Des Choses à lire
Visiteur occasionnel, épisodique ou régulier pourquoi ne pas pousser la porte et nous rejoindre ou seulement nous laisser un mot ?

Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Ven 26 Avr - 15:40

235 résultats trouvés pour polar

Valerio Varesi

Les ombres de Montelupo

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 Les_om11

Et de trois, et toujours dans la brume !
Cette fois, le commissaire Soneri est revenu se ressourcer à la cueillette des champignons dans les alentours de son village natal des Apennins (le Montelupo serait une montagne entre Parme et La Spezia). Il se trouve impliqué dans un drame où les obscurités de son passé le ressaisissent, alors qu’il ressent une impression d’exclusion de cette communauté originaire, due à son expérience de ville/ vie qui lui permet de voir une réalité assez répugnante. Resurgit aussi l'histoire (Seconde Guerre mondiale), et les problèmes actuels est prégnants (immigrés, perte d'identité, corruption politique, etc.)
Un roman prenant à la longue (malgré des incongruités, que je rejetterais sur la traduction, mais pas que ?) : décidément son surnom de Simenon transalpin n’est pas abusif : de trois fois rien une atmosphère tendue est instaurée ‒ ici plus amère que mélancolique.

Une curieuse conception de la cause de la solidarité :
« Quand quelqu’un est pauvre, il sait qu’il peut avoir besoin des autres. Du coup, il est disposé à aider tout le monde, parce qu’il craint d’être un jour celui qui se trouve dans la mouise. C’est tout. La bonté n’a rien à voir là-dedans ; comme toujours, ce qui anime les personnes, c’est le besoin et la peur. »


Mots-clés : #lieu #polar #ruralité
par Tristram
le Mer 25 Déc - 12:45
 
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Sujet: Valerio Varesi
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Wojciech Chmielarz

"la ferme des poupées"

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 51klz510

Tome 2 de la trilogie

Nous suivons l'inspecteur Jakub Mortka à Krotowice ville dans les Carpates où il a été envoyé afin qu'il se fasse oublier à Varsovie où son attitude lors de la dernière enquête a été "hors les clous".
Il pense s'ennuyer mais une sale affaire se déclenche peu de temps après son arrivée. Il est donc considéré, vu ses compétences comme assistant dans le commissariat.
Dans ce livre une fois encore les affaires s'imbriquent dans un puzzle compliqué à mettre en place. Le point de départ est la disparition d'une fillette, s'ensuit la découverte de plusieurs corps de femmes.

Cette ville qui a l'époque des Soviets était à l'âge d'or grâce à la mine d'uranium, végète et avec elle ses habitants. Une communauté de Roms supporte les sentiments racistes de la population, bouc émissaire désigné.


Cette enquête se révèle riche en rebondissements, en suspens, c'est bien mené. Et le personnage de Jakub se révèle un peu plus (d'ailleurs ce n'est pas un quadra comme je le supposais mais un trentenaire).

et bientôt le T 3


Mots-clés : #polar
par Bédoulène
le Lun 23 Déc - 11:10
 
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Sujet: Wojciech Chmielarz
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Wojciech Chmielarz

Pyromane

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 41i3ir10

Nous sommes dans le feu du sujet d’emblée !

Mais le flair de l’inspecteur Jakubta Mortka va mettre à jour bien d’autres délits.

C’est un inspecteur « de la vieille école » (malgré sa quarantaine supposée) compétent, qui ne lâche rien, quitte à contourner et à aller au-delà de ses attributions.

« Il ne s’inquiétait pas pour la suite : le procureur qui dirigeait l’affaire était de la vieille école. Il avait fait ses classes dans la Pologne populaire, et il ne croyait pas à des trucs comme les prétendus droits des prévenus. Après le premier interrogatoire, il avait amené Mortka à la machine à café, lui avait tapé sur l’épaule et dit de ne pas s’en faire, qu’il se débrouillerait pour qu’il ne lui tombe pas un cheveu de la tête. Il avait ajouté que c’était une bonne chose qu’il ait abattu ce fils de pute, parce que, pour des raclures du genre de ce Grocki, même perpète aurait été une peine trop douce. »

Et comme beaucoup de policiers son métier cause des frictions dans son ménage ; il est d’ailleurs divorcé à l’initiative de sa femme. Ayant 2 enfants il a laissé l’appartement à sa femme et lui loge dans un appartement avec 2 locataires, un jeune couple d’étudiants, une situation pas facile pour lui.

Appelé sur un incendie repéré tout de suite par le pompier comme volontaire (curieusement allumé par un cocktail molotov) l’inspecteur devra non seulement découvrir et arrêter un pyromane mais aussi un assassin.

Varsovie est glaciale en cette période, la neige épaisse et il faut bien assumer sa fonction.

L’inspecteur et son adjoint Kachan,  et son équipe rencontrent les gens aisés du quartier chic où s’est déroulé l’incendie mais aussi quelques mafieux connus des services de police.
Bref l’ enquête se déroule à un rythme scandé par les nouvelles affaires qui se greffent sur l’incendie de la maison du couple Kameron.

Vous découvrirez la suite sous les pas de l’inspecteur Jakub Mortka dit le Kub !

***

J’ai apprécié la clarté de l’écriture, cet inspecteur qui travaille à l’ancienne, sa personnalité à l’ancienne aussi qui a des soucis avec l’ordinateur, internet, bref la nouvelle technologie, il préfère prendre des notes sur son carnet.
Le livre débute par la description de l’attirail du pyromane, son ascension sur le toit, mais une de ses actions engage la lecture vers une réflexion, le pyromane voyant le propriétaire de la maison affalé, saoul ; il continue son projet. D’où intrigue et interrogation sur le pourquoi. Le suspens est installé donc.

Ce livre est le premier de la trilogie, je vais donc poursuivre car cette première lecture m’a été très agréable.

Extraits

«   Compris, dit-il, en s’efforçant de garder son calme. Je vais te payer.
        — Pas moi ! C’est l’argent des enfants. Tes enfants !
— Mais je sais ! cria-t-il en s’arrachant du tabouret. Je t’ai dit que j’allais payer. J’irai lundi à la banque faire le virement.
        — Et tu ne peux pas faire comme tout le monde, un virement par Internet ?
        Il ne répondit pas.
        — Mon Dieu ! (Elle leva les bras au ciel.) Tu n’as pas encore de compte Internet ?
        — Non.
        — Tu peux au moins prendre de l’argent dans un distributeur et me l’apporter quand tu ramènes les enfants.
        Il sentit qu’il devenait rouge.
        — J’ai un retrait limité, avoua-t-il à voix basse. Je ne peux tirer que cinq cents zlotys.
        Elle se renfrogna et secoua la tête, incrédule.
        — Tu n’as pas encore réglé ça ?
        — J’ai eu du travail ! Un putain de travail ! »

"Le propriétaire était bien là où il devait être, allongé complètement ivre sur le canapé devant la cheminée. L’homme aperçut sur la table une bouteille de vodka vide, à côté de deux canettes de bière et d’un cendrier rempli de mégots. La puanteur du tabac froid devait être si lourde qu’il pouvait presque la sentir sur le bout de la langue.

Une pensée qui le tranquillisait. Il s’autorisa à regarder un temps encore l’incendie qu’il venait de provoquer.
          Il eut une érection."

« Quelqu’un se tenait juste derrière Mortka. Un homme. L’inspecteur sentit un souffle sur son cou.
        — C’est elle ?
        Mortka ne répondit pas. Il ne savait pas quoi dire. Et pourtant, c’était bien lui qui avait téléphoné à cet homme, lui qui l’avait fait venir ici. Car ce n’étaient pas les statistiques d’élucidation qui intéressaient l’inspecteur. Le sens de son travail, et ce qui le maintenait en vie, et ce qui lui laissait un peu de respect de soi, c’était que justice soit faite. Cela valait-il la peine d’être policier si aucune sanction n’était prononcée contre une personne responsable de la mort de deux jeunes garçons ?
        — Tu n’en sauras jamais rien. Et si ça te dégoûte, tu n’as même pas besoin de dire un mot. Juste un signe. C’est elle ?
        Mortka, malgré lui, hocha très lentement la tête.
        Il entendit l’homme s’éloigner. Il se retourna et eut le temps de voir Borzestowski monter dans la Porsche Cayenne et rouler vers le centre.
        Il se força à bouger. Il marcha sans but une bonne heure, avant de se décider à rentrer chez lui. Il savait qu’il ne pourrait plus se regarder dans un miroir jusqu’à la fin de sa vie. Mais il savait aussi que personne ne viendrait le fixer avec reproche dans ses rêves. Cela devrait lui suffire. »

« Son visage se ferma.
        — Sors d’ici, siffla-t-elle à voix basse, mais résolue. Sors d’ici avant de dire des choses que tu regretteras par la suite.
        Il obéit. Elle le raccompagna jusqu’à la porte, comme pour s’assurer qu’il quittait bien l’appartement. Il s’arrêta sur le seuil, se retourna et la regarda dans les yeux.
        — Il y a quelques jours, j’ai failli y rester.
        Ses narines frémirent.
        — Sors d’ici, le Kub, répéta-t-elle.
        Il ne bougeait pas. Elle avait maintenant des larmes dans les yeux.
        — Tu n’as pas entendu ? Dégage !
        — Il fila. Il entendit la porte claquer derrière son dos, et des clefs tourner dans les serrures. »



Mots-clés : #polar
par Bédoulène
le Ven 20 Déc - 15:42
 
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Sujet: Wojciech Chmielarz
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Jim Harrison

Péchés capitaux

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 Pzochz10


Je m’étais réservé la lecture gourmande du dernier roman de Jim Harrison ‒ et je l’ai savouré !
C’est (encore) l’histoire d’un sexagénaire, ici un inspecteur de police retraité et d’origine prolétaire, Sunderson, qui a beaucoup des traits communs avec l’auteur (c'est-à-dire la plupart des péchés capitaux, The Big Seven du titre original ‒ pour mémoire « l’orgueil, l’avarice, l’envie, la luxure, la gourmandise, la colère et la paresse »). Le titre vient d’un sermon qui marqua le jeune garçon alors fiévreux ; il ramentoit les Sept obsessions dans En marge. On reconnaît aussi Sunderson parce qu’il fut l’enquêteur de Grand Maître. Et le personnage s’adonne toujours à la pêche à la truite, à l’alcoolisme, à la fascination des corps de (jeunes) femmes.
« Il aurait dû se sentir coupable, il le savait, mais c’était rarement le cas. »

En fait, Sunderson culpabilise beaucoup (souvent à raison). Il est constamment rongé par l’échec de son mariage avec Diane (qu’il s’impute à juste titre).
« Il se dit qu’un monde sans voitures serait merveilleux. Un retour aux chevaux lui sembla une bonne idée. Sunderson était un luddite invétéré, un Don Quichotte rêvant d’un monde qu’il ne verrait jamais. »

(Le luddisme est une révolte d’artisans anglais au début du XIXe siècle, "briseurs des machines" de la révolution industrielle prenant son expansion.)

Un peu cassé par diverses mésaventures et autres échecs personnels, Sunderson s’installe dans un bungalow retiré du Nord Michigan, pas très éloigné de Marquette et proche de cours d’eau poissonneux ; mais il a pour voisins la famille Ames, ivrognes, méchants, fous à des degrés divers, hors-la-loi qui accumulent sans scrupule les crimes les plus crapuleux, tels que viols et meurtres. Ils sont présentés comme des « déchets humains » à cause de leur « sang vicié », et c’est l’occasion pour Jim Harrison de (faire) débattre sur l’opposition nature-culture, ici fondue dans la perspective historique de la violence intrinsèque de cette Amérique du Nord. La violence, « le huitième péché » sur lequel Sunderson va vouloir écrire un essai (on découvre plusieurs versions de la première page, laborieusement élaborée ; pour se trouver un style, il recopie des extraits de Le bois de la nuit de Djuna Barnes et de l’Ada de Nabokov).
« La violence est une tradition ancestrale en Amérique, dit Lemuel. À l’école, les livres d’histoire ne parlent pas des milliers de lynchages ni de cette habitude de tirer vers le sol dans les tipis pour tuer les femmes et les enfants indiens pendant leur sommeil. Beaucoup de journaux ont proclamé qu’il fallait exterminer tous les Indiens, comme la presse nazie dans les années trente avec les Juifs. »

D’ailleurs le roman est d’une grande actualité ; figurent notamment les détournements de mineures, les femmes battues, sans omettre les sévices sur enfants et l’inceste.
Sunderson, sans doute par déformation professionnelle, est sujet à des prémonitions alarmantes ‒ et rapidement les empoisonnements s’enchaînent chez les Ames.
Il sympathise cependant avec Lemuel, un Ames moins dégénéré, plus civilisé (il est passionné par les oiseaux), comme quelques enfants et jeunes filles ; Lemuel lui fait lire au fur et à mesure de sa rédaction son roman policier.
Scoop:

La place du sexe est importante (peut-être trop) :
« Je crois que l’instinct sexuel est profondément ancré, enfoui, encodé au fond de nous, et qu’il nous pousse à nous ridiculiser. […] Il faut de toute évidence peupler le monde, si bien que la nature nous a fait don de ces pulsions à peine contrôlables, qui se manifestent tôt et continuent jusqu’à un âge avancé. »

« On dit volontiers "Tout est dans la tête", mais ce serait où sinon ? Dans la rue ? »

Grâce à l’ami de Sunderson, Marion, un Indien, la question des peuples autochtones est aussi évoquée.
« Aucun épisode de l’histoire américaine n’était plus méprisable que notre traque meurtrière de Chef Joseph et de son peuple, sinon peut-être la guerre du Vietnam. »

« Heureusement pour notre société, presque aucun de nous ne connaît notre histoire. Sinon, les réjouissances du 4 Juillet seraient interdites. »

La fascination pour l’eau de Sunderson (et Harrison), pêcheur et pécheur, transparaît souvent.
« …] le grand mystère de son existence : l’eau en mouvement. »

« Il remarqua qu’il était très difficile de penser à soi quand on regardait un fleuve. En fait, c’était impossible. Un fleuve submergeait vos sens, du moins Sunderson en avait-il toujours eu le sentiment depuis l’enfance. »

Harrison nous promène aussi beaucoup géographiquement (USA, Mexique, Paris, Espagne), influence autobiographique de ses voyages (et observations) personnels.
Et, comme toujours chez lui, des remarques originales parsèment sa prose.
« Sunderson se dit qu’en général nous connaissons très mal les gens, mais qu’il était peut-être mieux que chacun de nous reste essentiellement un mystère pour autrui. »

« Toute la culture américaine incitait chacun à aimer quelqu’un ou quelque chose, une équipe de football ou de base-ball, une fille, une femme, un homme. Cette injonction était aberrante. »

« Il se rappela que l’Espagne avait assassiné son grand poète, Federico García Lorca. Pourquoi ? Comme s’il y avait jamais eu une bonne raison de tuer un poète. »

« En fait, comme la plupart des hommes, il vivait sa vie morceau par morceau et s’en souvenait par fragments. »

« Selon cet auteur, le vrai facteur émotionnel qui déprimait l’alcoolique était l’absolue domination chez lui de son égocentrisme. L’individu qui buvait était le centre fondamental de son propre univers, ses perceptions échouaient à atteindre le monde extérieur et demeuraient entièrement teintées par cet ego démesuré. »

Outre l'aspect roman noir, un peu prétexte, s’entrecroisent densément de nombreux fils narratifs, comme la littérature, les péchés capitaux qui obsèdent Sunderson, etc. ; Harrison reprend ses thèmes habituels dans un brassage toujours original.
(Ce livre m’a paru moins bien traduit que les précédents.)

Mots-clés : #contemporain #fratrie #polar #relationdecouple #sexualité #vengeance #vieillesse #violence
par Tristram
le Dim 1 Déc - 23:46
 
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Sujet: Jim Harrison
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Howard Fast

Il me manquait Fast, alors étant en panne pour cause matérielle, j'ai lu

"Cour martiale"

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 Cour_m10

Guerre de Birmanie, les combats ont cessés mais un théâtre d'opérations sous la gestion conjointe des E.U et des Britanniques subsiste . C'est dans cette situation d'attente, dans cette région au climat difficile, rongée de maladie, des habitants miséreux qu' un meurtre a été commis ; un Lt Winston de l'armée américaine  a tué un soldat Britannique, le Sergent Quinn.

Le Gal Kempton en responsabilité du secteur pour les E.U a réclamé le Capitaine Barney Adams, de retour de plusieurs campagnes (Afrique, Italie) à qui il souhaite confier la défense de l'accusé. Mais dès son premier entretien Adams apprend que le jugement est déjà "rendu", en accord avec le responsable Britannique et Kempton,  Winston doit mourir, sa mort seule préservera l'entente entre les E.U et les Britanniques ; il faut sauver la Grande Alliance à défaut de sauver Winston.
Adams s'étonne à juste titre de ce que le verdict soit annoncé mais le Gal Kempton lui dit que c'est parce qu'il veut pouvoir montrer une "défense honnête" qu'il souhaite que ce soit lui l'avocat.

Adams n'a jamais défendu, ni assisté en cour martiale, bien qu'il ait fait d'excellentes études, il n'a aucune pratique. Le Gal lui fait confiance, c'est le fils d'un ami, de bonne et vieille souche !

Durant le procès l'image de boy-scout que le Gal avait du Capitaine Adams s'efface, le Capitaine Adams met tout son savoir, son honnêteté, sa vigilance à traquer la vérité. Il démonte un à un les "oublis", traque, arrache les paroles des bouches qui se taisent, par crainte des responsabilités ou pour carrière.   Pour le Capitaine Adams,  quels que soient les sentiments qu'il éprouve pour l'accusé, ( lequel d'ailleurs il hait parce qu'il représente tout ce qu'il rejette et la raison de son engagement dans la guerre) celui-ci doit se voir offrir "le droit", l'un des principes fondateur de la démocratie.

Le Capitaine Adams n 'a que quelques jours pour connaître ce qui deviendra "l'affaire Winston"  et préparer sa défense, laquelle s'appuiera sur la pathologie de Winston. En effet après s'être entretenu avec plusieurs responsables militaires, les témoins du meurtre et surtout le médecin psychiatre qui  a placé Winston dans le service, vu l'attitude et les rares propos de l'accusé, Adams est convaincu qu'il défend un homme atteint de paranoIa, c'est-à-dire un malade.

Le capitaine Adams par son choix de défense sait qu'il s'affronte  au Gal Kempton, lequel lui demande s'il défend Winston, question à laquelle il répond qu'il "se défend lui". Ce qui, je pense, signifie qu'en défendant Winston, il défend le "droit" et donc il se défend lui défenseur du Droit, lui citoyen américain.

Winston est reconnu "non coupable", le tribunal souhaite son renvoi à l’hôpital pour y recevoir un traitement médical.

Adams est à nouveau en campagne, il est seul, l' infirmière rencontrée en Birmanie et qu'il était prêt à aimer l'a repoussé car leur différence de classe lui paraissait un obstacle majeur.  


J'ai encore une fois apprécié l'écriture de l'auteur, le choix du sujet, l'ambiance est bien rendue, les caractères des personnages. Il faut se rappeler que Fast a subi plusieurs procès lui-même et assisté à d'autres, le Droit est l'un des principes fondateur de la démocratie et l' auteur/Capitaine Adams s'en fait le garant dans ce livre.
Dans sa préface, François Guérif parle de "l'isolement des idéalistes", cette situation se retrouve aussi dans le récit, notamment dans la lettre que reçoit le Capitaine Adams du médecin psychiatre.


Mots-clés : #justice #lieu #polar #psychologique
par Bédoulène
le Lun 11 Nov - 15:49
 
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Stanislas André "S.A" Steeman

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 Maison10

La maison des veilles

Bonus la présentation "Espace Nord" avec une super préface, un texte du fils de l'auteur sur son père, des extraits autour du thème "maison"... c'est très bien choisi et accompagne à merveille le texte.

De quoi s'agit-il ? D'un roman policier autour d'un meurtre qui a eu lieu dans un petite immeuble bruxellois (à Ixelles en fait) bien tranquille. Les policiers sont plutôt accessoires et les principaux protagonistes sont les différents habitants de l'immeuble, de la maison. A chaque appartement ses habitudes, ses caractères, ses attentes déçues.

Discret chamboulement pour une narration subtilement indiscrète et finement joueuse. Les codes du whodunnit sont aménagés pour adapter une perspective décalée sur "l'affaire policière" en tant qu'objet d'imaginaire et de narration... sans se priver de fatalité ou de mélancolie dans la peinture du quotidien.

Très très chouette lecture toute en finesse et en équilibre, dans le genre pied tranquille mais très très bon. Un beau mélange d'intelligence et de savoir faire...


Mots-clés : #lieu #polar
par animal
le Lun 28 Oct - 22:04
 
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Sujet: Stanislas André "S.A" Steeman
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Andrea Camilleri

Chien de faïence

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 Chien_10

Pour sa seconde apparition, c’est (notamment) une énigme historique qui mobilise cette fois le commissaire Montalbano.
L’histoire est originale dans ses vicissitudes, prenante, et un de ses grands charmes est de se déployer sur plusieurs niveaux dans le temps et les préoccupations du commissaire. C’est un « texte » (pas présenté comme un roman) très riche en références littéraires, culturelles, historiques, etc.
Les idiotismes siciliens sont spécialement rendus (tels que le fameux passé simple), ainsi qu’une vulgarité sans doute typique.

Mots-clés : #polar
par Tristram
le Ven 25 Oct - 0:05
 
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Valerio Varesi

La Pension de la via Saffi

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 La_pen11

De même que dans Le Fleuve des brumes, le brouillard et le passé baignent l’histoire (ainsi que quelques bonnes odeurs de cuisine parmesane) ; la vie personnelle du commissaire Soneri y tient peut-être encore plus de place, mais la recette est la même.
« ‒ Les gens, c’est comme le brouillard, décréta le barbier, tu ne vois rien à travers et puis tout à coup… Et c’est souvent trop tard. »

« ‒ Soit on oublie, soit on se fait des illusions. On n’a pas d’autre choix, répliqua Soneri, mi sérieux, mi ironique. »

Toujours la même dichotomie gauchistes-fascistes de la société italienne :
« C’est devenu la patrie des bureaucrates, des escrocs et des financiers qui remuent du fric et des dettes en les faisant monter comme des blancs en neige. »

Et davantage encore de métaphysique dépressive :
« Après tout, la vie ne ressemblait-elle pas tragiquement à un homicide ? Ne s’achevait-elle pas toujours avec un mort ? »


Mots-clés : #polar
par Tristram
le Lun 23 Sep - 20:27
 
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Jon Sealy

Un seul parmi les vivants

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 41j5o810

Ce n’était pas le mal que Chambers lisait dans le regard de Tull,mais l’indifférence amorale d’un univers sans dieu.Le mal signifiait au moins qu’il existait dans le monde quelque chose de plus grand que nous, alors que Tull semblait affirmer qu’il n’y avait que le néant. Le vide absolu.


 Ça ouvre sur un shérif vieillissant , perclus d’arthrose, et de chagrin peut-être.   La Grande Crise mène les destins des champs à l’usine de filature. Dieu ne suffit plus à sauver les hommes, ils sont morts à ma guerre ou meurtris par leur expérience. L’alcool est le seul dérivatif à la misère, et la Prohibition ne peut que jeter là son ombre de violence, entre argent et pouvoir.

C’est un roman d’ambiance qui accompagne en parallèle la vie d’une famille peu à peu vaincue par la fatalité, et d’un autre côté le « baron du whisky » qui donne son titre américain à l’ouvrage.

Belle description d’une époque dans ce roman noir, qui pêche sans doute par une intrigue un peu linéaire à laquelle manque une pointe d’originalité.


Mots-clés : #criminalite #polar
par topocl
le Sam 24 Aoû - 18:02
 
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R.J. Ellory


Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 M0225310
"Seul le Silence" est le premier polar que j'aie lu depuis longtemps et cette lecture m'a subjugué.
Tout du long, ce n'est pas le fil rouge des assassinats de fillettes mais bien le Sort dont l'auteur se sent responsable.
Tout du long c'est la révélation d'un personnage qui est balloté par le mal et poursuit sa route. R.J. Ellory aurait pu écrire un livre dans le registre romans intimes en ignorant les assassinats. Ce sont ses tourments qui font le livre. Le héros innocent de tout assume la responsabilité du mal qui l'entoure au point de se substituer à la justice elle-même.

Cet auteur m'est apparu d'une telle qualité que j'ai aussitôt attaqué le "Cœur sombre". Un tout autre schéma. Le héros qui est prisonniers de toutes ses faiblesses trouve à travers une de ses erreurs parmi beaucoup d'autres la raison d'une rédemption problématique.

Autant Ellory ne s'étend pas sur le sordide des meurtres de fillettes autant ses détails dans "Un cœur sombre" ne m'incitent pas à poursuivre d'autres polars. Plus tard peut être.


Mots-clés : #polar
par simongabriel
le Dim 18 Aoû - 11:41
 
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Thierry Jonquet

Du passé faisons table rase

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 Du_pas10

Un vrai régal que ce roman qui n’est pas vraiment policier, ni même d’espionnage, mais… politique ! Le personnage central de René Castel ramentoit furieusement Georges Marchais, un Secrétaire général de ce Parti tellement au-dessus des individus que la fin justifie tous les moyens. Le souvenir du bonhomme à la télé (en noir et blanc) colle avec l’image d’un pantin, d’un homme de paille sous la botte de Moscou : c’est vrai que les activités du personnage pendant l’Occupation ont été questionnées, et que l’appareil soviétique savait tenir les hommes politiques en main, gardant trace de ce qu’ils avaient à cacher :
« …] à chaque fois qu’un camarade grimpait un échelon, il lui fallait passer par le rite obligé de la rédaction de sa "bio". Personne ne pouvait conserver un double de ses déclarations. Des anomalies, même minimes, étaient parfois décelables lors des rédactions successives, à des années de distance. »

Judicieusement agrémenté de citations d’Aragon, ce livre dont le titre est tiré de L'Internationale est paru en 1982 sous le pseudonyme de Ramon Mercader (assassin de Trotski sur ordre de Staline, NDT) ; et Thierry Jonquet fut lui-même un trotskiste engagé…

Mots-clés : #historique #polar #politique
par Tristram
le Mer 7 Aoû - 22:21
 
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Sujet: Thierry Jonquet
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Ryûnosuke AKUTAGAWA

Rashômon et autres contes

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 Rashzm10


Ces contes relèvent du fantastique, comme l’éponyme, et même du policier comme le fameux Dans le fourré, mais aussi d'un humour qui fait songer à Gogol, et pas seulement à cause des évocations de nez…
Les Kappa est une longue nouvelle, une satire sociale rappelant Swift ; Akutagawa y donne aussi un aperçu de son intéressante perception des écrivains occidentaux :
« ‒ C’est un de nos saints… saint Strindberg, qui se révoltait contre tout. »




Mots-clés : #contemythe #fantastique #humour #nouvelle #polar
par Tristram
le Ven 12 Juil - 14:03
 
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Sujet: Ryûnosuke AKUTAGAWA
Réponses: 22
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John Le Carré

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 41056l10

Chandelles noires

Enquête sur un meurtre sanglant autour d'une public school un peu miteuse. Comme des airs de whodunnit assez classique avec sa touche d'humour et son enquêteur étranger au milieu et un peu décalé. Si je n'ai pas été complètement convaincu par l'intrigue en elle-même et que l'assemblage ne m'a pas paru fracassant je dois reconnaître que la cuisine est efficace. Et pas désagréable. Sans doute parce que ce n'est pas tant la critique des convenances et convention d'un milieu que la balade dans un envers du décor moins glorieux qui donne sa saveur au plat.

Petite déception mais bonne excuse pour y revenir ?


Mots-clés : #polar
par animal
le Dim 30 Juin - 8:23
 
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Sujet: John Le Carré
Réponses: 33
Vues: 2608

James Ellroy

Le dalhia noir

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 6 96309210



Sujet : Ce roman noir est basé sur un fait divers : une jeune fille assassinée de manière atroce, coupée en deux, et marqué au visage par le sourire de "L'homme qui rit", d'une oreille à l'autre.

Tous les ingrédients du roman noir sont présents : le pouvoir, l'argent, la sexualité et les femmes.

C'est  Los Angeles Police Department (LAPD) qui doit gérer ce crime, tous les agents sont retenus, chacun dans le domaine qui le concerne afin que le résultat soit rapides, ce que souhaite le procueur Ellis Loew lequel candidate pour les élections prochaines. Se dévoilent les connivences entre politique, police et truands.

Le racisme et l'anticommunisme sont visibles  notamment parmi les policiers et la presse. Toutes les diverses individualités de la société américaine de la région (du pays ?) se retrouvent dans le LAPD ; les honnêtes gens, les corruptibles, les corrupteurs, bref un panel large de la population de LA.

L'histoire est bien amenée avec les rebondissements attendus et inattendus dans les enquêtes et la recherche du, des criminels. Tous les personnages, principaux comme secondaires sont bien typés dans leurs actions, leur vie, leur psychologie.

La ville reflète sa puissance et ses faiblesses, de jour et de nuit, exhale ses odeurs, son clinquant de lumières, bars, hôtels et offre refuge dans ses sombres rues. (sans oublier les nombreuses voitures)

Le crime d'Elisabeth Short est l'affaire n° 1 qui met en branle-bas le LAPD et notamment le duo formé par Lee Blanchard et Bucky Bleitchert le narrateur. Le procureur Loew et son équipe  s'activent  et n'hésitent  à aucune compromission, crimes, chantage, mensonges etc... il lui faut l'opinion avec lui pour gagner les élections.

l'Un des personnages dira très justement : "les bons sont devenus les méchants".

Le, les meurtriers seront-ils découverts ? vous le saurez en suivant cette affaire aux enquêtes et recherches captivantes. J'ai apprécié l'habileté de l'auteur à construire l'histoire, à la narrer à travers son double (?) l'agent Bleitchert.

Je n'ai eu connaissance du passé de l'auteur que dans le postface, en fin de livre, où il se livre dans une confession (?) me semble-t-il honnête et lucide qui explique le caractère obsessionnel, voyeur, nécrophyle de Bucky.  Et aussi l'ambiguité du personnage Blanchard.

L'ensemble n'est pas exempt d'amitié, d'amours et de solidarité, notamment parmi les policiers entre-eux, si l'image de la police est salie ils se serrent les coudes.

J'ai trouvé le passage sur le combat de boxe particulièrement réussi. D'ailleurs il me semble que ce sport est souvent partie prenante dans la police et l'armée, comme faire-valoir notamment.

Je lirai certainement plus tard, pour en connaître plus sur l'auteur un livre autobiographique "Ma part d'ombre".

Merci à mes "co-équipiers" de la LC, Chrysta (qui vous en dira plus sur la psychologie des personnages et de l'auteur) et Tristram qui repère le mot où la phrase "qui parle".



Extraits de la postface :

Elles m'ont changé. Elles sont entrées en conjontion et par la force de leur lumières, fait dérailler mon caractère obsessionnel. Elles m'ont appris à aimer d'un coeur plus léger. Elles m'ont convaincu d'extraire Jean de ma trajectoire existentielle, pour la laisser reposer dans mon coeur.

Il y a quelqu'un là dehors.  C'est une Femme, je la sens bouger. J'ai besoin de résoudre ce crime, de défaire les noeuds de cette énigme et de faire mienne cette trame d'évènements - et ainsi elle m'aimera.
La raison pour laquelle j'ai écrit ce roman. La fureur misogyne rationnalisée.


Mots-clés : #faitdivers #polar #psychologique
par Bédoulène
le Sam 29 Juin - 9:02
 
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Sujet: James Ellroy
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Sylvain Kermici

Requiem pour Miranda

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Tout d'abord je veux saluer le beau travail d'édition. L'esthétique des couvertures est très réussie et le livre est agréable en main.
Thriller et huis clos torturé, dur, et très bien écrit.
170 pages où l'on a peur, où l'on est pris d'émotions grâce à un style très communicatif mais également une structure intelligente avec de très courts chapitres et des réflexions ontologiques et psychologiques variées.
L'on passe d'un personnage à un autre progressivement et intelligemment, guidé par un auteur qui fait tout pour ne pas nous perdre.

On peut avec certitude crier cocorico d'avoir un auteur de polars nous proposant une telle qualité.


**** et demi.


Mots-clés : #polar
par Hanta
le Sam 8 Juin - 9:13
 
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Sujet: Sylvain Kermici
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Gérard Delteil

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Les écœurés

Ou les tribulations d'un jeune stagiaire de la police qui se retrouve infiltré chez les gilets jaunes dans une petite ville portuaire de Bretagne. Enquête, histoire d'amour et beaucoup de personnages pour l'exercice de la radioscopie du "mouvement" et de ses tendances les plus marquées ainsi que du regard des autorités dessus. Pas l'ouvrage fracassant du siècle mais en évitant toute grandiloquence Delteil arrive à nous emmener et à ramasser des images médiatisées mais d'abord humaines avec des doutes, des élans, des habitudes et des choses qui vont trop vite. Une louchée d'opportunisme et de sincérité pour compléter le tout.

Vite lu mais plutôt sympathique !


Mots-clés : #actualité #polar
par animal
le Mar 4 Juin - 21:51
 
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Sujet: Gérard Delteil
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Edith Pargeter (Ellis Peters)

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La vierge dans la glace

Second essai chez Peters pour moi, même plaisir, né de la limpidité et modestie de son entreprise et de son style..

Cette fois c'est l'hiver et je découvre la palette purement expressive de l'auteure , qui sait habilement peindre les affres de cet élément et ses nuances. C'est presque un personnage, la tempête, la neige, le givre, les congères, la poudreuse, moi qui me tiens le plus éloignée possible de ces manifestations météorologiques, je dois reconnaitre qu'ils y sont traduits avec une aussi grande expressivité que mon apprehension envers elles. Elle utilise cette saison avec beaucoup d'esthetisme et de poésie.

Cet épisode de la série Cadfael nous fait rencontrer la famille directe de ce dernier, intéressant si l'on a déjà un peu de tendresse pour cette figure.Je ne divulgâche pas davantage.

Je note un récit encore une fois très enlevé d'une bataille, un beau morceau. Un siege , un assaut. L'ambiance est vraiment très bien transmise. Elle est douée.

Préférence pour le précédent peut-être, plus posé dans l'action narrative, car dans celui-ci les protagonistes ne cessent de se courir après, se trouver, se reperdre, c'est peut-être à peine un peu lassant finalement.
Les postures morales, déjà découvertes en premiere lecture de l'auteure, ne sont plus une surprise, ici elles sont équivalentes donc moins rafraichissantes : reste donc ce brio à raconter l'Histoire, le mouvement et sa magie du rythme.
Mais j'ai lu d'une traite et avec la même joie de l'oubli, dans la bulle du divertissement d'un autre temps.


Mots-clés : #historique #polar
par Nadine
le Dim 2 Juin - 22:26
 
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Sujet: Edith Pargeter (Ellis Peters)
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Andrea Camilleri

Le voleur de goûter

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Ce Montalbano (troisième parution) est plus truculent, cocasse et bon vivant que celui de La mémoire de l’eau, aussi plus irascible, et même à la limite de l’abus de pouvoir.
L’essai du traducteur d’interpréter le sicilien via le provençal est maintenant poussé jusqu’à un sabir caricatural (mais la question reste posée, de la limite à respecter entre la traduction littérale et la transposition sans préservation de la saveur de l’idiome).

« Les pâtes au crabe avaient la grâce d’un danseur étoile de l’opéra mais le loup farci en sauce au safran le laissa souffle coupé, quasiment effrayé. »



Mots-clés : #polar
par Tristram
le Lun 27 Mai - 23:54
 
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Sujet: Andrea Camilleri
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Henning Mankell

Les morts de la Saint-Jean

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Où le lecteur retrouve Wallander (septième apparition), avec ses problèmes de manque de sommeil et d’amour, ou encore son père qui peint ou peignait des paysages ensoleillés avec ou sans coq de bruyère ; Wallander qui se demande toujours comment et pourquoi la Suède est entrée dans une époque de violence, dure et brutale.
« ‒ Oui, dit Wallander. C’est ça, la vraie question : dans quel monde vivons-nous ? Mais la réponse est trop insoutenable, on n’a pas la force de la penser jusqu’au bout. Ce que nous redoutons est peut-être déjà là : l’étape suivante, si on peut s’exprimer ainsi. Après l’effondrement de l’État de droit. Une société où de plus en plus de gens se sentent inutiles, voire rejetés. Dans ces conditions, nous pouvons nous attendre à une violence entièrement dénuée de logique. La violence comme aspect naturel du quotidien. Nous nous plaignons de cette évolution, mais parfois je me demande si nous ne sommes pas encore en dessous de la vérité. »

« De plus en plus de gens jugés superflus seraient réduits à des vies indignes dans les marges très dures de la société, où ils seraient condamnés à contempler les autres : ceux qui étaient du bon côté de la barrière, ceux qui avaient des raisons d’être contents. »

Et pourtant, sans vraie surprise, le lecteur retrouve avec plaisir ces marques ‒ ses marques, presque ses pénates. Il y a bien une intrigue un peu tordue de jeunes gens qui se réunissent secrètement déguisés de costumes anciens, et un mystérieux prédateur pour les massacrer, mais, comme d’habitude, c’est assez accessoire.
Peut-être pas le meilleur cru, un peu longuet aussi, mais à doses espacées je ne me lasse pas de Mankell.


Mots-clés : #polar
par Tristram
le Ven 24 Mai - 0:40
 
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Sujet: Henning Mankell
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Edith Pargeter (Ellis Peters)

Pris au piège

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Publié en 1951, c’est un regard sur l’après-guerre encore récent et ses problèmes (retour des soldats, sort des anciens prisonniers de guerre, des réfugiés), avec déjà celui de l’environnement (mines à ciel ouvert en pays de Galles).
« Pourtant, pendant qu’il y était, le vieux aurait pu faire les choses en grand. Et s’il était encore assez alerte dans les années vingt pour niveler sa propre chasse, pourquoi n’avait-il pas compris que le village méritait le même effort pour compenser le chaos que le grand-père avait provoqué, en s’enrichissant grâce aux exploitations faites à la va-vite ? Ah, c’était facile de se montrer sage et éclairé vingt ans après. L’ancienne génération n’était ni pire ni meilleure que celle-ci.
‒ Si on avait nivelé et replanté certains des villages dévastés, ils seraient peut-être encore riches. Pourquoi ne réfléchit-on jamais à temps ? »

Antisémitisme aussi en toile de fond de ce rompol, premier de la série « Inspecteur Felse », et où on est enquêteur de père en fils.
Gerd Hollins, juive qui a perdu toute sa famille dans les camps, décide d’embaucher dans sa ferme Helmut Schauffler, ex-prisonnier allemand qui n’a rien perdu de son éducation nazie :
« J’ai essayé de les repousser pendant des années, cela ne marche pas, Chris. Je n’arrive pas à oublier de cette façon. Il n’y a qu’un seul moyen, et c’est de tout admettre, de tout accepter, et de trouver un mode de vie sans être obligé d’enfermer ses rancœurs en priant pour que le couvercle de la marmite reste en place. Si je pouvais me faire à l’idée que les Allemands sont comme tout le monde, s’il y avait un garçon ordinaire, stupide, peut-être, difficile, peu importe, quelqu’un qui pourrait avoir quelque chose qui vaudrait la peine de pardonner…
[…]
‒ Je ne peux pas continuer à haïr toute ma vie, je ne suis pas faite pour ça. »

« ‒ Et vous croyez avoir changé quelque chose avec votre guerre ! Vous croyez les avoir anéantis ! Ils sont à peine refroidis. Attendez, attendez la première chaleur, et la glace cédera comme du papier, et de nouveau vous vous noierez pour essayer de sauver votre vie. Et nous aussi, dit-elle avec un calme bouleversant. »

Il y a un petit côté moral un peu daté mais, après tout, c’est peut-être un bon rappel :
« Que cela soit bien compris une fois pour toutes, il n’y a absolument aucune raison de se battre, tant qu’il ne s’agit pas d’une question de vie ou de mort, et je n’accepterai aucun autre prétexte. Cela ne prouve rien, cela ne résout rien, cela ne sert à rien, si ce n’est à savoir qui a le plus de muscles et le moins de cervelle. Il y a des moments où c’est le seul recours, mais il y a peu de chances que ce genre de situation se produise dans la cour de récréation… Et, de toute façon, cela manifeste toujours un échec, des deux côtés, quoi qu’il arrive. »

Le roman est desservi par un style (une traduction ?) parfois douteux :
« Officiellement, personne n’avait encore parlé de meurtre, mais tout le village le disait, et Dominic ne pouvait s’empêcher d’être imprégné de cette certitude. Charles, qui lui avait fait des confidences avant de mourir de manière surprenante, le mettait au défi d’exploiter ses connaissances. »

Mais c’est bien un polar :
« Car le meurtre, ce n’est pas seulement une affaire de mort et de coupable ; c’est une affaire qui affecte toute la communauté des innocents, qui envoie des courants perturbateurs sur les nerfs soudain à vif de tout le village ; et le seul remède, c’est la connaissance. L’ignorance, quand on y pense, hante d’autres forêts. »



Mots-clés : #polar
par Tristram
le Sam 18 Mai - 20:57
 
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Sujet: Edith Pargeter (Ellis Peters)
Réponses: 18
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