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Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Dim 19 Mai - 1:48

134 résultats trouvés pour Religion

Jakob Wassermann

Les Juifs de Zirndorf

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Jakob210

Le roman est divisé en deux parties. La première comporte 70 pages, considérée comme un prologue par l'auteur, elle est en quelque sorte un récit fondateur, mythique, qui raconte la création du village de Zirndorf.
Vers 1648 apparait à Smyrne, Sabbatai Tsevi qui va rapidement être reconnu par les Juifs de toute l'Europe comme le Messie, celui qui va les ramener en Terre Sainte, la terre de Canaan. Cette Révélation va bouleverser la vie de milliers de juifs et les précipiter sur les routes, abandonnant leurs masures et leur terre de misère. Hélas, dès 1666 Sabbatai se convertit à la foi musulmane ruinant ainsi les grands espoirs de tout un peuple.

Là où les Juifs partis de Fürth apprennent la conversion de leur Messie, ils s'arrêtent et fondent le village de Zirndorf. Cette première étape est assez agréable à lire (malgré les nombreuses diversions et les nombreux personnages qui investissent ses lignes). L'hystérie collective est palpable, ainsi que le violent désir de croire à un Sauveur, quel qu'il soit. La communauté juive est prête à toutes les compromissions, tous les mensonges et toutes les orgies pour accueillir enfin le Messie tant attendu. Cette première partie, qui retrace avec humour, dérision et amour les errances et les emportements des juifs est à mon avis la plus réussie de l'ensemble du roman.

La seconde partie se situe deux cents ans après la création de Zirndorf. La communauté juive est scindée en deux grands groupes, les très riches (usuriers) et les extrêmement pauvres et vivent avec les chrétiens qui ne cachent pas leur haine mortelle contre les uns et les autres. Agathon, le héros de notre roman, appartient à la communauté pauvre et son père fortement endetté auprès de l'aubergiste (antisémite notoire) ne peut que souhaiter la mort de son créditeur. Jusqu'au jour, où après une altercation entre le jeune Agathon et l'aubergiste, ce dernier est retrouvé mort.

On dira qu'après cette mort, la vie d'Agathon qui se croit responsable, va être transformée. Il s'élève contre son père, se fait renvoyé de l'école chrétienne qu'il fréquente pour avoir écrit que ses professeurs étaient de mauvais pédagogues, il va guérir sa mère d'une mort certaine, devenir une sorte de prophète qui rejette la religion juive sans parvenir à s'en détacher complètement. Il finira errant, croisant en une ronde finale les nombreux personnages qui peuplent se foisonnant roman. Toute ressemblance avec l'auteur est bien sûre évidente...

Ce roman a les défauts (mais aussi les qualités) d'un premier roman : liberté totale de l'imagination, mystère par-ci énigme par-là, abondance des personnages et des évènements sans liens avec l'intrigue principale, digressions, hystérie de l'amour adolescent, passage du coq à l'âne et libération d'une parole qui condamne tout autant la condition des femmes, des orphelins, des pauvres juifs, des bons pédagogues et des riches qui ne prêtent qu'à leur semblable.

Il est parfois difficile de trouver une lumière dans l'immense propos de Wassermann. Les évènements s'enchainent les uns aux autres sans rimes ni raison et certains personnages nous demeurent bien obscurs. Formant une sorte de triptyque avec Agathon en pierre de touche, le jeune poète Gudstikker et le professeur Bojesen semblent former les deux angles opposés d'un triangle isocèle qui symboliserait peut-être la Foi, la Création et le Savoir. Le poète est un séducteur sans scrupule, le professeur un amoureux déchu et Agathon trône de toute sa séduction au milieu d'eux comme un trésor (qui raflera d'ailleurs tous les cœurs). De la même manière, le triangle formé par le trio Jeannette, Monique et Agathon révèle toute l'ambiguïté d'un âge (Agathon a 17 ans) où la chair et la sainteté se batte cruellement et souvent finissent par triompher tout à tour.
Et puis en additionnant deux triangles isocèles on obtient l'étoile de David me direz-vous...

Il n'en reste pas moins une certaine confusion, à la fois dans le propos et dans l'intrigue. A force de vouloir jouer du mystère, de la prophétie et de l'effervescence adolescente, il arrive bien souvent que le lecteur ne puisse plus suivre le fol voyage d'Agathon à travers la fièvre humaine. Malgré tout j'ai pris un certain plaisir à lire ce roman, ce premier roman, qui laisse présager de belles réussites, d'inquiétantes visions (en particulier en ce qui concerne la religion juive) et une écriture dont la traduction doit être bien loin de rendre justice.


Emmêlant onirisme échevelé, fantastique mystique et réalisme prophétique, l'auteur tente sans doute de glisser dans le creuset alchimique de son œuvre la totalité de son univers intellectuel, spirituel et social. Cela donne d'incroyables moments d'élévation et d'autres plus déroutants.


mots-clés : #communautejuive #initiatique #religion
par shanidar
le Lun 23 Jan - 17:13
 
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Sujet: Jakob Wassermann
Réponses: 6
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Karen Connelly

La cage aux lézards

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Tylych52

Teza est un étudiant de vingt-cinq ans quand il est arrêté par les services secrets birmans pour avoir trop chanté contre la junte militaire qui dirige le pays depuis des décennies. Jeté dans une geôle putride et sombre de la prison de haute sécurité de Rangoon, appelée la " cage ", il est condamné à vingt ans de détention en isolement total. Coupé de sa famille depuis sept longues années et interdit de contact avec les autres prisonniers, il est la victime jour après jour des violences sadiques d'un gardien-chef fou. Pour seuls compagnons de cellule il n'a que quelques lézards et insectes, pour uniques nouvelles du " Dehors " des fragments de journaux qui font office de papier à cigarette ; pour toute ressource, ses convictions bouddhistes. A l'issue d'un événement dramatique, Teza noue une amitié avec Nyi Lay, un orphelin de douze ans élevé dans l'enceinte de la prison. C'est ce lien extraordinaire entre eux qui fait naître enfin une lueur d'espoir au cœur de l'obscurité, de la violence et de l'injustice, brillante comme une promesse de fraternité et d'humanité. Premier roman de Karen Connelly, il a déjà pris une place de choix auprès des célébrations littéraires de la résistance et de la dignité humaines.


Difficile de parler d’un tel livre, nous sommes dans une fiction qui nous révèle de part de nombreux témoignages de dissidents Birmans entre autres, l’horreur quotidienne de sa dictature. La politique du pays y est très bien décrite, les conditions de vie dans les geôles font froid dans le dos entre sévices physiques et psychologiques, un huis clos où la faim dévore les entrailles, et où la corruption régit tout un quotidien. Et puis il y a le bouddhisme, ses préceptes adoucissant les pages de ce roman, ultime recours pour un prisonnier, Teza et cet enfant vivant dans l’enceinte d’une prison, dans les yeux desquels tout espoir est vain , où sa seule maison ressemble à de la tôle , où seules les odeurs nauséabondes , à l’instar d’une vie écœurante écrasent toute vie pour ne laisser place qu’à la survie. Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette lecture un moment riche, mais à mon grand étonnement, malgré que je ne trouve aucune critique négative à émettre, je n’ai pas réussi à rentrer dedans, ma lecture a été longue et saccadée. Paradoxalement je ne peux que le conseiller en vue de la documentation et de la grande humanité qui en ressort.


mots-clés : #regimeautoritaire #religion
par Ouliposuccion
le Dim 22 Jan - 20:08
 
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Sujet: Karen Connelly
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Jeanne Bourin

Les pérégrines

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Tylych27

De Chartres à Jérusalem, en passant par Constantinople, Nicée, Antioche et Tripoli, Les Pérégrines nous entraînent à la suite de Brunissen, Flaminia et Alaïs, les trois filles d'un parcheminier chartrain. Par leurs yeux, nous découvrons les splendeurs de ces villes mais aussi les terribles épreuves rencontrées en route : la mort qui décime leur famille, les longues marches épuisantes, la faim, la soif, la maladie, les combats, les rivalités qui opposent les seigneurs francs. Soutenues par leur foi et les événements miraculeux qui sauvent les pèlerins du désastre, les trois sœurs nous font également vivre les amours passionnées et contradictoires qui vont diviser leurs cœurs et bouleverser leurs vies. Jeanne Bourin nous restitue avec éclat l'existence quotidienne des croisés. Elle nous replace dans cette époque de foi et de violence, en mêlant l'histoire à la fiction, et nous rappelle que les femmes, elles aussi, ont participé activement aux croisades. Elles furent les aventurières de Dieu.

Jeanne Bourin ne déroge pas de son chemin de croix, la gente féminine est encore à l’honneur dans ce livre historique empli d’anecdotes relatant la vie de celle-ci ainsi que des pèlerins ayant entrepris le plus grand déplacement de foule de l’humanité (3 ans), la délivrance du tombeau du Christ à Jérusalem.
L’auteur rend hommage à toutes les femmes, celles qui n’apparaissent jamais dans les livres d’histoire abordant ce sujet. Pourtant, elles étaient des milliers à avoir quitté le foyer afin de rejoindre la terre Sainte.

Véritable pilier, elles sont le soutien psychologique des preux chevaliers, les infirmières, elles embrasent les pèlerins de leurs prières, de leur dévotion afin de mieux les armer.
Les pérégrines, c’est une œuvre majestueuse qui resitue la place de la femme au Moyen âge lors du droit Celtique. Loin des idées reçues, elles sont l’égal de l’homme, étudient, exercent les métiers qu’elles souhaitent voire même d’exception, se marient sans besoin de consentement des parents, peuvent divorcer, hériter, voter pour élire des représentants de commune…
Elles ont tout perdu à la reprise du droit romain au XVIème siècle, somme toute, misogyne.

Qui a dit que le Moyen Age était une période sombre et crasseuse ?
Période très prospère économiquement, nouvel essor d’un art de vivre, conception de l’amour courtois, conséquence de cette croisade au travers d’une foi indéfectible.
Au travers des malheurs, des horreurs, des pleurs mais aussi des splendeurs de la grande et puissante Constantinople, nous vivons au cœur de ce pèlerinage, les épidémies, les combats , la faim , les traîtrises … Mais toujours , la foi est victorieuse.

Un livre romancé, certes, mais très riche, déterrant les non-dits et les oubliées de l’histoire, imposant la souveraineté de dieu qui dirige toute vie. Une œuvre qui sans contexte, rend hommage à tous ceux qui ont construit notre histoire et nos racines.


mots-clés : #historique #religion
par Ouliposuccion
le Sam 21 Jan - 10:29
 
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Sujet: Jeanne Bourin
Réponses: 5
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Bernard Malamud

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Commis10

Le commis

Histoire : La famille Bober  de confession Juive tient une épicerie qui périclite. Il semble que le destin s’acharne contre eux (à cause d’erreurs de choix, de malchance…) et voilà qu’un jeune délinquant, Frank,  vient y porter  ses  soucis. Quelle cohabitation espérer entre eux ? entre des Juifs et un goy ?  Il s’avèrera que Frank s’acharnera à sauver la famille, à évoluer, à se racheter mais arrivera-t-il à convaincre et se découvrira t-il ?  

On ne peut pas s’appeler Morris Bober et être riche. Un nom pareil est inconciliable avec la notion de propriété ; comme si c’était dans votre sang et votre histoire de n’avoir rien. Et si, par miracle, il vous arrive de gagner quelque chose, ce ne peut être que pour le reperdre. Finalement à soixante ans, vous vous retrouvez plus pauvre qu’à trente. C’était, pensa Helen, une forme de talent.

Cette phrase m’a interpelée et j’ai cherché ce que pouvait signifier « bober » puisque ce mot paraissait négatif. L’une des significations : se tromper  (ce qui ma foi prend du sens dans ce cas) autre sens : castor (bobr en Tchèque) construction, destruction par les éléments ?

Spoiler:


Frank :

Quel genre d’homme fallait-il être  pour s’enterrer du matin au soir dans ce cercueil géant sans jamais sortir pour respirer une bouffée d’air, à part pour acheter un journal Yiddish ? C’est bien simple , il fallait être juif. Ils sont nés prisonniers.

Les arrangements de Morris avec la religion juive suite aux remarques de Frank

Personne ne pourra dire que je ne suis pas un bon juif parce que, si j’ai une petite faim, je grignote de temps en temps un bout de jambon. Par contre, je n’aurai qu’à me taire si on peut me reprocher  d’avoir failli à la Loi qui commande de faire ce que l’on doit, d’être bon et honnête vis-à-vis de son prochain. C’est ce qui compte : la vie est trop dure sans qu’on aille encore faire du mal. Nous ne sommes pas des animaux c’est pourquoi nous avons besoin de la Loi. Voilà ce en quoi les juifs croient.

Morris Bober :

Malgré la bise de mars la température n’était pas désagréable, mais où était le temps où il s’attendrissait sur la nature ? Qu’ avait-elle donné en échange au pauvre Juif ? Le vent le poussait aux épaules ; il se laissa aller inerte, sans volonté, sans poids, victime offerte à tous les coups du sort : vent, angoisses, dettes, Karp, hold up, faillite. Il n’avait plus la force de parler.

Amer, acculé et envieux malgré tout alors que le magasin de son voisin brûle :

Cet incendie qui aurait pu le sauver, lui Morris, c’était Karp qui l’avait eu et gratuitement par-dessus le marché. La chance ne sourit qu’aux riches.

Frank :

C’est drôle, se dit-il, pour les Juifs la souffrance est une pièce de tissu ; ils s’en drapent comme dans un vêtement. Et d’où sortent tous ces gens qui sont venus pour l’enterrement et que personne ne connaît ?

Helen à propos de Frank  qu’elle aimait mais qu’elle a rejeté  quand quelque peu enivré et amoureux  a tenté de la forcer :

Je l’ai méprisé pour le mal qu’il a fait sans chercher à comprendre ses raisons, sans vouloir reconnaître qu’il peut y avoir une limite au mal et un commencement au bien.


Rêve de Frank :

St-François s’arrêta devant l’épicerie, plongea la main dans la poubelle, en sortit une rose en bois sculpté qu’il lança en l’air et elle se transforma en une vraie fleur. L’ ayant attrapée au vol, il s’inclina et la remit à Helen qui venait de sortir de la maison en lui disant : « Petite sœur voici votre petite sœur la rose. » Et Helen l’accepta des mains de Saint-François bien qu’elle exprima l’amour et les meilleurs vœux de Frank Alpine.

Peut-être est-ce une critique de l’auteur sur le regard que les Juifs (de NY  et du quartier dans ce cas) portent sur les autres, les Goys, des étrangers  avec lesquels ils ne peuvent s’unir, et  ce sentiment qu’ ils exploitent de se draper de leurs souffrances, de se plaindre oubliant leur responsabilité.  
Cependant les arrangements de Morris avec la religion et les désirs d’Helen  montrent également une intelligence à l’adaptation devant une situation difficile. Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agit d’une famille pauvre et le sentiment d’ échec, les sacrifices  sont les mêmes que ceux de tous les pauvres du monde. Frank, sur les conseils d’Helen, lit mais c’est de la lecture de la Bible que naîtra son désir de se convertir à la religion Juive. Une façon pour l'auteur de rappeler son attachement à sa judéité. Frank apprécie la vie de Saint-François d’Assise et on peut dire qu’il l’inspire, car il donnera plus qui lui a été donné. Sa conversion ouvre un espoir, sur le futur et l’amour. Et pour tous la lutte du Bien contre le Mal inhérent à l'Homme

C'était donc une lecture d'émotions et pour avoir lu précédemment une nouvelle de l'auteur (la culotte de cheval) celle-ci confirme le salut dans le don, voire le sacrifice et la difficulté à vivre, à s'accomplir.


mots-clés : #religion #communautejuive
par Bédoulène
le Mar 17 Jan - 15:47
 
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Sujet: Bernard Malamud
Réponses: 46
Vues: 3419

Chaïm Potok

J'ai lu aussi bien L'élu que La promesse, et j'ai beaucoup aimé. On peut choisir de voir les «murs infranchissables». Cette réalité est transposable à beaucoup de couches des réalités sociales... Pensons à nos «classes» encore existantes avec leurs clivages, ou les débats politiques, même à l'intérieur d'une partie. Nous attendrions à juste titre autre chose des formes de la foi. Mais néanmoins c'est à mettre en balance avec le fait qu'il y a du bon, du mauvais là comme ailleurs. Donc aussi des tensions, des désirs de vérité etc...Néanmoins se dessinent dans L'Elu déjà une proposition de surmonter les clivages qui est plus qu'intéressante. Dans la figure des deux garçons qui deviennent amis, nous découvrons que le respect et l'amitié à la base, on arrivera à communique un peu mieux. De là je ne voudrais pas parler d'infranchissables. La promesse reprend les deux personnages du premier livre:

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 41np5j10

La promesse

Original : The promise (Anglais, 1969)
Traduction : Nicole Tisserand

CONTENU :

Reuven/Ruben Malter vit à Brooklyn et fait des études en vue de devenir Rabbin. Au début de l'histoire nous le trouvons proche, voir amoureux, de Rachel. Il est en conflit avec les interprétations strictes surtout d'un professeur, et se demande jusqu'à quel point il faut rester soi-même et fidèle à ses vérités, ou s'il faut se retenir pour pouvoir terminer les études. Son vieil ami Danny Saunders a abandonné la vie prévue dans la tradition familiale hassidique et étudie avec beaucoup de succès la psychologie. Chacun, à sa façon, va entrer en contact avec le jeune malheureux et déboussolé cousin de Rachel, Michael. Reuven le prend pour un tour en bateau, le fait parler un peu pour la première fois. Il l'introduira chez Danny pour que celui puisse l'aider après quelques thérapies échouées.

(Source : Amazon.com : ma traduction et raccourcissement)

STRUCTURE :

Une introduction et un épilogue cadrent trois « livres » avec 4,8 et puis encore une fois 4 chapitres. En eux on trouver parfois des paragraphes structurantes.

REMARQUES :

A nouveau on rencontre alors Reuven Malters et Danny Saunders dont on a fait connaissance dans le livre L'élu (The chosen). Maintenant, quelques années ont passé et nous nous retrouvons à peu près vers l'an 1950 : l'arrivée des réfugiés juifs, survivants de la Shoah, l'ère de McCarthy et le conflit naissant en Corée sont discrètement dans l'arrière-fond historique. Tout d'abord on trouve le narrateur Reuven en contact avec Rachel et son cousin Michael. Dans une situation remarquablement racontée, lors d'un jeu de fortune au cours d'une foire, la tension monte et on trouve le jeune cousin perdant le contrôle de soi-même. Reuven va s'occuper dans la suite un peu de lui, il arrivera à le faire parler un peu. Puis, pour une aide plus professionnelle, il va mettre la famille en lien avec Danny, son ami, en train de devenir un psychologue remarquable. L'un et l'autre seront (ré-)unis dans le souci pour le garçon.

Dans l'autre grande partie du roman, Reuven est au milieu des études talmudiques poussées pour se préparer à l'ordination comme Rabbin. Venant avec son père adorable d'un milieu ouvert, l'affrontation avec un professeur très stricte devient un vrai défi. Celui-ci, Rabbi Kalmann, venu de l'Europe comme survivant de la Shoah pousse Reuven vers des questions : Est-ce qu'il faut se taire en vue d'obtenir un résultat nécessaire finale ? Est-ce qu'il y a de la place pour des nouvelles approches dans l'interprétation des écritures saintes ?

À nouveau, ce roman joue aussi quasi uniquement à l'intérieur d'un milieu juif. Cela influence tout le contenu et peut pourrait paraître réducteur ou petit. Mais qui sait transposer des exemples ne retrouvera pas ici seulement des informations intéressantes, voire passionnantes sur le judaïsme et ses divers courants, mais au-delà trouvera des problèmes fondamentaux à tellement de groupes, voir religions, différents : Quelle énergie est gaspillée si souvent dans des combats de tranchées ! Quand est-ce que la fidélité à une parole (une loi) devient infidélité à un esprit ? Où le respect de la tradition, d'une règle devient rétrécissant, exagéré ? Quand est-ce qu'une Loi (ici la Torah et son interprétation) mène vers des situations absurdes, vers une réligiosité qui détruit ? Et d'autre part : quand est-ce qu'une critique, une mise en question des fondements, même justifiées, mènent vers le non-sens et le grand vide, où rien ne reste ? Comment dois-je faire des choix, prendre une décision ?

Très finement Potok écrit des relations entre parents et enfants, spécialement père et fils. Dans ces relations nous vivons dans l'attirance, le respect, l'amour ET le refus, voir la haine. À nouveau, il s'agit d'un livre admirable. Pour celui qui avait aimé L'élu, ce livre devrait plaire aussi. Pour moi, c'est un univers fascinant. Certaines choses semblent si lointaines, mais c'est au lecteur, de faire connaissance de ce monde et de transposer éventuellement certaines réalités dans sa façon de voir. Quelques scènes me semblent de signification profondément universelle !J'ai lu en langue originale anglaise, donc je ne peux pas me prononcer sur la traduction française…


mots-clés : #religion #famille #communautejuive
par tom léo
le Sam 14 Jan - 22:55
 
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Sujet: Chaïm Potok
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Chaïm Potok

Je me souviens très bien du sentiment de déception que j'avais éprouvé à la lecture de L'Elu qui semble pourtant être très apprécié.

L'Elu

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Potok10

un livre extrêmement intéressant sur le fond et terriblement décevant sur la forme. Un livre passionnant pour ce qu'il dit du judaïsme, des milieux orthodoxes, des frontières insurmontables au sein d'une même communauté, d'une même religion, la quasi haine qui découle de deux formes de pensées opposées et si ce n'est de la haine au moins de l'incompréhension et une certaine envie de condamner. Tous ces sentiments, très forts, qui s'affrontent (entre hassidisme et sionisme) forment un ensemble très cohérent et passionnant. Hélas, triple hélas, le style répétitif, lassant, redondant, rend la lecture ânonnante, fatigante et un peu buissonnière. Quel dommage !


mots-clés : #religion #communautejuive
par shanidar
le Sam 14 Jan - 17:49
 
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Djalâl ad-Dîn Rûmî

En Janvier 2016, grâce au Festival Europalia de Bruxelles, j'ai eu la chance de voir les derviches et surtout d'entendre des maîtres de conférence (turcs), parler de Mevlana, du Rûmî. Je me suis donc renseignée sur ses oeuvres, et j'ai lu :

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 41ihx210

le Mesnevi,

150 contes soufis, mis les uns à la suite des autres alors qu'ils s'imbriquaient les uns dans les autres à l'origine (les traducteurs ont voulu rendre l'oeuvre plus accessibles), comme les Milles et une nuits.
Certains contes sont de "simples" règles de base (cependant pas toujours respectées encore aujourd'hui) sur le respect, la tolérance, l'entraide. D'autres sont plus portés sur la crainte du Dieu, la foi presque aveugle qu'il faut avoir en lui et accepter son destin tel qu'il est.
Il y en a des drôles et des plus tristes, sur la pauvreté et la richesse, on retrouve des préceptes communs à toutes les religions (amour de son prochain, aide aux plus démunis etc).
Cependant, autant certains sont clairs de sens, alors que d'autres sont plus tirés par les cheveux, il y a même certains contes qui résistent à ma compréhension, mais ils sont rares.

Le secret du chien
Un jour, Medjoun se promenait avec son chien. Il le prenait dans ses bras et le caressait comme un amoureux caresse sa bien-aimée. Un homme qui passait par là lui dit :
"O Medjoun ! Ce que tu fais là est pure folie ! Ne sais-tu pas que la bouche d'un chien est sale ?"
Et il se mit à énumérer tous les défauts des chiens.
Medjoun lui dit :
"Tu n'es qu'un idolâtre des formes ! Si tu voyais avec mes yeux, tu saurais que ce chien est le secret de Dieu et la demeure de Leïla !


C'est un recueil de conte simple et agréable à lire, qui nous remet en question sur nous-même et le monde autour de nous ...

mots-clés : #contemythe #religion
par Silveradow
le Sam 7 Jan - 13:25
 
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Sujet: Djalâl ad-Dîn Rûmî
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Alaa al-Aswany

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 L-imme10

l'Immeuble Yacoubian

Comme certains ce sont les nombreuses références à Dieu qui m'ont interpellée. Mais que ces appels à Dieu soient faits par des voleurs, escrocs, pervers, politiciens véreux n'est pas à lier uniquement à l'Egypte ; les voyous de toute religion, de tout pays utilisent ces appels en "protection" avant et après (remerciement) leurs délits.

Les personnages et les lieux sont décrits précisément.

La construction des parties ne m'a pas gênée, j'ai bien suivi ces nombreux personnages, même si parfois j'oubliais les noms, car leurs actions et paroles me les rendaient reconnaissables.

l'histoire de cet immeuble est lié à l'histoire du pays.

Je pense aussi que la langue est riche en mots.

Le cheminement du jeune Taha jusqu'à son endoctrinement par les Islamistes extrémistes est réaliste et c'est celà qui m'a le plus effrayée. (c'est hélas d'actualité plus que jamais)

Et évidemment, la condition Féminine catastrophique et celle des Homosexuels m'ont touchée.

En résumé, j'ai apprécié ce livre.


(message rapatrié)


Mots-clés : #corruption #religion #romanchoral #terrorisme
par Bédoulène
le Ven 6 Jan - 23:45
 
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Sujet: Alaa al-Aswany
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Boualem Sansal

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 51o1ua10

Gouverner au nom d’Allah. Islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe

Le texte de Boualem Sansal, dit-il, n’est pas un traité académique, ni une investigation journalistique, ni un rapport d’expert en islamisme, ni un essai d’islamologie.

« Il est la réflexion d’un témoin, d’un homme dont le pays, l’Algérie en l’occurrence, a été très tôt confronté à l’islamisme, un phénomène inconnu de lui jusque-là. »


Pour moi, ce livre est un guide, un témoignage et une magnifique synthèse, un bon p'tit bouquin qui nous apporte un éclairage sur l’islam, religion complexe avec ses écoles de pensée qui ont inspiré ses mouvements, factions et sectes (sunnisme, chiisme, soufisme, kharidjisme, chacune ayant ses différents mouvements) ; et sur cette nébuleuse qu’est l’islamisme, ses ramifications, son évolution, ses risques. Boualem Sansal a vécu et vu de l’intérieur, depuis l’Algérie, la montée de cet islamisme avec inquiétude :

« Nous les avons accueillis avec sympathie, un brin amusés par leur accoutrement folklorique. Quelques années plus tard, nous découvrîmes presque à l’improviste que cet islamisme qui nous paraissait si pauvrement insignifiant s’était répandu dans tout le pays. »


Les premiers chapitres jettent les bases nécessaires pour distinguer toutes ces écoles de pensée de l’islam et leur rôle. Les chapitres suivants sont consacrés à l’islamisme et à ses débats dans le monde, son impact, ses dérives, et il y en a beaucoup. « L’islam est en pleine expansion dans le monde et cette expansion inquiète. » Et dans sa foulée, l’islamisme est aussi en expansion et les raisons en seraient inconnues, explique Boualem Sansal. L’islam est pris en main par les islamistes, nombreux et structurés, leur démarche est offensive : ils recrutent, endoctrinent, convertissent, développent des affaires dites islamiques (finance, commerces halal, écoles coraniques). Des cellules radicales sont formées. Tout est détaillé avec clarté. Sansal note ce paradoxe :

« Dans le même temps que l’actualité donne de lui une image repoussante, l’islam ne cesse de s’étendre, de se renforcer, de mobiliser et fasciner des foules, susciter des vocations et des conversions dans tous les pays, tous les milieux, jusque parmi les élites et les célébrités (scientifiques, sportifs, artistes et même des militaires qui ont combattu le terrorisme islamiste). »

En Europe, l’ascension de l’islamisme est fulgurante avec la radicalisation des jeunes musulmans de 2e et 3e générations et de leurs amis chrétiens... L’islam avait disparu du radar de l’histoire, dit Sansal, monopolisée par l’Occident chrétien depuis le Moyen Âge. En 2 ou 3 générations il est revenu au premier plan. Regain de piété, retour aux valeurs premières de l’islam (salafisme)… Selon l’auteur, la poussée de l’islamisme et son arrivée au pouvoir dans plusieurs pays arabes « inquiètent d’autant plus qu’on pense que la victoire de l’islamisme modéré prépare l’accession au pouvoir de l’islamisme radical et qu’il y a une intelligence à la manœuvre disposant de moyens illimités ».

Les courants religieux islamistes prennent leur source d’abord avec les Frères musulmans en Egypte (créés en 1928 et coordonnés depuis Londres), l'AKP en Turquie, Ennahda en Tunisie. D’autres courants ont des méthodes radicales, en Somalie, en Afghanistan, en Algérie, dans le nord du Mali (AQMI), au Nigeria…, le Hamas palestinien, le MSP algérien, Al-Nosra en Syrie, etc. Sansal explique les ramifications, la mission de leurs chefs, il passe en revue les les présidents assassinés par ces groupes au cours de l’histoire, les liens de la pieuvre Al-Qaida avec les Frères musulmans, etc. Au cours de l’histoire, il évoque le totalitarisme, le FLN…, et les choix que doivent faire les peuples entre des partis militaires et totalitaires ou des partis islamistes… Il évoque aussi la question de l’intégration et l’échec de leur politique. Je m’arrête là pour ces exemples car il n’y a pas de graisse dans son ouvrage impossible à résumer.

Un chapitre a attiré mon attention, celui qui parle de la négation du passé de ces peuples différents dans leur histoire, la négation de ces grands Empires dont ils sont issus, ces peuples qui avaient conçu « des religions remarquables », qui ont été conquis par les armées arabes, ces peuples revendiquant tous - par erreur - leur origine arabe (d’Arabie Saoudite) se croyant tous descendants du Prophète. Méprise :

« C’est un cas unique dans les annales des conquêtes tout au long de l’histoire humaine, sauf erreur il n’y a pas d’autre exemple de fusion aussi totale, jusqu’à disparaître soi-même. D’un bout à l’autre de ce monde, de la Mauritanie à l’Irak, en passant par l’Egypte, la Syrie, le Yémen, les peuples de ces régions se déclarent arabes et insistent sur la pureté de leur origine arabe… »


Car appartenir au peuple arabe c’était faire partie d’une élite, de la royauté, « au premier collège des premiers musulmans du monde ».

Cet ouvrage est bien documenté, clair, agréable à lire, mais je n’ai pu m’empêcher de ressentir un certaine tristesse due à tout ce gâchis (le mot est faible) au fur et à mesure de l’avancée de ce livre. Ce que j’énumère ici n’est qu’une infime partie du livre vu la richesse du sujet et sa complexité puisque même les spécialistes sont dépassés !

Et Boualem Sansal réussit à nous convaincre qu'il a toutes les raisons d’être inquiet.



mots-clés : #religion #terrorisme
par Barcarole
le Jeu 5 Jan - 11:40
 
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Sujet: Boualem Sansal
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Ernest Gaines

Le nom du fils

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Index213

Le révérend Philipp Martin, la soixantaine empâtée, bon père, bon époux, belle maison, est unanimement respecté par ses paroissiens et par tous les habitants de Saint Adrienne, les Blancs comme les Noirs, pour avoir construit, organisé, donné un poids réel au Mouvement des Droits Civiques local. Mais quand arrive son fils abandonné d'une première union, étrange, inquiétant, son ancienne vie de débauche lui revient en pleine figure, une paternité honteuse le bouleverse, le doute s'installe et tout s'effondre : la famille, la foi, les amis, l'engagement :

J'étais rien qu'une de ces brutes épaisses, capable de tricher, de voler, de tuer, mais pas de tenir debout, d'être responsable, de vous protéger, toi ou ta mère. Ils nous avaient mis ça dans la tête depuis le temps de l'esclavage.


Le roman commence de façon très prenante dans cette petite ville, la nuit, sous la pluie, par un homme inconnu qui débarque ici sans vouloir communiquer, un désir de vengeance chevillé au corps. On se croirait dans un western, mais non, ce n'est pas d'action que l'on va parler, mais bien de culpabilité, de rédemption et de pardon, dans cette vertigineuse  descente aux enfers d'un homme rattrapé par son passé.

Le récit se centre ensuite sur le pasteur, pris dans un marécage de remords et d'incompréhension, et on pense aux pièces de théâtre à thèse de Sartre ou de Camus : un homme bon, charismatique, traqué par sa conscience. Pièces de théâtre car il y a énormément de dialogues, et que le texte suit avec une précision obsédante les gestes, les déplacements, les contacts physiques entre les personnages, comme une espèce de didascalie géante  romancée . Gaines colle à la peau de son héros, tourne en rond, se noie avec lui (et nous avec) dans ses sables mouvants, et il faut accepter de prendre son temps, de revenir en arrière, de voir  les protagonistes se répéter, dans leurs paroles comme dans leurs non-dits. C'est une ambiance très troublante, étouffante par moment, un reflet terrifiant du tumulte qui s'empare de Philipp :

  Je suis en guerre avec moi-même, Adeline . En guerre avec mon âme. Depuis quelques jours je n'arrête pas de me poser des questions, et je ne rencontre que des doutes, sur tout.


On parle donc ici de liberté, de libre arbitre, de filiation et de paternité. Il faut aussi relever la place des femmes, ces personnages apparemment effacés, vouées au service de leurs hommes, maris ou enfants, (on est dans le Sud des années 70), mais qui au final  sont la source de tout, en particulier de l'élan vital et du pardon : elles sont la source et le refuge. Car ce roman si sombre est un roman de foi, un roman qui croit en l'homme et sa capacité à se sauver lui-même.

(commentairé récupéré)


mots-clés : #psychologique #religion
par topocl
le Jeu 5 Jan - 11:36
 
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Sujet: Ernest Gaines
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Leonardo Sciascia

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Produc14

Les Paroisses de Regalpetra

Où on en apprend beaucoup sur les rapports des habitants avec l'église et la mafia.
Où tout le monde a plus ou moins un passé "fasciste", où les ouvriers des mines, sauniers ou de la terre ne sont pas dupes de toutes les turpitudes dont ils font l'objet d'où qu'elles émanent (église, politique, mafia...).
La pauvreté a toujours la même couleur, la même odeur.

Et lui l'Instituteur que peut-il faire ? sous la coupe de l'inspecteur et de l'église. il constate, connait les souffrances, il reçoit parfois les confidences des élèves.
Le dernier chapitre consacré à la mort de l'Inquisiteur  était très intéressant.


(message récupéré)


mots-clés : #religion #social
par Bédoulène
le Dim 1 Jan - 11:26
 
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Sujet: Leonardo Sciascia
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Florjan Lipus

Florjan Lipus
(Né en 1937)

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Florja10

Florjan Lipuš, né le 4 mai 1937 à Lobnig au nord de la commune d'Eisenkappel-Vellach, en Autriche, est un écrivain et traducteur slovène de Carinthie. Depuis 1985, il est membre correspondant de l'Académie slovène des sciences et des arts. Florian LIPUS est l'écrivain slovène le plus important dans l' Autriche Carinthie . En 1946, il a commencé à fréquenter l'école primaire à Lepeni. Sur Plešivcu il a assisté au Gymnase humaniste. En 1958 , il a obtenu son diplôme, puis les 4 ans a étudié la théologie à Klagenfurt, mais il a abandonné. En 1962, il a occupé diverses professions : le greffier du fonctionnaire postal à un assureur. En 1966, il a terminé ses études à l'Académie pédagogique de Klagenfurt et la même année est devenu un enseignant d'école primaire. Il a enseigné dans Remšeniku , Lepeni et après 1985 à Šentlipšu . En 1985, il est devenu correspondant étranger de SASA . Il a pris sa retraite en 1988.

Florian LIPUS a travaillé avec la création littéraire à l'époque du gymnase. A cette époque , il était rédacteur en chef du feu de joie slovène Journal. A partir de 1960 , il a été co-fondateur et rédacteur en chef du magazine slovène carinthien central Mladje dans lequel les auteurs discutent de la littérature, l'art et les questions sociales. L'œuvre littéraire de Lipušev comprend des contes, la poésie et le théâtre . Avec sa prédominance moderniste écrit est inclus dans pisateljstvo, comme dans la littérature de la maison florissait vers 1970 et plus tard. La littérature LIPUS est matérielle et stylistiquement variée dans son noyau de fond du problème slovène-carinthien. Utilise le radicalisme , ses œuvres élément apparaissant d'assimilation . La question des Slovènes est inspirée par la philosophie existentialiste. Pour l'ensemble de son œuvre littéraire en 2004, il a reçu le Prix Preseren , il a été nommé pour Kresnik 2004, Vienne a reçu le prix d' honneur pour la littérature 2005


(wikipedia)


Traduits en français

L'élève Tjaz


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Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Produc12

L'élève Tjaz

Une excellente lecture, la force de ce livre c'est essentiellement l'écriture ! En tout cas pour moi.

Mais l'histoire est également intéressante. L'élève Tjaz n'accepte pas les lois de l'internat religieux. Il passe la barrière qui à la fois le contraint et le protège du monde et de lui-même. Il compense la faiblesse de son corps par son esprit fantasque et la découverte de son talent d'«escamoteur», le pouvoir de ses griffes. Son exigence d'amour, lui qui est en manque depuis son enfance, et son besoin de liberté le conduiront à une solution dramatique.

Il y a tant à découvrir, mais vous le ferez dans votre lecture!    


extraits

«Pendant qu'à la chapelle, par exemple, ils ont demandé dans leurs prières que les peuples de la terre se délivrent enfin du joug communiste et qu'on parvienne à glisser par un trou de rideau de fer une douceur chrétienne dans un emballage de bon goût, Tjaz a poursuivi les caractères de son clavier, une telle douceur laisse un goût, tu ne t' en es pas débarrassé non plus, il tourne toujours dans ta bouche bien que tu aies mangé, digéré et chié le sucré depuis longtemps.»

«il n'a pas admis qu'on l'aide d'une main pour l'enchaîner de l'autre»

«Personne ne pouvait se douter alors qu'en une nuit pousseraient à ce Tjaz pieux et modeste les griffes les plus longues qu'ait jamais eu un escamoteur issu de la nation.»

«Des scènes émouvantes se déroulèrent alors devant les yeux acides de Tjzaz, on aurait dit que le cuir venait d'être réveillé de son sommeil séculaire ou qu'il revenait de longues années de captivité, les bords et les replis se redressèrent en gémissant, Tjaz redonnait au cuir sa forme brute originelle, lui rendait la liberté, lui rachetait son indépendance, si le cuir avait eu l'oeil d'un homme, cet oeil se serait mouillé devant tant de bienfaits.»

«Il vit très bien au travers de ses cils courbés que des corbeaux noirs tournoyaient derrière ses paupières, ils se régalèrent du ciel, ils filèrent dans tous les sens, ils étalèrent leurs plumes, ils battirent le vent, ils se laissèrent tomber tout droit dans dans le ciel rouge, s' y enflammèrent et se précipitèrent vers la terre tête première, les ailes brûlées.»


mots-clés : #enfance #fantastique #religion
par Bédoulène
le Sam 31 Déc - 17:36
 
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Sujet: Florjan Lipus
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Peter Matthiessen

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 41s24q10

Le Léopard des neiges

Je conseille volontiers Le Léopard des neiges à ceux qui aiment les "vrais" récits de voyage, l’aventure dans l’Himalaya, les contraintes et les risques de tels périples, la beauté, les risques de ce type d’expédition comme on n’en fait plus beaucoup aujourd’hui...

Le Léopard des neiges de Peter Matthiessen est le récit fait par l’auteur d’une expédition de trois mois dans l’Himalaya. Il accompagne le zoologiste George Schaller, l’initiateur et "patron" du voyage. Ils vont parcourir depuis le Népal dans la région du Dolpo, jusqu’à Shey au Tibet, des régions perdues, franchir des hautes chaînes de montagne comme le Kanjiroba ou le Dhaulagiri, traverser des petits villages retranchés en altitude.

Matthiessen est donc l’invité de Schaller, venu étudier les bharals, sorte de mouflons entre l’ovin et le caprin et, sans trop y croire, rencontrer le légendaire et rarissime léopard des neiges.

Chacun des deux mène sa vie, accompagnés des sherpas et guides qui parfois agacent, tantôt chaleureux, confiants et admirables, tantôt semblant prêts à tout abandonner en échange de roupies pour survivre. Une amitié est née avec ces hommes si précieux dans l’expédition que la vie de tous dépend d’eux, qui doivent porter les lourdes charges, guider le groupe sur des chemins escarpés et dangereux jusqu’à 6 000 mètres d’altitude où l’air est rare et glacial, les paysages époustouflants.

Matthiessen ne parle pas beaucoup de son coéquipier Georges Schaller sauf pour se plaindre parfois de ses exigences, de son comportement glacial et renfermé mais aussitôt dit, il se ravise et comprend qu’il s’agit de respect d’un homme discret pour l’intimité des autres. Leur but est différent, Schaller est un zoologiste en mission, il est en exploration ; Peter Matthiessen est quant à lui dans une quête spirituelle bien que non définie comme telle, après la mort de sa femme, et à la recherche de l’"éveil", malgré les recommandations de son maître Zen Sohen Roshi : « n’attends rien » (de ce voyage).

Matthiessen est bouddhiste, tout comme les sherpas qui accompagnent l’expédition. Chaque jour, il nous confie ses impressions quotidiennes, décrit les étapes qui sont enfin franchies, les camps de base sommaires, les paysages dans la neige imprégnés de yin-yang, les pics vierges scintillant dans la lumière, la glace et le ciel bleu lavande, les chants des populations locales (tels les Ring-mos), les ravins vertigineux et les cols ou les passages à quatre pattes agrippé aux parois ! Sur chaque rocher, on entend le om mani padme hum, mantra bouddhiste en écho aux moulins à prières, les drapeaux qui claquent au vent et dispersent les prières à chaque passage de col, ou encore écrits sur un stupa… Il nous explique en action, dans ce livre, la philosophie des bouddhistes tibétains, lui le bouddhiste zen, la signification des fresques, des décorations, des croyances, des symboles, des mots.

Ce récit de voyage est une véritable bouffée d’air bien frais, paisible et enchanteresse malgré le danger, qui ravive notre fibre spirituelle, que nous avons tapie au fond de nous ! Immergée dans la philosophie bouddhiste-en-acte, j’ai vraiment aimé, c’était pour moi une méditation et la découverte de paysages splendides et impressionnants.


mots-clés : #autobiographie #journal #nature #religion #spiritualité #voyage
par Barcarole
le Ven 30 Déc - 12:27
 
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Sujet: Peter Matthiessen
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Shūsaku ENDO

Silence

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Image214

C’est un roman qui nous raconte comment trois jeunes frères jésuites portugais, partirent au Japon en 1667 avec l’accord de leur congrégation, un Japon où se déchaînaient les exactions contre les catholiques. Dès le XVIème siècle, que certains missionnaires avaient réussi à implanter assez largement cette religion sur l’île du soleil levant, avec quelques 200 000 adeptes à la meilleure période. Mais face à ce succès qui menace la pensée dominante, les persécutions se sont déchaînées.
L’expédition a deux buts . Un but prosélyte bien sûr, réintroduire dans l’île des prêtres qui pourront transmettre la bonne parole, réunir les ouailles, donner les saints sacrements. Mais surtout, vérifier si l’incroyable rumeur qui dit que le frère Ferreira, père intègre et charismatique, qui prodigua un enseignement inoubliable aux jeunes jésuites, a effectivement renié sa foi sous la torture. Le père Sebastian Rodriguez, adorateur émerveillé du Christ et de sa souffrance offerte, dont nous suivons le parcours, ne peut l’imaginer. Mais avec lui nous découvrons l’ignoble pression , l’intelligence perverse que les Japonais exercent sur les chrétiens et comment ils arrivent ainsi à faire douter les meilleurs : d’eux même, de la foi, de la raison , et de Dieu lui-même.

Au delà des faits historiques que l’on découvre, il y a d’abord un extraordinaire roman d’aventure : un voyage qui contourne l’Afrique et l’Inde, brave les tempêtes, fait escale à Macao, déjoue la surveillance japonaise ; des prêtres qui se cachent pour ne sortir que la nuit, objets d’une révérence respectueuse de la part d’un peuple croyant, pauvre et cruellement opprimé ; un traître qui se méprise lui-même ; une répression odieuse et savante.
Il y a aussi et surtout une réflexion profonde et douloureuse (Endo est un catholique fervent) sur la foi, son absurdité et sa grandeur, et la question posée du SILENCE de Dieu face à la souffrance des hommes.

Un roman qui dérange, que, bien que très différent, je range un peu dans la même case que La conférence de Valladolid, qui pose des questions sans réponses.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #religion
par topocl
le Lun 26 Déc - 15:20
 
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Sujet: Shūsaku ENDO
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Joseph Boyden

Dans le grand cercle du monde

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Image235

C'est la chronique au fil des années d'une tribu indienne  du Canada, au XVIIe siècle. Un, puis des Jésuites sont tolérés au sein de la communauté dans l'idée de favoriser le commerce avec les Français. Aux prospères  temps de paix, succède  la guerre contre  de féroces tribus rivales. Grandeur et décadence.

Le récit est à trois voix - l'un des chefs de la communauté, sa fille adoptive enlevée à la tribu rivale dans ses jeunes années, et l'un des pères jésuites. Certains épisodes sont racontés deux, voire trois fois, avec les différents points de vue. Boyden prend son temps, comme la vie à cette époque. Son style se limite un peu trop souvent à une énumération d'actions enchaînées, qui m' a longtemps tenue  à distance.

Cela fourmille de détails et d'informations dans le récit des petites habitudes et diverses cérémonies. Au début, l'anthropologique l'emporte souvent sur le romanesque. J'imagine que c'est une mine jubilatoire pour un passionné des Indiens, et un régal. J'ai été encore plus intéressée par les éléments sur la cohabitation dans l'incommunicabilité mêlée de fascination entre Européens et Indiens, avec une mise en perspective très intéressante de leurs fois, mais aussi  de leurs compromissions et illusions respectives. Boyden, observateur attentif, éminemment documenté, échappe à tout manichéisme.

Le livre prend  son souffle dans le dernier quart, les interrogations des personnages, confrontés à la rudesse de leur destin, deviennent déchirantes.  J'ai enfin trouvé que l'émotion l'emportait sur l'informatif, on se rapproche du récit légendaire,  que j'aurais aimé connaître pendant tout le livre.

(commentaire récupéré)



mots-clés : #historique #religion
par topocl
le Sam 24 Déc - 10:43
 
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Sujet: Joseph Boyden
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José Saramago

Caïn

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Image150

Amen. D'aucuns penseront que le malicieux caïn abuse de la situation, jouant au chat et à la souris avec ses innocents compagnons de navigation, lesquels, comme le lecteur l'a déjà soupçonné, il s'était mis à éliminer l'un après l'autre. Celui qui aura cru cela se sera trompé. Caïn se débat avec sa colère contre le seigneur comme s'il était prisonnier des tentacules d'une pieuvre, et ses victimes d'à présent, comme abel dans le passé, ne sont que de nouvelles tentatives de tuer dieu.
   (...)
   Et dieu, que dira dieu, demanda Noé, Pars tranquille, je me charge de dieu.


Saramago parle ici de caïn, son caïn réinventé, mais le lecteur ébloui ne se laisse pas abuser, caïn n'est que le complice qui permet à l'auteur, à travers les mots, « jouant au chat et à la souris », de « se débat[tre] avec sa [propre] colère contre le seigneur ».

   Ce garçon irait loin. C'eût peut-être été le cas si le seigneur n'avait pas croisé son chemin. Toutefois, il allait déjà assez loin, mais pas dans le sens prophétisé par son père.


L'auteur s'amuse, affabule sur la trame de l'histoire de caïn, chassé par dieu après le meurtre premier, condamné à l'errance, marqué à vie. Il déambule donc de lieu en lieu, lui, l’agriculteur dans l'âme, mais surtout d'un temps à l'autre , et connaît ainsi un certain nombre des épisodes bibliques marquants (jéricho, sodome et gomorrhe, le sacrifice d'isaac, le veau d'or, le déluge...). Et caïn, qui n'est pas l'obéissant aveugle attendu de Dieu, voit tout cela de son œil d'homme meurtri, ramène les  grands questionnements au terre à terre, n'hésite pas devant les anachronismes, réfléchit, s'interroge, s'offusque. Juge dieu, sacrilège suprême, lequel lui apparaît  vengeur, égoïste, jaloux, imbu de lui-même et tyrannique, disposant  des hommes qu'il malmène dans un monde implacable. Où est l'amour? Certes, il n'apporte pas de  contre-proposition, mais comme il semble suggérer que n'importe quelle solution serait meilleure, est-ce bien important ?

   L'histoire des hommes est l'histoire de leur mésentente avec dieu, il ne nous comprend pas et nous ne le comprenons pas.


Irrévérence première, saramago supprime les  majuscules nominales, ce que j'ai respecté dans mon commentaire. Dieu pas plus que les  hommes n'y ont droit. Il supprime aussi les dialogues , lesquels s'enchaînent sans guillemets, sans tirets, sans retours à la ligne, conservant  la fluidité du récit, comme pour entériner des évidences.

Tout cela peut sembler fort sombre ? Ca l'est : la religion, des hommes pris dans des carcans de pensée, souffrant et faisant souffrir pour cela, un monde sans pitié… Mais au-delà se de cette réflexion, ce livre est  à se tordre de rire. À chaque page saramago a un regard facétieux, joueur qui rend son propos jouissif et percutant.

Alors saramago, prix nobel de l' humour - d'un humour constructif parce qu'il interroge, et démoniaquement intelligent ?
 
Comme tout, les mots ont leurs quoi, leurs comment et leurs pourquoi. Certains, solennels, nous interpellent d'un air pompeux, se rengorgeant comme s'ils étaient destinés à de grandes choses, et ne voilà-t-il pas qu'il n'étaient qu'une brise légère, incapable de déplacer une aile de moulin, d'autres, communs, habituels, des mots de tous les jours finissent par avoir des conséquences que personne ne se serait hasardé  à prévoir, ils n'étaient pas nés pour cela et pourtant ils ébranlèrent le monde.



(commentaire récupéré


mots-clés : #religion
par topocl
le Jeu 22 Déc - 13:52
 
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Sandor Marai

La nuit du bûcher

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Index212


   « Ils étaient d'accord : le livre représentait un énorme danger car, pour beaucoup de gens, il était susceptible de provoquer la terrifiante possibilité d'une réflexion indépendante. D'accord également quand le padre, soufflant et transpirant, déclara que le seul moyen de lutter efficacement contre le danger était d'incarcérer tous les suspects. D'accord aussi pour dire que la méthode souveraine dans le combat contre l'hérésie était de réduire à néant tous les livres, auteurs et lecteurs louches, parce qu'il n'y aurait pas d'ordre dans le monde tant que vivraient des hommes qui feraient l'expérience de penser par eux-mêmes. »  


.        

Au déclin du XVIème siècle, un jeune carme espagnol est envoyé à Rome en « stage d’observation » pour rapporter chez lui tous les enseignements qui permettront à la redoutable Sainte Inquisition d'être encore plus performante.

Au terme d'un séjour fait de dévotion  et d'admiration pour la grande charité qu'il prête au censeurs romains, celui-ci assiste à un ultime bûcher, celui de Giordano Bruno, prêtre apostat et intellectuel hérétique. Son obstination  à prêter la moindre allégeance à ses bourreaux l'amène à renoncer à l'Inquisition.

Non parce que celle-ci est un acte abjecte et inadmissible... Mais parce qu'elle est vouée à l'échec : si des hommes aussi fiers et courageux s'opposent à elle, notre carme estime que c'est en vain qu'elle exercera son pouvoir, les irréductibles ne seront jamais vaincus (ou sauvés, selon le point de vue).

Sandor Marai nous propose, sous forme d'une lettre de confession, un récit à l'écriture à la fois ample et compassée. L'Inquisition y est décrite dans tous les détails, fort peu réjouissants, par un homme qui lui est totalement dévoué,  dans une complaisance liée à son aveuglement, selon un procédé par moments un peu trop didactique. Ce n'est qu'à la page 206 (sur 254)  qu'il a brusquement son illumination, par un mécanisme qu'on s'explique mal, puisque jusque là le doute ne s'était pas le moins du monde immiscé en lui. Ce retournement brutal est certainement la faiblesse du livre. S'ensuivent alors l'exil en Suisse où il côtoie la société civile et les protestants, et une ouverture à l'autre sans pour autant qu'il renie sa foi. Il découvre une liberté, ainsi que le prix qu'elle peut coûter : celle d'autoriser le savoir, et l'écrit, au côté de la foi.

A travers l'Inquisition, Marai dénonce tous les régimes totalitaires, et postule que par la résistance et la persévérance, les opprimés détiennent une force et peuvent vaincre.

(commentaire récupéré)

mots-clés : #religion #violence
par topocl
le Mar 20 Déc - 17:40
 
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Sujet: Sandor Marai
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Frank Westerman

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 51g-r510

Ararat  

L’auteur souhaite écrire un livre sur les « Religions et les Sciences », mais en fait c’est une recherche de lui-même, s’étant éloigné de l’église de son enfance, n’en n’éprouvant aucun manque, l’auteur veut savoir s’il a toujours la foi et si elle peut encore être active.
Il décide donc l’ ascension de l’Ararat, la montagne Mère, là où est censé s’être arrêtée l’Arche de Noé. Il prépare donc son voyage, rencontre d’anciens professeurs de diverses matières avec lesquels il est resté en contact et qui apporteront une aide amicale à leur ancien élève. Il a aussi le soutien de sa femme et d’une amie, tandis que d’autres raillent sa démarche.

Il est prévenu, par les Ecritures, le Peuple Arménien :
"Personne ne peut escalader Masis parce qu'elle est la mère du monde."

Westerman  trouve dans les religions de l'irrationnel qu'il ne peux accepter :

"Je me demandais pourquoi, dès que la religion est en jeu, la curiosité humaine devait être bridée." "Il faut coûte que coûte que quelque chose reste caché, c'est le proopre de toute religion. Le mystérieux doit rester mystérieux, afin que l'on puisse y croire. Il faut qu'il en soit ainsi. Mais je ne pouvais me soustraire à la question de ce qu'il y avait à cacher. C'était quoi, ce qui devait rester à jamais non vu par les eux des hommes ? On finissait tout de même par soupçonner que la rigueur avec laquelle les prêtres protégeaient leurs lieux sacrés ne pouvait être inspirée que par une unique crainte : qu'il n'y eût rien."

D’un autre côté  l'éducation religieuse de l'enfant/auteur pèse encore, il sait qu'il a perdu la foi, mais il précise qu'il n'est pas athée et qu'il ne peux dire que Dieu n'existe pas.

Il trouve des éléments tantôt en faveur de la religion, tantôt pour les sciences. Il s’interroge très honnêtement  et  apporte certaines réponses que sa lucidité et ses connaissances lui dictent.

«"Un dogme religieux suffisamment dominant pour restreindre la liberté et l'indépendance de la recherche scientifique, comme il était arrivé à la géologie à cause du dogme biblique du Déluge universel."
D’un autre côté il partage le sentiment de Parrot dont il a lu le voyage et qui affirme avoir planté un drapeau au sommet de l’Ararat :  "les preuves physiques de la véracité du récit du déluge ne peuvent pas être si facilement écartées." Quoi qu'en disent les sceptiques et les incroyants, il y a "une grande vérité, venue de sources pures."

Le récit alterne entre passé et présent, entre des sentiments perdus et des projections. L’auteur raconte aussi sa famille, son enfance et ses rapports avec sa sœur laquelle partage son interrogation sur la foi.
Si Westerman s'interroge sur son attitude, son libre arbitre, son milieu c’est son métier d’écrivain, son amour pour l’écriture qui pèseront sur la balance des choix :  "Si je pouvais me confesser moi- même, je reconnaîtrais que je cherche mon salut dans le verbe (sans majuscule) et non plus dans le Verbe. J'ai échangé l'un pour l'autre."

"Le mystère, au fur et à mesure qu'il semble s'éclaircir, se déplace sans cesse ou se fragmente. En soi, ça semble plaider en faveur de l'idée que l'énigme de l'existence restera à jamais insaisissable pour les sciences expérimentales. Ce n'est qu' après être arrivé à cette conclusion que j'ai compris quelles sont pour moi les briques élémentaires : les lettres et les signes de ponctuation."
Suit un beau passage sur l’écriture, les mots.

Il ne pouvait évidemment pas occulter le passé de l’Arménie dont la connaissance permet de comprendre certaines attaches, incomprises des occidentaux : "Aux yeux de la plupart des Arméniens, les Russes ont toujours été les amis et les libérateurs, ou encore les protecteurs. Il y avait bien sur un monde de différence entre ceux d'avant 1917 (des alliés chrétiens dans la lutte contre les mahométans) et les rouges d'après 1917 (des mécréants). Mais dans leur position de peuple de l'extrémité de l'europe chrétienne, les Arméniens avaient malgré tout continué à voir les Russes comme un soutien, qu'ils soient serviteurs du tsar ou du secrétaire général du parti communiste."

Une anecdote étonnante  à ce propos : "Le commissariat du peuple pour l'enseignement et la culture, reconnaissant la valeur des antiques manuscrits (parmi lesquels l'évangile apocryphe de Lazare 887) les avait fait relier de neuf, dans des couvertures de cuir à l'emblème du marteau et de la faucille." sic !

Après des mois de préparation et d’attente, l’auteur escalade la Montagne Ararat avec un groupe d’alpinistes et durant les heures de pause imposées par la nature il s’interroge encore : "vaincre l'Ararat était une épreuve dans laquelle je m'étais engagé pour vérifier si je pouvais me libérer de cet héritage (la foi de son enfance). Et si c'était bien ce que je voulais. J'étais enclin à croire en la connaissance et en la science - ces choses là existent pour de vrai."

Sa femme lui avait d’ailleurs donné son opinion :  "La foi commence quand on cesse de poser des questions. Et ce n'est donc pas un truc pour toi!."

La rencontre d’un moine a été agréable à Westerman, tous les hommes d’église et tous les croyants ne sont pas fanatiques heureusement, tout homme a la spiritualité qu’il se choisit et pas nécessairement celle d’une église ;  alors si l’auteur ne croit plus on peut penser qu’il se conduira, comme le disait le poète  » guère plus mal que s’il avait la foi. »

C'était un beau voyage, l'auteur semble honnête, attachant quand il parle de sa femme et surtout de sa fille, la composition du récit est intéressante, le lecteur aimerait parfois devancer les pas de l'auteur ; l'Ararat est un symbôle que l'on soit croyant ou pas, dommage, qu'à la date de l'ascension de l'auteur,  il soit contraint par des fils barbelés, surveillé par les militaires et regardé avec souffrance par plusieurs Peuples.


(message rapatrié)

mots-clés : #religion #voyage
par Bédoulène
le Mar 20 Déc - 17:11
 
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Sujet: Frank Westerman
Réponses: 4
Vues: 975

Ian McEwan

L’intérêt de l’enfant

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Produc26

Originale : The children act, Anglais, 2014

CONTENU :
Fiona Maye est une juge respectée à la Haut Court de Londres, connue pour sa méticulosité, son sérieux. Depuis plus de trente ans elle est mariée avec Jack, un professeur d'histoire. Un couple jusqu'à là harmonieux, mais un peu distant récemment. D'un coup il demande sa bénédiction pour une affaire extraconjugale, ne trouvant pas assez d'activité dans son couple…

Juste dans ce moment Fiona est confrontée à un cas spécial et urgent : un garçon de 17 ans, souffrant de leucèmie, aurait urgemment besoin d'une transfusion sanguine. Mais lui et sa famille, témoins de Jéhova, réfusent pour des raisons réligieuses. Mais sans cela il mourra atrocement. Resteront juste 24 heures pour la juge d'émettre un jugement…
(avec des éléments de l'éditeur pour la version allemande)

REMARQUES :
Donc, on trouvera apparemment deux niveaux de narration parallèles : la situation personnelle de la juge dans les tensions actuelles de son couple d'un coté, et puis de l'autre, son travail comme juge devant un tribunal. On pourrait alors se demander à quel point éventuellement le personnel dérangera la sphère professionnelle, et vis-versa, si la vie professionnelle ne constitue pas un poids trop grand dans sa vie de couple, l'empêche à être présent.

A mon avis on trouvera une interaction beaucoup plus fine et étendue entre ces deux niveaux dans ces premiers chapitres. Quelques remarques sur ce sujet :
Quand dans une première partie (quasiment comme une présentation du travail de Fiona) nous sont racontés des cas différents, pointus, il s'agit pas juste de juger des situations d'une façon finale ou de nous présenter des devinettes éthiques à partir desquelles nous serions invités à nous former une opinion sur des sujets délicats.

Dans ces cas précis, presque toujours, on raconte des refus de gens d'accepter une certaine façon soit disant normal à procèder, à cause de certaines idées et convictions traditionelles sur un bien supérieur et une autre forme de bien-être en accord avec ces principes. Au même moment nous est raconté la situation de Fiona, apparemment si détachée, cultivée etc, comment elle arrive – certes à cause d'autres motivations et dans un autre cadre – aussi à énoncer une position catégorique, un refus presque incompréhensible d'aller à l'encontre de son mari… Elle risque un bien à cause d'une autre référence. Et – aussi parallèlement à des gens des cas exemplaires – elle menace même d'exclusion l'autre (ici son mari). Cette mise en dehors de l'autre va dans le roman jusqu'au point qu'elle changera littéralement les clés de portes (sans légalité aucune).

Voilà une présentation des choses incroyable : un comportement d'exclusion, voir une forme de dogmatisme (si on veut utiliser ce mot) trouve un terrain même en dehors de la stricte sphère réligieuse : à se demander si nous sommes pas tous potentiellement des « empêcheurs » du bien-être, et des possibles défendeurs de nos rigorismes moraux et autres ! Celle qui va juger dans le contexte du livre et qui a une certaine largeur de comprendre l'autre, fait des efforts d'empathies ou de compréhension, est en fait elle-même « emprisonnée » !

Et est-ce qu'elle sera capable d'émettre un jugement de l'extérieur, d'avoir le bien-être de l'autre comme souci, si elle ne regarde que de son point de vue de ce qu'est le « bien-être », et si elle refuse de remplir les trous énormes et existentiels qui s'ouvrent pour le garçon en question ?

Donc, il me semble que McEwan n'émet pas de jugements trop faciles sur des fondamentalistesA réligieux, il ne facilite pas des apriori. Tout cela, et le livre, me semblent plus fins. On y parle aussi de références néccessaires dans une vie (ou dangéreuses?), de sécurité, de certitudes, convictions, sens. Est-ce que je pourrais vraiment me mettre au dessus et proclamer que telle ou telle référence ne devrait pas compter ? Qui va remplir les espaces vides qui sont créés par la soit-disante libération des traditions vieillotes ? Espace de liberté ou abîme ?

Presqu'entièrement je ne pouvais qu'observer avec étonnement la capacité d'analyse de McEwan. Un livre très riche dont je n'ai encore rien dit avec ces lignes...


mots-clés : #psychologique #religion
par tom léo
le Lun 19 Déc - 17:42
 
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Sujet: Ian McEwan
Réponses: 40
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Yanick Lahens

Bain de lune

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 6 Index311

Ce roman de Yanick Lahens, a les pieds solidement ancrés dans la terre de Haïti, mais aussi dans la mer, le sel et le vent. A travers  4 générations de paysans, la famille Lafleur, elle nous livre son quotidien et son histoire.

Le narrateur , c'est « nous », la famille.  Ce clan indéfectible est pris entre une nature souvent hostile, les superstitions et  croyances vaudou, le christianisme qu'elles adaptent à leur manière, et un pouvoir politique omniprésent et corrompu. Les uns restent humblement fidèles à leur terre et leurs racines, d'autres se laissent capter par le miroitement de l'exil, d'autres encore servent un pouvoir qui leur assure un mode de subsistance et une image rassurante de puissance. Les dieux envoient  à tour de rôle petits bonheurs et grands malheurs, décident des récoltes, déchaînent les éléments .

Ce récit d'un réalisme redoutable ressemble pourtant à un conte fabuleux, par ses péripéties multiples, ses générations successives, cette fatalité qui n'est jamais en repos. Mais surtout grâce au souffle magnifique de la prose de Yanick Lahens,  d'une poétique enchanteresse. On est comme ensorcelé par cette histoire de souffrance et de lutte, comme nous envoûtaient enfant les récits légendaires.

(commentaire récupéré)



mots-clés : #religion #famille
par topocl
le Dim 18 Déc - 16:31
 
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Sujet: Yanick Lahens
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