Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Sam 27 Juil - 10:57

181 résultats trouvés pour humour

Gonçalo M. Tavares

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 Tavare10


Monsieur Kraus et la politique
. - V. Hamy

Du bon usage de Karl Kraus

Donner du sens au non sens et dénoncer la stupidité humaine, tel pourrait être le propos de ce livre placé sous l'égide de Karl Kraus. Kraus vivait au début du 20e siècle en Allemagne. Gonçalo M Tavares le propulse au début du 20 e siècle au Portugal.

Sans problème apparent. Kraus s'adapte immédiatement à la situation et illustre ses pensées par des petites chroniques envoyées à la presse dénoncent ceux qui font un très mauvais usage de la langue. Au seul profit de leur prétentieuse personne...

C'est hilarant, bien pensé, tonique et exemplaire... Dans la continuité évidente de Ionesco, Beckett et Jarry.

- "C'est comme le jeu des enfants dit monsieur Kraus. Si un homme politique nous parle du ciel et qu' il pointe le doigt vers le haut, en disant :"regardez !" C'est précisément à ce moment-là qu'il faut vérifier les objets qu'il conserve dans sa cave. P. 89

Motifs de démission

Tout pays doit etre géré par le bon sens et en faisant un usage scrupuleux de l'intelligence. Aussi lorsqu'il tombe amoureux, un homme politique doit-il immédiatment céder sa place." P. 92

- "Lire en profondeur... murmura monsieur Kraus.

Un politicien ne lit pas de livres, dans le meilleur des cas, il lit les titres. Avec les gens, il fait pareil." P. 100

Message récupéré


mots-clés : #humour #politique
par bix_229
le Jeu 22 Déc - 19:41
 
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Sujet: Gonçalo M. Tavares
Réponses: 15
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Jorn Riel

La vierge froide et autres racontars

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 Image147

Je reprends les choses avec le premier

   L'Histoire Universelle, mon ami, c'est des gros livres concernant des meurtres sur tous les fronts et l'amour de la patrie, l'honneur et ce genre de foutaises. Et juste quelques lignes ici et là sur la vie des gens ordinaires.


Donc, Jorn Riel nous présente des gens ordinaires, ses chasseurs du grand Nord. Comme il adopte la forme nouvelles-accolées-faisant-un-tout , il n'éprouve pas le besoin de faire une intro, d'expliquer la situation, la géographie etc … (on a quand même droit à une carte, mais on s'en fiche un peu, les histoires vivent pour elles-mêmes) A nous de découvrir au fil de pages.

On est d'entrée de jeu en présence des personnages , et quels personnages, les poètes et les philosophes, les un peu bornés et les originaux, les rêveurs et les grognons, les mutiques et les bavards. Car la solitude du quotidien, fait que les moments de camaraderie deviennent cruciaux,  et justifie les explosions de plaisir quand tout ce petit monde se retrouve et arrose ça dans une belle démesure.

Des situations d'un burlesque un peu fou, mais d'une folie à la fois sereine et plausible. Une superbe galerie de portraits, avec  cet humour tendre, qui n'est jamais lourd, même quand il passe un chapitre à nous parler de cabinets.

   - Il y en a qui réfléchissent même en vivant à l'écart, répondit BjØrken. Et si on fait ça, on devient quelque chose. Retiens bien ça, Lasseville.



   Il était jeune et avait du mal à se contenter du silence merveilleux de la nuit.


   La femme devient en Arctique une entité lointaine et  imaginaire, à laquelle on ne fait allusion qu'avec des tournures vagues et prudentes. Il est extrêmement rare d'y entendre parler de cette créature d'une manière grossière ou obscène. Tout chasseur a sa propre affaire de cœur, belle et délicate, et qu'il préfère garder pour lui.


J'ai eu un faible pour les funérailles de Jalle, mais - en tout cas dans les livres - j’ai toujours un faible pour les enterrements. J'en ai rarement lu d'aussi drôles, par contre !

J'ai pensé à animal, aussi :

  - Ouais ouais, la prudence commande d'embrasser son polochon et d'en écraser quelques heures, pour la beauté du geste.


(commentaire récupéré)


mots-clés : #nouvelle #humour
par topocl
le Jeu 22 Déc - 12:08
 
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Sujet: Jorn Riel
Réponses: 51
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Luigi Meneghello


Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 Menegh11

LIBERA NOS A MALO

Presque cinquante ans après sa publication en Italie, Libera nos a malo, le "livre-monde" que Luigi Meneghello dédia à l'univers rural de son enfance, est enfin traduit en français.

Dans ce roman atypique et fascinant, l'écrivain italien - disparu en 2007 et considéré comme une figure majeure de la littérature contemporaine du pays - fait revivre le monde disparu de Malo, le petit village en Vénétie où il grandit entre les années 1920 et les années 1940.

Pour cet exercice de mémoire porté par les libres associations et les digressions, Meneghello adopte un regard critique qui lui permet de se pencher avec sévérité et ironie (comme le montre le jeu de mots du titre, entre la conclusion du "Notre Père" en latin et le nom du village), mais aussi avec une certaine tendresse, sur cet univers paysan dominé par la pauvreté, l'ignorance et la croyance religieuse, mais animé par de véritables liens de solidarité et par un esprit de communauté très marqué.


Peu à peu, il tire de l'oubli tout ce qui a laissé une trace dans sa mémoire : les paysages et les rites du travail, l'univers familial et celui de l'école, la rhétorique fasciste et les liturgies de l'Eglise, les jeux et les amours, sans oublier une riche galerie de personnages hauts en couleur, à commencer par ses amis, mais aussi le curé du village ou la maîtresse qui lui a appris la lecture.

Bien que présenté comme un simple roman, Libera nos a malo est une oeuvre beaucoup plus complexe. L'auteur y croise récit autobiographique, enquête anthropologique et réflexion sur le langage. La question de la langue est en effet au coeur du livre car, pour l'auteur, le dialecte est la langue naturelle, celle de l'enfance et de la liberté, alors que l'italien est le moyen de communication de l'école et des institutions, une langue peu maîtrisable, vécue comme une imposition et pleine de mystères. "L'effet des mots écrits, les mots de la langue italienne, sur nous qui parlions le dialecte était des plus étranges", souligne l'écrivain, en rappelant que les mots italiens résonnaient dans le dialecte comme des formules magiques aux résonances secrètes.

Cette tension permanente entre italien et dialecte traverse tout le livre, grâce à une écriture riche et élaborée qui n'hésite pas à exploiter une reconstitution presque philologique des formes dialectales. Il s'agit d'un choix courageux, car, au début des années 1960, l'italien venait à peine de s'imposer sur l'ensemble du territoire national et, à la différence d'aujourd'hui, rares étaient les écrivains (avec notamment les exceptions de Gadda et de Pasolini) qui osaient introduire en littérature la force du dialecte.

Grâce à cette langue très inventive et personnelle (d'ailleurs, très bien restituée par la traduction française), Meneghello a su recréer magistralement un monde, dont - au moment d'écrire - il était désormais définitivement éloigné. Une distance qui lui a permis d'ôter toute nostalgie à cette magnifique archéologie d'un pays perdu.
LIBERA NOS A MALO de Luigi Meneghello. Traduit de l'italien par Christophe Mileschi. Editions de l'Eclat, "Paraboles", 364 p.


Le Monde des livres

J'espère qu' Animal nous parlera de ce livre qu'il a lu. B


mots-clés : #humour #regimeautoritaire #viequotidienne
par bix_229
le Mer 21 Déc - 17:48
 
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Sujet: Luigi Meneghello
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David Lodge

La vie en sourdine

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 Image130

Un livre fort sympathique, mon premier de David Lodge, qui jongle très habilement entre humour et émotion.
Le début bien qu’entamant une réflexion sur le vieillissement et la surdité est franchement de l’ordre de la comédie, pour évoluer insensiblement vers une réflexion douloureuse sur la maladie et la mort. Puis une dernière page à nouveau tendre et amusée pour une note d’optimisme.
La morale qu’on en tire étant assez classique, qu’il ne faut pas faire un plat de ce qui peut être pris à la légère, et que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir et il convient d’en profiter.

Un petit côté Philip Roth dans cette histoire d’un intellectuel que la retraite et la surdité (chez Roth c’est la prostate) ont rendu un peu misanthrope, qui ne craint pas d’être émoustillé par une jolie étudiante. Oui, mais ici l’humour est anglais et non juif, et la fidélité à son épouse reste une priorité.

En prime quelques délires follement drôles sur la linguistique, les discours abscons de spécialistes, les lecteurs de bibliothèques criminels qui saccagent les livres en les surlignant et la fête de Noël quand on la déteste

Je ne résiste pas au plaisir de citer cet éloge funèbre, citation d’un « naturaliste nommé Cummings » qui résonne puissamment en moi :

« L’honneur me suffit quant à moi d’appartenir à l’univers – un univers si grandiose et un dessein si majestueux. Pas même la Mort ne peut me priver de cet honneur. Car rien ne peut changer le fait que j’ai vécu ; j’ai été moi, ne serait-ce que pour un temsp très court. Et quand je serai mort, la matière qui compose mon corps demeurera indestructible – et éternelle, si bien que, quoi qu’il puisse arriver à mon « Ame », ma poussière demeurera toujours, chaque atome individuel de moi jouant son rôle individuel – j’aurai encore un peu mon rôle à jouer. Quand je serai mort , vous pouvez faire bouillir mon corps, me réduire en cendre, me noyer, me disperser – mais vous ne pourrez pas me détruire : mes petits atomes tourneraient simplement en ridicule pareille vengeance sadique. La Mort ne peut rien faire d ‘autre que vous tuer. »


(commentaire récupéré)


mots-clés : #humour #mort #vieillesse
par topocl
le Mar 20 Déc - 13:51
 
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Sujet: David Lodge
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Jay McInerney

Bright Lights, Big City
(anciennement Journal d’un oiseau de nuit)

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 Image137

Je crois bien qu'on ne sait pas comment s'appelle le héros. L'auteur s'adresse à lui tout au long du livre grâce à un « tu » complice. Pas le tu qu’on pourrait trouver dans un Nouveau Roman. Non, le tu empathico-moqueur qu’on adresse à un type sympa. Il s'agit d'un jeune provincial débarqué à New York sûr que tout va lui réussir, une épouse jeune et gagnant (et dépensant) l’argent facilement, un boulot dans un journal en vue qui lui permettra de réaliser ses rêves et de devenir écrivain. Mais la Big City et sa vie noctambule n'est pas celle qu'il croyait, il se noie d'alcool et de drogue, de sensations intenses et brèves, et perd au passage sa femme, son boulot, tous ses rêves… dans un univers où cela n'intéresse pas grand monde.

Il y a deux choses que tu aimes bien chez Allagash : la première, c'est qu'il ne te demande jamais comment tu vas ; la deuxième, qu’il ne te laisse jamais le temps de répondre à ses questions. Autrefois, ce détail t’énervait. Mais quand les nouvelles sont mauvaises, il est réconfortant d'avoir affaire à quelqu'un d'aussi peu curieux.


Cette première partie est extrêmement brillante, mêlant dans un savant équilibre cynisme et tendresse vis-à-vis du personnage, McInerney use d'un humour décapant pour le décrire dans tous ses déboires. C’est drôle au possible. Ensuite, quand le jeune homme, peu à peu reprend goût la vie, voit des mains qui se tendent, trouve le chemin de la rédemption, c'est, sans être totalement classique, sans doute un peu plus banal : tout en gardant un oeil acerbe, McInerney a un propos qu'on a l'impression d'avoir déjà vu un certain nombre de fois (bien que totalement fasciné par les excès des paradis artificiels, happé par une superficialité protectrice, le jeune homme a finalement bon fond). Quoi qu'il en soit, ça se lit extrêmement bien, la plume est alerte, on rigole beaucoup, et si cela n'a pas le caractère abouti de Trente ans et des poussières, c'est un bon moment de passé.

Ça ne me fait pas rire. C'est d'un goût douteux
Le goût, dit Tad, c'est essentiellement une affaire de goût.


(commentaire récupéré)


mots-clés : #humour
par topocl
le Lun 19 Déc - 13:32
 
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Sujet: Jay McInerney
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Ilya Stogoff

mASIAfucker

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 Fit1010

Un roman super ! Road movie entrecoupé de souvenirs de jeunesse totalement jouissif à travers la Russie post soviétique. On ne sait vraiment quelle est la part autobiographique, s'il y en a une, si ce n'est que cela.
Le héros, journaliste freelance décide au lendemain d'une cuite de laisser femme et enfant et de prendre un train. Puis d'en prendre un autre de se perdre et de passer tout son temps à souhaiter rentrer sans y parvenir ou si difficilement. On visite la Sibérie, le Kazakshtan, l'Ouzbekistan, une partie de la Turquie, le site si célèbre de Sakhaline. On y découvre des peuples si différents, des moeurs si complexes, une URSS si perdue.
Perdu comme le héros qui finalement pensera de ce voyage qu'il "ne s'y est pas perdu mais qu'il s'y est trouvé".
Le style est agréable, tantôt caustique avec un humour au second degré délicieux, décrivant l'absurde avec euphorie, tantôt laconique avec de lourdes pensées nostalgiques.
On aime le héros qui devient mature au fur et à mesure, on aime les pays qu'il traverse qui sont pourtant cauchemardesques. On aime tout et on apprend.

Ce n'est pas un chef d'oeuvre mais ce n'est pas l'objectif, c'est jouissif et j'ai adoré.
J'ajoute un grand bravo aux éditions louison qui proposent vraiment de beaux objets-livres. On sait pourquoi on paye.


mots-clés : #humour #voyage
par Hanta
le Dim 18 Déc - 20:42
 
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Sujet: Ilya Stogoff
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Saki

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 51phad10

L'omelette byzantine

Les héros de Saki, tous issus de la bourgeoisie victorienne, passent leur temps à se jouer des tours pendables. Et si certains agissent par malice, les plus nombreux cachent, sous couvert de respectabilité, des abîmes de calcul et de dissimulation...
L'humour délicieusement vachard de Saki brocarde cette bonne société anglaise qu'il connaît à la perfection ; il se fait un malin plaisir à la ridiculiser, dévoilant au lecteur ce que cache le masque des convenances.

Si les trois premières nouvelles m'ont laissée quelque peu mitigée, plus j'avançais dans ma lecture, plus je me délectais. La nouvelle qui donne son titre au recueil, par exemple, fait montre d'un sens du rythme et de la répartie proche du théâtre qui m'a enchantée.
Qu'il lorgne du côté de l'absurde et du fantastique ou reste plus terre à terre, Saki a le don, en seulement quelques pages, d'entraîner son lecteur dans un univers qu'il croque à merveille, de le manipuler et de le surprendre avec un art consommé de la chute. Pour le plaisir de lire encore quelques lignes on est prêt à tout lui pardonner, y compris sa misogynie…

Rarement la méchanceté aura été aussi réjouissante...

Extrait :
(Notons que la jeune Laura est condamnée : « [i]le docteur m'a donné la permission de vivre jusqu'à mardi », et qu'elle pense se réincarner en animal.)[/i]

_ Pour ma part, reprit Laura, je crois qu'une vie de loutre doit être assez agréable ; du saumon toute l'année, la satisfaction de pouvoir aller chercher les truites dans leurs trous sans avoir à attendre des heures qu'elles condescendent à sauter sur la mouche qu'on agite devant elles ; une silhouette svelte et élégante…
_ Pensez aux chiens, intervint Amanda. Ce doit être affreux d'être chassée, traquée et finalement tuée par la meute !
_ Ça doit être assez drôle, car cela se passe sous le regard de la moitié des voisins et ce n'est certainement pas pire que cette lente agonie du samedi au mardi ; et puis il faut que je change un peu. Si j'ai été une loutre convenable, je reviendrai peut-être sous une forme humaine ; sans doute quelque chose d'assez primitif : un petit nègre tout nu, j'imagine.
_ J'aimerais vous voir plus sérieuse, soupira Amanda. Vous devriez vraiment, si vous ne devez vivre que jusqu'à mardi.
En fait, Laura mourut le lundi.
_ Cela nous complique vraiment les choses, déplora Amanda auprès de son oncle par alliance, Sir Lulworth Quayne. J'ai invité un tas de gens à venir jouer au golf et à pêcher, et les rhododendrons sont en pleine floraison.
 _ Laura a toujours été très sans-gêne, répondit Sir Lulworth ; elle est née la semaine du Grand Prix, et alors qu'il y avait dans la maison un ambassadeur qui avait horreur des bébés.


(ancien commentaire remanié)


mots-clés : #nouvelle #humour
par Armor
le Dim 18 Déc - 15:10
 
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Sujet: Saki
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Philip Roth

L'un de mes préférés : malin drôle, intelligent. du Philp Roth, quoi, c'est :

Opération Shylock une confession

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 G12

Puisque Philip Roth ne vient plus à nous, j'ai décidé de revenir à Philip Roth. Et j'ai retrouvé avec jubilation ce roman brillantissime, drôlissime, intelligentissime :

«Le roman  fournit à celui qui l’invente un mensonge par lequel il exprime son indicible vérité.»


Phillip Roth sait que l’humour , « cette force antitragique qui dédramatise les autres » est l’une des meilleures façons d’aborder les sujets graves. Il sait qu’interroger l’homme, c’est interroger le monde, et vice versa. Et ne pas forcément donner de réponses. Il sait qu'une fois que le doute  est semé, l'incertitude règne. Et que de l’incertitude au chaos il n'y a qu'un pas. Dans tous ses romans, il a semé et trafiqué des éléments de sa biographie, et on ne sait jamais s'il est lui-même ou ses personnages (et vice versa). Rédigé à la première personne, Opération Shylock, une confession est un des sommets de cette autobiographie déguisée au long cours. Ce roman est un piège sans fin, complètement implanté dans la réalité du siècle (on croise Aharon Apelfeld et Woody Allen), à la fois incroyable et totalement crédible, où Philip Roth, non content de se mettre en scène, se paye le luxe de s'inventer un double. Il pose ainsi la question de sa propre identité, de sa place dans le monde, du rôle de l'écrivain. 

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 H10

Pour prolonger cette idée de dualité, il situe son action en Israël, ce pays revendiqué par deux peuples, qui lui aussi, cherche son identité et sa place dans le monde. Ce pays qui, comme l’auteur,  ne sait plus qui il est. Ce pays, aussi,  où rôde la police politique qui oblige à jouer des rôles. Et où  se tient le procès de Demjanjuk, un Américain moyen, bon époux et bon père, accusé d'être Ivan le terrible, l’ancien tortionnaire nazi. Là encore, double identité, vérité ou mensonge ? Et le narrateur croise des fanatiques de tous bords, chacun hurlant son propre délire, son propre désespoir, sa propre vérité, l’unique, la seule :

«Je dis la vérité et tu ne me crois pas, je te raconte des  mensonges, et là, tu me crois.»


Voilà, ce sont les fils directeurs, les grandes pistes, mais il y a de multiples ramifications, un époustouflant maillage de l’histoire et de l’Histoire, les doubles sont partout, camouflés ou révélés. Jusqu’à l’épilogue, qui est une dernière entourloupe au sein de laquelle on découvre encore pas mal de fausses pistes et chausses-trappes.
C'est un chassé-croisé d'une loufoquerie incroyable, qui raconte avec une faconde jouissive (parfois logorrhéique, je vous l'accorde) la souffrance du peuple juif dans l'histoire, mais aussi dans notre monde actuel, (où son identité est désormais double, en Israël et en diaspora). Et aussi la souffrance des Palestiniens : Philip Roth , une fois de plus, n'a pas du se faire que des amis parmi ses coreligionnaires.

Sa grande force, c'est l'autodérision, un recul fondamental par rapport à lui-même. Dans cet absurde chaos mental, dans cette fiction ubuesque, de rebondissement en rebondissement, il affirme et répète que toute certitude a disparu : rien n'est sûr, rien n'est vrai. C'est le paradoxe du narrateur, pris dans un épouvantable imbroglio , manipulé par l’auteur, manipulant en retour celui-ci qui n’est autre que lui-même.  Entre canular et conte philosophique, Philipp Roth nous emmène en compagnie de personnages qui n'ont que leur désarroi et le rire pour accompagner leur recherche désespérée d’un sens, d’une justification qui leur permettrait d'oublier – enfin - leur culpabilité, entre bonne et mauvaise conscience. C’est un magistral roman autobiographique où l’auteur se cherche et se construit, en tant qu’homme, en tant que Juif, en tant qu’écrivain. Et un hymne à la puissance du Verbe :

«L'alphabet est  la seule chose capable de me protéger ; c’est cela que l'on m'a donné en guise de revolver»


Entre canular et conte philosophique, Philip Roth nous emmène en compagnie de personnages qui n'ont que leur désarroi et le rire pour accompagner leur recherche désespérée d’un sens, d’une justification qui leur permettrait d'oublier – enfin - leur culpabilité, entre bonne et mauvaise conscience . C’est une magistrale autobiographie où l’auteur se cherche et se construit, en tant qu’homme, en tant que Juif, en tant qu’écrivain. Et un hymne à la puissance du Verbe.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #humour #communautejuive
par topocl
le Dim 18 Déc - 11:02
 
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Sujet: Philip Roth
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Javier Cercas

À petites foulées 


Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 09ub1010


Après qu'il se soit foulé la cheville en faisant son jogging, les ennuis s'acharnent sur Mario, universitaire italien terne et paresseux chargé de cours dans une université du Texas : un spécialiste dynamique se voit confier la plupart de ses cours, on le relègue dans un bureau au fond du couloir, sa petite amie se désintéresse de lui, et cela continue… Jusqu'à ce que cette histoire plutôt légère et loufoque tourne à quelque chose de plus grinçant et déstabilisant.

J'avais jusque-là une image Javier Cercas en homme mûr intelligent, trèèès sérieux et porteur de conscience. Du lourd. Et bien il sait faire dans le léger. J'ai découvert ici une image toute autre, jeune homme non moins intelligent, mais facétieux et  ironique. Cette histoire, qui n'est pas sans rappeler La moustache d’Emmanuel Carrère, part comme une simple galéjade. On s'interroge peu à peu sur le sens de la vérité, et si Mario est passé quelques temps « de l'autre côté du miroir » c'est une façon pour Cercas de mieux faire apparaître les faiblesses et le quotidien routinier de son personnage et  du milieu universitaire américain.
Un petit livre malin et drôle, qui se finit sur un dernier clin d'oeil, et montre que l'auteur a bien plus d’une corde à son arc.


(commentaire rapatrié)


mots-clés : #humour
par topocl
le Sam 17 Déc - 9:25
 
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Italo Calvino

Si par une nuit  d'hiver un voyageur

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 41dtyh10

Chapitres 1 à 7

C’est confondant d'intelligence, éblouissant de malice, émerveillant de sensibilité. Le premier chapitre, en particulier, est LE chapitre que j'emmènerais sur une île déserte.
Cela parle du livre, de l'amour des livres, des lecteurs, c'est-à-dire de moi, de nous, en somme. Dans une espèce de livre à tiroirs, de jeux de piste, de parcours ludique au pays des livres. Calvino confronte deux lecteurs : le lecteur-personnage de  son livre, et le lecteur-lecteur de son livre, qu’il apostrophe tous deux avec un « tu »complice, les fait se regarder alternativement dans un miroir, et à travers une vitre. Il leur propose en pâture des amorces de romans réjouissantes, où l'absurde le dispute au loufoque, et où manque systématiquement la fin qu'on va chercher dans un autre livre non moins inachevé. C'est totalement brillant et réjouissant.

«Ton appartement, c'est le lieu où tu lis : il peut nous dire la place que les livres tiennent dans ta vie, s’ils sont une défense que tu opposes au monde extérieur, un rêve où tu t'absorbes, comme une drogue ; ou au contraire autant de ponts que tu jettes vers l'extérieur, vers un monde qui t’intéresse au point que tu veuilles en multiplier et en élargir grâce aux livres les dimensions.»


Chapitres 5 à 10

Italo Calvino n'est pas du genre à se contenter de suivre un chemin tout tracé. Il veut en faire plus, et  poursuit sa réflexion sur le livre, l'écriture, aborde la traduction et le plagiat,  nous entraîne dans une réflexion sur la fiction, le faux, la mystification et la manipulation. Et évidemment nous mystifie et nous manipule. Il y a tout un jeu sur le roman d'espionnage, un chassé-croisé complexe avec le lecteur et cela devient beaucoup plus dense et touffu, moins lumineux, en bref assez confus et cela est devenu pour moi une espèce de galimatias oppressant et ennuyeux..

Chapitre 11 et 12

On retrouve le Calvino du début, clair, lumineux, malicieux, intelligent, c'est à nouveau totalement drôle et vrai, tout un chœur de lecteur s’adresse à nous, chacun a sa façon de lire et d’aimer lire , et nous découvrons que nous sommes la somme de tous ces lecteurs, c’est un enchantement. Car, le saviez-vous, chaque lecteur a sa façon de lire, et pour chaque lecteur, un même livre est différent.

Rarement livre a éveillé en moi des réactions aussi contrastées. Je ne saurais en aucun cas le condamner, car de nombreux lecteurs avant moi ont été totalement enthousiastes, et aussi, car je trouve qu'il y a énormément de choses excellentes là-dedans.

(commentaire rapatrié)



mots-clés : #humour #nouvelle #universdulivre
par topocl
le Sam 17 Déc - 9:13
 
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Sujet: Italo Calvino
Réponses: 71
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Julian Barnes

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 514zwp10

Rien à craindre
traduit de l'anglais par Jean Pierre Aoustin
Mercure de France

Voici un livre qui n’est ni une œuvre de fiction, ni une biographie, ni vraiment un essai. Ce n’est pas non plus un livre de philosophie, bien que..
Plutôt une flânerie , très littéraire dans l’écriture et la construction ( redoutablement efficace, car elle rend le livre passionnant alors que le sujet , la mort, et la peur de la mort, c’est dit, peut dissuader..). Pleine d’humour, de citations ( beaucoup de Jules Renard , cela m’a donné l’envie de lire son Journal, tant les extraits empruntés m’ont semblé fins et drôles . Un connaisseur certes,ce Jules Renard, qui a vu sa mère tomber dans un puits,son père se suicider à son domicile d’un coup de fusil, son frère mourir à son bureau des suites d’une intoxication liée à un chauffage mal réglé ..).

Pleine également d’anecdotes sur des écrivains, des musiciens ( surprenant Rossini..), bref un régal d'érudition et un art parfait de l'autodérision!

Egalement un portrait familial ( vie et mort d'une famille, grands parents, parents, et un frère, philosophe légèrement déjanté, spécialiste d'Aristote et vivant lui aussi en France.). Les deux frères faisaient d'ailleurs le malheur de leur pauvre mère :
Un de mes fils, disait-elle, publie des livres que je peux lire mais ne peux pas comprendre, et l'autre écrit des livres que je peux comprendre mais ne peux pas lire.


Pauvre Mrs Barnes!

Et une réflexion sur ce qu'est un romancier, ce qui fait démarrer une histoire.

Un petit extrait à ce sujet:

La fiction est créée selon un processus qui combine une liberté totale et un contrôle absolu, qui contrebalance l’observation précise par le libre jeu de l’imagination, qui utilise des mensonges pour dire la vérité et la vérité pour dire des mensonges. Elle est à la fois centripète et centrifuge. Elle veut raconter toutes histoires, dans toutes leurs incohérences, leurs contradictions et leur insolubilité; en même temps, elle veut raconter LA vraie histoire, celle qui fond en une seule et raffine et résout toutes les autres histoires. Le romancier est à la fois un impudent cynique et un poète lyrique, s’inspirant de l’austère exigence d’un Wittgenstein- «  ne parle que de ce que tu peux vraiment connaître »- et de l’espiègle effronterie d’un Stendhal.

message partiellement rapatrié


mots-clés : #creationartistique #humour #mort
par Marie
le Sam 17 Déc - 2:33
 
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Sujet: Julian Barnes
Réponses: 60
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Angela Carter

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 415h3410

Bien malin qui connaît son père

Cette histoire de famille d'artistes à tiroirs, pleine d'une succulente impertinence, se place sous la férule de Shakespeare, salué par des chanteuses de music hall. L' ambiance est à la liberté joyeuse, à l' humour british décalé.

Dans cette famille prolifique et bancale, habile croisement des Hazard et des Chance, les enfants illégitimes sont une spécialité aussi importante que les légitimes, les hommes et les femmes valsent allègrement, les enfants naissent forcément jumeaux, les générations s'entrecroisent. Le cœur parle plus fort que le sang et les adultes restent d’éternels enfants qui n'ont qu'un but dans la vie, le plaisir sous toutes ses formes, chacun selon ses choix.

La scène finale réunit brillamment tous les personnages dans un foutoir loufoque, malicieux et raisonné : les révélations fusent et les comptes se règlent dans une causticité joyeuse. « Espérer le meilleur, se préparer au pire », Angela Carter y met une inventivité et une allégresse qui laissent le lecteur haletant, hilare, pantois. Du travail d'artiste, qui nous entraîne dans une ronde irrésistible de gaîté et de loufoquerie, ça n'est pas si souvent, profitons-en !

(commentaire rapatrié)


mots-clés : #famille #humour
par topocl
le Ven 16 Déc - 18:41
 
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Ahmadou Kourouma

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 0001010

En attendant le vote des bêtes sauvages (1994).

Comme dans tout roman d'Ahmadou Kourouma, le lecteur européen doit se déchausser avant d'entrer.
Puis se dévêtir, se dépouiller de tout bagage. Il y a de toute manière toujours une voix pour le lui rappeler...

Il existe deux sortes de cécité sur cette terre. Il y a d'abord ceux qui irrémédiablement ont perdu la vue et qui parviennent avec une canne blanche à éviter les obstacles. Ce sont les aveugles de la vue. Et ceux qui ne croient pas, n'utilisent pas la voyance, les sacrifices. Ce sont les aveugles de la vie. Ils entrent de front dans tous les obstacles, tous les malheurs qui empêchent leur destin de se réaliser pleinement. Qu'Allah nous préserve de demeurer, de continuer perpétuellement à vivre parmi les aveugles de la vie !


Après plusieurs semonces, le lecteur mal élevé qui refuse se verra éconduit.
Et prendre la porte, dans un roman, ça s'appelle être condamné à ne pas comprendre. Le rationaliste qui cherchera à esquiver les voies magiques frayées dans cette logorrhée rituelle se voit rabroué sans ménagement : naïf ! enfant !

Le récit prend la forme d'un donsomana, qui est une geste purificatoire, dite par un sora - ce sera Bingo - et accompagnée par un répondeur cordoua, Tiécoura. Le donsomana, divisé en six veillées, doit opérer une purification de Koyaga, ancien dictateur de la République du Golfe. Ce dernier a perdu l'aérolithe et le Coran qui l'auréolaient d'un pouvoir magique sans égal ; d'où le donsomana, préalable nécessaire pour les retrouver, et, par là-même, pour reconquérir le pouvoir.

Bingo. Tiécoura. Deux voix principales auxquelles se mêlent plusieurs autres.
Tout s'entremêle et se confond si bien que le propos n'est jamais clair, car on n'est jamais tout à fait sûr de savoir qui parle.
Koyaga est tour à tour encensé, mythifié puis conspué et condamné.
Car "Tout n'est pas négatif, totalement négatif, même dans un autoritarisme émasculateur. Même dans l'anus de l'hyène, on trouve des taches blanches. Conclut le cordoua."
Une archéologie du texte fera apparaître que Kourouma a mélangé dans son portrait de Koyaga biographie officielle, lumineuse, et biographie non officielle, interlope, d'Eyadéma, dictateur du Togo.
D'où les ambivalences. Mais cela n'explique pas grand chose.

Autre génie de Kourouma : ouvrir des brèches dans le temps.
Par des entrelacs et entrelacements narratifs permanents, le passé ancestral et le présent le plus sordide se jouxtent.
Si bien que tout est embaumé d'une impression de sacralité ; Koyaga, plus qu'un homme, devient acteur de l'Histoire, héros en mouvement.
Héros dans un monde où le sorcier féticheur et le blanc colonisateur sont voisins.
Le lecteur est perdu dans cette "vaste et multiple Afrique" où l'irréel et le réel n'ont pas de frontière connue.
Bien sûr, on pourra reconnaître de véritables dictateurs dans ce roman : Koyaga est l'alter ego d'Eyadéma, le personnage de Tiékoromi, président de la République de la Côte des Ebènes au totem caïman renvoie au président ivoirien Houphouët-Boigny (comme dans les Soleils des Indépendances), l'empereur Bassouma au totem hyène évoque l'empereur Bokassa et l'Homme au totem léopard rappelle Mobutu Sese Soko (président du Zaïre).
Arrivé au seuil du pouvoir, Koyaga décide à la suite d'un songe d'entreprendre un voyage initiatique. Il apprendra auprès de Tiécoromi, de Bassouma, de Bokassa et de l'Homme au totem léopard l'art de la dictature. C'est lors de la quatrième veillée que ce voyage est retracé. Avec, comme toujours, beaucoup d'humour, mais un humour en demi-teinte, comme assourdi ou effacé.

Voici donc les quatre mises en garde de Tiécoromi (entendez le rire sourd de Kourouma) - j'abrège beaucoup :
1/ "la première méchante bête qui menace le sommet de l'Etat et en tête d'un parti unique s'appelle la facheuse inclination en début de carrière à séparer la caisse de l'Etat de sa caisse personnelle. Les besoins personnels d'un chef d'Etat et président d'un parti unique servent toujours son pays et se confondent directement ou indirectement avec les intérêts de sa République et de son peuple."
2/ "la seconde méchante grosse bête qui menaçait un chef d'Etat novice - et même tout homme politique en début de carrière -, était d'instituer une distinction entre vérité et mensonge. La vérité n'est très souvent qu'une seconde manière de redire un mensonge. Un président de la République et président fondateur de parti unique - et Koyaga forcément sera le président fondateur d'un parti unique - ne s'alourdissait pas, ne s'embarrassait pas du respect d'un tel distinguo."
3/ "la troisième méchante grosse bête qui menace au sommet de l'Etat et à la tête d'un parti unique consiste, pour le président, à prendre les hommes et les femmes qui le côtoient, qu'il rencontre, avec lesquels il s'entretient, comme culturellement ceux-ci se présentent. Un chef d'Etat prend les hommes comme ils existent dans la réalité. Il doit connaître - comme le charmeur connaît les parties du corps des serpents - les sentiments et les moyens par lesquels il faut enjôler les humains."
4/ "il vous a alors expliqué ce qu'il appelait la quatrième bête sauvage qui menace le chef d'un parti unique : le mauvais choix. Dans la guerre froide qui régissait l'univers, le choix d'un camp était essentiel, un acte risqué, aussi risqué que prendre une femme pour épouse, etc."



On traverse les espaces (par ce voyage et celui de Maclédio, son bras droit, parti jadis en quête de son "homme de destin") et les temps.
L'action de quelques hommes traverse les âges et les frontières de l'Afrique : ce n'est rien moins qu'une saga.
D'ailleurs, cette impression diffuse d'intemporalité, de sacralité, n'est pas non plus étrangère à l'usage presque rituel des proverbes.
Des proverbes très colorés ; qui sentent la profonde sagesse d'une culture, agrégée au fil des siècles, qui charrient la puissance du verbe. Et dont l'humour est féroce.
"Tiécoura ! Le proverbe est le cheval de la parole ; quand la parole se perd, c'est grâce au proverbe qu'on la retrouve."
Passée la déception de ne pas retrouver le langage des Soleils des indépendances, j'ai retrouvé, subtilement distillée entre les six veillées, la langue colorée de Kourouma. Sa finesse et sa complexité.




mots-clés : #humour #regimeautoritaire
par Fancioulle
le Dim 11 Déc - 15:13
 
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Christopher Brookmyre

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 Christ10

Les canards en plastique attaquent !

Avec ce roman, j'ai découvert un nouveau style de polar. Avec des meurtres, du frisson, parfois même un dose de fantastique (quoique) mais, surtout de l'humour. Jack Parbalane, qui en est le héros-malgré-lui, est un journaliste d’investigation aimant se placer dans des situations périlleuses.

Cette fois, c'est au coeur de l'étrange et du paranormal qu'il sera plongé. Et son scepticisme va en prendre un coup.
Mais je préfère emprunter une partie de la critique du site lecafardcosmique qui résume parfaitement l'idée :

"Le fervent rationaliste affirme souvent qu’il a besoin de voir pour croire. Détournant astucieusement cette sentence, Brookmyre démontre surtout qu’il faut croire pour voir, la foi se passant allègrement de la logique ou du raisonnement. Et quand bien même on tenterait d’expliquer à un croyant, avec des preuves, la vacuité de ses croyances, on se verrait opposer une fin de non-recevoir. Sujet vieux comme le monde, on en conviendra, mais traité ici par l’auteur écossais d’une manière futée et avec une ironie british délicieusement mordante. "

Alternant différents point de vue, une narration non linéaire, l'auteur nous emmène dans le monde du "paranormal", ou plutôt de ceux qui jouent avec les personnes qui les croient.

Le commentaire du Cafard Cosmique est vraiment parfait : le voilà !

Le livre n'existe malheureusement pas en poche, à ce que je sache. Peut-être en bibliothèque...

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mots-clés : #humour #polar
par Exini
le Sam 10 Déc - 14:33
 
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Zadie Smith

Sourires de loup

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 Index510

C’est à la guerre que se sont connus Archie, un Anglais raz-des-pâquerettes qui ne demande qu’une chose, c’est qu’on le laisse tranquille et Samad, le Bangladais qui se croit meilleur parce qu’il a des opinions sur tout. Unis par une guerre ennuyeuse donc décevante, qu’ils ont clôturée par un acte de violence gratuite, leur secret.
On les retrouve entre 1975 et 1998, épousant de très jeunes femmes beaucoup plus fines et ouvertes qu’eux : une beauté haïtienne pour l’un, et une bangladaise pour l'autre, dans le cadre d'un mariage arrangé. Et nous voilà partis pour la 2e génération, une fille d'un côté, des jumeaux de l'autre, aussi différents que cela se fait dans les romans. Samad compte sur ses fils pour respecter les préceptes de l'islam et la tradition que, sous ses belles paroles, il n'a cessé de bafouer.

   Et plus Samad s'éloignait vers la haute mer, attiré vers les profondeurs par une sirène nommée Poppy Burt-Jones, plus il était décidé à donner des racines à ses fils sur la terre ferme, des racines profondes qu'aucun orage, qu'aucune tempête ne sauraient arracher. Plus facile à dire qu'à faire.



Et voilà le thème principal d’un roman d’une grande richesse, qui multiplie les histoires et les rebondissements :  peut-on sans trahir ses racines, respecter la tradition tout en s'ouvrant à  la modernité. Et bien, cela  semble non seulement pas facile, mais assez douloureux…

   L’immigrant ne peut que rire des peurs du nationaliste (l'envahissement, la contamination, les croisements de races) car ce ne sont là que  broutilles, clopinettes, en comparaison des terreurs de l'immigrant : division, résorption, décomposition, disparition pure et simple.



Zadie Smith n'a pas de réponse, mais elle propose de nombreuses pistes, puisque vont intervenir une famille juive outrageusement paternaliste, un généticien qui joue avec les souris comme Dieu joue avec les hommes, des fondamentalistes musulmans à la petite semaine, une grand-mère Témoin de Jéhovah, un criminel nazi ou supposé tel, Les versets sataniques de Salman Rushdie… Tout cela dans un enchevêtrement d' intrigues et une joyeuse confrontation de cultures, d'opinions, de modes de vie et de personnages.

Malgré la multiplicité des personnages , tous ont leur personnalité, tous sont aussi vivants que mes voisins. Chacun a son accent, ses tics de langage, sa façon de parler, Zadie Smith a un sens du portrait phénoménal, en même tant très typé et plein de nuances et de surprises. Et une capacité à mener son récit en divers lieux et temps sans nous perdre un instant, voguant savoureusement entre authenticité et burlesque.

Chacun en prend pour son grade  dans un humour décapant qui coure au fil des pages (je me suis fait regarder de travers à force de rire sur mon canapé, et malgré le sérieux de son sujet c'est un livre vraiment gai et chaleureux ), toujours accompagné d’une grande tendresse, forçant le trait juste ce qu'il faut, sans vouloir donner de leçons, sans donner tort ou raison à aucun. On se prend à aimer chaque personnage, même le plus fade, même le plus vaniteux, même le plus réac…

A travers la vie de deux amis au demeurant assez minables, Zadie Smith nous propose un roman brillant, éblouissant par moments, drôle sans relâche , un portrait d’une certaine Angleterre qui n’ a pas toujours la parole, prolétarienne et multiethnique. Un livre éminemment joyeux et tendre pour une cause grave.

Un coup de chapeau au traducteur (ou traductrice ?), Claude Demanuelli

   « Je t'en prie, Jones rends-moi un grand service, veux-tu ? Si jamais tu entends quelqu'un, quand tu seras rentré chez toi - si tu rentres, si nous rentrons dans nos pays respectifs - , si jamais tu entends quelqu'un parler de l’Asie », à ce stade, sa voie baissa d'un ton et s’emplit de tristesse, « réserve ton jugement, je t'en prie. Si on te dit «  Ils sont ceci », « Ils font cela » ou « Voilà ce qu'ils pensent », attends pour juger de façon définitive d’être en possession de tous les faits. Parce que ce pays que les gens appellent l'Inde connaît des centaines d'autres noms, il est habité par des millions d'individus, et si tu crois avoir trouvé deux hommes semblables dans cette multitude, et bien tu te trompes. Ce sera juste une illusion d'optique. »


(commentaire rapatrié)


mots-clés : #humour #religion #immigration
par topocl
le Sam 10 Déc - 10:10
 
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Sujet: Zadie Smith
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Bohumil Hrabal

Les souffrances du vieux Werther

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 Tylych14

Ce sont les souvenirs de son oncle que l'auteur nous dévoile. Un oncle qui nous est sympathique dès les premières pages de la préface.

Je me suis essoufflée à suivre l'écriture qui s'exalte dans les paroles de l'Oncle, sans pause, mais je n'en souhaitais pas. C'est un enchainement de longues phrases qui m'ont tenue jusqu'à la dernière page.

Ouf quel Homme cet Oncle ! Qui a comme «bréviaire» le livre de Batista, ce qui lui permet de «philosopher» sur tout et sur les femmes particulièrement.

Quel auteur que Bohumil Hrabal ! encore une fois ce fut une très bonne lecture.

Extraits :

«sauf que l'excès vous fait du mal comme dit Batista, c'est celui qui écrit des choses qu'on comprend pas trop parce qu'il a été aux écoles»

«Les nobles étaient vicieux parce qu'ils avaient de quoi et puis ils avaient le sens de l'art et de la culture, ils apprenaient juste à bien abêtir les gens par le trône et l'autel»

«et le Christ, surnommé autrement Jésus, a fait des choses que personne n'était arrivé à faire avant, c'était un juif baptisé, comme Ghandi il voulait la justice, que personne sur terre ne fasse cocu et ne vole, et c'est pour ça qu'il a subi la passion. Jan Hus aussi s'est laissé brûler par simple entêtement, et comme ils voulaient picoler pendant la noce, le Christ leur a changé le vin en eau, c'était un rigolo et un magicien...»

«J'ai encore pu lui jouer un rôle d'officier de la garde, et si je m'étais entraîné dès ma petite enfance, maintenant je serais aussi dans les journaux, c'est exactement comme Jésus, depuis son plus jeune âge, il s'était entraîné à faire le docteur, le législateur et le magicien, s'il n'avait pas été tout ça, on ne l'aurait pas considéré comme Dieu, les libres penseurs reprochent à l'église que s'il était Dieu, pourquoi il entretenait des relations avec une femme perdue, mais il lui donnait seulement des leçons d'hygiène publique, comme Batista, et elle, Marie-Madeleine, quoique grue à l'origine, elle a quand même fini par parvenir à la sainteté...»



mots-clés : #famille #humour
par Bédoulène
le Jeu 8 Déc - 21:45
 
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Howard Jacobson

Kalooki nights

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 Images40

Je connaissais un dénommé Otto Kahn, qui était très riche et qui donnait beaucoup d'argent au Metropolitan Opera à une époque. Il était très ami avec Marshall P. Wilder, qui était bossu. Alors qu'ils descendaient la Cinquième Avenue, ils sont arrivés devant une synagogue, et Kahn s'est tourné vers Wilder et lui a dit : « Tu sais, avant j'étais juif. - Ah bon ? a répondu Wilder. Et moi avant j'étais bossu. »



Si vous aimez cette blague juive qui figure en exergue, vous adorerez Kalooki nights
Ce livre raconte le cheminement d’un Juif anglais né dans une famille qui se veut assimilée, mais est loin d’avoir réglé tous ses comptes avec la tradition qu’elle a reçue en héritage. Un garçon devenu dessinateur humoristique , qui cherche à « contenir le monde dans la case d'une BD »….avec son envie de tout comprendre, analyser et décortiquer : comment être juif au XXIème siècle, rejeter une religion-carcan, une histoire stigmatisante, mais sans trahir, comment aimer les siens à la folie, mais entrer dans le monde des non-juifs, et bien sûr des shiksas blondes, comment décharger de ses épaules la Shoah sans courir le danger de l’oublier, comment vivre l'antisémitisme larvé ou assumé des goys  sans reconstituer le ghetto…

Quand je vous le raconte c‘est sans doute assez rasoir mais quand c‘est Howard Jacobson, c’est d’une drôlerie désespérée plutôt ébouriffante. C’est dévorant d’humour, brillantissime d’intelligence, de remise en question sans fin, de paradoxes, d’enculage de mouche stimulant. Ce livre est une quintessence de l’esprit et de l’humour juif , du Woody Allen à la puissance Philippe Roth, avec tout ce que cela sous-entend d’autodérision , de contradictions innombrables, ce mélange d’humilité et d’arrogance, d’archaïsme et d ‘ouverture, cette capacité à poser et reposer les questions en biaisant et tournant en rond, sans jamais trouver une solution, de pleurer et rire tout à la fois sur son sort. Quant aux personnages,  dont chacun saura surprendre au fil du roman par ses côtés noirs et ses coups de génie,  ils sont tout à la fois touchants et déchirants dans leur capacité à interroger eux-mêmes et le monde, entre doute et certitude.

Sous la plume du Sunday Telegraph, le 4e de couverture annonce : « Déchaîné, polémique, hilarant, sacré, déicide, déchirant… ». J'ajouterai : pathétique, interpelant, iconoclaste, désopilant. En un mot : jubilatoire


Rendons à César ce qui lui appartient : nous sommes un peuple qui se mortifie, se dégoûte et se martyrise, mais nous n'aurions pas pu y arriver sans une aide extérieure.


(commentaire rapatrié)


mots-clés : #humour #communautejuive
par topocl
le Mar 6 Déc - 16:59
 
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Arto Paasilinna

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 51vmpw10

La Douce empoisonneuse

Dans une maisonnette rouge, non loin d'Helsinki, Linnea, une vieille dame malmenée par son neveu et ses sinistres amis, songe au suicide. Mais, surprise, concocter un poison mortel se révèle beaucoup plus passionnant que le tricot. Et les desseins morbides de Linnea, par une suite précipitée d'événements cocasses, se retournent en sa faveur ...


C'est le 1er roman de cet auteur que j'ai lu et je remercie Amazon car il était en cadeau ^^.
Cela fait déjà quelques temps mais j'ai gardé quelques souvenirs. Arto PAASILINNA arrive à faire des personnages très touchant et attachant même si on peut leur faire de nombreux reproches.
J'ai presque eu l'impression d'une caméra cachée en lisant ce livre, des quiproquos, des situations burlesques, des choses faites sans mauvaise intention mais qui tourne très vite à l'insolite.


mots-clés : #humour
par oceanelys
le Dim 4 Déc - 13:51
 
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Arto Paasilinna

Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 51fxab10

Petits suicides entre amis

«SONGEZ-VOUS AU SUICIDE ? Pas de panique, vous n'êtes pas seul. Nous sommes plusieurs à partager les mêmes idées, et même un début d'expérience. Ecrivez-nous en exposant brièvement votre situation, peut-être pourrons-nous vous aider. Joignez vos nom et adresse, nous vous contacterons. Toutes les informations recueillies seront considérées comme strictement confidentielles et ne seront communiquées à aucun tiers. Pas sérieux s'abstenir. Veuillez adresser vos réponses Poste restante, Bureau central de Helsinki, nom de code " Essayons ensemble ".»

Deux suicidaires se retrouvent fortuitement dans une vieille grange où ils souhaitaient partir tranquilles. Entravés dans leurs funestes projets, ils se mettent en tête de rassembler d'autres désespérés pour monter une association. Commence alors, à bord d'un car de tourisme flambant neuf, un périple loufoque mené à un train d'enfer, des falaises de l'océan Arctique jusqu'au cap Saint-Vincent au Portugal pour un saut de l'ange final. Un récit désopilant doublé d'une réflexion mordante sur le suicide.


Mon avis

J'ai adoré ! Il s'agit d'une réunion de personnes ne croyant plus à la vie et désirant en finir. Pas très joyeux à priori et bien sincèrement, c'est le livre le plus vivant que j'ai pu lire. Un humour burlesque en plus, il n'en fallait pas plus pour dévorer le livre. L'histoire est originale, c'est une aventure du début jusqu'à la fin riche en rebondissements, chaque personnage a sa personnalité et a un rôle à jouer. L'auteur arrive à faire sortir de la vivacité, de la gaité de la part des suicidaires car ils profitent pleinement de chaque moment et arrive en même temps à faire ressortir de la tristesse à travers des personnages annexes qui eux n'ont pas le dessein de mourir. Je recommande donc vivement la lecture de ce roman.


mots-clés : #humour #mort
par oceanelys
le Dim 4 Déc - 13:32
 
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Jean Echenoz

Envoyée spéciale


Tag humour sur Des Choses à lire - Page 9 11418310
S'il est vrai que je revendique le droit à mes à-prioris , il n'en est pas moins vrai que c'est pour mieux les abolir un jour . Celui où le destin me le permet ou lorsque je l'aurai décidé .
Les Editions de minuit , version papier , je n'aime pas trop : cette élégance affichée , loin de me séduire a tendance à me faire fuir . Si en plus elle est associée à Jean Echenoz qui m'a toujours paru inabordable , c'est mort pour la lecture de son dernier opus .
Mais voilà que la liseuse entre en scène . Et ouvre une autre porte .
Et là .....ô merveille ....Les à prioris s'effacent et je découvre , enfin , le talent d'un écrivain surprenant et "qui fait du bien " .

Comme toujours je vais vous renvoyer à la quatrième de couverture si vous souhaitez un résumé de ce roman . A part que pour une fois , l'histoire , c'est ce qui fait le charme de ce roman et que si j'en fais l'économie aujourd'hui , c'est surtout que tenter cet exercice si fastidieux d'habitude , deviendrait en plus fortement périlleux .
Car l'écrivain ne nous rend pas la tâche aisée avec ce pseudo-roman polar qui fonctionne comme une belle mécanique dont seul le créateur peut agiter les manettes pour la faire fonctionner . Et il est habile , malin , et possède plus d'un tour dans son sac l'artiste, pour embarquer le lecteur à bord de cette belle structure .
Et alors de surprises en surprises , sous la plume du magicien , c'est une invitation à une sorte de farce semi burlesque , un roman de contre-espionnage façon parodie jubilatoire avec des répliques à la Lautner , et une ambiance faussement noire , qui nous amuse autant qu'elle finit par nous glacer (quand même) !
C'est l'enfant qui en nous qui jubile et se laisse prendre par cette narration complètement déjantée avec des situations fortement improbables , qui accepte les libertés de l'écrivain ne s'embarrassant pas avec des apparences de crédibilités en prenant son lecteur à parti par jeu de séduction et de facéties littéraires . Alors vous embarquez ?
Un excellent divertissement certes , mais sous couvert d' un polar , Echenoz nous dresse une belle caricature de nos paysages urbains , des solitudes qui s'y cotoient et pleins de petites choses grinçantes mais il a pris le parti de s'en amuser avec cette belle "farce" , un petit bijou de pure fantaisie de grande intelligence surtout !
Jouissif !
mots-clés : #humour
par églantine
le Sam 3 Déc - 14:28
 
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Sujet: Jean Echenoz
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