Des Choses à lire
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Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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223 résultats trouvés pour nature

Dan O'Brien

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 97828410

Je lis Rites d' automne et je découvre un auteur selon mon coeur.
Comme Edward Abbey,  Dan O' Brien est un écologiste né. Et qui ne sa paie pas de mots.
Installé dans son ranch du Dakota du Sud, un lieu qu'il a choisi à un moment de sa vie, il s'est occupé de la réintroduction d' espèces en voie de disparition. Et notamment du faucon pélerin voué à  l'extinction. A cause des pesticides mais aussi des chasseurs. Comme en France il n' y a pas si longtemps, les rapaces étaient considérés comme des "nuisibles" et détruits en tant que tels.
Ce récit est une somptueuse évocation des grands espaces de l'Ouest, de sa faune et de sa flore.

Attaché affectivement à une femelle de faucon pélerin qu'il a sauvée de justesse, il entreprend un voyage de la frontière canadienne au golfe du Mexique.
Aidé par un ami, ses deux chiens, il lui apprend à chasser en autonomie partielle, avec l' idée profondément ancrée en lui de la rendre à la liberté.
C'est une pensée généreuse en soi, mais difficile à réaliser.

Ce lien profond avec la nature et avec un animal qu'il respecte et admire profondément est émouvant. Il y a chez O'Brien, ce lien qu'on commence à redécouvrir avec le milieu animal dont nous faisons partie. Mais que nous avons renié, méprisé, sous estimé.

Il revient plusieurs fois sur les premiers occupants du territoire, les Amérindiens et notamment à  Crazy Horse, un peronnage profondément charismatique, et  qui eut un rôle déterminant sur les peuples indiens qui s'opposaient à l'invasion de leurs terres.

Un très beau livre !


mots-clés : #nature
par bix_229
le Dim 22 Jan - 18:15
 
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Sujet: Dan O'Brien
Réponses: 3
Vues: 586

Bill Bryson

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Images49

PROMENONS NOUS DANS LES BOIS

J'ai dit ailleurs tout le bien que je pensais de ce livre. À la fois le livre d'un naturaliste averti.
Mais un mélange indissociable d'humour, de fantaisie et aussi de vraies connaissances sur ce dont il parle. Juste un passage qui m'a beaucoup interessé sur l'arbre en général, après que Bryson ait évoqué l'évolution du Chemin des Apalaches et notamment de la disparition d'espèces animales et végétales. Comme ce tilleul géant détruit par une maladie  :

«Malgré sa taille imposante, un arbre est un être remarquablement fragile. Sa vie repose sur trois couches de tissus internes superposés, épais comme des feuilles de papier : le phloème, le xylène et le cambium. Situés juste sous l'écorce, ils forment ensemble une enveloppe humide autour du coeur plus sec. Quelle que soit la hauteur atteinte par l' arbre, ces couches ne représentent que quelques kilos de cellules vivantes chichement réparties des racines aux feuilles: avec zèle, elles réalisent tout le processus scientifique et mécanique sophistiqué  indispensable à la survie du végétal. L'efficacité avec laquelle elles accomplissent leur mission est une des merveilles de la nature ; en silence, l'air de rien, chaque arbre de la foret draine de ses racines à ses feuilles d'énormes volumes d'eau, plusieurs centaines de litres dans le cas d'un grand individu par une chaude journée. Cette eau s'évapore ensuite dans l'atmosphère.
Imaginez la débauche de machinerie qui serait nécessaire à une brigade de pompiers pour propulser verticalement autant de liquide. Et phloème, xylène et cambium ont encore bien d'autres talents à leur actif.»



mots-clés : #humour #nature #voyage
par bix_229
le Ven 6 Jan - 16:20
 
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Sujet: Bill Bryson
Réponses: 3
Vues: 716

Per Petterson

Pas facile de voler des chevaux

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Images12

Ce livre se construit sur le thème assez classique de l'homme au crépuscule de sa vie, qui tire un trait, se retire dans la solitude, dans l'espoir d'une vieillesse sereine, basée sur l'amour de la nature et le travail manuel,. Il reconnaît en son voisin un garçon qu'il a connu lors de l’ été de ses 15 ans, en 1948, lequel fut bien particulier pour lui, et les souvenirs remontent peu à peu. Entre promenades et travaux campagnards, il nous raconte ce fameux été qui fut sans doute le dernier de son enfance , ses joies et ses bouleversements.

Il ne faut pas chercher une cohérence, un départ et une fin, ou des réponses dans cette démarche. Il faut aimer la nature, le travail des hommes, les lumières et les odeurs. Il n'y a pas de but : c'est comme dans la vie il n'y a que la cohérence d'une personne, qui se construit, puis vieillit. J'ai beaucoup aimé la lecture au fil des pages : une écriture fluide, des descriptions, une façon de voir la vie donnent un réel plaisir de l'instant au lecteur. Mais d'une certaine façon j’ai trouvé que le livre manquait de sens, les faits sont là, les pistes n'aboutissent à rien. Il y a une façon de ne pas tout livrer qui me déstabilise. Et cela laisse, une fois le livre fermé, une certaine insatisfaction.

Toute ma vie j’ai désiré vivre seul dans un endroit comme celui-ci. Même quand la vie était belle, et elle l’a souvent été. Ça, je peux l'affirmer. Qu’elle l’a souvent été. J'ai eu de la chance. Mais même dans ces moments-là, au milieu d'une étreinte par exemple, quand on me murmurait à l'oreille les mots que je voulais entendre, j'ai parfois ressenti un brusque désir d'être loin, dans un endroit où tout ne serait que silence. Pendant des années, je n'y ai pas pensé, mais ce désir était quand même présent. Et maintenant je vis ici, et tout ressemble presque à ce que j'avais imaginé.


Les gens aiment bien qu'on leur raconte des choses avec modestie et sur le ton de la confidence, mais sans trop se livrer. Ainsi ils pensent vous connaître, mais ce n'est pas vrai. Ils connaissent des choses sur vous, ils ont appris certains détails, mais ils ne savent rien de vos sentiments ni de vos pensées, ils ignorent comment les événements de votre vie et les décisions que vous avez été amené à prendre ont fait de vous celui que vous êtes. Ils se contentent de vous attribuer leurs propres sentiments et leurs propres pensées ; avec leurs suppositions, ils construisent une vie qui n'a pas grand-chose à voir avec la vôtre. Et vous êtes en sécurité.


Maintenant, au cinéma, il n'y a plus que des idées. Des idées bien minces et quelque chose qu'on voudrait faire passer pour de l'humour. Tout est censé être si drôle. Mais j'ai horreur de me laisser divertir, je n'ai plus assez de temps pour ça


(commentaire récupéré)

mots-clés : #initiatique #nature #solitude #vieillesse
par topocl
le Dim 1 Jan - 17:39
 
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Sujet: Per Petterson
Réponses: 12
Vues: 1747

Lafcadio Hearn

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 00710010

Kwaïdan

Je connais si peu  la culture Japonaise, mais d'après les nombreux contes et légendes qui figurent dans ce livre je pense que la puissance des Morts (fantômes ou autres) est reconnue, qu'il s'agisse d'esprits malins (le plus souvent) ou aimables (notamment par Amour).

Le 16ème jour est souvent évoqué, il semble bénéfique ; un extrait

"Après l'enterrement d'O-Sodé, les parents d'O-Tsuyu plantèrent un jeune cerisier, le plus beau qu'ils purent trouver, dans le jardin de Qaihjöji. L'arbre grandit et s'épanouit. Le seizième jour de la deuxième lune de l'année suivante, jour anniversaire de la mort d'O-Sodé, il fleurit de manière miraculeuse.
Et chaque année depuis deux cent cinquante-quatre ans, il continue à fleurir, toujours le seizième jour de la deuxième lune, et ses fleurs, roses et blanches, sont semblables aux mamelons d'une femme où perle une goutte de lait. Les habitants de la région ont appelé cet arbre Ubazakura, le "Cerisier de la Nourrice".

"Le vieil homme pleura désespérement son arbre chéri. Ces bons voisins lui procurèrent un jeune plant de cerisier magnifique et le plantèrent dans son jardin dans l'espoir de le consoler. Il les remercia chaleureusement et feignit d'oublier son chagrin. En réalité, son coeur était gonflé de tristesse, car il avait tant aimé le vieil arbre que rien ne pouvait le consoler de sa perte.
Finalement il lui vint une heureuse idée : il se souvient d'un moyen par lequel l'arbre condamné pourrait reprendre vie. C'était le seizième jour du premier mois.
Il se rendit seul dans son jardin, s'inclina devant l'arbre sec et s'adressa à lui en ces termes :
A présent, daigne refleurir une fois de plus, je t'en conjure, Ô beau cerisier, car je vais mourir à ta place. ..............
Et chaque année, il refleurit encore, le seizième jour du premier mois, à la saison des neiges."


Il y a de la poésie, de la magie, de la morale dans ces contes ; flotte le parfum des cerisiers, le vol des papillons.

En fin de livre l'auteur présente une étude sur certains insectes, notamment les papillons, les fourmis et les moustiques. C'est très intéressant car il y a comparaison sur leur mode de vie, leur évolution par rapport à notre société d'Humains. De quoi réfléchir.

"Le seul fait que notre société s'entoure de commandements religieux et lois morales ne prouve-t-il pas que nous n'en sommes encore qu'à un degré très primitif de l'évolution sociale ?"

mais inquiéter aussi (? !)

"Il ne me paraît donc pas improbable qu'une humanité plus évoluée et plus haute sacrifie avec joie l'essentiel de sa vie sexuelle pour le bien commun, surtout si l'on prend en considération certains avantages que l'on peut y gagner, notamment une prolongation importante de la durée de la vie humaine. Les éléments supérieurs d'une humanité qui contrôlerait la vie sexuelle selon le modèle naturel fourni par les fourmis, pourraient peut-être alors réaliser le rêve ancestral de vivre mille ans!"

Je note que l'auteur n'était pas encore assez évolué car il a eu 4 enfants      
C'était une bonne lecture.


mots-clés : #contemythe #nature
par Bédoulène
le Dim 1 Jan - 1:25
 
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Sujet: Lafcadio Hearn
Réponses: 10
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Peter Matthiessen

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 41s24q10

Le Léopard des neiges

Je conseille volontiers Le Léopard des neiges à ceux qui aiment les "vrais" récits de voyage, l’aventure dans l’Himalaya, les contraintes et les risques de tels périples, la beauté, les risques de ce type d’expédition comme on n’en fait plus beaucoup aujourd’hui...

Le Léopard des neiges de Peter Matthiessen est le récit fait par l’auteur d’une expédition de trois mois dans l’Himalaya. Il accompagne le zoologiste George Schaller, l’initiateur et "patron" du voyage. Ils vont parcourir depuis le Népal dans la région du Dolpo, jusqu’à Shey au Tibet, des régions perdues, franchir des hautes chaînes de montagne comme le Kanjiroba ou le Dhaulagiri, traverser des petits villages retranchés en altitude.

Matthiessen est donc l’invité de Schaller, venu étudier les bharals, sorte de mouflons entre l’ovin et le caprin et, sans trop y croire, rencontrer le légendaire et rarissime léopard des neiges.

Chacun des deux mène sa vie, accompagnés des sherpas et guides qui parfois agacent, tantôt chaleureux, confiants et admirables, tantôt semblant prêts à tout abandonner en échange de roupies pour survivre. Une amitié est née avec ces hommes si précieux dans l’expédition que la vie de tous dépend d’eux, qui doivent porter les lourdes charges, guider le groupe sur des chemins escarpés et dangereux jusqu’à 6 000 mètres d’altitude où l’air est rare et glacial, les paysages époustouflants.

Matthiessen ne parle pas beaucoup de son coéquipier Georges Schaller sauf pour se plaindre parfois de ses exigences, de son comportement glacial et renfermé mais aussitôt dit, il se ravise et comprend qu’il s’agit de respect d’un homme discret pour l’intimité des autres. Leur but est différent, Schaller est un zoologiste en mission, il est en exploration ; Peter Matthiessen est quant à lui dans une quête spirituelle bien que non définie comme telle, après la mort de sa femme, et à la recherche de l’"éveil", malgré les recommandations de son maître Zen Sohen Roshi : « n’attends rien » (de ce voyage).

Matthiessen est bouddhiste, tout comme les sherpas qui accompagnent l’expédition. Chaque jour, il nous confie ses impressions quotidiennes, décrit les étapes qui sont enfin franchies, les camps de base sommaires, les paysages dans la neige imprégnés de yin-yang, les pics vierges scintillant dans la lumière, la glace et le ciel bleu lavande, les chants des populations locales (tels les Ring-mos), les ravins vertigineux et les cols ou les passages à quatre pattes agrippé aux parois ! Sur chaque rocher, on entend le om mani padme hum, mantra bouddhiste en écho aux moulins à prières, les drapeaux qui claquent au vent et dispersent les prières à chaque passage de col, ou encore écrits sur un stupa… Il nous explique en action, dans ce livre, la philosophie des bouddhistes tibétains, lui le bouddhiste zen, la signification des fresques, des décorations, des croyances, des symboles, des mots.

Ce récit de voyage est une véritable bouffée d’air bien frais, paisible et enchanteresse malgré le danger, qui ravive notre fibre spirituelle, que nous avons tapie au fond de nous ! Immergée dans la philosophie bouddhiste-en-acte, j’ai vraiment aimé, c’était pour moi une méditation et la découverte de paysages splendides et impressionnants.


mots-clés : #autobiographie #journal #nature #religion #spiritualité #voyage
par Barcarole
le Ven 30 Déc - 12:27
 
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Sujet: Peter Matthiessen
Réponses: 28
Vues: 2523

Henning Mankell

Les chaussures italiennes

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Images16

Depuis douze ans, Fredrik Wellin vit sur une île suédoise, dans la maison qui appartenait autrefois à ses grands-parents, perdu au milieu de la glace et de la neige. Son seul contact avec le monde extérieur est le facteur, qui vient trois fois par semaine dans son hydravion, n'apportant jamais aucun courrier. Pour cet ancien chirurgien, cet isolement glacé est sa protection face à la vie qu'il a voulu fuir, parce qu'il y a douze ans justement, une catastrophe est survenue. Il observe les oiseaux, nourrit son chat et son chien, note d’anodins petits faits quotidiens dans son journal, et la vie passe ainsi… Au moins elle ne risque pas de le blesser.

 
 Dans les villes, on ne voit plus les étoiles, c'est pour ça que j'habite ici. Quand j'étais en ville, le silence me manquait, mais plus encore la lumière des étoiles. Je ne comprends pas comment personne ne s'aperçoit que nous avons dans ce pays des ressources naturelles fantastiques qui n’attendent que d'être exploitées. Qui vend le silence comme on vend le bois ou le fer ?
   Je comprenais ce qu'elle voulait dire. Pour beaucoup de gens, le silence, la nuit étoilée, peut-être aussi la solitude n'étaient plus des biens accessibles. J’ai pensé que Louise me ressemblait peut-être, malgré tout.



Mais Hariett, un amour de jeunesse qu'il avait autrefois abandonnée dans des circonstances pas très flatteuses pour lui, vient le sortir de sa retraite paresseuse. Il va lui falloir se confronter au monde, à la réalité, aux émotions qui font que la vie est à la fois heureuse et douloureuse,. Elle est sacrément décidée, Hariett, malgré son cancer en phase terminale et son déambulateur…

Ce retour au monde l'amène à des rencontres. Des femmes (sur lesquelles je ne dirai pas plus), qui contrairement à lui, ont choisi leur destin, ont trouvé à se protéger autrement que dans le retrait.


   « - Pourquoi n'y a-t-il personne de normal ici ? Pourquoi tous les gens sont-ils si étranges ? (…)
   - Il n'y a pas de gens normaux. C'est une fausse image du monde, une idée que les politiques veulent nous faire avaler. L’idée que nous ferions partie d'une masse infinie de gens ordinaires, qui n'ont ni la possibilité ni la volonté d'affirmer leur différence. Le citoyen lambda, l'homme de la rue, tout ça - c'est du flan. Ca n' existe pas. C'est juste une excuse que se donnent nos dirigeants pour nous mépriser. »


Il apprend qu'on peut exister sans fuir la responsabilité et les sentiments. Quoique fasciné par ce qu'il rencontre, il adopte une fois de plus sa technique favorite de la fuite, pour se retrouver à nouveau seul, isolé dans son île, décontenancé, mais tenté cette fois-ci par le monde extérieur

   « Comment j'allais me débrouiller avec ma vie, après tout ce qui s'était passé, je n'en avais aucune idée.
   Là, tout à coup, sur la jetée, j'ai fondu en larmes. Chacune de mes portes intérieures battait au vent, et ce vent, me semblait-il ne cessait de gagner en puissance. »

Et ce monde auquel il s’est confronté le rattrape peu à peu, des liens se tissent, douloureux ou réconfortants, mais au moins des liens sont là, des chemins se présentent, des décisions sont à prendre. Il est confronté à la vie, à la souffrance et à la mort, c'est peut-être douloureux mais il redevient maître de ses choix.

   « J'ai vu ma vie.
   J'étais parvenu à ce point de l'existence. Il restait peut-être un ou deux carrefours en perspective, mais pas beaucoup plus. Et pas beaucoup de temps. »


Les personnages de Henning Mankell refusent tous notre monde moderne et violent, chacun à sa façon. Fredrik n'est pas le plus adroit, ni le plus sympathique, c'est un perdant, un rustre déboussolé, auquel les femmes ouvrent peu à peu les yeux. Ce livre nous parle de lâcheté, du pardon, de la solitude et de la mort. D’un certain cheminement que l'on peut faire pour se réconcilier avec soi-même, sans pour autant devenir un héros et trouver des solutions à tout. Pas forcément trouver la paix, mais souffrir un peu moins, s’ouvrir à l'autre. La nature sauvage est un refuge, une nourriture pour l’homme égaré. Fredrik a trouvé ce bout du monde perdu dans les glaces, cette maison de l'enfance qu’il croyait être un rempart face a ses propres vérités. Il a bien failli se perdre lui-même ; les femmes déterminées qu'il rencontre lui montreront qu’un rapprochement est possible avec lui-même et les autres. Malgré les erreurs, malgré la douleur de vivre parfois, il faut savoir accueillir des émotions autres que celles du vent qui passe. La vie reste une impasse mais on aura su la rendre plus légère.

Les chaussures italiennes est le roman d'éducation d'un homme adulte, qui a failli, s'est puni lui-même, mais va entrer dans la vieillesse après que des femmes l’aient non pas sauvé, mais apaisé.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #insularite #nature #psychologique
par topocl
le Ven 30 Déc - 10:53
 
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Sujet: Henning Mankell
Réponses: 48
Vues: 5470

Jim Harrison

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Images14

Dalva

Une lecture qui m'a intéressée

- par son rapport avec les Indiens Sioux, certains faits qui m'étaient inconnus, ce qui n'a pas amélioré mon opinion sur le gouvernement US, le comportement de beaucoup de "Blancs" de l'époque ( leur situation n'est à ce jour toujours pas enviable)

- Les personnages sont tous bien campés, de la faiblesse de Michael à la force de Dalva, du grand-père ; la fidélité de Linquisd et Frieda ; la force paisible et efficace  de Paul et Naomi ; l'affection constante de Rachel pour le Gd-père......

- Les descriptions de la faune et la Nature : le bruit de l'eau, du vent, les longues marches et chevauchées salvatrices   de Dalva

- L'histoire d'amour dramatique de Dalva et Duane, ses aventures ensuite, les amitiés,

- Malgré leur statut de "riches" l'auteur nous fait découvrir des hommes et des femmes généreux et surtout une famille !

- Alors que Dalva pourrait ne pas pardonner à ceux qui lui ont "enlevé" son enfant, elle accorde toute son affection au grand-père (mais vu le lien unissant Dalva et Duane on comprend sa décision) et à plusieurs reprises elle agit, parce que cela fait plaisir à Naomi, sa mère (qui ne connaissait pas leur lien) mais qu'elle nomme par son prénom (c'est ce qui m'a interpellée, rebellion ? punition ?)

- la décision de Dalva de demeurer à la ferme

- la découverte de son Fils !

Une écriture prenante et enivrante comme  l'air des grands espaces , et pimentée avec les passages plus crus mais qui se prêtent à la situation.

Une première rencontre réussie, je note un prochain RV  

rivière Niobrara

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Riviyr10

Ballands

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Ballan10

région de Buffalo

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Buffal10


(message rapatrié)


mots-clés : #famille #minoriteethnique #nature
par Bédoulène
le Mar 27 Déc - 7:56
 
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Sujet: Jim Harrison
Réponses: 59
Vues: 8101

Amitav GHOSH

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 51q2-j10

Le pays des marées

Si près de Calcutta, et si loin des paillettes de Bollywood... Le pays des marées, lieu de rencontre du fleuve et des bras de mer. La nature y est omniprésente, imposant sa loi aux hommes ; parfois généreuse, et si souvent hostile. Avec ses paysages changeants aux grée des marées, quand l'eau recouvre quasiment toute la terre et que le sel s'infiltre en elle, rendant le sol infertile. Ses tempêtes qui hantent les souvenirs et imprègnent de leur marque les éphémères constructions humaines. Et sa jungle impénétrable, dans laquelle rôde l'insaisissable tigre mangeur d'hommes, celui dont on ne prononce jamais le nom. Celui dont on dit que celui qui l'aperçoit est déjà mort. Celui qui, aidé par le redoutable crocodile du fleuve, fait tant de veuves dans le pays des marées.
Pourtant, ceux qui sont nés là n'imaginent pas vivre ailleurs qu'ici, entre jungle et mangrove, sous la protection de Bon Bibi.

Instamment convié par sa tante qui a retrouvé de mystérieux cahiers écrits par son oncle 20 ans plus tôt, Kanai est de retour sur l'île de Lusibari, qu'il n'a pas revue de puis son enfance ... Il n'imagine pas alors que la plume de cet oncle et celle de Rilke lui donnent rendez-vous avec son passé, avec l'histoire du pays des marées, et que ce voyage de quelques jours entrepris à contrecoeur va se révéler bien plus riche qu'il ne l'aurait cru...
Lusibari accueille aussi depuis peu Piya, une jeune scientifique américaine ; elle est là pour étudier les derniers dauphins du fleuve, les mystérieuses orcelles. Son destin va rencontrer celui de Kanai, celui des habitants de Lusibari et celui de Fokir, l'insaisissable pêcheur qui connaît les moindres méandres du fleuve comme s'il en était le fils.

Décrire l'intrigue ôterait une grande partie du plaisir, aussi je n'en dirai pas plus. Au fil du récit, passé et présent vont s'entremêler, éclairant d'un jour nouveau le destin de ces êtres réunis de façon improbable dans une nature indomptable.
Si j'ai été intéressée dès le départ, je n'ai réellement été happée qu'au bout de 150 pages d'un texte qui en compte près de 500. Le style d'Amitav Ghosh ne contient pas de fulgurances, mais si comme pour moi la magie opère, vous serez conquis par son indéniable talent de conteur.
Au fur et à mesure que le puzzle se construit et que les histoires s'entremêlent, le charme opère de plus en plus ; grâce à la plume évocatrice de l'auteur, vous visualisez vraiment cet envoûtant pays des marées. Et vous sortez de ce livre bien plus marqué(e) que les premières pages ne vous l'auraient laissé penser…

(Ancien commentaire remanié)


mots-clés : #nature
par Armor
le Dim 25 Déc - 20:48
 
Rechercher dans: Écrivains d'Asie
Sujet: Amitav GHOSH
Réponses: 7
Vues: 872

Peter Heller

Peindre, pêcher et laisser mourir

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Image210

Jim, le narrateur est un artiste peintre dont la quote monte. C'est un homme éploré depuis le décès de sa fille adorée. Retiré au bout du monde, il n'a que la pêche et la peinture pour s'évader - ou s'engloutir en dehors de ses pensées maussades. Ses tableaux enchainés le révèlent peu à peu à nous comme à lui-même.Homme tout à la fois énigmatique et sympathique qui se perd dans une nature éblouissante, ces pages sont magnifiques. Mais quelques accrocs viennent peu à peu déchirer le tableau :  car il y a bien longtemps, il a failli tuer un homme un jour de colère. Et cette fois-ci, il assassine froidement à coups de pierres Dell qu'il a vu martyriser une jument : un beau salaud, mais quand même… Et  Jim, poète et philosophe, se découvre peu à peu comme pas  si recommandable, à l'abri de tout remords, le roman, d'un lumineux nature-writing, tombe peu à peu dans le thriller haletant. Jim est soumis à une course poursuite infernale: il est cerné par la vengeance du clan, la police qui l' a bien identifiée sans pour autant arriver à le coincer (on se demande un  peu pourquoi), les médias et le monde de l'art contemporain  qui se prennent d'une folie malsaine  pour cet artiste-justicier…  Le livre comme le héros sont donc de curieux mélanges des genres, un ensemble qui dérange: au milieu d'une poésie sauvage, se dessine un chemin jamais  tracé où alternent douceur et violence.



mots-clés : #nature #creationartistique
par topocl
le Sam 24 Déc - 14:37
 
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Sujet: Peter Heller
Réponses: 7
Vues: 850

Jonathan Safran Foer

Faut-il manger les animaux ?

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Image194

Je ne peux pas dire que j'ai appris grand-chose à la lecture de Faut-il manger les animaux ? Des précisions, des détails, des chiffres plus précis certes, mais les grandes lignes, je l’avais déjà lu ou entendu ailleurs (notamment dans We feed the world de Erwin Wagenhofer et des lectures que j’avais faites après, particulièrement des écrits de Jean Ziegler). La précision des descriptions de Safran Foer est tout à fait impressionnante, (parfois un peu répétitive et assommante, mais pas trop souvent) et parle d'une façon différente des images que j'avais pu voir dans le film, ils se complètent donc l’un l’autre.

On ne croirait que la moitié de ce qui nous est dit sur la souffrance infligée aux animaux, sur les désastres écologiques et sociologiques, qu’on serait déjà convaincus de la justesse du plaidoyer. Nous vivons dans un mode de dingues, ça n’est pas nouveau, mais il est quand même utile de le rappeler de temps en temps. Seulement Safran Foer y croit, c’est la grande cause de sa vie, et il prend son bâton de pèlerin. Et comme il est  malin, il sait la lourdeur de l’inertie des comportements humains, il sait que des faits ne suffiront pas à nous faire bouger en tout cas pour la plupart d’entre nous, il sait que les chiffres nous assomment. Les détails sont certes importants, mais ils ne réussiront pas, à eux seuls, à convaincre la majorité des gens de changer leurs habitudes. Il faut faire entrer autre chose en jeu.

Il a donc ajouté un tas de choses à cet aspect informatif et statistique, car bien évidemment ce qui fait changer les opinions, ce qui fait changer les comportements, ce ne sont pas les chiffres, ce sont les émotions. Il  nous fait un numéro de charme, bien au-delà du bourreau de travail, de l' acharné de la précision , il nous parle de ses doutes, de sa responsabilité de petit-fils de survivante, et de père de famille, il raconte des histoires,  il nous parle de lui, et, cela tombe bien, puisque nous sommes sur un fil de fiction sur un forum de littérature,  c’est  le meilleur du livre : Safran Foer est un merveilleux conteur, drôle, tendre plein d’humour (et aussi de tolérance , ou au moins d’ouverture d’esprit).

Quelle que soit la force de nos convictions concernant ce qui est bon pour nous à l'échelon individuel, et même collectif, nous savons tous par avance que nos positions se heurteront à celles de nos voisins. Que faire face à cette incontournable réalité ? Laisser tomber la discussion, ou trouver un moyen de la recadrer ? Alors la seule question que je peux me poser à l'issue de ce livre c'est : comment se fait-il que tout le monde, ou la plus grande partie des gens, et moi en particulier, continuons à manger de la viande après avoir acquis toutes ces notions, entendu et reconnu vrais tous ces arguments ? Et bien, c'est sans doute que nous sommes  pris dans le carcan de nos habitudes de notre paresse et de même que nous continuons à rouler avec une voiture, un diesel qui plus est, à voyager en avion, à porter des vêtements venant de Pétaouchnok …. nous continuons à manger des animaux….

Voilà, ce livre est bien ennuyeux car il nous fait ressortir de sa lecture avec un sentiment de honte. Je SAIS mais je MANGE…Il n’y a plus qu’à se dire qu’il constitue une petite pierre du grand édifice que construisent courageusement quelques rêveurs/illuminés/sages/précurseurs, appelez-les comme vous voulez, et que cela  finira (peut-être) par l’emporter, faire changer les mentalités, les comportements et les politiques, à condition d’être patient. Que ce livre est indispensable en cela, et que si je n’ai pas rejeté la viande malgré ma lecture, du moins j’aurai fait un petit pas sur un chemin qui finira par me rendre meilleure, malgré ma paresse, mon manque de courage, mon hypocrisie, malgré moi-même en quelque sorte. Mais n’est ce pas une façon bien facile de me donner bonne conscience?

(commentaire récupéré)


mots-clés : #essai #nature #social
par topocl
le Jeu 22 Déc - 16:49
 
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Sujet: Jonathan Safran Foer
Réponses: 8
Vues: 1045

João Guimarães Rosa

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Captur85

Diadorim

J'ai lu deux fois Diadorim et j'aimerais bien le relire une fois encore.
C'est un roman qui a marqué ma vie de lecteur et même d'humain.
Une épopée, une chanson de geste, un roman d'amour déchirant. B

Le seul roman du Brésilien Guimarães Rosa (1908-1967) se déroule dans le sertão. Un bout du monde, qui est aussi celui de la langue.
Bienvenue au pays de l'aliboufier, du buruti et du sassafra ! Vous voici dans le sertão, autrement dit un ensemble de régions semi-arides situées à l'intérieur du Brésil (un territoire d'un million de kilomètres carrés environ, où vivent la onça, ce félin aux allures de jaguar, et l'urubu, ce vautour noir qui traque la charogne). Mais le sertão n'a pas qu'une existence géographique ; son identité varie en fonction de l'être humain qui le foule : pour l'un, il est " là où le plus fort, à force d'astuces, fait la loi ", pour l'autre : " vous le laissez derrière vous ; mais tout à coup, il revient vous entourer de tous côtés ". Nul doute que pour Guimarães Rosa il soit Diadorim, cette épopée qui tient autant du document ethnographique que de la fable carnavalesque.
Diadorim, c'est le monologue d'un seul homme : Riobaldo. Un monologue peu ordinaire : une véritable diarrhée verbale qui s'écoule sur plus de 600 pages, sans qu'aucune pause ne permette au lecteur d'y reprendre son souffle (vous n'aurez là ni chapitre ni blanc, mais seulement l'alinéa des paragraphes). D'emblée, on est d'ailleurs très surpris par le caractère oral du roman : on a l'impression que Riobaldo dialogue avec le lecteur, même si dialoguer c'est quand même forcer les choses, puisque le conteur ne lui laisse jamais l'occasion d'une réplique. Et pourtant, il s'adresse à lui, l'apostrophe, lui demande conseil, sollicite son avis -~ bref, il le met à contribution.

Une épopée qui tient à la fois du document ethographique que de la fable carnavalesque

Quant à ce Riobaldo, c'est peu dire qu'il est fêlé : il voit le diable partout (chaque homme étant un Judas qui s'ignore) et s'efforce, par tous les moyens (dont la prière), de le maintenir à distance respectable. Les conseils qu'il profère sont ceux d'un homme de bon sens : dans le feu de l'action, il encourage ses camarades d'armes à ne tuer que les vivants, afin d'économiser les munitions. Il a également un ami, Diadorim, lequel ne s'appelle d'ailleurs pas Diadorim (mais c'est une autre histoire, ou plutôt une excroissance de l'histoire principale, laquelle n'est pas non plus tout à fait une histoire...). Une drôle d'amitié finalement ; presque une relation amoureuse. C'est à ses côtés qu'il va vivre cette odyssée, qui se résume, pour l'essentiel, à des mois de discordes et de guerres fratricides pour le contrôle du sertão (on y trouve donc maints récits d'embuscades, d'assauts, de replis et de prises de pouvoir : l'ultime, mais pas la moins spectaculaire, sera celle de Riobaldo lui-même, qui aspire soudain à devenir chef). La guerre semble être le poumon du sertão : dès qu'une confrontation s'annonce entre deux factions rivales, chacun revient brusquement à la vie.
Diadorim
est un roman difficile à saisir dans sa totalité. Guimarães Rosa a confié sa narration à un personnage qui ne sait pas raconter dans les règles de l'art, qui prend parfois de l'avance dans son récit, au point de devoir revenir plusieurs fois en arrière : " Raconter à la suite, en enfilade, ce n'est vraiment que pour les choses de peu d'importance ". Riobaldo n'entend d'ailleurs pas s'en tenir à la seule vie d'un homme du sertão (qu'il s'agisse de Diadorim ou de lui-même). Son ambition souffre de démesure (qui est la marque d'une authentique ambition) : ce qui l'intéresse, lui, c'est " la matière qui déborde " (on a d'ailleurs l'impression qu'elle prolifère dans sa voix). Et que peut le lecteur contre celui qui raconte tout parce qu'il juge que " c'est sérieux, nécessaire " ? Et pour qui oublier un seul détail, ce serait comme perdre de l'argent ? Rien, sinon l'écouter, le suivre au gré de phrases souvent cousues à la va-vite, avec leur syntaxe à l'emporte-pièce et leurs créations lexicales. Lui emboîter le pas même quand il dresse, sur trois bonnes pages, la liste de ses camarades, en prenant soin d'accorder à chacun quelques lignes descriptives. Le suivre encore, quand il évoque la faune et la flore du sertão. En un mot : boire ses paroles jusqu'à la lie.
À quarante pages de la fin, on sent Riobaldo devenir scrupuleux, comme s'il redoutait d'avoir épuisé son lecteur : " Pourquoi est-ce que je vous relate tout, d'autant de moments ? ". Peut-être pour le seul plaisir d'en arriver au mot fin, pouvoir déclarer cette histoire finie, quitte à le répéter trois fois de suite...
Diadorim
est un roman qui revisite les lois du genre. S'il n'épuise pas son lecteur, c'est peu dire qu'il le malmène. Il en est souvent réduit au rôle de pantin, ne sachant jamais précisément où on l'entraîne, ni si l'épisode qu'il découvre va le rapprocher de la fin ou le ramener en arrière. Un roman qu'il ne faut sans doute pas prendre exagérément au sérieux, et avec lequel il faut accepter de rire (la farce n'est jamais bien loin), y compris de cette étonnante expérience de lecture."

Diadorim de João Guimarães Rosa
Traduit du brésilien par Maryvonne Lapouge-Pettorelli, 10/18, 640 pages


Le Matricule des anges


mots-clés : #nature
par bix_229
le Mar 20 Déc - 16:20
 
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Sujet: João Guimarães Rosa
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Dan O'Brien

Wild Idea
Editions Au Diable Vauvert

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Index111

Dan O'Brien est homme à  vivre ses  idées. Il veut rééquilibrer l'écosystème et réparer la chaîne alimentaire brisée. Il veut vivre dans les Grandes Plaines, y réintroduire un troupeau de bisons, rentabilisé par un commerce juste et respectueux. Il y travaille avec sa compagne Jill aussi convaincue et déterminée que lui, mais plus à l'aise avec les concepts de  commerce et de communication. Ils découvrent que certains gros capitaux n'hésitent pas à se « commettre » dans une cause plus productive  de rêves et de satisfaction de l'éthique personnelle que de gros bénéfices. Malgré les écueils, nombreux, personnels ou professionnels, c'est une superbe réussite que cette entreprise de Wild Idea.

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Inde_x10

A priori très attirée par cette histoire vécue, cet homme qui à sa façon sait dire non tout en se voulant constructif, j'ai été un peu déçue par le livre, comme si Dan O'Brien avait mis  plus de punch dans sa vie que dans son écriture. Il m'a manqué des détails pour mieux réaliser la vie au ranch, et le quotidien du rancher fauconnier et maître des bisons. Cela a donc été lecture intéressée, mais non pas passionnée.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #nature
par topocl
le Mar 20 Déc - 13:44
 
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Sujet: Dan O'Brien
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Göran Tunström

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 51ifms10

Partir en hiver - Inde - Népal

Je me suis laissée bercer par le récit du voyage en hiver de G. Tunström, un récit à la fois spontané et poétique. J’ai dû, pour apprécier ce livre, oublier qu’il y a des bons auteurs indiens qui, de l'intérieur, savent parler de l’Inde. Ce livre n’a rien à voir. Je m'installe pour écouter ce périple que me raconte l’auteur, qui était accompagné de sa femme Lena qui croque les portraits au hasard de leurs rencontres, et de leur fils Linus. Tunström, est présent, là, à côté de moi, pour me conter son voyage.

Je suis charmée par ses descriptions d’oiseaux à hautes pattes ou à grand bec, par ce rhinocéros à l'air féroce qui n'a rien à voir avec celui d'un zoo, ou par son recueillement devant une antilope. Tunström n’hésite pas à faire sans vergogne quelques digressions, et m’emmène tout d’un coup en Egypte, puis plus tard, il se souvient que, en Grèce… digressions qui apportent une lecture paisible, tranquille, on a tout son temps... Et il reprend le fil de la conversation : un peintre qu’il a rencontré, tel ou tel auteur qu’il a lu…, ils lui ont dit que..., ainsi il nous raconte aussi des histoires qu’on lui a raconté, à lui…

Au hasard de son parcours, il décrit les visites des uns chez les autres, les rencontres, pendant que sa femme dessine, ici ou là, il parle aussi de politique, rencontre beaucoup de « camarades ». L’Inde de Tunström c’est le regard porté, de l’extérieur, vers le continent indien, un moment serein. On n'oubliera pas Tunström.


mots-clés : #nature #voyage
par Barcarole
le Lun 19 Déc - 18:38
 
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Sujet: Göran Tunström
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Ernest Hemingway

Arf, on s'était bien amusé avec Le Vieil homme et la mer clown

je reprends mon commentaire d'alors (et on récupère Antigone dans la foulée) :

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Lion-010

Le vieil homme et la mer

Le vieil homme et la mer, c'est un peu comme Antigone. Avec un côté plus primitif. Prenons les problèmes dans le désordre pour découvrir ce qui grouille derrière cette écriture simple. D'abord on pourrait être tenté de parler de force tellurique pour ce récit qui cherche des racines de l'homme sauf que ça se passe sur la mer, ce n'est pas le même élément, et ce n'est pas une mer déchainée qui engloutie les hommes mais une mer de désolation mais nourricière, un espace de solitude et d'abandon mais aussi de réflexion et source de vie. Ensuite si on poursuit et qu'on s'éloigne de la côte pour se retrouver au milieu de nulle-part et rejetés du temps avec seulement le vieux et le poisson, on les trouves comme unité revendiquée mais indéchiffrable puisque pris dans une lutte qui trouve difficilement son sens, dommageable même, mais inévitable. Pour s'accomplir l'action va à l'encontre de. Et c'est là que viennent l'orgueil, les souvenirs et les mythes. Perdus dans l'immensité de la mer, hors du lieu et hors du temps, très forts mais revenus, rendus à rien ou presque rien, ils n'ont plus d'enjeu, ils n'ont plus que leur réalité. Pas tout à fait une fatalité. Et puis la question des générations, il en manque, le gamin n'est plus tout à fait un gamin mais n'est pas un adulte et le vieux vit encore mais n'est plus un adulte dans la force de l'âge, il s'efface. Pourtant ils se reconnaissent, ils se connaissent et devant cette figure du vieux qui se lutte jusqu'à dépasser le sens de l'accomplissement l'émotion du gamin est riche du signe de cette reconnaissance de cette communion, c'est presque d'une Pietà qu'il s'agit en plaçant de façon poignante cette échange d'inspiration et de transmission, et en rupture avec les âges admis pour l'ancrer plus profondément dans la nature de l'homme. Enfin il y a les lions, le songe, le souvenir, le spectacle de la nature dans toute sa splendeur, un rivage calme en vue et toute la force et la beauté des fauves apaisés, l'image salvatrice qui vient dans le sommeil et hante le vieux. Elle est très belle cette image. Très belle mais pas pour autant résolue, car comment idéaliser ou rendre angélique cette vision de fauve et l'ombre de la chasse sanglante qui vient avec, qui se tisse de très loin avec cette pêche sans réelle fin que son anéantissement qui ne résout rien.

C'est pour ça que j'ai pensé (rapidement en fait) à Antigone (lu que celui de Anouilh) et que par delà le côté taquin de ce rapprochement ça me parle, il y a un acte incontournable entre le juste et le destructeur (côté destructeur ici plus mis en avant), surtout inévitable, porteur de conséquences et de résonances difficiles à détricoter. Et le récit ne serait rien sans le gamin qui veille, qui lui aussi à son petit côté Antigone.Tout ça est dans l'ensemble défait des liens d'une société quelconque avec seulement ce petit village que seuls les touristes peut-être viennent rattacher au monde ne rendant que plus seule la vanité de l'orgueil mais plus grand aussi l'élan tellement solitaire (qui ne peut être que solitaire) du vieux, cet élan qu'il n'est pas possible de dissocier de celui du gamin. Le baseball, les boites de conserves, le langage simple tout ça participe à la beauté de cette fulgurance d'humanité dépouillée. Et même la lenteur, la douceur de cette lutte entre l'homme et le poisson (autre frère peu habituel) contrarie la violence de l'affrontement. Tout comme est contrariée celle du combat contre les requins par la défaite sans solution. Il n'y a plus de victoire et celle de l'homme sur l'homme est très improbable. Je comprends qu'on puisse trouver ça léger avec une langue simple et des symboliques très dessinées mais je me suis pris à la grande humanité du dessein désolé et j'ai beaucoup goûté la retenue et la réserve qui servent à raconter cette folie de grandeur et d'existence. C'est un très beau texte que j'espère bien relire un jour en vo.

mini extrait :

   "J'ai la tête tout ce qu'il y a de claire, pensa-t-il. Trop claire même. Claire comme les étoiles qui sont mes p'tites sœurs. Mais faut tout de même que je dorme. Les étoiles ça dort ; la lune aussi ; et le soleil, alors ? Même l'océan quelques fois il dort, les jours où y a pas de courant et où c'est le calme plat.



mots-clés : #nature
par animal
le Dim 18 Déc - 0:14
 
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William Henry Hudson

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VERTES  DEMEURES


Vertes demeures fut écrit au 19e siècle, traduit en français dans les années 3O, plus ou mois oublié par la suite malgré une réédition en poche
dans la collection Points.

Passionné par la nature et les oiseaux, Hudson bourlingua pandant des années sur le continent latino-américain. Retiré à Londres, il pourra recréer un univers qui l'obséda toujours, et qui est à l'origine de Vertes demeures...

Difficile de parler d'un livre qui est plus une féérie fragile et envoûtante qu'un roman.
Sa fragilité meme, la délicatesse du sujet donnent seulement envie de suggérer ce qu'il est...Suggérer seulement...
En tout cas pas un récit de voyage. Son Amazonie est encore plus délirante que la vraie... Hors du temps et sans points de repères topographiques. Un livre poétique et onirique, qui donne énormément à voir et à imaginer...

Un hommage à la nature et aux rêves qu'ils peuvent créer. Un livre transparent, mélodieux... Etrange. Un livre unique.
Une histoire d'amour fou aussi certainement...
La passion de Hudson pour les oiseaux lui inspira le personnage féminin.
Je n'en dirai pas davantage...
Laissez vous tenter, et passez de l'autre coté du miroir...

Message récupéré


mots-clés : #nature #xixesiecle
par bix_229
le Sam 17 Déc - 17:15
 
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Karel Capek

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 51jlkn10

L'année du jardinier


Originale :  Zahradníkův rok (Tchèque, 1929)
Avec des illustrations de son frère Joseph Čapek

Traduction : Joseph Gagnaire

CONTENU/COMMENTAIRE:
Doublé d'un amoureux passionné de jardins, cet almanach,  Čapek l'a publié en 1929. (…) Sa lecture est foisonnante de poésie et d'émotions. De quoi combler tous les jardiniers expérimentés ou débutants. Car ce n'est pas de conseils qu'il est question ici. Mais bien de sensations, d'odeurs, d'amour des plantes. Dans le jardin de Čapek on ne s'ennuie jamais. Mieux, on s'amuse. L'auteur sait se moquer de lui et donc de nous... Pour preuve : les dessins de son frère qui illustrent malicieusement son propos. De Janvier à Décembre, Čapek nous propose une véritable promenade au paradis. Passionnant.

"Le véritable jardinage ne comporte aucune activité méditative. Čapek, son dernier grand théoricien, savait bien, lui, de quoi il retournait : le vrai jardinier n'est pas celui qui cultive les fleurs, mais celui qui travaille la terre. Les rosiers sont faits pour les dilettantes. Lui n'a d'yeux que pour ce que le profane ne voit pas ; ses secrets sont enfouis dans la composition de son incroyable humus dont il connaît, seul, la formule chimique. Capek sait d'ailleurs reconnaître l'authentique jardinier entre mille, à sa curieuse physionomie. Ordinairement terminé, vers le haut, par son derrière, sa tête, elle, pend quelque part entre les genoux. Et hormis le soir, au moment de l'arrosage, il mesure rarement plus d'un mètre de hauteur…" Joël Jegouzo
(Source : Descriptions du produit, amazon.fr)

REMARQUES :
Le livre consiste de douze chapites, consacrés aux mois de l’année et où l’auteur va parler d’une façon à la fois réaliste, mais avant tout plein d’humour, du jardinier enthousiaste. Là, il prendra en focus le jardinier de fleurs, pas le maraîcher ou le paysan d’arbres fruitiers. Ce sont ses occupations typiques, liées aux saisons, les aventures, souffrances, enthousiasmes qu’il vise. Et bien sûr le narrateur fait lui-même partie de cette étrange tranche spéciale de la population que présente les jardiniers. Donc, se montrer avec un regard d’humour, voir un peu de moquerie, deviendra jamais méchant, mais au contraire un signe d’amour, une grande capacité de pouvoir rire des particularités des jardiniers. Avant ou entre ces chapitres sur les mois, on trouvera encore des chapitres thématiques sur diverses activités.

Donc, pour moi un melange quasi idéale entre une belle capacité d’observation sur le jardinage, certaines activités fort néccessaires un moment donné de l’année (Čapek doit avoir des connaissances bien élaborées sur ce sujet!), ET, d’un autre coté, un si grand sens d’humour et d’autodérision que le tout devient une déclaration d’amour. Et derrière ces deux volets se dessinent discrètement et sans s’imposer même une forme de sagesse !

Les illustrations si simples mais très parlantes du frère de l’auteur, Joseph, augmentent encore le bonheur !

Est-ce qu’il peut y avoir un meilleur cadeau pour soi ou tout amateur du jardinage, drôle, littéraire et profond ? Donc, récommandation spéciale aux jardiniers du monde entier !


mots-clés : #nature
par tom léo
le Ven 16 Déc - 18:12
 
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Sujet: Karel Capek
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Malcolm de Chazal

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Petrusmok
Roman (?) 160 pages environ, en fait Livre I d'un ensemble comprenant, en Livre II, Makoco. L'ensemble "pèse" tout de même ses 470 pages environ.


Publié en 1951 par The Standard Printing Establishment, Port-Louis, Île Maurice, puis seconde édition en 1979 par La Table Ovale, toujours à Port-Louis.
L'édition la plus évidente à trouver aujourd'hui est celle des éditions Léo Scheer de 2004, Petrusmok partage le tome IV des œuvres complètes parues chez cet éditeur avec Makoco.

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Index2
Le Pouce, Île Maurice

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Piter-bioty-tete
Pieter Both, Île Maurice

Nouvelle Atlantide où tout part de la pierre, de Chazal, chamanique, se projette à l'origine du monde et Maurice était le continent des Lémuriens, peuplade ou plutôt civilisation exceptionnelle, tout en retombant parfois les pieds sur terre dans son siècle, ce qui lui est fort désagréable. Car de Chazal a dû faire un vrai travail de démiurge.  On note que Petrus signifie la pierre en latin, et Mok se rapporte à la chaîne de montagne centrale de Maurice, et à ses habitants, les Mokiens
Spoiler:
.

On le suivra (ou pas) dans ses délires, qui mettent, au centre et à l'origine, le minéral, puis le végétal, et l'accord profond de l'homme avec ceux-ci: attention, je sais bien que dit comme ça, mais non, ce n'est pas un roman crypto-écolo ou à prétention écologique.
Mais c'est une belle, poétique, introspective fresque abondante, fouillée, dans laquelle le lecteur réceptif se verra entraîné, un peu fasciné parfois.

Peut-être, cher Malcolm, eût-il été possible de dire cela en deux centaines de pages de moins, ou davantage ? Allez, je n'insiste pas, je vois parfaitement votre haussement d'épaules.

Non, bien sûr, je ne crois pas qu'il soit possible de travailler littérairement à créer comme un lieu enchanté, n’en retenant que la magie des couleurs et des formes, la puissance de la matière en quelques pages.
Ce regard particulier, le vôtre, associé à une quête spirituelle et mystique intense (et pas seulement fort érudite), possède une puissance incomparable.  

Mais, votre capacité à re-créer un langage, et vos emphases, vos flamboyances, votre distinction (qui est la résultante, je n'en doute pas, de votre constante dans la différence assumée) me taraudent.

Oui, vous ne pouviez pas imaginer nos facilités de lecteurs du XXIème siècle à aller chercher les lieux et les images qui vous inspirèrent ce livre rare, en quelques clics et sans refermer le bouquin. Mais, même avec ces facilités-là: on parvient parfois à ne pas vous suivre.
Vous êtes seul, Malcolm, devant, à une telle distance... et nous...modestes suiveurs, derrière.
Qui vous aime vous suive ?


mots-clés : #nature
par Aventin
le Ven 16 Déc - 17:52
 
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Sujet: Malcolm de Chazal
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Olivier Rolin

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 51bwzn10

Solovki - La Bibliothèque perdue

avec des photos de Jean-Luc Bertini
Original : Französisch, 2014

INTRODUCTION :
Le livre se présente dans un format A-4, légèrement moins large, dans un mélange d'un texte relativement court d'Olivier Rolin et de de photographies de Jean-Luc Bertini. C'était en 2010 que l'écrivain avait été la première fois à Solovki, immédiatement sous le charme de ce lieu magique (comme moi quelques années plus tôt...) Depuis il a revisité cet archipel encore deux fois. Le lieu fait référence, dans la mémoire collective, à une histoire réligieuse très riche de par la présence d'un monastère très influent depuis le debut du XVème siècle, et puis par la transformation de l'île en Goulag dès le début des années 1920. Solovki comptait comme le premier Goulag de la sorte ! Au début de la vie du « lager » une vie culturelle même semblait possible. S'y developpa alors entre autre une bibliothèque par les livres apportés par les prisonniers : intellectuels, politiques selon Rolin, mais j'ajoute : aussi des prêtres et autres. Puis avec les années, le durcissement de la situation et la dissolution du Goulag, la bibliothèque « disparaissait », et on ne savait pas vers où. Travaillant sur le sujet de ladite bibliothèque disparue, Rolin revenait en Mars/Avril 2013 pour faire un documentaire pour ARTE. C'est là que naissaient aussi les photos de Jean-Luc Bertini. Leurs investigations les menaient des Solovki vers Kem, Medvejegorsk et Iertsovo.

REMARQUES :
« A quelque cinq cents kilomètres au nord-est de Saint-Pétersbourg, juste sous le cercle polaire, la mer Blanche est une mer presque fermée, un grand golfe de la mer de Barents. A l'ouest c'est la République de Carélie et la Finlande, au nord la péninsule de Kola avec le port de Mourmansk, à l'est la "ville de l'Archange", Arkhangelsk, au sud, près du port presque abandonné de Belomorsk, le débouché du canal Baltique-mer Blanche, autrefois nommé "Staline", dont le percement, de 1931 à 1933, coûta la vie à des dizaines de milliers de déportés. C'est sur les bords de la mer Blanche, à Severodvinsk, que la Russie construit ses sous-marins nucléaires. Terres de sombres forêts, de lacs glaciaires, terres de sang, bourgades délabrées sous la froide lumière du Nord : il faut aimer les paysages mélancoliques pour se balader, surtout en hiver, sur les rivages de la mer Blanche. »
(extrait du livre...)

Restent pour moir l'impression d'une distance vers ce qu'on décrit, un vrai élan, une energie ne sont pas communiqués malgré le sujet plus qu'intéressant. Comme si Rolin faisait ici encore un ajout au film, une exercise de devoir sans vraie particpation. Un peu endormi ?
Il faut être prêt que le sujet du livre (du texte au moins) est alors plutôt la recherche sur les traces de la bibliothèque, même s'il y manque l'élan. Mais il est étonnant, voir pour moi inconcevable que tout en racontant alors sur les Solovki on fait mention en quelques lignes de l'histoire si riche, la place si unique de la tradition monastique. Comment présenter les Solovki sans aucune photo vraie de la vue d'ensemble du Kremlin tellement impressionnant, image que chacun, aussi les prisonniers des sombres années, ont du connaître en arrivant sur l'île ? Comment parler de coté des prisonniers, seulement d'intellectuels et de prisonniers politiques si on sait combien de croyants y furent tués, massacrés, torturés aussi ? Par ces omissions ce livre perd pour moi un grand part de sa vérité, ou de sa percussion.

Parmi les photos il y en a des superbes, des trouvailles de visages, des vues des alentours dans la neige...(un vrai documentaire devrait aussi tenir compte des différentes saisons de l'année!) . Mais beaucoup ne me parlent pas, ne me disent rien. S'y ajoute le manque de titres, de notes explicatives : comme ces photos sont prises aussi sur le chemin des investigations, on ne sait pas où est-ce qu'on se trouve.

Donc, l'impression générale : une certaine vue reductrice et la conviction qu'on aurait pu faire plus. Une occasion ratée pour un sujet extraordinaire dans un lieu magique.
mots-clés : #nature #regimeautoritaire #religion
par tom léo
le Mar 13 Déc - 22:04
 
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Sujet: Olivier Rolin
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Mark Spragg

Mark Spragg
Né en 1952

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Spragg10


Mark Spragg (né en 1952) est un écrivain américain. Il est l'auteur de trois romans et un livre de fiction, la plupart du temps fixés dans le Wyoming , où il a grandi.

Mark Spragg a grandi sur le Sabres Ranch Crossed, un ranch du Wyoming huit miles à l' est du parc national de Yellowstone. Il est diplômé de l' Université du Wyoming à Laramie en 1974, avec une majeure en anglais. Il a travaillé sur une plate-forme pétrolière, shoed chevaux, et a mené des voyages d'emballage pour soutenir son écriture.

En 1999 , il a publié un mémoire, Where Rivers changer de direction, de son enfance inhabituelle, avec pas de télévision ou de radio , mais entouré par de vastes étendues de beauté en plein air robuste. Le livre a reçu des critiques étoilés Publishers Weekly et Library Journal,  et a gagné les montagnes 2000 et Plains Booksellers Award pour Nonfiction.

Spragg plus tard , a publié les romans Le Fruit of Stone, An Unfinished Life, and Bone feu. Il a également co-écrit le scénario à An Unfinished Life avec sa femme, Virginia Korus Spragg.

Il vit avec sa femme, Virginia, dans le Wyoming.

(wikipedia)


traduits en français

2005 Là où les rivières se séparent.
2005 Une vie inachevée
2007 Le fruit de la trahison
2012 De flammes et d'argile





Là où les rivières se séparent

Tag nature sur Des Choses à lire - Page 10 Riv1010

Ce récit autobiographique nous emmène dans le Wyoming,  où la violence du vent  déshabille même les âmes, où les chevaux ont la priorité, où l’auteur a passé  son enfance, son adolescence et peut-être y vit-il encore.

Ce récit est pour la plus grande part l’initiation de l’enfant  à la vie, une dure vie comme peut l’être  celle dans un ranch,  le plus grand ranch de la région ; région sauvage où grondent les rivières et les ours, où la Nature ne pardonne pas les erreurs.

Outre ses parents,  l’enfant est l’employé du père, au même titre que les autres  et de même traité,  certains de ses compagnons de travail, ont  inculqué  à l’enfant, puis à l’adolescent  des valeurs essentielles à la formation de l’Homme.

La vie au ranch est de sobriété, de travail, mais combien  l’amour que porte l’enfant aux chevaux est palpable.

Le narrateur  aime la solitude, il le prouvera d’ailleurs dans l’isolement en montagne tout un hiver rigoureux (moins 35°)mais c’est là qu’il commencera l’écriture.

Le dernier chapitre est plus intime encore,  il reconnait, dénonce parfois, l’homme qu’il est devenu, raconte la fin de sa mère.


Une belle écriture passionnée qui porte le récit, les contemplations de l’auteur sont poétiques, les  descriptions physionomiques , le langage confortent la lucidité de son regard.
L’auteur manie l’écriture comme un bel outil utile qui fait du bon travail.
Me voilà à court de mots, parfois je me dis que je ne mérite pas le plaisir donné par une lecture !

Ces extraits vous convaincront certainement
« Je me sentais mieux que le garçon qui s’était endormi la veille. Je me sentais plus vieux que le garçon qui avait failli tuer son cheval. »

« Socks lèche le col de ma veste en jean. Son souffle chaud et humide sur mon cou. C’est la première fois que je suis amené à tirer des conclusions sur la chasse. Par le passé, les chevaux que nous avons utilisés comme appâts n’étaient plus bon à rien, ils avaient perdu leurs dents, ils étaient prêts à mourir. Je n’ai encore jamais associé le chagrin à notre entreprise familiale. »


« On n’a pas si souvent l’occasion d’être ensemble, dit-il.
- On travaille ensemble
- Quand on travaille ensemble je suis ton patron.
- Qu’est-ce que tu es en ce moment ?
- Je suis ton père. Il se tourne vers moi avec un demi-sourire. « Fais donc un peu attention aujourd’hui, et tu verras s’il y a une différence. »

« Je monte dans la montagne le lendemain matin. L’automne tient bon, les journées sont chaudes, les nuits sont fraîches, les arbres commencent à changer de couleur, leurs feuilles arrivées à maturité se teignent de jaune, d’or et de roux.
Je me gare à côté de la maison, je descends de moto et je n’en crois pas ma chance.On dirait que je suis au-dessus du monde, au-dessus de toute activité. L’air est bleu comme du lapis-lazuli. Il pâlira et prendra  la couleur du givre dans quelques courts mois. »

« Je me plie à la taille par-dessus les deux serpents. Leurs yeux exigent chacun de mes mouvements. La femelle se glisse contre son mâle blessé et je voudrais que le fossé soit assez profond pour cacher ma honte. Je dis piteusement à la femelle que je n’ai pas sauvé le mâle, que je n’ai pas mis fin à ses douleurs, parce que je ne croyais pas pouvoir le faire. »

"Elle se sentira absolument seule au monde, unique dans son malheur. Je ne serai pas assez fort pour absorber tout le démon de sa souffrance. J' essayerai, mais je serais battu, le démon retournera en elle et grognera comme un chien méchant qui protège sa maîtresse. Mon amour pour elle ne semblera pas suffisant."


mots-clés : #nature #initiatique
par Bédoulène
le Lun 12 Déc - 19:10
 
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Sujet: Mark Spragg
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Edward Abbey

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Désert solitaire

Difficile de sortir de ce territoire au propre comme au figuré. L'auteur nous raconte une saison passée en tant que Ranger dans la région des Arches et avec les histoires qui s'y sont déroulées le lecteur comprend la beauté et la cruauté de cette région qu' Abbey aime passionnément, à la folie car oui, il l'avoue pour vivre là il faut être fou !

De la plus petite fleur au plus imposant rocher, des empreintes de lapin à la plume des vautours, du filet d'eau à la rivière qui gronde, du nuage blanc à l'orage violet tout l'émeut et le lecteur avec.

L'auteur a souvent un ton sarcastique, voire caustique quand il dénonce les abus de la civilisation( "syphillisation" comme la nomme l'un de ses amis )le viol, la destruction de la Nature en général et plus précisément les USA et "sa région" de Moab. Mais combien en apporte-t-il les preuves hélas !

Nous sommes tous responsables, ceux qui polluent et veulent asservir les lieux comme ceux qui les ignorent, qui n'en voit pas la beauté et la fragilité, avides de progrès, de confort, oublieux de l'esprit des pionniers qui ont su, eux, s'adapter à notre Terre.

"Ce qui nous amène au dernier aspect du tourisme industriel : les touristes industriels eux-mêmes."

Ces touristes industriels, victimes inconscientes, incapables de quitter leur véhicule, leur téléphone etc............... Ne savent-ils plus voir, écouter, marcher ?

Avec la descente de la rivière le sort de la région apparaît de manière inéluctable, du bonheur que les 2 hommes ont au départ au dernier regard qu'ils laissent sur ce qui ne sera bientôt plus. C'est la vision la plus réaliste de la destruction de ce lieu.

L'écriture est poétique, vivante ; j'aime beaucoup que les noms des fleurs soient cités sous leur appellation scientifique ce qui engendre plus de mystère, son amour de la Nature transpire de toutes ses pores dans ce récit.

Par contre je n'ai pas apprécié : ce qu'il dit sur le bétail lorsqu'il aide le vieux Roy "la vache ne voulait pas se relever ; elle préférait l'ombre. Je lui donnait des coups de gourdin et des coups de pied dans les côtes et tirai brusquement sa queue."

Egalement il parle aussi de donner les chiens domestiques comme nourriture aux coyotes.

J'ai le sentiment que tout ce qui est "apprivoisé" ne mérite pas son attention.

Pas compris non plus qu'il avoue, alors qu'il est avec des amis étudiants, lancer un vieux pneu dans le canyon.

A-t-il ramassé, les déchets (laissés apparament par des visiteurs) qu'il découvre à la fin de la descente du canyon ? Il ne le note pas.

Cette lecture a été émouvante, m'a fait souffrir (je m'imaginais moi qui craint la chaleur dans ce Paradis) ; combien j'aurais aimé avoir le souffle coupé au bord des ravins, entendre ce silence et voir le coucher et le lever du soleil.

Bref, un beau voyage, utile, qui pose des questions et je me sens coupable aussi car quand je vois les lacs artificiels de ma région, je me dis : que c'est beau !
J'ai une mauvaise excuse je n'ai pas vu l'avant" seulement l'après".

Extraits

"Je m'allongeais dans l'antre du coyote, fis de mon bras un oreiller pour ma tête et souffris, toute la longue, longue nuit, de l'humidité, du froid, de courbatures, de la faim. J'étais très malheureux. Je fis des cauchemars claustrophobiques. Ce fut une des plus heureuses nuits de ma vie."

"Si nécessaire, nous sommes d'accord là-dessus, un homme pourrait passer sa vie dans cet endroit une fois qu'il aurait adapté son système nerveux au calme terrifiant, à la tranquilité redoutable. Le silence - je veux dire pas là non pas l'absence totale de bruit, car le fleuve et ses canyons sont animés d'une musique naturelle, mais plutôt l'absence totale de confusion et de clameurs - c'est ça qui serait le problème. Ce que Churchill appelait "la foutue paix", pourrions-nous le supporter très longtemps ? Mais aussi, après avoir connu cela, comment pourrions-nous jamais retourner à ce que nous avons quitté ?"

"Mais l'amour du monde sauvage est plus qu'un appétit de ce qui est toujours hors d'atteinte ; c'est aussi une expression de loyauté à la terre, la terre qui nous a portés et nous soutient, le seul pays que nous connaîtrons jamais, le seul paradis dont nous ayons besoin - si seulement nous avions des yeux pour voir. Le pêché originel, c'est la destruction aveugle, par cupidité, de ce paradis naturel qui nous entoure - si seulement nous en étions dignes."

" Cette fantaisie minitieusement dépeinte d'un royaume au-delà du temps et de l'espace, qu' Aristote et les pères de l'Eglise ont essayé de nous refiler, ne suscite, de nos jours, qu'inattention et indifférence, tombant dans l'oubli qu'elle mérite si amplement, alors que le Paradis dont je parle, et que je veux glorifier, est toujours avec nous : l'ici et le maintenant, la terre actuelle, tangible, dogmatiquement réelle sur laquelle nous sommes."
je reviens car je voudrais ajouter que je suis d'accord avec ce que je considère comme une conclusion :

"L'équilibre, voilà le secret. L'extrémisme modéré. le meilleur des deux mondes. A la différence de Thoreau qui exigeait un monde à la fois, j'essai de tirer le meilleur parti des deux."

Il parle bien sur du monde Sauvage et du monde "apprivoisé" industriel.

L'auteur cite aussi d'autres écrivains qui selon lui ont apporté de leur connaissance dans leurs livres ; j'aime bien noter les références qui sont données par l'auteur d'un livre que j'ai aimé et lire ce qui est donné en exemple (c'était d'ailleurs de très bonnes lectures)


mots-clés : #nature
par Bédoulène
le Sam 10 Déc - 17:38
 
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Sujet: Edward Abbey
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