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Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Sam 27 Avr - 12:03

134 résultats trouvés pour religion

Graham Greene

La puissance et la gloire

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 Image115

Un titre à la gloire de Dieu, pour un livre qui parle de naufrage et de désolation... Car, à travers ce roman magnifique et tragique, Graham Greene, l'écrivain catholique, veut malgré tout, les dernières lignes nous l'enseignent, garder l'espoir.

Dans une province du Mexique, à une période difficile à situer avec précision.
Moiteur, averses diluviennes, moustiques et cancrelats…
Pour le bien du peuple, l'alcool et l'Eglise sont interdites par les Chemises Rouges. Les prêtres sont si farouchement persécutés qu'il n'en reste plus que deux. L'un a accepté le mariage pour sauver sa peau. L'autre, héros sans nom, se cache, se terre, décidé à être celui qui reste, qui peut encore « sauver une âme », transmettre la Parole et la consolation. C'est aussi un héros déchu, traînant le poids de péchés mortels, « ivrogne » et « fornicateur ». Un grand frère d'Antigone, écartelé entre sa faute et sa foi.

C'est la grande force de ce roman de Graham Greene, pétri de catholicisme et ouvert au pardon, que de ne nous présenter que des personnages tragiques, cherchant le bien et dévorés par le mal, dont la complexité se heurte à leur incapacité à vivre en même temps leur pureté et leur foi..
Une ambiance mortifère, un climat oppressant, des questionnement sans issus, la Puissance et la gloire est un roman sombre, désespérant, qui n'en offre pas moins de magnifiques moments de littérature, des scènes d'une intensité poignante.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #religion
par topocl
le Sam 17 Déc - 16:46
 
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Sujet: Graham Greene
Réponses: 31
Vues: 3434

Alessandro Baricco

Emmaüs

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 Image124

Quatre jeunes gens que leurs parents ont cru préparer à l'âge adulte en les élevant sous le Règne de la religion, malheureusement pas une religion joyeuse et rédemptrice, mais un carcan de contraintes, de culpabilité et de tabous. Ils en tirent un mélange d'humilité et de d'arrogance mêlées qui les enferme dans leur petite vision d’un monde confiné. Ils n'en sont pas moins hommes et quand leur chemin croise l'amour, le sexe, et la mort, qui ne leur ont jamais été présentés, la confrontation est terrible. Emmaüs, si j'ai bien compris, dans la Bible, c'est le moment où tout devient clair et tout se comprend, et ces jeunes gens vont comprendre, ou du moins constater dans une réelle impuissance, la vanité castratrice de leur monde.

Il y a la voix de Baricco, et plus que la voix, je dirais, le regard, cette façon d'appréhender de jeunes êtres dans leur intimité, d'approfondir les émois adolescents pervertis par l’oeil réprobateur de leur Dieu. Il est puissant dans l'observation de cette emprise à la fois protectrice et réductrice, et d’un monde qui s'effondre quand s’ébauche une fragilité dans l’étayage. Cet oeil sociologique est assez percutant. Je ne suis pas sûre d'avoir compris toutes les allusions bibliques et leurs explications, mais qu'importe, il ressort de ce livre l'image d'une jeunesse trahie : le roman plonge progressivement dans une terrible descente aux enfers, laisse un arrière-goût de malaise et de gâchis, bien loin des romans d'initiation légers sous fond de pelotage de petites amies.

(commentaire rapatrié)


mots-clés : #famille #religion
par topocl
le Sam 17 Déc - 9:15
 
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Sujet: Alessandro Baricco
Réponses: 56
Vues: 4551

Mohammed Aïssaoui

L'étoile jaune et le croissant

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 Index711

   J'aimerais que l'on explique la différence entre l'humour juif et les blagues arabes, ce même goût pour l'autodérision, pour le désespoir poli, pour la nostalgie des arbres fruitiers et le champ des rivières, pour les fruits chauds et jamais assez sucrés.



Mohammed Aissaoui se désespère des haines entre juifs et arabes, en Israël et partout dans le monde. Il se désespère aussi de la mémoire perdue d'une façon générale, et notamment de la mémoire perdue d'arabes ou musulmans ayant tendu la main ou sauvé des juifs pendant la guerre. Il se désespère  qu'aucun arabe ou musulman de France ou du Maghreb ne figure dans les 23000 Justes parmi les nations. Et il veut faire bouger les choses…

Il est donc parti à la recherche de personnes, de témoignages, de documents pour essayer de faire bouger cela, en s'attachant tout particulièrement à la personne de Si Kadour Benghabrit, fondateur de la Grande Mosquée de Paris dont il fut recteur jusqu'en 1954, ministre plénipotentiaire du Maroc.
Seulement voilà ; les témoignages concordent pour supposer qu'il a su sauver des juifs (au moins un de façon formelle), en les hébergeant temporairement à la Grande Mosquée, par d'autres procédés notamment des faux certificats, mais il a aussi fréquenté des Allemands haut placés, et mené une vie mondaine que certains trouvaient exagérée…

Tout cela fait une forte supposition, mais ne fait pas une preuve…Le livre est donc le récit de cette recherche, de cette quasi-certitude qui mène quand à une déception, et donc, au final d'un certain échec.

C'est manifestement un travail de titan qu'a fourni Mohammed Aïssaoui, mais le livre est assez desservi par le style très journalistique, découpés en petites sections décrivant chacune un entretien ou  une recherche d'archives, qui fait que cela manque d'un certain souffle. Il y a quelques parties plus personnelles, toujours avec une certaine platitude de style, et qui ne vont pas plus loin que oui il faut entretenir la mémoire, non il ne faut négliger aucune trace, oui les juifs et les Arabes pourraient s'entendre…Et on a quand même la surprise de voir que Mohamed Anissa découvre innocemment des faits historiques avérés (l'existence d'une légion SS musulmane, créée par Amin al-Husseini, le grand Mufti de Jerusalem nazi, et choyée par Hitler)

Et il y a l’histoire complètement émouvante de Mohamed , fils d'Abdelkader Mesli, imam à la Mosquée de Paris, déporté à Dachau puis Mauthausen,  ce que son fils a ignoré toujours ignoré (il est mort quand Mohamed avait 10 ans), jusqu'au décès de la mère, 40 ans plus tard, ou il découvrit des valises entières de documents, de témoignages, de photographies racontant toute cette histoire.

Cela donne donc une certaine creux, un certain sentiment d'incomplétude, avec quelques beaux moments,et cela reste une lecture intéressante et, parfois, enrichissante, avec un petit regret sur le magnifique livre que cela aurait pu être. Et je n'ai pas retrouvé mes notes, mais  il me semble que j'avais eu à peu près la même impression en lisant L'affaire de l'esclave Furcy : beau sujet, mais qui laisse un peu sur sa faim.


Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 29009110


Si Kadour Benghabrit à la Grande Mosquée de Paris


Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 29028110


La tombe de Si Kadour Benghabrit à la Grande Mosquée de Paris

(Commentaire récupéré)



mots-clés : #deuxiemeguerre #documentaire #religion
par topocl
le Jeu 15 Déc - 19:01
 
Rechercher dans: Histoire et témoignages
Sujet: Mohammed Aïssaoui
Réponses: 1
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Silvio d'Arzo

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 41ls6510

Silvio d'Arzo - Maison des autres. - Verdier. - 1992. - Rivages 1997

Ce roman est bref : moins de 80 pages. Un court roman, une longue nouvelle, mais c'est un joyau.

Le décor ? Un village de montagne en Emilie, un village quelconque oublié de tous... Un prêtre y vit et il essaie de donner du sens à ce qui n'en a guère : aux mystères, aux peurs, à la vie, à la mort. Mais la seule fois où une vieille femme finit par lui poser une question essentielle et torturante, il ne lui répond pas. Par impuissance autant que par honneteté. Peut-être sait-il depuis longtemps que les vraies questions ont rarement des réponses. Mais lui, le médiateur spirituel, qui est censé savoir et rassurer sait désormais que son role est terminé. Qu'il ne sert plus à rien, qu'il est inutile.

Et le livre est terminé.

C'est un livre sur lequel pèsent la solitude, le silence et la mélancolie. Dans ce village, rien ne se passe sinon l'écoulement du temps, mais Silvio d'Arzo a compris, comme James ou Conrad qu'il admire, que les
moments essentiels sont ceux où rien ne se passe. Ce livre n'est pas ennuyeux. Par contre, il est fort parce qu'il excelle dans la suggestion, le non-dit ou l'indicible, qui renvoient le lecteur à ses propres interrogations intimes.

A la grisaille du paysage, à la monotonie de la vie, à l'étouffement du silence, Silvio d'Arzo sait comme peu, mettre en valeur quelques couleurs -le violet des ravines, l'argent de la lune- quelques bruits -l'aboiement d'un chien, le tintement des clarines.

Donner du rythme au récit, une tension poétique qu'on trouve rarement ailleurs à ce degré. Sinon justement dans Au coeur des ténèbres de Conrad ou Le tour d'écrou de James. Ce livre est court je le répète. On peut avoir la tentation de le relire pour essayer de comprendre la beauté et le mystère de l'écriture...

Citations :

«Ce fut un soir. A la fin d'octobre. Je revenais des tourbières d'en haut. Ni content ni triste, comme ça. Sans même une pensée en tête. Il était tard, il faisait froid, j'étais encore sur la route : je devais redescendre chez moi, voilà tout. La nuit n'était pas encore tout à fait tombée : on entendait par instants les clarines des moutons et des chèvres ça et là un peu avant les paturages. Juste l'heure, vous comprenez, où la tristesse de vivre semble grandir en meme temps que le soir et vous ne savez à qui en attribuer la faute : mauvaise heure. Un écureuil traversa la route en courant, glissant presque entre mes pieds.»

«Ici, en haut, il y a une certaine heure. le ravin et les bois, les sentiers et les paturages deviennent d'une couleur vieille rouille, puis violette, puis bleue : dans le soir naissant, les femmes soufflent sur leurs réchauds, penchées au dessus des marches... Les chèvres se montrent aux portes avec des yeux qui semblent les notres.»

«Et maintenant, c'était fini. Quelque chose était arrivé, une fois, une seule, et maintenant tout était fini. Pourtant, je n'éprouvais meme pas de douleur, ni de remords, de mélancolie ou quoi que ce soit de ce genre. Je sentais seulement en moi un grand vide comme si désormais plus rien n'avait pu m'arriver. Rien jusqu'à la fin des siècles.»


Message récupéré


mots-clés : #psychologique #religion
par bix_229
le Mer 14 Déc - 17:43
 
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Sujet: Silvio d'Arzo
Réponses: 11
Vues: 1819

Olivier Rolin

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 51bwzn10

Solovki - La Bibliothèque perdue

avec des photos de Jean-Luc Bertini
Original : Französisch, 2014

INTRODUCTION :
Le livre se présente dans un format A-4, légèrement moins large, dans un mélange d'un texte relativement court d'Olivier Rolin et de de photographies de Jean-Luc Bertini. C'était en 2010 que l'écrivain avait été la première fois à Solovki, immédiatement sous le charme de ce lieu magique (comme moi quelques années plus tôt...) Depuis il a revisité cet archipel encore deux fois. Le lieu fait référence, dans la mémoire collective, à une histoire réligieuse très riche de par la présence d'un monastère très influent depuis le debut du XVème siècle, et puis par la transformation de l'île en Goulag dès le début des années 1920. Solovki comptait comme le premier Goulag de la sorte ! Au début de la vie du « lager » une vie culturelle même semblait possible. S'y developpa alors entre autre une bibliothèque par les livres apportés par les prisonniers : intellectuels, politiques selon Rolin, mais j'ajoute : aussi des prêtres et autres. Puis avec les années, le durcissement de la situation et la dissolution du Goulag, la bibliothèque « disparaissait », et on ne savait pas vers où. Travaillant sur le sujet de ladite bibliothèque disparue, Rolin revenait en Mars/Avril 2013 pour faire un documentaire pour ARTE. C'est là que naissaient aussi les photos de Jean-Luc Bertini. Leurs investigations les menaient des Solovki vers Kem, Medvejegorsk et Iertsovo.

REMARQUES :
« A quelque cinq cents kilomètres au nord-est de Saint-Pétersbourg, juste sous le cercle polaire, la mer Blanche est une mer presque fermée, un grand golfe de la mer de Barents. A l'ouest c'est la République de Carélie et la Finlande, au nord la péninsule de Kola avec le port de Mourmansk, à l'est la "ville de l'Archange", Arkhangelsk, au sud, près du port presque abandonné de Belomorsk, le débouché du canal Baltique-mer Blanche, autrefois nommé "Staline", dont le percement, de 1931 à 1933, coûta la vie à des dizaines de milliers de déportés. C'est sur les bords de la mer Blanche, à Severodvinsk, que la Russie construit ses sous-marins nucléaires. Terres de sombres forêts, de lacs glaciaires, terres de sang, bourgades délabrées sous la froide lumière du Nord : il faut aimer les paysages mélancoliques pour se balader, surtout en hiver, sur les rivages de la mer Blanche. »
(extrait du livre...)

Restent pour moir l'impression d'une distance vers ce qu'on décrit, un vrai élan, une energie ne sont pas communiqués malgré le sujet plus qu'intéressant. Comme si Rolin faisait ici encore un ajout au film, une exercise de devoir sans vraie particpation. Un peu endormi ?
Il faut être prêt que le sujet du livre (du texte au moins) est alors plutôt la recherche sur les traces de la bibliothèque, même s'il y manque l'élan. Mais il est étonnant, voir pour moi inconcevable que tout en racontant alors sur les Solovki on fait mention en quelques lignes de l'histoire si riche, la place si unique de la tradition monastique. Comment présenter les Solovki sans aucune photo vraie de la vue d'ensemble du Kremlin tellement impressionnant, image que chacun, aussi les prisonniers des sombres années, ont du connaître en arrivant sur l'île ? Comment parler de coté des prisonniers, seulement d'intellectuels et de prisonniers politiques si on sait combien de croyants y furent tués, massacrés, torturés aussi ? Par ces omissions ce livre perd pour moi un grand part de sa vérité, ou de sa percussion.

Parmi les photos il y en a des superbes, des trouvailles de visages, des vues des alentours dans la neige...(un vrai documentaire devrait aussi tenir compte des différentes saisons de l'année!) . Mais beaucoup ne me parlent pas, ne me disent rien. S'y ajoute le manque de titres, de notes explicatives : comme ces photos sont prises aussi sur le chemin des investigations, on ne sait pas où est-ce qu'on se trouve.

Donc, l'impression générale : une certaine vue reductrice et la conviction qu'on aurait pu faire plus. Une occasion ratée pour un sujet extraordinaire dans un lieu magique.
mots-clés : #nature #regimeautoritaire #religion
par tom léo
le Mar 13 Déc - 22:04
 
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Sujet: Olivier Rolin
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Brady Udall

Le polygame solitaire

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 Untitl10


J'avais aimé Le destin miraculeux d’Edgar Mint, où Brady UDALL nous faisait une brillante démonstration de sa capacité à comprendre la solitude et l'ironie de l'enfance. Dans Le polygame solitaire, il hausse ce talent au plus haut niveau, et nous fait part de sa vision de la famille, qui est en même temps très personnelle et universelle (très proche de ce que j'en ai). Ces romans familiaux qui montrent à quel point le milieu familial est un milieu invivable, lui qui réunit des êtres que rien ne devrait normalement rapprocher, mais où le miracle de l'amour, des codes partagés, des rituels progressivement adaptés, des concessions raisonnées, permet finalement à chacun de trouver sa place, de s'épanouir, d'enrichir l'autre. Pour moi, comme pour Brady Udall apparemment, la famille est l'ultime et formidable ressource malgré tout ce qu’elle a d'insupportable. Famille je vous hais, famille je vous aime : c'est l'ingrédient principal de ce livre. Le héros, 45 ans, Golden Richards, est à un stade de questionnement existentiel. Sa famille a toujours été son investissement premier, son tuteur personnel, mais l’accumulation des responsabilités, des petits tracas quotidiens, qu'il avait acceptés jusque-là, lui deviennent insupportables après le décès de 2 de ses enfants. Il est usé. Ce sont autorisés Il a des rêves d'égoïsme et de liberté, que sa droiture lui interdit de faire aboutir, et dont l'éclosion l'enferme dans un désespoir secret. On suit aussi l'un de ses fils, Rusty, 11 ans, pas tout à fait dans le moule, et qui de ce fait se croit non- aimé alors qu'il est simplement mal aimé.

Grâce au talent de Brady Udall à poser ses personnages, à nous exposer leurs contradictions, leurs faiblesses, leurs envies, à situer avec empathie et humour les situations les plus banales ou plus rocambolesques, le roman serait déjà réjouissant. Il y a des pages hilarantes qui nous racontent comment décoller un chewing-gum prie dans les poils pubiens, faire la chasse aux puces dans une famille nombreuse (j'ai retrouvé mes modestes chasses personnelles contre les poux)…

Mais il faut savoir aussi que cette histoire se situe dans les années 70 dans une secte de fondamentalistes mormons. Et que parmi ceux-ci un certain nombre d'hommes sont considérés comme élus et de ce fait poussés (contraints ?) à être polygame et à engendrer le plus d’enfants possible. (Il faut bien noter que ce ne sont pas les vrais Mormons :ceux-ci ne sont plus polygames depuis la fin du XIXe siècle comme cela est rapidement expliqué dans le livre,… mais ce que le 4e de couverture semble ignorer.)

Golden est l'un de ceux-là, mari de 4 femmes, père de 28 enfants. On comprend vite comment ses problèmes sont démultipliés, insurmontables et pathétiques. Brady UPDALL décrit plus particulièrement certains des personnages auxquels il s'attache décryptant remarquablement la culpabilité, les petites jalousies, les mesquineries cachées, mais aussi actes courageux, les paroles consolatrices et les mains tendues. Il sait que celle-ci n’atteignent pas toujours leur but, que la vie nous réserve pas que des bonnes surprises, qu'il faut lutter sans fin, que c'est pour ça sans doute qu’elle vaut la peine d'être vécue.

Ce qui est passionnant dans le roman de voir comment Udall montre que ses personnages, qui devraient nous paraître totalement incompréhensibles du fait de leur vécu et de leurs valeurs si différente des nôtres, sont en fait très proches de nous avec simplement un décalage dans la façon d'apprécier les choses. Il n'évite pas l'aspect intolérable rigidité et d'intégrisme de ses personnages. Mais les grandes émotions, les sentiments basiques sont la. La vérité est beaucoup plus complexe que ce qu'on pourrait imaginer : l'homme patriarche n'est pas forcément le gagnant, les femmes, quoique n'ayant pas la part belle quand on les regarde avec nos yeux, savent aussi mener leur barque à leur avantage. Dans ce carcan des traditions chacun exprime à sa manière sa personnalité propre. Total, comme chez nous, tout le monde aime, souffre, se bat, essaie de s'en sortir au mieux, se raccroche à cette notion à la fois rebutante et formidable : la famille. Et pourtant, malgré ce credo somme toute bien banal, malgré une obéissance à Dieu et aux règles qui exclue toute critique, Udall ne tombe jamais dans le « bien-pensant », il garde un recul amusé et une décontraction qui sont l’un des charmes du livre.

On a pu comparer Brady Udall, dans diverses critiques, à John Irving, et en effet on retrouve cette empathie pour l'enfance qui se sont abandonnée, qui se sent différente et manque d'amour, lâchée dans le monde pas toujours accueillant et compréhensif des adultes, prête à tout pour attirer l'attention. Mais ici le regard est beaucoup plus tendre, naïf, plein de compassion : il comprend les enfants et leurs déchirements certes, mais il pardonne aux adultes, qui, eux aussi sont de malheureux individus perdus dans un monde trop dur pour eux.

C'est donc une histoire totalement banale et proche de nous : celle d'une famille , mais racontée de façon riche, originale, touchante, drôle, palpitante. Je m'arrête dans la liste d'adjectifs louangeurs, mais vous comprendrez que je n'ai qu'un conseil : allez à la rencontre du polygame solitaire et de sa famille, qu'on n'a pas envie de lâcher après la dernière page.

En tant que famille, ils partaient à la dérive, leur obéissance à Dieu et leur foi devenaient sujettes à caution, leur père et patriarche était absent par le corps et par l'esprit, et il ne servait pratiquement plus à rien ni à personne depuis trop longtemps, leurs mères se querellait et se révélaient incapables de se faire obéir de leurs enfants qui eux-mêmes se disputaient, se conduisaient mal et rendaient leurs mères folles.

Il n'aurait pas pu fournir une réponse plus juste, plus parfaite, parce que, après tout, c'était une vérité fondamentale sur laquelle ils avaient choisi de régler leur vie : à savoir que l'amour est une matière première illimitée. Il n'est pas soumis au jeu cruel des additions et soustractions, de sorte que le donner à une personne n'implique pas nécessairement qu'on doive l’ôter à une autre. Et le cœur dans sa capacité elle aussi illimitée - même le cœur trouble et mensonger de l'homme devant elle, même cette pauvre chose qui se serrait et battait de manière désordonnée à l'intérieur de sa propre poitrine - peut s'ouvrir à tous ceux qui désirent y entrer à l'exemple d'une maison aux portes et aux fenêtres grandes ouvertes et du cœur de Dieu lui-même, immense, accueillant et sacré, une demeure aux pièces innombrables, remplies d’ une multitude infinie.



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mots-clés : #religion #famille
par topocl
le Sam 10 Déc - 10:38
 
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Sujet: Brady Udall
Réponses: 4
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Zadie Smith

Sourires de loup

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 Index510

C’est à la guerre que se sont connus Archie, un Anglais raz-des-pâquerettes qui ne demande qu’une chose, c’est qu’on le laisse tranquille et Samad, le Bangladais qui se croit meilleur parce qu’il a des opinions sur tout. Unis par une guerre ennuyeuse donc décevante, qu’ils ont clôturée par un acte de violence gratuite, leur secret.
On les retrouve entre 1975 et 1998, épousant de très jeunes femmes beaucoup plus fines et ouvertes qu’eux : une beauté haïtienne pour l’un, et une bangladaise pour l'autre, dans le cadre d'un mariage arrangé. Et nous voilà partis pour la 2e génération, une fille d'un côté, des jumeaux de l'autre, aussi différents que cela se fait dans les romans. Samad compte sur ses fils pour respecter les préceptes de l'islam et la tradition que, sous ses belles paroles, il n'a cessé de bafouer.

   Et plus Samad s'éloignait vers la haute mer, attiré vers les profondeurs par une sirène nommée Poppy Burt-Jones, plus il était décidé à donner des racines à ses fils sur la terre ferme, des racines profondes qu'aucun orage, qu'aucune tempête ne sauraient arracher. Plus facile à dire qu'à faire.



Et voilà le thème principal d’un roman d’une grande richesse, qui multiplie les histoires et les rebondissements :  peut-on sans trahir ses racines, respecter la tradition tout en s'ouvrant à  la modernité. Et bien, cela  semble non seulement pas facile, mais assez douloureux…

   L’immigrant ne peut que rire des peurs du nationaliste (l'envahissement, la contamination, les croisements de races) car ce ne sont là que  broutilles, clopinettes, en comparaison des terreurs de l'immigrant : division, résorption, décomposition, disparition pure et simple.



Zadie Smith n'a pas de réponse, mais elle propose de nombreuses pistes, puisque vont intervenir une famille juive outrageusement paternaliste, un généticien qui joue avec les souris comme Dieu joue avec les hommes, des fondamentalistes musulmans à la petite semaine, une grand-mère Témoin de Jéhovah, un criminel nazi ou supposé tel, Les versets sataniques de Salman Rushdie… Tout cela dans un enchevêtrement d' intrigues et une joyeuse confrontation de cultures, d'opinions, de modes de vie et de personnages.

Malgré la multiplicité des personnages , tous ont leur personnalité, tous sont aussi vivants que mes voisins. Chacun a son accent, ses tics de langage, sa façon de parler, Zadie Smith a un sens du portrait phénoménal, en même tant très typé et plein de nuances et de surprises. Et une capacité à mener son récit en divers lieux et temps sans nous perdre un instant, voguant savoureusement entre authenticité et burlesque.

Chacun en prend pour son grade  dans un humour décapant qui coure au fil des pages (je me suis fait regarder de travers à force de rire sur mon canapé, et malgré le sérieux de son sujet c'est un livre vraiment gai et chaleureux ), toujours accompagné d’une grande tendresse, forçant le trait juste ce qu'il faut, sans vouloir donner de leçons, sans donner tort ou raison à aucun. On se prend à aimer chaque personnage, même le plus fade, même le plus vaniteux, même le plus réac…

A travers la vie de deux amis au demeurant assez minables, Zadie Smith nous propose un roman brillant, éblouissant par moments, drôle sans relâche , un portrait d’une certaine Angleterre qui n’ a pas toujours la parole, prolétarienne et multiethnique. Un livre éminemment joyeux et tendre pour une cause grave.

Un coup de chapeau au traducteur (ou traductrice ?), Claude Demanuelli

   « Je t'en prie, Jones rends-moi un grand service, veux-tu ? Si jamais tu entends quelqu'un, quand tu seras rentré chez toi - si tu rentres, si nous rentrons dans nos pays respectifs - , si jamais tu entends quelqu'un parler de l’Asie », à ce stade, sa voie baissa d'un ton et s’emplit de tristesse, « réserve ton jugement, je t'en prie. Si on te dit «  Ils sont ceci », « Ils font cela » ou « Voilà ce qu'ils pensent », attends pour juger de façon définitive d’être en possession de tous les faits. Parce que ce pays que les gens appellent l'Inde connaît des centaines d'autres noms, il est habité par des millions d'individus, et si tu crois avoir trouvé deux hommes semblables dans cette multitude, et bien tu te trompes. Ce sera juste une illusion d'optique. »


(commentaire rapatrié)


mots-clés : #humour #religion #immigration
par topocl
le Sam 10 Déc - 10:10
 
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Sujet: Zadie Smith
Réponses: 7
Vues: 1128

Cécilia Dutter

Cécilia Dutter
(Née en 1968)

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 Cecili10

Cécilia Dutter, née le 3 octobre 1968 à Paris où elle vit actuellement, est un écrivain et critique littéraire français.

Après avoir effectué sa scolarité à l'Ecole Alsacienne de la huitième jusqu’au bac, elle obtient une Maîtrise de droit privé général à Paris II-Assas puis un DEA de droit de la propriété littéraire, artistique et industrielle.
Elle réussit ensuite le concours d’Ingénieur d’Études du CNRS où elle travaille comme conseiller juridique chargé des contrats liés à la valorisation des brevets. Puis, la Bibliothèque nationale de France fait appel à elle pour s’occuper des questions relatives aux droits d’auteur, notamment celles posées par l’important programme de numérisation des œuvres littéraires.

À partir de 2005, elle cesse son activité salariée pour se consacrer à l'écriture. À ce jour, une quinzaine d'ouvrages (romans, recueil de nouvelles et essais) ont été publiés. Lame de Fond, roman publié par les Éditions Albin Michel, reçoit le Prix Littéraire Oulmont de la Fondation de France 2012.
Elle est membre de trois Prix Littéraires : Prix Simone Veil, Prix Charles Oulmont de la Fondation de France, Prix des Romancières.
En février 2013, l'hebdomadaire La Vie lui confie, ainsi qu'à quatre autres auteurs, la rédaction régulière du billet de sa page "Post Scriptum" durant dix-huit mois.

Cécila Dutter est également critique littéraire. Après avoir collaboré à La Revue Littéraire (Éditions Léo Scheer) et au Magazine des Livres, elle chronique actuellement pour le journal Service Littéraire et le site Le Salon Littéraire.

Elle est Présidente de l'Association des Amis d'Etty Hillesum.


Bibliographie :


Romans
- Une présence incertaine, Éditions Thélès, 2005
- La Dame de ses pensées, Éditions Ramsay, 2008
- Lame de fond, Éditions Albin Michel,2012
- Savannah Dream, Éditions Albin Michel, 2013
- Zeina, bacha posh, Éditions Le Rocher, 2015.
- Chère Alice, Éditions Milady, 2016

Recueils de nouvelles
- Des échappées belles, Éditions Le Cercle, 2006
- Un baiser, Swarovski, 2007

Essais
- Etty Hillesum, une voix dans la nuit, biographie, Éditions Robert Laffont, 2010
- Participation à l'ouvrage collectif Camille Laurens, Éditions Léo Scheer, 2011
- Vivre libre avec Etty Hillesum, Editions Tallandier, 2011
- Et que le désir soit, coécrit avec Joël Schmidt, Éditions Desclée de Brouwer, 2011
- Direction de l'ouvrage collectif Un Cœur Universel, Regards croisés sur Etty Hillesum, Éditions Salvator, 2013
- Participation à l'ouvrage collectif Livres Secrets, l'Atelier imaginaire, Éditions Le Castor Astral
- Conseils de séduction à l'usage des hommes de mauvaise volonté, ouvrage humoristique, Éditions du Rocher, 2015
- Flannery O'Connor, Dieu et les gallinacés, Editions du Cerf, 2016
- A toi, ma fille, Lettres, Editions du Cerf, 2017

source : Wikipédia




Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 41rjwn10

Cécilia Dutter – Flannery O'Connor. Dieu et les gallinacés

Originale : Français, 2016

Une biographie lirréraire

REMARQUES :
C'est lors d'une émission à la radio que je suis tombé sur un entretien avec l'auteur dece livre. Et ce qu'elle en disait me parlait comme étant assez juste et proche de mes ressentis sur l'oeuvre et les motivations d'O'Connor. Donc : on achète !

Malheureusement l'entrée se présente autrement : l'auteur s'explique (trop) longuement aux lecteurs  ses motivations, ses incitations etc. Mais à part de ce que je pourrais critiquer (voir en bas), le travail présente pas mal de bonnes présentations de l'oeuvre et de la vie de Flannery. En fait, l'auteur lie toujours la vie de Flannery dans le Sud (Georgie) des Etats-Unis, sa maladie, sa foi catholique surtout, AVEC l'oeuvre littéraire. Elle trouve des parallèles où nous voyons souvent seulement du phantastique ou du grotesque. Elle s'attarde sur beaucoup de ses deux romans et de ses nouvelles, sa correspondance pour en dire quelque hose, parfois les iterpèter et pour expliquer comment vie et œuvre se fructifient mutuellement.

Je pourrais relever ce qui m'a frappé (spécialement) dans cette lecture :
- issue des deux cotés de familles irlandaises et catholiques, la foi et les rites, même un peu à l'ancienne, animent depuis toujours Flannery. Elle mettra jamais en question cela. Fille unique (elle connaitra une certaine solitude), elle visitera des écoles catholiques, mais déjà ayant très tôt cette vue perspicace, ce regard ironique sur la bigoterie et toutes formes de phariséisme.

- ce regard sans complaisance s'exprime aussi par ses dons de caricaturiste qu'elle vivait fortement jusqu'à publier des croquis dans des journaux estudiantines. Caricature voudrait dire aussi qu'elle arrive à rire des autres et, surtout, aussi de soi-même. Elle met en lumière les faiblesses, les « handicaps » des uns et des autres – mais en ayant conscience qu'elle-même, elle en fait partie. Le grotesque est omniprésent dans ses romans et nouvelles. Et comme ses anti-héros de roman, elle aura besoin de salut, de « redemption ». Ce même goût pour le grotesque, pour des gens « fous » font qu'elle sera souvent mal-comprise, aussi bien considérée au début comme « pas publiable », mais aussi critiquée par des âmes bien-pensantes d'écrire des choses peu édifiantes.

- besoin de salut… : la foi est omniprésente dans l'oeuvre de Flannery. Et c'est mal comprendre son réalisme et son sens du grotesque que de conclure qu'elle nourrit une critique fondamentale envers l'essence de la foi (catholique en ce qui la concerne) dans ce Sud ultraréligieux. Elle dépeint les travers de la hypocrisie et de la vanité humaine etc pour mieux mettre à jour vers où « devrait » tendre une attitude de foi. Pour elle, il y a « irréalisme d'une religion sans Dieu, absurdité d'un monde sans transcendance».

- sa maladie montre les premiers signes dès 1949 : le Lupus, hérité de son père qui en était mort en 1941. Un certain immobilisme, la néccessité du repos la forcent vers une solitude qu'elle a du mal à accepter d'abord. Puis, elle en fera un allié : c'est ainsi que des choses puissent mûrir en nous. Ecrire prend du temps : elle essaie de se mettre à table chaque jour, mais des périodes durant il se passe rien. C'est laborieux parfois.

- son œuvre devrait – selon Flannery – répondre à deux exigences : le sens du mystère et celui des manières. Cela veut dire : un ancrage dans une autre réalité, mais au même moment un hyperréalisme, un enracinement dans le Sud profond avec ses gens un peu spéciaux, les Noirs, les petits propietaires blancs, racistes, des légions de faux prophètes, l'obscurantisme ambiant, l'hypocrisie, des préjugés…

Voilà ce qui m'a spécialement marqué. Je n'arrive pas à dire si ce livre exige de connaître déjà (une bonne partie de l'oeuvre de Flannery et de trouver quelques clés de lectures ici, ou si il est possible de prendre ce livre comme entrée en matière ?

Cet essai présente certainement l'avantage d'être d'une longeur encore agréable au lieu de pavés trop élaborés où on se perd dans les détails (c'est ainsi que j'ai ressenti la biographie de Gooch en anglais sur O'Connor). Les relations entre vie et œuvre semblent ici si claires ! Je suis heureux de voir qu'on tait pas la motivation profonde de Flannery dans la foi.

Je n'aime pas que d'une manière trop voyante et criante on met dans le titre « Dieu et les gallinacés » au même niveau. C'est quoi ça ? Il est absolument vrai que les poules, paons et autres gallinacés étaient une passion pour elle. Mais de là à… ?! Aussi est-il néccessaire de s'habituer à une page de couverture avec une caricature, un croquis de Flannery, même si on sait qu'elle a vraiment caricaturer les gens et soi-même.

Dans la préface/introduction et quelques autres passages du texte, Dutter parle un peu (trop) d'elle-même. C'est compréhensible pour justifier son approche personnelle. Aussi cela montre que l'oeuvre d'O'Connor ne laisse pas indifférente, mais interpelle le lecteur.

La fin me semble un peu trop abrupte ? Est-ce que l'auteur ne trouvait pas une forme de conclusion ou est-ce qu'au contraire, elle est à louer pour sa sobrieté ici ?

Intéressant !


mots-clés : #biographie #pathologie #religion
par tom léo
le Sam 10 Déc - 7:33
 
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Sujet: Cécilia Dutter
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Carole Martinez

Du domaine des Murmures

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 Images19

Le monde en mon temps était poreux, pénétrable au merveilleux. Vous avez coupé les voies, réduit les fables à rien, niant ce qui vous échappait, oubliant la force du récit. Vous avez étouffé la magie, le spirituel et la contemplation dans le vacarme de vos villes, et rares sont ceux qui, prenant le temps de tendre l'oreille, peuvent encore entendre le murmure des temps anciens ou le bruit du vent dans les branches. Mais n’imaginez pas que ce massacre des contes a chassé la peur ! Non, vous tremblez toujours sans même savoir pourquoi.


Il faut aborder ce roman historique comme on écoute un conte merveilleux, avec sa part de rêve, de sorcellerie, de fantastique. Comme on écoute une chanson de geste. On y trouvera sa part de spiritualité et de magie, d'amour courtois et de brutalité virile. Les hommes sont des héros et d’humbles humains éplorés.

Recluse dans sa chapelle, divinisée en Sainte magnifique, Esclarmonde observe le monde , dicte des ordres tenus pour la parole de Dieu. Le passage où , sur son ordre, son père part en  Croisade, mêlé à une horde famélique, qui sème tout au long de son chemin les cadavres comme ses illusions, par sa poésie désespérée, est d’une puissance évocatrice tout à fait magnifique.

Récit exaltant au souffle romanesque assumé, Du domaine des Murmures, qui aurait pu s’appeler Expiation, est un réquisitoire contre la folie des hommes qui se cache derrière la folie de Dieu.


(commentaire rapatrié)
mots-clés : #fantastique #religion
par topocl
le Mer 7 Déc - 11:27
 
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Sujet: Carole Martinez
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Yves Simon

Yves Simon
Né en 1944

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 Yves10

Yves Maurice Marcel Simon est un auteur-compositeur-interprète et un écrivain français né le 3 mai 1944 à Choiseul (Haute-Marne).

En littérature, il a publié de nombreux romans, des essais, un recueil de nouvelles et trois de poésies. Il a obtenu pour Le Voyageur magnifique le prix des Libraires (1988) et pour La Dérive des sentiments, le prix Médicis (1991). Il a vendu à ce jour plus de un million deux cent mille livres et il est traduit en quinze langues.
Journaliste et observateur de son époque, il publie régulièrement dans la presse éditoriaux et reportages (Rwanda 2000, New York novembre 2001…) et se trouve engagé auprès de Reporters sans frontière dans la plupart de ses actions.  (livre de poche)


Bibliographie

1971 : Les Jours en couleurs
1971 : L'Homme arc-en-ciel
1973 : Bagdad-sur-Seine / Photographies de Daniel Boudinet
1975 : Transit-Express
1978 : L'Amour dans l'âme
1983 : Océans
1985 : Tard dans la nuit / hors commerce, tiré à 1000 exemplaires.
1987 : Le Voyageur magnifique (prix des libraires 1988).
1988 : Jours ordinaires (carnets)
1988 : Un autre désir (chansons)
1990 : Les Séductions de l'existence (François Bott/Dominique Grisoni/Roland Jacard/Yves Simon)
1991 : La Dérive des sentiments (prix Médicis 1991).
1993 : Sorties de nuit (carnets)
1996 : Le Prochain Amour
1997 : La Ruée vers l'infini
1997 : Un instant de bonheur
1997 : Paravents de pluie / Photographies de André Mérian
1998 : Plaisirs ordinaires
1999 : Jours ordinaires
2000 : Le Souffle du Monde
2000 : Paris aquarelles / dessins de Fabrice Moireau
2001 : La Voix perdue des hommes
2001 : L'Enfant sans nom (ouvrage pour la jeunesse)
2003 : La Manufacture des rêves
2004 : Les Éternelles
2004 : Lou Andreas-Salomé (Destins)
2005 : La Ruée vers l'infini (2)
2006 : Les Novices
2007 : Je voudrais tant revenir
2007 : Épreuve d'artiste, dictionnaire intime (essai)
2009 : Jack London (essai)
2011 : La Compagnie des femmes - prix Erckmann-Chatrian 2011
2011 : Un homme ordinaire (récit)





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"la voix perdue des Hommes"

Je connaissais le  chanteur,  mais j'ignorai qu'il fut écrivain et à cette première lecture, un écrivain à connaître.

Comme le chantait Brassens : tous les hommes d'église, hélas ne sont pas tous des dégueulasses témoin........... ce prêtre, Andrea.

Il reçoit les confidences les plus intimes de ces femmes et ces hommes mendiants de la vie ; demandeurs d'une écoute, d'une pause, d'un partage, simplement déposer leurs soucis à Andrea.

Andrea plus accessible qu'un Dieu, plus humain.

Et Andrea chargé de tout ce poids doute par moment, des autres, mais surtout de lui.

L'apparition ponctuelle de l’auteur travaillant sur ce livre rappelle au lecteur qu’il s’agit d’un récit, rappel utile tant on est pris dans ce qui pourrait être, est certainement, une réalité.
Et en accompagnement Paris, cette ville qu’on devine qu’il aime. Tel un personnage, il en décrit la grandeur comme la misère.

Les mots touchent là où il faut, au cœur, au ventre, l’esprit, révélant tous ce qui construit ou détruit l’Homme.


Extraits
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"message rapatrié"


mots-clés : #religion #social
par Bédoulène
le Dim 4 Déc - 23:08
 
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Sujet: Yves Simon
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José Maria Arguedas

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 Cvt_le10

Les fleuves profonds

Bien que ce ne soit pas un roman autobiographique, il transmet beaucoup de sa vie dans ce livre.

L’histoire se déroule au Pérou, dans la région de l’Apurimac,  ville de montagne avec à ses pieds la rivière Pachachaca.

Le narrateur de ce récit est un adolescent qui est placé par son père – avocat pauvre itinérant à la recherche de l’habitation idéale, qu’il ne trouve pas et qui a du à plusieurs reprises confier son fils alors  qu’il  était persécuté par les politiciens – C’est dans la ville d’Abancay que cette fois l’avocat confie Ernesto au Collège religieux, l’adolescent devra non seulement étudier mais aussi faire l’apprentissage de la vie en société.

L’écriture est poétique, l’ambiance est envoûtante à l’image de la religiosité qui impreigne toutes les actions, les pensées, les jours et les heures dans le collège mais aussi dans la ville et les environs .

Au fil du temps, les traditions Quechua et catholiques apportées par les Castillans ont fini par s’entremêler et c’est  ce qui rend étrange mais prégnante  la religiosité. Ernesto parlant couramment le Quecha profite des deux courants religieux et  s’adresse souvent  à la Nature pour demander son appui et le pouvoir qu’il lui prête .

Tous les évènements qui se déroulent dans la ville (émeute, maladie, morts) sont propices à l’ apprentissage de l’adolescent  qui comme le remarque le Père Directeur du collège, dont les actions et paroles n'ont pas toujours le crédit d 'Ernesto,  sait voir les ombres des choses et des gens.

Il y a aussi la souffrance liée aux pauvres gens, aux Péons, dans ce récit.

Malgré tout c'est un récit très vivant, comme le sont les adolescents  dans leur amitié  et  leurs ressentiments, l' activité des "chichérias" et des promenades du dimanche.

Ernesto fait un peu figure de justicier quand il fustige ceux  qui ne contrôlent pas l’ ardeur de leur âge et se servent de la femme folle qui vit au collège.

C’est une très bonne lecture servit par une belle écriture,  au gré des chants des hommes et de la nature, des musiques. Profonds sont les ressentis que je garderai de ce livre, mais surtout de l’auteur que je souhaite encore lire.

Un grand auteur Péruvien à connaître !

Extraits

"Je me précipitais vers la deuxième cour pour dire adieu au petit arbre. Devant ces branches rabougries, ses fleurs mauves et rares, j'eus peur de Cuzco. Le visage du Christ, la voix de la grande cloche, l'effroi qui régnait sur le visage de l'Indien, le Vieux agenouillé dans la cathédrale, même le silence de la rue Loreto, tout cela m'oppressait. Nulle part il ne pouvait y avoir plus de souffrance humaine. Mais nous partions."

" Le jour où nous arrivâmes, les cloches sonnaient. Il était quatre heures de l'après-midi. Toutes les femmes et la plupart des hommes étaient agenouillés dans la rue. Mon père mit pied à terre et demanda à une femme la raison de ces prières dans la rue et de ces carillons. La femme lui dit qu'on était en train d'opérer le père Limarès, saint prédicateur d'Abancay et directeur du collège. Mon père me fit descendre de cheval et agenouiller auprès de lui. Nous restâmes près d'une demi-heure à prier sur le trottoir."

"Mais moi aussi, souvent je suivis les grands dans la cour intérieure et je me contaminai en les regardant. Ils étaient semblables aux démons et aux monstres de cauchemar qui agitent leurs bras et leurs pattes velues."

"Vends le moi, vends le moi ! criai-je à Antéro.
- Avant qu'on ait pu m'en empêcher, je me jetai sur la toupie, la longue pointe et les yeux ouverts au fer rouge lui donnaient un air irréel. Pour moi c'était un être nouveau, une appartion au sein d'un monde hostile, un lien entre moi-même et cette cour tant détestée, cette vallée languissante, ce collège."

« Qu’est-ce qu’elle peut faire la troupe ?
- Je ne sais pas, petit. Ils feront peur aux métisses et aux Indiens. Peut-être qu’ils tueront quelqu’un pour l’exemple.
- pour l’exemple ?
- Dona Félipa a mis les gendarmes en fuite.
« Pour l’exemple ? » c’était une vieille expression que j’avais entendue tout enfant dans les petits villages. Ca vous glaçait le sang.

« Palacios était intarissable quand il parlait des morts et des damnés. Après l’avoir entendu nous allions trembler dans nos lits comme au fond d’un abîme gelé. »

« Le Père les flattait comme il flattait les puissants de la vallée. Il était très habile avec cette catégorie de gens : il savait choisir les mots et les gestes.  J’étais très sensible à l’intention que les gens mettaient dans leur voix : je comprenais tout. J’avais grandi parmi des personnes qui se haïssaient entre elles, tout en me détestant et elles ne pouvaient pas toujours brandir des gourdins, se battre ou exciter les chiens contre l’ennemi. Elles recouraient aussi aux paroles qui sont un venin, doux et puissant. »

« Les gens poursuivaient les poules qui caquetaient dans les cours et leurs lançaient des pierres ou des bûches. Ils tuaient croyant qu’elles caquetaient de joie parce qu’elles portaient la mort dans leur ventre. »


"message rapatrié"

mots-clés : #initiatique #religion
par Bédoulène
le Dim 4 Déc - 17:58
 
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Sujet: José Maria Arguedas
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Claude Pujade-Renaud

Le désert de la Grâce

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 1540-110


A travers les témoignages, les souvenirs des Moniales, des Solitaires, des sympathisants de ce "parti" des Jansénistes l'auteur nous fait découvrir la dualité qui a opposé par la parole, par les actes la Cour Royale à l'abbaye de Port-Royal, plus particulièrement sous le règne de Louis XIV.

L'auteure fait revivre avec vivacité à la manière d'une enquête cette page de l'histoire et de la religion où l'on rencontre des Hommes de sciences et de lettres tels Blaise Pascal et Jean Racine.

C'est le concept de "la Grâce" qui opposa notamment la Papauté et  le Jansénisme fondé sur l'Augustinus.

J'ai apprécié la diversité des points de vue qui permettent une meilleure appréhension de la situation et du contexte dans lesquels se sont déroulés les évènements importants (la clôture, les expulsions, la signature du reniement, l'épisode des Lettres provinciales .......)

Un récit prenant, alerte du début à la fin, intéressant au point de vue historique.



"Oui il a bien fait de mourir il y a cinq ans "mon" poëte d'Esther et d'Athalie. Poëte est-ce à dire faussaire, agent double ? Homme d'esprit jusqu'au bout il s'en est allé à temps.Un cadavre ne s'envoie pas à la bastille"


"Ah, je devrais écarter à jamais cette orgueilleuse pensée ! Mais elle remonte, affleure, malgré moi : Port-Royal est né de ce ventre si souvent pénétré par le sexe de l'homme. Cette chair rigide qui entrait en moi, répétitivement dès ma treizième année. Ces chairs molles, glaireuses, qui en étaient expulsées 9 mois plus tard. Ou , trop tôt, informes, sans vie. Et dire que moi-même venue au monde prématurée de deux mois j'avais bien failli succomber - à quoi tient l'existence de ce couvent ? Sa renaissance, plus exactement."


"Non, ce soir il ne viendra pas m'applaudir, ce dévot cagot bigot ! Trop occupé, depuis vingt années, à faire des enfants à sa moitié et des courbettes à Sa Majesté Très Chrétienne. Lorsque, après Phèdre, il a cessé d'écrire pour le théatre, d'aucuns ont  crié à la conversion : ébloui par la lumière de la grâce, M. Racine serait retourné dans le Saint giron de Port-Royal... La bonne plaisanterie ! Racine mène sa carrière, adroitement (en tout il fut adroit, y compris au lit). Racine anobli consolide sa fortune et s'il fait sa cour à Dieu, c'est ainsi qu'il l'a fait au Roi servilement. Bien entendu, il se gardera d'aller se compromettre avec ces misérables comédiens réprouvés par l'Eglise. Et s'il faut parler de grâce, elle ne saurait résider que dans la scansion de sa poësie."



mots-clés : #historique #religion
par Bédoulène
le Dim 4 Déc - 10:19
 
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Sujet: Claude Pujade-Renaud
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Mongo Beti

Mongo Beti (1932 - 2001)

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 Mbeti110

Mongo Beti est le pseudonyme d'Alexandre Biyidi Awala (son premier pseudonyme étant Eza Boto).
Il commence sa carrière littéraire avec la nouvelle Sans haine et sans amour, publiée dans la revue Présence Africaine, dirigée par Alioune Diop, en 1953. Un premier roman Ville cruelle, sous le pseudonyme d’Eza Boto suit en 1954, publié aux éditions Présence Africaine.
Mais c’est en 1956 que la parution du roman Le Pauvre Christ de Bomba fait scandale par la description satirique qui est faite du monde missionnaire et colonial. Paraissent ensuite Mission terminée, 1957 (prix Sainte-Beuve 1958) et Le Roi miraculé, 1958. Il travaille alors pour la revue Preuves, pour laquelle il effectue un reportage en Afrique. Il travaille également comme maître auxiliaire au lycée de Rambouillet.

En 1959, il est nommé professeur certifié au lycée Henri-Avril à Lamballe. Il passe l’agrégation de lettres classiques en 1966 et enseigne au lycée Corneille de Rouen de cette date jusqu’en 1994.

En 1972, il revient avec éclat à l’écriture. Publié par François Maspero, son livre Main basse sur le Cameroun, autopsie d’une décolonisation est censuré à sa parution par un arrêté du ministre de l’Intérieur français, Raymond Marcellin, sur la demande, relayée par Jacques Foccart, du gouvernement camerounais, représenté à Paris par l’ambassadeur Ferdinand Oyono.
Il publie en 1974 Perpétue et Remember Ruben. Après une longue procédure judiciaire, Mongo Beti et son éditeur François Maspero obtiennent en 1976 l’annulation de l’arrêté d’interdiction de Main basse sur le Cameroun.
En 1978, il lance, avec son épouse Odile Tobner, la revue bimestrielle Peuples Noirs Peuples africains, qu’il fait paraître jusqu’en 1991.

En 1991, Mongo Béti retourne au Cameroun, après 32 années d’exil. Il publie en 1993 La France contre l’Afrique : retour au Cameroun. En 1994, il prend sa retraite de professeur. Il ouvre alors à Yaoundé la Librairie des Peuples noirs.


Bibliographie :

Sans haine et sans amour, 1953.
Ville cruelle (publié sous le pseudonyme Eza Boto), 1954
Le Pauvre Christ de Bomba, 1956.
Mission terminée, 1957.
Le Roi miraculé : chronique des Essazam, 1958.
Main basse sur le Cameroun : autopsie d’une décolonisation, 1972
Perpétue et l’habitude du malheur, 1974.
Remember Ruben, 1974.
Peuples noirs, peuples africains, 1978 - 1991
La Ruine presque cocasse d’un polichinelle, 1979.
Les Deux Mères de Guillaume Ismaël Dzewatama, futur camionneur, 1983.
La Revanche de Guillaume Ismael Dzewatama, 1984.
Lettre ouverte aux Camerounais, ou, La deuxième mort de Ruben Um Nyobé, 1986
Dictionnaire de la négritude avec Odile Tobner et la participation de collab. de la revue Peuples noirs - Peuples africains, 1989
La France contre l’Afrique : retour au Cameroun, 1993
L’Histoire du fou, 1994.
Trop de soleil tue l’amour, 1999
Branle-bas en noir et blanc, 2000.
Mongo Beti à Yaoundé, textes réunis et présentés par Philippe Bissek, 2005
Africains si vous parliez, 2005
Mongo Beti parle : Testament d'un esprit rebelle, 2006





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Le Pauvre Christ de Bomba

Le Révérend Père Drumont, dit RPS pour Révérend Père Supérieur est un missionnaire français venu en Afrique pour évangéliser Bomba et sa région, le pays des Tala, au Cameroun. Ayant refusé de voir pendant trois ans les habitants de ces villages parce qu’il refuse la polygamie, il se remet en route, accompagné de son jeune cuisinier Zacharie et de son enfant de chœur Denis, âgé de 15 ans, qui est aussi son boy… et le narrateur du roman. Le RPS est en vélo tandis que les deux jeunes marchent sur les pistes.

Les femmes chrétiennes, promises au mariage, sont tenues de vivre à la « sixa », une sorte de foyer basé à la Mission de Bomba, tenu par des hommes. Cette sixa a été instaurée par le RPS, présent en Afrique depuis plus de 20 ans, qui espère lutter contre la polygamie et ramener les Camerounais de la région au catholicisme et à Dieu.

Zacharie, mi-ange, mi-démon, est l’autre personnage principal qui ne mâche pas ses mots et qui joue un rôle important, rôle non négligeable dans les actions du RPS.

Chaque jour correspond à une étape dans un village ou une petite ville, où le père Drumont se rend chez le cathéchiste, puis à l’église ou ce qu’il en reste, pour évangéliser les indigènes ou les ramener sur le droit chemin. C’est un personnage sévère, qui croit dur comme fer à ce qu’il entreprend, ne se remettant jamais en cause. Il refuse qu’une route soit construite, assurant que la population serait asservie pour la construire, sa priorité étant la cause de Dieu.

Nous sommes en pleine période du colonialisme, le roman se déroule dans les années 1930. La mission s’avère un échec total, un constat dramatique. Sous la plume de Mongo Béti, ce drame prend un tel relief... Non seulement la mission a été un échec mais elle a causé tant de dégâts, engendré tant d'horreurs.

Mon résumé n'est qu'une gouttelette d'eau qui ne rend pas l'intensité de ce roman. C'est un livre magnifique que je viens de lire et je ne compte pas en rester là avec Mongo Béti. Je vous le conseille !


mots-clés : #colonisation #minoriteethnique #religion #traditions
par Barcarole
le Sam 3 Déc - 21:21
 
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Sujet: Mongo Beti
Réponses: 3
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Saphia Azzedine

Bilqiss

Tag religion sur Des Choses à lire - Page 7 313sw810

Dans un pays islamiste où règne la charia, Bilqiss, l'héroïne de ce roman éponyme, a chanté l’appel à la prière à la place du muezzin qui dormait encore. C’est sa seconde faute, la première étant celle d’être née femme. Bilqiss va être lapidée, la charia appliquée.
C’est un roman accrocheur, qui se lit d’une traite, mais qui peut déranger par la gravité du sujet, et en même temps et aussi parce que certains moments de lecture font plus que sourire. On ne sait pas si on doit rire ou pleurer. La plume de l’auteure est rondement menée dans ce roman choral, la gouaille de Bilqiss est rafraîchissante lorsqu’elle parle de tous ces hommes obsédés qui voient du sexe partout, le juge qui va la condamner à la lapidation, la journaliste américaine peut-être ou pas pleine de complaisance ou d’humanisme débordant… Et d’autres personnages entrent en scène.
C’est un cri de désespérance.
J’ai apprécié le côté « enlevé » de ce roman qui donne le ton dès la première phrase :
« Contrairement à vous, je ne parlerai pas en Son Nom. Mais j’ai une intuition. Vous adorez Dieu mais, Lui, Il vous déteste. »

Ce que j’ai beaucoup moins aimé, mais c’est personnel, ce roman ne me paraît pas vraisemblable, mais je le verrais bien adapté au théâtre pour dénoncer les pays où « on abomine les femmes qui ne sont pas des hommes ». L’auteure d’ailleurs est aussi scénariste, peut-être a-t-elle mis en scène ce roman comme une pièce…


mots-clés : #conditionfeminine #religion
par Barcarole
le Sam 3 Déc - 20:17
 
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Sujet: Saphia Azzedine
Réponses: 1
Vues: 621

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