a pas , de psychologie, mais en plus cette absence de psychologie ne handicape pas la cohérence. une bonne leçon pour mes aprioris.
mots-clés : #polar
- le Dim 12 Fév - 11:08
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- Sujet: Jean Patrick Manchette
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Henning Mankell

L'HOMME INQUIEI
A travers la dernière enquête de Wallander, conçue comme un "témoignage" sur la vie de l'enquêteur, on devine la présence de l'auteur, Mankell lui-même.
Certes, Wallander est atteint de divers troubles et pathologies. Dont le plus inquiétant (pour lui) porte sur ses "absences".
Il sent qu'il vieillit et que sa vie n'est plus qu'un processus de démolition.
Wallander a soixante ans et il va être bientôt à la retraite. Au delà d'un avenir qu'il sent menacé, il y a le bilan désenchanté d'une vie marquée par la solitude, l'incompréhension des autres et du monde où il vit.
Il n'a compris son père que trop tardivement.
Ses amours se sont mal terminées et Wallander se sent seul.
Son dernier point d'ancrage est sa fille et surtout sa petite fille.
Tout ce qu'il a vécu publiquement ou en privé l'a laissé dubitatif.
Il se reproche de n'avoir pas essayé de mieux comprendre la réalite sociale et politique et de se sentir trop ignorant et démuni.
Finalement, le bilan de cette dernière enquête est négatif sur le strict plan policier.
Il y a infiniment plus de questions que de réponses.
En même temps, il le reconnait et l'accepte.
Son comportement a toujours été fait d'honnêteté, de courage et d'entêtement.
En quête d'une vérité trop complexe et fuyante pour être comprise.
Et il pourrait conclure comme Dostoievski qu'il y a plus de punis que de coupables.
Mankell était différent de son personnage. Instruit, cultivé, engagé politiquement et socialement.
Mais comme lui, il est en quête d'une réalité autre que décevante et mouvante.
Et finalement menacé d'une mort imminente.
C'est cela qu'ils se ressemblent et en cela qu'il nous émeut comme jamais.
mots-clés : #polar
- le Ven 10 Fév - 17:49
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- Sujet: Henning Mankell
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L'Anonyme de chez Sonatine
Psycho Killer

Tout semble paisible à B Movie Hell, 3672 habitants. Jusqu’au jour où un tueur mystérieux portant un masque en forme de crâne, surmonté d’une crête iroquoise rouge se mette à assassiner tranquillement certains des habitants de la ville. Le FBI confie l’affaire à un couple d’enquêteurs, Milena Fonseca et Jack Munson, surnommé le Fantôme, spécialiste des opérations clandestines. Bientôt de mystérieux liens apparaissent entre cette terrifiante série de meurtres et un projet top secret du Département d’Etat, l’opération Blackwash. Alors que la paranoïa s’empare de la ville, la collaboration entre le FBI et les autorités locales s’annonce difficile. Les habitants de B Movie Hell, bien décidés à garder leurs nombreux secrets, entendent en effet résoudre seuls et sans aide extérieure cette histoire aussi terrifiante qu’enigmatique.
On en voulait d'avantage et l’anonyme l’a fait. Certes, pas de Bourbon Kid à l’horizon, mais une patte que l’on reconnaîtrait entre toutes.
L’auteur encore une fois prouve qu’il est le chef du film/fiction trash de la littérature, le pilier du genre Dark aux héros toujours aussi plaisants.
On s’embrase encore une fois à cette lecture, le sourire aux lèvres menant parfois au rire face à l’humour toujours aussi corrosif... et les pages tournent et défilent.
Une entrée en matière qui présente un remake de massacre à la tronçonneuse, un costume pour notre tueur des plus absurdes se voulant terrorisant, des clins d’œil toujours aux grands classiques qui flirtent avec l‘affectif.
Comment ne pas vénérer la trame d’un tueur fou insolite entouré de personnages tout aussi extravagants quand celui-ci sollicite nos sens en éveil ?
En bref, un auteur toujours aussi déjanté qui possède encore une fois son lectorat et quelque chose me dit que ce n’est pas terminé.
Séduite je le suis encore !
mots-clés : #polar
- le Jeu 9 Fév - 14:26
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- Sujet: L'Anonyme de chez Sonatine
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L'Anonyme de chez Sonatine
L'Anonyme de chez Sonatine
Gros buzz , cet anonyme repéré par Sonatine devient le polar le plus attendu des sorties littéraires.
Qui se cache derrière ?
Les médias ont tenté de le découvrir en montrant du doigt
David Lynch...
David Bowie..
Tarantino..
tous ont démenti.
Bibliographie :
Pentalogie
- Le livre sans nom
- L'oeil de la lune
- Le cimetière du diable
- Le livre de la mort
-Le pape , le kid et l'iroquois
- Psycho killer
Afin de présenter cette Pentalogie culte pour les amateurs du genre , j'ai opté pour intégrer aux mots les trailers afin de vous plonger dans l'ambiance de cette lecture pour ceux qui ne l'ont pas lue , et faire revivre ces bons moments aux connaisseurs !
Le livre sans nom


Un serial killer surnommé The Bourbon Kid, des flics cinéphiles, un chasseur de primes sosie d'Elvis, une bombe sexuelle amnésique, des moines experts en arts martiaux, une pierre précieuse qui stoppe la rotation de la Lune… et un livre sans nom dont les lecteurs décèdent tous les uns après les autres. Un concentré de culture pop, un livre délirant dont on ne connaît pas l'auteur, un buzz énorme !
On ne parlait que de cet opus dans la section polar depuis maintenant plus d'un an , présenté comme le premier volet de la pentalogie culte.Je l'ai abordé avec un peu de recul , les médias nauséabonds nous distribuant du polar médiocre à gogo , le sceptissisme de rigueur s'impose.
Résultat...J'ai peu dormi , merci Sonatine puisque je ne peux nommer l'auteur déjanté.
Dès les premiers chapitres , je me suis vu propulsée dans l'univers du Bourbon Kid , serial killer revisitant le cinéma et non des moindres puisque les clins d'oeil littéraires ciblent Tarantino , les frères Cohen , Sergio Léone , des films collectors comme Seven ,Ring (...)
Le clone littéraire des géants du cinéma de genre est bien né. Les références 'pop' ne sont pas en option non plus , on passe du Janis Joplin à Elvis , Nirvana...
En un mot , ce livre est Rock'N'Roll !
L'oeil de la lune


Personne n’a oublié le Bourbon Kid, mystérieux tueur en série aux innombrables victimes. Ni les lecteurs du Livre sans nom, ni les habitants de Santa Mondega, l’étrange cité d’Amérique du Sud, où sommeillent toujours de terribles secrets. Alors que la ville s’apprête à fêter Halloween, le Bourbon Kid célèbre lui le dix-huitième anniversaire de son premier homicide. Il est alors loin de se douter qu’il est devenu la proie d’une agence très spéciale. Une proie particulièrement coriace, de celles qu’il ne faut pas rater, sous peine d’une impitoyable vengeance. Mais cela n’est rien à côté de ce qui attend Santa Mondega lorsqu’une mystérieuse momie disparaît du musée local….
Avec Le livre sans nom, diffusé sur Internet avant de devenir l’un des premiers ouvrages cultes du siècle nouveau, un auteur anonyme nous donnait pour la première fois l’équivalent littéraire des films jubilatoires et explosifs de Quentin Tarantino ou de Roberto Rodriguez. Avec L’œil de la lune, le même auteur, toujours aussi anonyme et déjanté, revient sur les lieux du crime pour un nouvel opus, tout aussi inclassable, de cette saga survoltée et jubilatoire. Les droits cinématographiques du Livre sans nom viennent d’être achetés par Don Murphy, producteur, entre autres, de Tueurs nés d’Oliver Stone, de Bully, et de From Hell.
Trash, ultra violent, l'anonyme reste fidèle à lui même ,le scénario est toujours aussi bien ficelé , le Bourbon Kid est décidément définitivement attrayant ; c'est sans aucun doute pour toutes ces raisons que l'on fait impasse sur une rhétorique relativement simple , doublée d'un langage charretier un peu trop récurrent qui peut se montrer par moment rébarbatif aussi Rock'n'roll puisse être également cet opus. Ça sera mon seul Bémol !
Je le conseille à tous ceux qui ont aimé le livre sans nom , ne pas lire cette suite revient à s'arrêter au beau milieu d'un film jouissif qui vient de nous poser le paysage.
L'histoire continue...
Les uniques survivants du Livre sans nom reprennent du service et Tarantino cède sa place à John Wayne sans pour autant se retrouver dans un Western digne du Far West puisque celui ci nous offre en prime une science fiction en jouant la carte des loups garous , vampires et momie
Vous pensez que le mix est osé?
Alors rajoutez une dose de plus en y incluant le Saint Graal et le Christ et vous comprendrez la folie littéraire de cet Anonyme qui revisite plusieurs univers en nous projetant dans un trou noir d'humour grinçant et meurtrier.
Le monde des ténèbres est en effervescence et mon intérêt en prime n'est pas chassé...
Le cimetière du diable


Vous n’avez pas lu Le Livre sans nom ? Vous êtes donc encore de ce monde, et c’est tant mieux. Vous allez pouvoir assister à un spectacle sans précédent, mettant en scène Judy Garland, James Brown, Johnny Cash, les Blues Brothers, Kurt Cobain, Elvis Presley, Janis Joplin, Freddie Mercury, Michael Jackson… et le Bourbon Kid.
Les héros du Livre sans nom se retrouvent cette fois dans une délicieuse petite bourgade enplein milieu du désert pour assister à un festival de musique au nom prometteur : Back from the dead. Imaginez un Dix petits nègres rock revu et corrigé par Quentin Tarantino… Vous y êtes ? C’est encore mieux !
Critiques :
À propos du Livre sans nom : « Éparpillées façon puzzle, dynamitées, les conventions du roman noir. Le genre, ultracodifié et balisé, se renouvelle en allant puiser hors de ses frontières, assouvissant son besoin de sang neuf à la source de la culture pop. » Les Inrockuptibles
Plus on avance dans le livre , et plus une angoisse nous étreint : Y'aura-il-assez de survivants dans l'histoire pour qu'on ait le plaisir de lire une suite? The Booklist
Dès les premières pages , une évidence s'impose , "Le cimetière du diable" n'est pas la suite de L'Oeil de la lune.
L'histoire est toute autre , nous sommes loin de Santa Mondega,l'ambiance du livre change donc radicalement.
Nous retrouvons les personnages survivants mais cette fois-ci dans un décor charmant et onirique..."le cimetière du diable".
Cet opus en terme chronologique se place entre "le livre sans nom" et "L'oeil de la lune "cependant il n'est pas à bannir pour autant , les amateurs du Bourbon Kid vont retrouver leur serial killer convulsif égal à lui même ainsi que les autres personnages croisés.
Violence , humour noir , trash sont toujours le leitmotiv de l'Anonyme sous fond de zombis , de pacte avec le diable et de pop.
Scénario toujours aussi bien construit , ce qui fait la force du dernier opus de la trilogie , on ne lâche pas le livre.
Le bémol évoqué sur le langage charretier est doublement à montrer du doigt , on aimerait un Bourbon Kid plus charismatique , plus subtil ...Mais je passe l'éponge le bad boy a gagné mon cœur.
A n'en pas douter , un quatrième opus fera sa rentrée , "l'oeil de la lune " ne reflète en rien une fin, et je serai dans les premières à replonger dans l'univers du buveur de bourbon.
Le livre de la mort


Il est sans doute préférable pour votre bien-être que personne n’inscrive jamais votre nom dans Le Livre de la mort, sans quoi il vous resterait très peu de temps pour formuler vos dernières volontés. Aussi on peut aisément comprendre que celui-ci fasse l’objet de multiples convoitises, en général assez mal intentionnées. Et que quelques contrariétés guettent son actuel détenteur, l’infortuné Sanchez.
Officiellement mort, le Bourbon Kid, le tueur le plus impitoyable que la terre ait jamais portée, devrait, pour sa part, pouvoir aspirer à des jours heureux en compagnie de Beth, son amour de jeunesse enfin retrouvé. Encore faudrait-il que sa nouvelle identité reste secrète, sans quoi ses nombreuses victimes et ses ennemis, plus nombreux encore, pourraient bien s’unir pour élaborer une terrible vengeance. Mais quand Beth est kidnappée et qu’il s’avère être le seul à pouvoir sauver la petite ville de Santa Mondega d’un terrible bain de sang, le Bourbon Kid n’a plus qu’une solution : revenir d’entre les morts. Plus sauvage et impitoyable que jamais.
Vous pensiez ne jamais plus rien pouvoir lire de plus déjanté et jubilatoire que les trois premières aventures du Bourbon Kid ? Vous aviez tort.
Après le cimetière du diable , retour à Santa Mondega où la suite de l'oeil de la lune s'enchaine à une allure folle.
On retrouve bien entendu le langage cher à notre anonyme et non , le Rock n'est pas mort !
Cet opus devrait réconcilier les déçus du cimetière du diable avec l'auteur. Pour ma part je le trouve aussi bon que l’œil de la lune , et oui , je continue de dévorer cette saga.
Toujours cette petite critique quant à la rhétorique...
Mais est-ce important au final quand un auteur transporte son lecteur dans un monde jubilatoire dans lequel le Bourbon Kid devient le serial killer le plus attendu dans les sorties littéraires , je vous laisse en compagnie du trailer !
Un pur régal de lecture et pour mon plus grand bonheur , je l'avais senti ce cinquième opus...
Le pape , le Kid et l'Iroquois


Vous aimez Grease, le Pape et les psychopathes ?
La rencontre explosive du Boubon Kid et du tueur à l'Iroquoise...
D'un côté, le Bourbon Kid, tenant du titre du tueur en série le plus impitoyable et le plus mystérieux que la terre n'ait jamais porté.
De l'autre, avec plus d'une centaine de victimes à son actif, l'Iroquois, blouson de cuir rouge, masque d'Halloween surmonté d'une crête, challenger et sérieux prétendant au titre.
Le combat s'annonce terrible.
Dans les coulisses : une organisation gouvernementale américaine top secrète spécialisée dans les opérations fantômes, une nonne, un sosie d'Elvis, quelques Hells Angels et une cible de choix pour nos psychopathes frénétiques : le pape, en voyage secret aux Etats-Unis.
Sur la musique de Grease, nous vous convions au spectacle littéraire le plus déjanté de la décennie.
Il semblerait que mon intuition ait été la bonne ! Pourquoi allez-vous me dire ?
Et bien le voici ce nouvel opus du Bourbon kid qui vient compléter cette tétralogie !
Gloire à lui !
On connait le Kid , on a eu un aperçu de l'Iroquois et, et quoi ? les voilà réunis !
On entre dans cet univers que l'on devine d'entrée de jeu , il est évident qu'il ne nous est plus inconnu , à l'instar de la plume de l'anonyme.
Et alors ? Les adorateurs vont-ils me maudire ?
Et alors on le dévore , on ricane à la lecture d'une répartie que l'on connait par cœur (pour ceux qui comme moi n'en ont pas loupé un) , On se jette comme un rapace sur les pages car on en connait l'odeur sanglante qui en émane , et non , l'Anonyme tel le ministre d'une culture désinvolte et tapageuse ne nous surprend pas , il reste dans son cadre sanguinaire et burlesque et on a beau se dire que l'on pourrait être surpris par un virage inédit , il ne vient pas...et peut-être qu'au fond , c'est la seule chose qu'on pourrait lui reprocher de jouer sur la facilité d'une recette qui fonctionne.
Pour autant , on ne lui en veut pas , du moins pas encore , les marteaux et les déboulonnés du ciboulot habitant ce livre font du bricolage de l'auteur un bouquin réussi qui ravira tous les amateurs du genre. Alors n'hésitez pas , ce n'est pas encore celui qui mènera à la déception.
mots-clés : #polar
- le Jeu 9 Fév - 14:20
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Arthur Conan Doyle
"Sherlock Holmes, Etude en rouge"
En 1887 paraissait "une étude en rouge" un roman policier d'Arthur Conan Doyle qui nous révèle pour la première fois le personnage de Sherlock Holmes le détective londonnien et sa rencontre avec le Docteur Watson. Watson étant à la recherche d'un logement est mis sur la route de Sherlock dont le personnage l'intrigue, c'est le début d'une longue suite de romans et nouvelles contant leurs aventures et enquêtes. Cette première enquête aborde le monde des Mormons mais surtout décrit nos deux antagonistes et surtout les méhodes de travail de Holmes.
Il est généralement admis que Conan Doyle se serait inspiré d'Edgar Poe avec son enquêteur Dupin ou du détective Lecoq de Gaboriau, Conan Doyle ne s'en défend pas; au contraire il fait en sorte que Holmes lui même parle dans son récit de ces deux enquêteurs en se comparant à eux et ce à son propre avantage. Holmes se sert de la méthode de déduction pour en faire un Art
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- le Lun 6 Fév - 19:20
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Sebastian Fitzek
Thérapie
Quatre ans après la disparition de sa petite fille inexplicablement malade, un psychiatre en rupture de ban quitte Berlin pour s'enfermer dans une maison de vacances située sur une île de la mer du Nord. Il est temps qu'il tire le bilan de ses quatre années écoulées et qu'il se décide à faire le deuil de sa petite Joséphine. Mais, une tempête éclate le coupant presque totalement du monde continental alors qu' une frêle jeune femme entre dans sa vie en lui distillant des informations sur l'enlèvement de sa fille tout en paraissant à la fois dangereuse et énigmatique.
L'accroche est plutôt pas mal mais assez rapidement des pans de la personnalité de Viktor Larenz se révèlent assez transparents ce qui enlèvent une partie du suspens. D'autant plus que, bien malgré moi, mon esprit ne pouvait s'empêcher de faire des comparaisons avec Fenêtre secrète (nouvelle écrite par Stephen King et filmée par David Koepp), comme si Sebastian Fitzek avait repris les éléments du film (la nouvelle et le film sont extrêmement différents) pour secouer l'ensemble et sortir de son chapeau un remodelage un peu particulier. L'écrivain schizophrène, les problèmes de téléphone, les soupçons paranoïaques envers la femme de Larenz (et mère de Joséphine), la peur de l'empoisonnement, le contact avec l'ami détective, la maladie mentale, etc. Beaucoup d'éléments donc, qui de ce fait, ont également un peu entravé ma lecture (comme une vague idée de déjà vu, déjà lu).
Néanmoins, Fitzek réussit assez bien , non pas à mystifier son lecteur, mais à l'emmener dans son intrigue, en lui laissant suffisamment d'espace pour qu'il se sente un peu enquêteur ou un peu psychiatre (si ce n'est malade) et en même temps à le laisser dans un flou assez dense pour qu'il ait envie de savoir ce qui va arriver.
Il aurait sans doute été plus judicieux que Fitzek ouvre de temps en temps l'intrigue sur l'extérieur car son huis-clos sur l'île quoique se calquant sur le huis-clos d'une séance psychiatrique tire un peu trop sur la longueur et sur une espèce de temps narratif tendu comme une flèche qui est d'une très (trop ?) grande simplicité (à mon goût). Je préfère les auteurs un peu plus tordus qui poussent leurs pions puis reviennent en arrière. Mais il ne faut pas oublier qu'il s'agit ici d'un premier roman fort bien maîtrisé (peut-être trop ?) qui va droit au but. Et je dois dire que la fin, pas forcément étonnante, mais malgré tout assez savoureuse est plutôt bien amenée.
Pas mal pour un début.
mots-clés : #polar
- le Jeu 2 Fév - 16:49
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- Sujet: Sebastian Fitzek
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Arnaldur Indridason
Hiver arctique
trouvé au pied d’un immeuble de banlieue. Il avait 12 ans, rêvait de forêts, ses parents avaient divorcé et sa mère venait de Thaïlande. Erlendur et son équipe n’ont aucun indice, mais le frère aîné de la victime disparaît avec la complicité de sa mère. Erlendur va explorer tous les préjugés qu’éveille la présence croissante des immigrés dans une société fermée.
Une autre enquête mobilise Erlendur, une femme trompée, qui croyait au grand amour, a disparu, et une femme mystérieuse appelle le commissaire sur son portable pour pleurer, ce qui va permettre au commissaire de révéler ses dons de diplomate. Par ailleurs, son fils et sa fille s’obstinent à exiger des réponses qu’il n’a aucune envie de donner.
de nouveaux visages pour cet autre opus d'Indridason aux allures de sorties d'école , de racisme et de noirceur des cœurs à l'instar d'un pays sous l'emprise d'un climat glacial et mortel. L'auteur décrit au travers d'un polar le désœuvrement d'une société s'adonnant aux préjugés face à la méconnaissance de cultures diverses épousant alors la violence pour repousser les peurs ainsi qu'à ce grand phénomène très actuel qu'est une jeunesse évoluant entre échecs et agression gratuite afin d'exister .
Une société en proie au silence qui reste résignée face aux disparitions , paralysée et neurasthénique. Des sentiments qui ne se prononcent pas , enfouis et enterrés , se dispersant dans un néant affectif accablant. Ainsi va la provocation passive d'Indridason , une dénonciation sociétale étudiée et sous forme de polar à la trame pas si romanesque.
Dommage cependant que trop de similitudes soient si répétitives d'un livre à l'autre en ce qui concerne les vieux démons d'Arnaldur . Quelques longueurs dans cette intrigue qui fait par moment du sur place. Un peu déçue après « L'homme du lac » mais pas assez pour laisser cet auteur de côté.
mots-clés : #polar
- le Mer 1 Fév - 8:20
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- Sujet: Arnaldur Indridason
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Arnaldur Indridason
[b]L'homme du lac[/b]
En juin 2000, un tremblement de terre provoque un changement du niveau des eaux du lac de Kleifarvatn et découvre un squelette lesté par un émetteur radio portant des inscriptions en caractères cyrilliques à demi effacées. Le commissaire Erlendur et son équipe s'intéressent alors aux disparitions non élucidées dans les années 60, ce qui conduit l'enquête vers les ambassades des pays de l'ex-bloc communiste et les étudiants islandais des jeunesses socialistes boursiers en Allemagne de l'Est, pendant la guerre froide. Tous ces jeunes gens sont revenus du pays frère brisés par la découverte de l'absurdité d'un système qui, pour faire le bonheur du peuple, jugeait nécessaire de le surveiller constamment.
Erlendur, séduit par un indice peu commun, une Ford Falcon des années 60, et ému par l'amour fidèle d'une crémière abandonnée, s'obstinera à remonter la piste de l'homme du lac dont il finira par découvrir le terrible secret.
Sous la plume d’Indridason , c’est une Islande pleine de surprises que l’on rencontre , celle qui se dessine un visage si particulier , parfois si éblouissant et si austère.
Durant ces 3 jours de lecture, je n’ai eu la tête qu’à ce livre en demandant grâce aux matins difficiles…
Sous un lac paisible s’esquisse ce récit, celui qui devient notre plus fidèle compagnon en nous entraînant au beau milieu d’une enquête qui nous mène en pleine guerre froide.
Arnaldur Indridason nous décrit cette période qu’on connait dans toute son horreur, celle d’un dogme socialiste humaniste radicalisé car très proche du nazisme, bien loin de ce que beaucoup de jeunes d’Europe de l’Est pouvaient espérer dans les années d’après-guerre et il faut reconnaître que fusionner l’historien et l’auteur de polar, c’est toujours assez jouissif.
C’est pourquoi L’homme du lac est le livre d’une jeunesse,d’étudiants islandais boursiers envoyés en Allemagne de l’est au beau milieu des réseaux de services secrets du bloc communiste , de la surveillance réciproque et des réseaux de lutte prônant la liberté.
Loin des enquêtes sans réelle racine, l’auteur s’emploie à donner de la substance à ses écrits en plus d’une intrigue bien menée, il ne fait pas que tourner en rond autour de celle-ci, il dépeint une période, ce qui réconcilie le littéraire avec le polar.
Autant dire que les enquêtes d’Erlendur , homme cynique et insondable vont surement toutes atterrir dans ma bibliothèque avec convoitise.
mots-clés : #polar
- le Mer 1 Fév - 8:14
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- Sujet: Arnaldur Indridason
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CHOI Jae-hoon

Sept yeux de chat
De prime abord, en lisant ce livre, j'ai eu l'impression de me plonger dans un sept petits nègres à la sauce coréenne. Plutôt bien écrit, divertissant, sans grande originalité toutefois. Mais, juste au moment de connaître la clé de l'énigme, voilà qu'en fait de dénouement débuta une nouvelle histoire, qui, a priori, n'avait absolument rien à voir avec la précédente. Sentiment d'agacement, de frustration même !
Et puis… Et puis il faut bien l'avouer, ce diable d'auteur a un talent de conteur indéniable, qui vous emporte malgré vous ; je me suis prise au jeu de ces histoires en forme de poupées gigognes. Au fil de la lecture, les différents récits, en apparence disparates, se sont mis à se répondre entre eux, à jouer, à dialoguer. Je me suis alors muée en détective, traquant le détail qui éclairerait tout, m'amusant des différentes versions d'une même histoire, sans cesse renouvelée et pourtant si différente à chaque fois.
Bientôt, mon esprit s'est mis à ressembler à ces tableaux d'enquêteurs que l'on voit dans les séries policières : des noms et des visages, reliés entre eux par de multiples traits. Mon esprit rationnel cherchait la logique de tout ça, et chaque détail qui semblait me mener plus près de la solution donnait naissance à une nouvelle connexion. Il y avait toujours plus de traits. Et puis, il y avait ceux que je croyais fixes et que je me devais tout à coup d'effacer ; ceux qui, malgré tous mes efforts, resteraient à jamais en pointillés ; et enfin tous ceux que je ne suis jamais parvenue à tracer...
Tout cela a fini par former un enchevêtrement invraisemblable, qui a bientôt pris des proportions monstrueuses, sans que je sois plus avancée pour autant…
Pour apprécier pleinement ce roman déroutant, il faut accepter de lâcher prise, de se laisser allègrement manipuler par l'auteur, et alors, tout cela devient assez jouissif. L'on se doute bien et que la clé de l'énigme ne rassemblera en rien aux policiers qu'on a l'habitude de lire, l'on commence même à douter qu'il y en ait une, mais on se laisse porter par cette imagination diabolique et débridée.
Dans ce cercle infernal, les histoires se renouvellent et se répondent à l'infini, avec quelques éléments qui, toujours, reviennent tels un leitmotiv. Et c'est pourquoi, alors que j'avais pris mon rythme de croisière et trouvais tout cela fort réjouissant, j'ai moins aimé la fin : l'auteur a dû sentir que j'étais plongée dans une petite routine qui s'amusait certes de ses bizarreries, mais commençait à se sentir bien confortable. Il m'a alors sortie du cercle pour me plonger dans un nouveau récit qui ne rentrait pas dans la danse et m'a encore plus déstabilisée. Et là, j'avoue que l'agacement est revenu, face à un auteur qui, décidément, ne fait rien comme tout le monde. Parce que vraiment, je ne comprenais plus rien, et que pour le coup, tout cela était peut-être un peu trop factice.
Alors, une fois le livre refermé, que reste t'il ? Une incontestable admiration pour cet auteur brillant qui m'a manipulée à l'envi. Le sentiment d'une expérience de lecture hors normes, parfois frustrante, parfois hautement réjouissante.
Je suis retournée à ma petite réalité quotidienne avec, durant quelques instants, le sentiment qu'elle n'était peut-être qu'une illusion, celle que je me crée avec ma mémoire sélective et chancelante, et le prisme avec lequel j'ai choisi de la regarder…
(Ancien commentaire remanié)
mots-clés : #polar
- le Mar 24 Jan - 17:43
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- Sujet: CHOI Jae-hoon
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Lecture Commune : les Polars
je viens de terminer un "détective"de Anne Perry, traduit par Pascale Haas : "La révélation de Noël"
résumé : Pour Emily Radley, la belle-soeur du célèbre policier Thomas Pitt, les fêtes de Noël s'annoncent désastreuses. Elle doit quitter sur-le-champ Londres, ses enfants et les mondanités pour passer ce NOël 1895 en Irlande, auprès d'une tante agonisante qui l'a demandée auprès d'elle. Brusquement plongée au coeur du magnifique et sauvage Connémara, dans un petit village perdu au bord de l'océan, Emily ne s'imaginait pas une seconde être confrontée à une affaire de meurtre commis sept ans auparavant. Tandis qu'une tempête ramène sur la grève souvenirs et remords du passé, Emily, aussi à l'aise dans les tourbières irlandaises que dans un salon de la gentry, remue les consciences de la petite communauté, en quête d'un secret bien gardé.
mots-clés : #polar
- le Mer 18 Jan - 15:17
- Rechercher dans: Nos Lectures Communes
- Sujet: Lecture Commune : les Polars
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