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242 résultats trouvés pour polar
Graham Greene
Le Troisième Homme et Première désillusion![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Le_tro10](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/le_tro10.jpg)
Vienne en ruines, occupée par les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale. Calloway raconte comme Rollo Martins, auteur de westerns bon marché sous le pseudonyme de Buck Dexter et alcoolique sujet aux « incidents » avec les femmes, y débarqua venant d’Angleterre le jour de l’enterrement de Harry Lime, son vieil ami qui l'a fait venir. Ce dernier aurait été impliqué dans un sordide marché noir de pénicilline trafiquée.
« Bien des petits tripoteurs se sentaient la conscience soulagée par le sentiment qu’ils travaillaient pour un patron ; ils devinrent bientôt, à leurs propres yeux, aussi honorables que des fonctionnaires ; ils faisaient partie d’un groupe, et s’il y avait culpabilité, les chefs de ce groupe étaient les coupables. Une combine de ce genre fonctionne à peu près d’après les mêmes principes qu’un parti totalitaire. »
Rollo a des doutes sur ce décès considéré comme accidentel, et commence une enquête personnelle dans la ville étrange à cette époque ; Calloway, qui est officier de police, le suit. Un certain Crabbin organise une conférence, prenant Rollo pour son homonyme, un écrivain célèbre. Rollo se rapproche d’un voisin, partiellement témoin de l’accident, qui lui parle d’un « troisième homme » présent lors de l'accident de Lime, et qui sera vite assassiné. Puis c’est Anna, l’amie de Lime dont il s’éprend, qui est menacée.
Suspense, et scènes très photogéniques (la grande roue, les égouts), d’autant que ce bref roman noir est une commande pour le cinéma.
Première désillusion est une novella, également à l’origine d’un film.
Philippe, sept ans, reste à la maison en l’absence de ses parents avec Baines, le maître d’hôtel, et sa femme qui les domine férocement. D’abord heureux de sa nouvelle liberté, Philippe devra porter des secrets trop lourds pour son âge, notamment lorsqu’apparaît Emmy, la petite amie de Baines.
\Mots-clés : #polar
- le Mar 10 Mai - 13:42
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Pétros Márkaris
![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Image24](https://i.servimg.com/u/f49/19/57/94/16/image24.png)
Offshore
Dans une Grèce dirigée par un nouveau parti ni-de-droite-ni-de-gauche, l’argent afflue soudainement, les crimes aussi. Aux yeux du commissaire Charitos, tout cela est louche. Comme le triple assassinat d’un cadre supérieur de l’office du tourisme, d'un armateur et d’un journaliste à la retraite. Et ces immigrés qui avouent leur crime avec un empressement suspect ? Seraient-ils des paravents dissimulant les vrais coupables ? Corruption, blanchiment d’argent, assassinats… la crise grecque est-elle vraiment finie ?
Hmmm... assez sympathique ce vieux commissaire et sa petite famille, collègues inclus. Fiction sur fond de crise économique ou de contexte économique grec et européen. Une série de meurtres, un supérieur pénible. De l'humour... et un peu de cuisine. Tous les ingrédients du bon petit polar (tendance à gauche). Lu avec curiosité plus qu'avec un entrain féroce. Pas désagréable mais qui m'a donné l'impression de naviguer entre désinvolture et pilote automatique...
Mots-clés : #contemporain #polar
- le Mer 4 Mai - 22:06
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- Sujet: Pétros Márkaris
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James Lee Burke
Prisonniers du ciel![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Prison10](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/prison10.jpg)
Le narrateur est un ancien officier de police à La Nouvelle-Orléans, et le roman commence par une description de la nature en Louisiane aussi inattendue que bienvenue dans un polar ; suivra une belle évocation du Vieux Carré, le quartier français, idem pour Key West.
Dave Robicheaux est Cajun, descendant des Acadiens, et vit avec sa femme Annie de la pêche touristique près de New Iberia, jusqu’au jour où un petit avion s’âbime près d’eux (on est en 1987) ; il parvient à sauver une enfant, Alafair, jeune Sud-Américaine qu’ils recueillent. Mais l’administration fédérale, les services de l’immigration en l’occurrence (à propos des clandestins ou « dos-mouillés »), dissimule la présence d’un des morts dans l’épave ; Robicheaux enquête.
« Pourquoi certaines personnes, qui s’étaient donné le mal de dégager un corps de la carcasse d’un avion naufragé pour ensuite mentir à la presse (avec succès, d’ailleurs), seraient-elles assez imprudentes pour laisser derrière elles la chemise du cadavre afin qu’un marchand d’appâts pour la pêche mît la main dessus ? Réponse facile. Menteurs, escrocs-joueurs, manipulateurs et voleurs sont habituellement ce qu’ils sont, simplement parce qu’ils n’ont pas assez de cervelle et de capacité à prévoir pour réussir dans leurs entreprises d’une autre manière. »
Robicheaux, également vétéran du Vietnam, alcoolique repenti – et violent –, est pris à partie par la pègre, et le moins qu’on puisse dire c’est que sa vie est chamboulée. C’est malheureusement aussi le sempiternel remake du poor lonesome justicier viril qui se substitue à l’administration bureaucratique et/ou malveillante, poncif largement d’origine états-unienne… Mais l’originalité, c’est le regard cajun, la barbe espagnole et les genoux des cyprès sur le bayou : le Sud. Et aussi un bel exposé de culpabilité déchirante, qui fait que ce polar mérite de surnager.
« Peut-être parce que la mise en place d’une pierre sur une tombe est un acte d’atavisme qui ne sert que ses propres intérêts. (Tout comme les peuples primitifs de jadis, nous écrasons les morts et leur mémoire bien à l’abri sous la terre.) »
« Je n’ai jamais été très doué pour les tâches administratives ou paperassières, essentiellement parce que j’ai toujours éprouvé le sentiment qu’elles n’avaient pas grand-chose à voir avec le boulot en cours et qu’elles étaient destinées aux gens dont la seule ambition était de faire du surplace leur unique carrière, le cul vissé sur une chaise. Et comme la plupart des quadragénaires qui entendaient l’horloge de leur vie égrener le temps qui passe, j’en étais arrivé à ressentir bien plus de désagrément d’un gâchis ou d’un vol de mon temps que d’un vol de mes biens ou de mon argent. »
« Mais j’avais déjà tué, à la guerre, comme membre des services de police de La Nouvelle-Orléans, et je savais ce que cela fait à un homme. Pareil au chasseur, on se sent une poussée d’adrénaline et de plaisir mêlés à avoir usurpé le domaine de Dieu. Celui qui dit le contraire est un menteur. Mais la réaction émotionnelle qui se forme par la suite varie selon les individus. Certains vont conserver leur remords à vif et le nourrir comme gargouille vivante afin de se confirmer eux-mêmes dans leur humanité propre ; d’autres la justifieront au nom de causes multiples par centaines, et à ces moments où leur apparaîtront leur propre médiocrité, leur sentiment d’insuffisance et d’échec, ils retourneront en mémoire pour venir frôler à nouveau ces formes flamboyantes qui avaient fait de leur vie amoindrie, d’une certaine manière, quelque chose d’historiquement significatif.
Mais j’avais toujours eu peur pour moi-même d’une conséquence bien plus grave. Un jour vient où une lumière bizarre meurt dans le regard. L’endroit pur et sans tache où Dieu a jadis agrippé notre âme se salit à jamais. Un oiseau niché au fond du cœur prend son envol à tire-d’aile et ne revient plus jamais. »
« Mais j’avais appris depuis bien longtemps déjà que la résolution ne se suffit pas à elle-même ; nous sommes ce que nous faisons, et non ce que nous pensons et ressentons. »
\Mots-clés : #polar
- le Ven 22 Avr - 13:04
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Jean-Bernard Pouy
La Pêche aux angesDans la région de Nice, Zoj Werstein, un gitan sédentarisé sous contrôle judiciaire, cherche la jeune femme à laquelle il a prêté son exemplaire annoté du Tractatus logico-philosophicus de Wittgenstein ; c’est Liliane, mère de Lionel, disparu depuis six mois, qui enquête.
C’est magistralement amené (et rondement mené) : un passeur d’enfants est abattu par son commanditaire, sa femme est tuée dans l’explosion de sa voiture, que surveillait Liliane, qui se retrouve hospitalisée avec Zoj, aussi père d’un jeune fils, Zoltan.
On est dans la tête des principaux protagonistes, sous forme de monologue intérieur chez Zoj, de constats assez pathétiques chez Liliane, et c’est noir dès le tout début. L’intrigue devient inconséquente vers la fin, mais le roman vaut par d’autres aspects.
« Wittgenstein, je n’y ai vraiment jamais rien compris, mais il me parle, me montre du doigt, et s’adresse à quelque chose. En moi. Je ne sais pas quoi. Un jour ou l’autre, je le saurai. »
\Mots-clés : #polar
- le Lun 11 Avr - 12:26
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- Sujet: Jean-Bernard Pouy
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Guillaume Chérel
Guillaume Chérel
Né en 1964
Né en 1964
Guillaume Chérel est né à Paris en 1964. Il est écrivain et journaliste français, auteur de romans, de polars, d'essais, de récits de voyage et de livres pour enfants.
Il a passé son enfance à Bagnolet et à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, au sein d'une famille de culture communiste, tendance Pif Gadget, ex-ORTF et SFP.
Après des études rapidement achevées, ayant abandonné tout espoir de devenir footballeur professionnel, il se lance dans une vie active tumultueuse et marquée par l'éclectisme. Journaliste - d'abord dans le sport puis la critique littéraire, il a été assistant-réalisateur et car-sitter à New-York. L'écriture lui apparaît alors comme le meilleur moyen de s'offrir une vie libre et aventureuse. Il parcourt le monde, des Comores en Chine, en passant par le Maghreb et l'Afrique francophone.
En 1986, Guillaume Cherel abandonne ses études de Lettres à la Sorbonne puis fait ses premiers pas en tant que journaliste dans les pages "sports" de l'Humanité. Il travaillera ensuite pour Révolution, Regards, Politis, Technikart, VSD, et deviendra critique littéraire pour Le Point et et l'Humanité. Installé dans un village près de Toulouse en 2002, il est retourné à Paris en 2009. Lancé grâce à la série du Poulpe, dont il écrit le n° 71, "Tropique du Grand Cerf", en 1996, Guillaume Cherel obtient à deux reprises la bourse Stendhal-Cultures France : en 2004 pour "Les Pères de famille ne portent pas de robe", paru chez Julliard, et en 2008 pour "Sur la route again" (paru chez Transboréal en 2013). Ses nombreux ouvrages publiés ayant connu un succès critique mais ne suffisant pas à assurer l'ordinaire, Guillaume Cherel continue de piger à droite et à gauche, à VSD ainsi que sur le site culturel La Grande Parade.
Indépendant en tant que journaliste, il conserve cette autonomie d'esprit pour affirmer, au fil de ses romans, un ton à part et des idées décalées. Des banlieues de son enfance jusqu'aux États-Unis période Obama, il livre son regard personnel sur un monde en profonde mutation.
source : Babelio
son site : https://www.guillaume-cherel.fr/
Bibliographie
Romans
Série Zarma le Zarbi
Zarma le Zarbi, Fleuve, 1998
Les Enfants rouges, Flammarion, 2001
Prends ça dans ta gueule !, Rocher, 2006
Autres romans
Tropique du Grand Cerf, La Baleine, 1998
Les pères de famille ne portent pas de robe, Julliard, 2004
Les hommes sont des maîtresses comme les autres, Plon, 2013 (Pocket 2015)
Un bon écrivain est un écrivain mort, Mirobole, 2016
Cadavres, Vautours et Poulet au citron Michel Lafon 2018
Littérature pour la jeunesse
Sur la piste de Liza, Thierry Magnier, 2000
La Fille aux cheveux roses, Syros Jeunesse, collection Souris noire, 2004
Biographies et récits de voyage
Hemingway : l'écrivain et son île, Le Castor Astral, collection Tombeau, 1998
Jack London, le mangeur de vent, Flammarion, 2000 - E. Fractions, 2014
Sur la route again : aux États-Unis avec Kerouac, Transboréal, 2013
Essai
Le Fils caché de Trotsky, Christine Derey, 2002
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![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 518gLU9hXCL._SX210_](https://images-na.ssl-images-amazon.com/images/I/518gLU9hXCL._SX210_.jpg)
Ils sont venus, ils sont tous là, les dix écrivains people conviés pour deux jours dans un ancien monastère perché dans le Mercantour : Frédéric Belvédère, Michel Ouzbek, Amélie Latombe, Delphine Végane, David Mikonos, Kathy Podcol, Tatiana de Roseray, Christine Légo, Jean de Moisson et Yann Moite.
Au programme de ce vendredi soir : un débat littéraire animé par Augustin Traquenard et une séance de dédicaces pour les gens du coin.
Chacun des auteurs a reçu une missive personnalisée, signée d'un certain Un Cognito, mystérieux milliardaire. Impossible de refuser une invitation pareille, l'hôte a su les prendre par les sentiments, en flattant leur ego : facile !
Amusant ce bouquin, évidemment un clin d'oeil à Agatha Christie et son roman : les dix petits nègres....
Ne vous attendez pas à un polar classique.....l'intrigue n'a au final pas trop d 'intérêt. Par contre côté délire, échanges entre ces écrivains, dans ce huit-clos, savoureux, jubilatoires... Il s'agit plutôt de portraits assez sarcastiques (bien que Chérel s'en défende) de quelques uns de nos auteurs connus...qui font la rentrée des prix littéraires et le tour des plateaux tv...des magazines , à la parution d 'un de leurs romans. Bref, des écrivains très médiatiques et qui vendent beaucoup....ce qui a l'air d'être une qualité indispensable mais je ne sais si ça en fait de bons écrivains....
![Wink](https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_wink.gif)
Je me suis bien amusée à la lecture de ce "polar" déjanté....
Alors, quelques portraits....vous aurez sans doute reconnu les véritables noms !
Belvédère :
C'est le 22 septembre 1978 exactement, sur les coups de vingt-deux heures trente, juste avant le film au rectangle blanc, que Frédéric Belvédère avait eu la vocation. Il serait écrivain-qui-passe-à-la-télé. Il serait télécrivain.
N'étant pas américain ni mort, donc, il ne lui restait plus qu'à écrire des romans français d'actualité. Spirituels (dont'forget !) de préférence, c'est-à-dire nombrilistes et désenchantés. "
Le délicatessen de Mikonos
Jaugeant d'un coup d'oeil la plastique avenante d'une voyageuse en train de se remaquiller, David Mikonos s'amusa à penser : "Si dans la minute qui vient elle sort de son sac un de mes livres, je l'épouse" . Comme Belvédère, Mikonos aimait s'auto-citer ( car cette phrase figurait, à peu de chose près, dans son premier best-seller".
L'égo de Christine
"Récemment, elle avait trouvé le moyen de susciter la polémique, donc de créer le buzz, en accusant un petit éditeur de publier des textes à caractère pédophile. Ce qui était parfaitement inexact. Elle n'avait même pas vérifié ses affirmations, sachant bien que l'important était de tenir la scène par des coups médiatiques, de créer un rapport de force en imposant sa voix."
Yann Moite
Yann Moite venait de publier 1 000 pages sur sa propre mort. Mille pages de pas grand chose sur pas grand chose, donc, mais mille pages tout de même, quel exploit ! Mille pages publiées chez un éditeur qui avait pignon sur rue. Mille pages qui lui avaient servi à régler ses comptes avec son père. Des histoires de mort qu'on a devant soi, tandis qu'on aurait sa naissance derrière soi. Ça n'avait pas beaucoup de sens mais qui s'en souciait ?
Michel Ouzbek
"Tout est bon dans le bobo.
Leur look de hipsters parisiens horripilait Ouzbek. Sur le look, il n'avait de leçons à donner à personne. Lui ne s'habillait pas avec des vêtements. Il se recouvrait de tissus pour ne pas avoir froid.
S'agissant de son enveloppe corporelle, seules ses dents lui importaient. Son nouveau dentier le gênait. Ca lui faisait un point commun avec Jean de Moisson.
C'était bien le seul : contrairement à ce dernier, plus il vieillissait, plus il se sentait devenir agressif. La morale, c'était mal. Le cynisme, c'était in. Il excécrait la bien-pensance des post-gauchos. La bonne conscience des intellos guévaristes. Lui faisait partie de l'élite. Il jugeait de haut. Se disait spinoziste puis disciple de Schopenhauer. A qui ça faisait deux belles jambes."
J'ai pas mal ri en lisant ces portraits...et Guillaume Chérel a beau affirmer : " Toute ressemblance avec des "zécrivains" connus, bien d' chez nous, n'est surtout pas une coïncidence. Qui aime bien, charrie bien....J'en ai cotoyés certains de près et qu'ils soient assurés - si d'aucun(e) en prenait ombrage - que c'est bien une sorte d'hommage que je rends ici. "
Euh....je ne pense pas que François Brummel (alias Busnel l'ait invité dans son émission, d'autant qu'il évoque ses liens avec Delphine Végane (!) celle qui est la plus épargnée néanmoins
![Surprised](https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_surprised.gif)
\Mots-clés : #polar #satirique
- le Sam 9 Avr - 2:02
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Thomas Gunzig
Mort d'un parfait bilingue![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Mort_d10](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/mort_d10.jpg)
Au début, le style est efficace, serré, si prestement mené qu’il emporte le lecteur ; les métaphores sont aussi percutantes qu’originales. Mais peu à peu les allers-retours chronologiques supposés animer le déroulement de la narration déroutent plus qu’ils ne séduisent, jusqu’à se stabiliser dans la traditionnelle alternance du présent du narrateur qui se réveille amnésique à l’hôpital et le cours naturel des évènements.
Le narrateur a déjà tué Pierre « Petits Pois » Roberts, qui battait sa femme Suzy, à la demande de Moktar, l’ex-soldat slovène, frère de cette dernière ; il est maintenant forcé par le chanteur Jim-Jim Slater, dont il a tabassé la femme, Minitrip, son amante, à exécuter Caroline Lemonseed, chanteuse à succès envoyée tenir élevé le moral des troupes en guerre… Cette obscure guerre contre des terroristes au sein de réfugiés faméliques est matière à une couverture médiatique et publicitaire pour le moins outrancière.
C’est finalement aussi peu convaincant qu’immonde : l’histoire se révèle bancale, et repose sur de bons sentiments présentés en mode trash.
Et pourtant, je suis profondément choqué de voir des reportages sur la guerre en Ukraine introduits par des publicités particulièrement déplacées.
\Mots-clés : #polar
- le Jeu 7 Avr - 14:29
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Stanislas André "S.A" Steeman
Six hommes morts![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Six_ho10](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/six_ho10.jpg)
C’est le détective Wenceslas Vorobeïtchik, plus simplement appelé M. Wens, qui mène cette enquête, première d’une série de treize romans de Stanislas-André Steeman. Le début de ma lecture a été un peu gâché par une impression de déjà lu : je dois avoir vu Le dernier des six, film tiré du livre. Mais heureusement les trouvailles d’une intrigue qui paraît d’abord faussement simple m’ont finalement satisfait.
Six amis ont fait vœu de partager la fortune amassée par chacun au bout de cinq ans ; la date des retrouvailles est arrivée. Mais Namotte est disparu en tombant du navire qui le ramenait, Gernicot est abattu sous les yeux de Senterre, Gribbe est poignardé en arrivant chez ce dernier, Perlonjour (qui lui n’a pas réussi) était aussi dans les parages lorsque Tignol est enlevé par un homme mystérieux ; et il y a encore la belle Asuncion, fiancée à Gernicot…
Il y a dans ce polar une certaine roideur vintage, qui disparaît peut-être dans les suivants ?
\Mots-clés : #polar
- le Ven 1 Avr - 13:24
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- Sujet: Stanislas André "S.A" Steeman
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Jean Patrick Manchette
Morgue pleine![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Morgue10](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/morgue10.jpg)
Polar typiquement hard-boiled, d’inspiration classiquement ricaine donc, mais avec en surimpression à cette insensibilité conventionnelle, factuelle, efficace, un humour qui ne manque pas d’être grinçant à l’occasion, satirisant les travers sociaux français.
« Il faut vous dire, les gens de cinéma, c’est presque rien que des métèques.
Il s’est interrompu et il s’est mordu la lèvre en regardant Haymann d’un air emmerdé. Le vieux n’avait pas bronché. Il a vidé son thé d’un trait.
− Excusez-moi, a dit Gérard Sergent. C'est pas que je veux dire que ça va ensemble, être un cochon et pas être bien français.
− Cessez de patauger et poursuivez votre narration, a dit Haymann, suavement.
− Mais enfin, vous comprenez ce que j’ai voulu dire ?
Haymann s’est levé et est allé poser son front contre la fenêtre donnant sur la cour. Il nous tournait le dos. Gérard Sergent m’a regardé, l’air de quémander ma compréhension.
− C'est un bon conseil, ai-je dit, celui que vient de vous donner le youtre. Poursuivez. »
Au-delà des codes, Eugène Tarpon est un détective privé assez minable, désabusé et même écœuré de l’existence (il a démissionné de la gendarmerie après avoir involontairement tué un manifestant) ; il nous raconte ses mésaventures sur un ton de conversation non dénué de verve et de rythme.
La jolie Memphis Charles lui demande son aide : sa colocataire vient d’être égorgée − et ce ne sera pas la seule victime...
Du bon Manchette, pour un bon moment de lecture.
\Mots-clés : #polar
- le Ven 25 Mar - 16:37
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- Sujet: Jean Patrick Manchette
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Le One-shot des paresseux
Keigo Higashino, La Maison où je suis mort autrefois![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 La_mai11](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/la_mai11.jpg)
Sayaka, l’ex-petite amie du narrateur, lui demande de venir visiter avec elle une mystérieuse maison dont elle a trouvé la clef et le plan d’accès à la mort de son père. La villa semble abandonnée depuis vingt-trois ans, et les horloges, arrêtées, indiquent onze heures dix. Lui est encore amoureux d’elle, qui entretemps s’est mariée et a eu une petite fille, pour qui elle avoue ne rien ressentir, jusqu’à la maltraiter. Dans la demeure abandonnée, ils trouvent le journal de Yusuke, un garçon qui vivait là avec ses parents, jusqu’à la disparition de son père, et l’apparition de « l’autre ».
« Surtout le passage qui dit que l’expérience de l’enfance de la mère pouvait avoir une influence déterminante dans de nombreux cas. »
Leur enquête progresse très graduellement ; l’énigme est fort habilement ourdie, et l’atmosphère est surtout empreinte d’angoisse.
Je relirai de cet auteur, qui promet dans ce premier roman.
\Mots-clés : #lieu #polar
- le Mer 23 Fév - 12:18
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- Sujet: Le One-shot des paresseux
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QIU Xiaolong
La Danseuse de Mao![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 La_dan10](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/la_dan10.jpg)
Je plussoie l’opinion d’Armor, ce sixième volume de la série Chen Chao est excellent.
L’enquête policière n’est qu’un prétexte, d’ailleurs tordu pour nous présenter Shanghai, entre mode de vie coutumier et boom économique (c'est-à-dire explosion capitaliste de l’urbanisme créant un fossé entre pauvres et « Gros-Sous », ou guiren – « personnage de marque »), et Pékin (la Cité interdite, avec à proximité les « mers du Centre et du Sud » et… la porte Tian’anmen), mais surtout l’époque de la désastreuse Révolution culturelle de Mao, nouvel « empereur », « dieu communiste » sans scrupule avec ses conquêtes féminines qu’il sacrifie, et responsable de la grande famine avec ses décisions politico-économiques aberrantes.
« Les prétendues catastrophes naturelles n’étaient qu’une couverture pour le désastre provoqué par la campagne politique de Mao. »
Outre de savoureux apartés culinaires, le procédé de Qiu Xiaolong, nous faire pénétrer le milieu lettré et traditionnel au moyen notamment de citations, est fait pour me plaire…
« L’ex-Garde rouge avait dû lui aussi étudier les classiques à l’université, à en juger par les citations dont il émaillait sa conversation. »
La brève introduction au feng shui est captivante : c’est une influence occulte des lieux (propice ou pas) qui s’apparente à celle du passé, art « d'harmoniser l'énergie environnementale d'un lieu de manière à favoriser le bien-être, la santé et la prospérité de ses occupants », dixit Wikipédia.
La nouvelle classe supérieure :
« Les prix étaient élevés, mais le restaurant rencontrait un immense succès auprès des nouveaux riches, qui n’y venaient ni pour la cuisine ni pour la vue, mais pour sentir qu’ils appartenaient à l’élite de la ville. »
À propos de Shanghai, de sa cuisine populaire et de son bouleversement urbanistique toujours en cours, on peut actuellement voir sur ARTE le film Ayi : https://www.arte.tv/fr/videos/103920-006-A/ayi/
\Mots-clés : #polar #politique
- le Jeu 17 Fév - 12:20
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- Sujet: QIU Xiaolong
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Jean-Bernard Pouy
Nous avons brûlé une sainte![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Nous_a11](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/nous_a11.jpg)
Exergue a écrit:« … La légalité est IRRÉELLE et, seule, la clandestinité possède un pur goût de RÉEL. Tout ce qui se trouve entre elles est TRANSPARENT. Quant à DIEU… »
B. SPIGENSTEIN
Les catégories RÉEL, IRRÉEL et TRANSPARENCE marquent les épisodes selon que les personnages évoqués appartiennent respectivement aux terroristes, aux flics, ou aux autres…
Lesdits terroristes forment un petit noyau de jeunes agrégés dans la haine de la société, anglophobes se réclamant de Rimbaud et de Jeanne d’Arc soudés autour d’Anna, fascinante et véhémente albinos au genou broyé lors d’une tentative de viol par des touristes anglais : son frère, Gilles de Laval dit Gilles de Rais, et ses deux amours, Jean Poton dit Xaintrailles et Étienne de Vignoles, dit La Hire. Plaisamment foutraque et complaisamment amorale, la course à la mort des forcenés est rendue comme un hymne à la violence anarchique, voire une ode à Mesrine. Cependant, même si le style est rugueux (mais cinématographique), Pouy sait conter une histoire.
« OK, c’est de la littérature, mais c’est rigolo, ça a tout pour faire grandir le mythe, exacerber les intellos et paniquer les incultes. »
\Mots-clés : #polar #violence
- le Mar 8 Fév - 11:04
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- Sujet: Jean-Bernard Pouy
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- Vues: 378
Le One-shot des paresseux
Ruth Rendell, Les désarrois du Pr Sanders![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Les_dz12](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/les_dz12.jpg)
L’inspecteur principal Reg Wexford et l’inspecteur Mike Burden enquêtent sur la strangulation de Gwen Robson, aide-ménagère à la retraite et commère notoire. Burden, qui porte bien son nom, quoiqu’il soit soi-disant expérimenté, s’acharne sur Clifford Sanders, déséquilibré qui est un suspect évident – et fait un transfert sur son interrogateur. Ce polar stigmatise la psychologie de comptoir des magazines féminins, étalant à l’avenant le même travers, mais malgré ses personnages un peu caricaturaux constitue une lecture intéressante (sous un titre démarqué de Musil).
« − Écrivez, mettez tout noir sur blanc, et les souvenirs ne viendront plus vous hanter. Ça ne guérit pas mais ça aide, en tout cas.
− "Seul l'écrivain est un homme libre", dit-on. »
« Que faisaient les gens avant que la télé existe ? L’idée même était inconcevable. »
\Mots-clés : #polar #psychologique
- le Jeu 3 Fév - 11:50
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- Sujet: Le One-shot des paresseux
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Craig Johnson
Le Camp des morts![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 0343-c10](https://i.servimg.com/u/f37/16/85/95/36/0343-c10.png)
Un excellent polar/ thriller avec une enquête du shérif Longmire dans l’hiver du Wyoming, toujours axé sur les Indiens (et ici les Basques !), personnages attachants et de plus une excellente intrigue aux rebondissements inattendus, le tout bien rendu.
\Mots-clés : #minoriteethnique #polar #thriller
- le Mer 2 Fév - 11:30
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- Sujet: Craig Johnson
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Eduardo Mendoza
Le mystère de la crypte ensorcelée![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 41lmcy11](https://i.servimg.com/u/f74/20/39/01/42/41lmcy11.jpg)
On m’a offert ce livre à Noël. Pour aider au choix du cadeau, le libraire avait comme seule information que j’aimais Wodehouse. Il a donc jugé que Le mystère de la crypte ensorcelée devrait me plaire. Cela a été le cas. C’est un livre court, environ 180 pages, que je n’ai pas lâché. Un policier façon Un privé à Babylone de Brautigan ; c’est-à-dire enchaînant les péripéties les plus improbables dans un Barcelone juste sorti du franquisme. Un pensionnaire d’asile psychiatrique est chargé d’éclaircir la disparition de jeunes élèves d’une pension chic tenue par des nonnes. Il y joue sa «libération». Le protagoniste et narrateur est crasseux, roublard et finalement assez astucieux. Il faut accepter cet univers plutôt déglingué pour prendre plaisir au récit et à ses rebondissements. Je ne connais pas assez la littérature hispanique, mais il semble bien, d’après une amie d’origine espagnole, que ce livre soit assez représentatif du picaresque que l’on peut parfois y retrouver.
« Mademoiselle Peraplana, bredouillai-je, nous n’avons que quelques instants. Essayez de m’écouter avec toute votre attention. Je ne suis pas un coursier de la joaillerie Sugranes, je ne crois même pas qu’il existe aucune firme de ce nom. Ce paquet contient seulement des boîtes de conserve vides et n’a d’autre fonction que de me permettre d’entrer dans votre maison, une violation que j’ai osé commettre pour pouvoir parler en privé avec vous. Vous n’avez rien à craindre de moi. Je suis un ex-délinquant, libre depuis seulement hier. La police me recherche pour m’enfermer à nouveau à l’asile parce qu’elle croit que je suis mêlé à la mort d’un homme ou, qui sait, de deux, si les types à mitraillettes ont touché le jardinier. Je suis impliqué dans une affaire de drogues : cocaïne, amphétamines, acide. Et si ma pauvre putain de sœur est en taule, c’est par ma faute. Vous pouvez voir dans quelle dramatique trame je me trouve. Je répète que vous n’avez rien à craindre : je ne suis pas fou comme on le prétend, et je ne suis pas, non plus, un criminel. Il est certain que je sens un peu des aisselles, le vin et les ordures, mais tout ceci a une explication raisonnable que je vous donnerais avec tout mon cœur si je disposais d’un peu de temps, ce dont, par malheur, je ne dispose pas. Vous me suivez ? »
« La conversation paraissait la réconforter, car elle cessa de pleurer et recomposa le coloris de son visage à l’aide d’une petite boîte oblongue qui contenait un miroir et une houppette poudreuse. Je me souvins que ma sœur, elle, s’appliquait des cosmétiques avec un morceau de serpillière, et je me fis la réflexion que les différences sociales sont patentes dans les détails les plus futiles comme dans les plus subtils. »
\Mots-clés : #polar
- le Lun 3 Jan - 14:19
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- Sujet: Eduardo Mendoza
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Charles Daubas
![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 00978810](https://i.servimg.com/u/f49/19/57/94/16/00978810.jpg)
Cherbourg
Rade de Cherbourg, été 2012. Une étrange explosion emporte une partie de la digue. Elle pourrait être liée à la démolition du quartier des Provinces. Les chantiers de l’Arsenal, où l’on démantèle un sous-marin nucléaire, sont également mis en cause et l’affaire est vite classée « secret défense ». Jusqu’à ce qu’un adolescent affirme qu’un de ses camarades a disparu dans l’explosion. Entre les failles des différents témoignages, les expertises contradictoires et ses propres blessures, l’inspectrice chargée de l’enquête va devoir plonger dans les profondeurs de la ville pour comprendre ce qui s’est vraiment passé ce jour-là, à Cherbourg.
Ca pourra peut-être faire penser à un téléfilm france television mais après le temps qu'il a pris a faire son intro qui nous expose un visage composite et mystérieux de la ville ça mérite qu'on focalise sur les qualités qui ne manquent pas. L'écriture est assez simple mais c'est aussi le bon goût de la simplicité (antithèse de Franck Bouysse ?
![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 1390083676](/users/3717/74/64/30/smiles/1390083676.gif)
Polar humain et honnête, ça n'a pas besoin d'être livre du siècle pour se lire avec plaisir et l'impression qu'il en restera un petit quelque chose.
Mots-clés : #lieu #polar
- le Dim 19 Déc - 21:05
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Le One-shot des paresseux
Jonathan Latimer, Bacchanal au cabanon![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Baccha10](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/baccha10.jpg)
Le détective William Crane se fait passer pour un patient afin de s'introduire dans la maison de santé du docteur Livermore, à la demande de Miss Van Kamp, qui y réside et s’y serait fait dérober un coffre contenant une fortune. Il y prend des coups, en boit aussi pas mal, tandis que des assassinats s’enchaînent…
Curieux mais pas inutile, en début de livre l’auteur présente les personnages, comme pour une pièce de théâtre (ou comme par Hemingway dans Les Vertes Collines d’Afrique) :
LA LOI :
William CRANE : détective.
M. WILLIAMS et Tom BURNS : deux détectives de ses amis.
Peter WALTERS : sheriff.
Cliff WALTERS : fils du sheriff.
Ty GRAHAM et Tom POWERS : adjoints du sheriff.
C.H. BENBOW : coroner.
WILSON : sergent de la police du Comté.
LE CORPS MÉDICAL :
Dr LIVERMORE : directeur de la maison de santé.
Dr EASTMAN et Dr BUELOW : les deux médecins de l’établissement.
Miss EVANS : belle infirmière.
Miss CLAYTON : gentille infirmière.
Miss TWILLIGER : grosse infirmière.
LES MALADES :
Mme BRADY : une snob.
Mme HEYWORTH : jolie veuve.
Miss QUEEN : ancienne actrice.
Miss VAN KAMP : vieille milliardaire.
Miss PAXTON : amie de Miss Van Kamp.
M. L’ADAM : ancien agent de change, se prend pour un loup.
M. BLACKWOOD : mauvais coucheur.
M. PENNY : ancien fabricant de lingerie pour dames, muet.
M. PITTSFIELD : ancien avocat, se prend pour Abraham Lincoln.
M. RICHARDSON : ancien sportif.
LES EMPLOYÉS :
CHARLES : gardien des fous.
JOE : ancien gangster, garde du corps du Dr Livermore.
ANDRÉ : portier bigot.
CAMPBELL : chauffeur ivrogne.
On remarquera que le ou les coupables ne sont pas indiqués, qu’une indication de la caractéristique de chacun est précisée et qu’elle peut être caricaturale, voire douteuse (« grosse infirmière »)
Un petit côté suranné (livre paru en 1950), un peu dans l’esprit de Rocambole, pas désagréable à lire.
\Mots-clés : #polar
- le Sam 18 Déc - 12:00
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- Sujet: Le One-shot des paresseux
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Hannelore Cayre
La Daronne![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 La_dar10](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/la_dar10.jpg)
La narratrice, Patience Portefeux, est une femme née dans un milieu très aisé (et interlope) qui se retrouve subitement veuve avec deux enfants et sans ressources ; parlant couramment arabe, elle devient traductrice-interprète judiciaire, et traduit des écoutes téléphoniques de la police. Elle modifie parfois les conversations, et en vient à intervenir dans une affaire en cours…
C’est, outre l’argent qui corrompt tout le monde, le milieu de la drogue et de la petite délinquance qui est abordé, mais de nombreux autres problèmes de société contemporains le sont également (fraude fiscale, blanchiment d’argent, vie en EHPAD, etc.).
Hannelore Cayre bouscule à peu près tout le monde, les flics et les malfrats, les racistes comme les racisés :
« J’ai mis une bonne semaine à la repérer vu que dans les mouroirs, c’est comme dans les hôpitaux ou les crèches : il n’y a pratiquement que des Noires et des Arabes qui y travaillent. Racistes de tout bord, sachez que la première et la dernière personne qui vous nourrira à la cuillère et qui lavera vos parties intimes est une femme que vous méprisez ! »
Le livre est bourré d’informations policières et judiciaires apparemment bien renseignées…
« Sinon, j’étais payée au noir par le ministère qui m’employait et ne déclarait aucun impôt.
Un vrai karma, décidément.
C’est d’ailleurs assez effrayant quand on y pense, que les traducteurs sur lesquels repose la sécurité nationale, ceux-là mêmes qui traduisent en direct les complots fomentés par les islamistes de cave et de garage, soient des travailleurs clandestins sans sécu ni retraite. Franchement, comme incorruptibilité on fait mieux, non ?
Enfin, moi qui suis corrompue, je trouve ça carrément flippant. »
Le style d’Hannelore Cayre est vif, dense, enlevé : elle va rondement à l’essentiel ; c’est aussi plein d’ironie.
J’ai trouvé un peu incohérent que l’on n’apprenne l’existence de Philippe, le fiancé flic de Patience, qu’au mitan de ce bref roman mené tambour battant : le personnage serait-il né en cours de rédaction ?
Attrayante lecture, entre amertume et humour.
\Mots-clés : #contemporain #corruption #polar
- le Mar 23 Nov - 12:08
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- Sujet: Hannelore Cayre
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Adrian McKinty
Une terre si froide![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Une_te10](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/une_te10.jpg)
Voici le premier polar historique d’Adrian McKinty mettant en scène l’inspecteur Sean Duffy, et son originalité tient évidemment à ce personnage de catholique dans un quartier protestant, au cœur de la guerre civile en Irlande du Nord. Du coup je manque des références (sans parler des marques de fringues et du showbiz). C’est le même procédé qu’a employé Philip Kerr, mais ici la part est belle à la violence, épicée d’ironie et d’humour noir, voire même de cynisme.
C’est donc une sorte de regard-témoignage sur cette région où la violence est quotidienne, attentats et meurtres s’appelant l’un l’autre, aussi sous forme de misère, de rackett, de corruption, également une contrée où l’homosexualité est illégale, de même que l’avortement. Mais, comme de coutume, le terroriste de l'un est toujours le héros de l'autre.
Évidemment le conflit est central, basé sur la révolte indépendantiste vis-à-vis de l’Angleterre et la réunification éventuelle avec l’Éire, démultiplié par les antagonismes confessionnaux et la profusion des petits chefs et clans de guerre.
« − Il n’y a aucune différence entre le militant type de l’IRA et celui de l’UVF. Les marqueurs sont toujours les mêmes : issu de la classe ouvrière, pauvre, père généralement alcoolique ou absent. On voit ça tout le temps. Les profils psychosociaux sont identiques à part que l’un s’identifie comme protestant et l’autre comme catholique. Beaucoup viennent d’ailleurs de familles mixtes sur le plan religieux, comme Bobby Sands. Ils représentent souvent le noyau dur et essaient de s’affirmer en face de leurs coreligionnaires. »
Dans l’Ulster à feu et à sang, on reste quand même au Royaume-Uni de Thatcher et du mariage de Lady Di avec Charles, héritier du trône britannique.
« Le monde peut partir totalement à vau-l’eau, le mariage royal a lieu dans deux mois et c’est tout ce qui compte. »
« Les Anglais ont toujours excellé à verser de l’huile sur le feu lorsqu’une situation difficile se présentait en Irlande. Que ce soit pendant le soulèvement de Pâques 1916 ou, plus récemment, du Bloody Sunday, durant toute la période de l’Internement aussi, ils ont toujours fourni de formidables outils de propagande pour les mouvements radicaux. […]
L’élection de Bobby Sands au Parlement, puis sa mort au bout de soixante-six jours de grève de la faim, ont constitué les événements médiatiques de cette décennie et les recruteurs de l’IRA doivent aujourd’hui refuser des centaines de jeunes volontaires, hommes et femmes désireux de rejoindre leurs rangs. »
Une curieuse notation de psychologie collective sera réitérée :
« − L’Irlande du Nord n’a jamais connu de tueur en série, m’oppose-t-il.
− C’est vrai. Quiconque ayant ce genre de dispositions aurait pu rejoindre un camp ou l’autre. Torturer et tuer à loisir tout en défendant la "cause". »
« L’Irlande du Nord n’est pas un terreau pour les tueurs en série. En Irlande, si on a des envies de tuer, on rejoint les paramilitaires pour assouvir ses penchants sociopathes. »
Le livre est conçu d’une seule pièce, sans séparation par chapitres ; le style est par périodes syncopé, ou plutôt laconique, déstructuré.
Un curieux fil de mythologie gréco-romaine court tout au long du roman, qui relève la présence toujours notoire du latin dans la langue anglaise (ce qui n’est pas pour indifférer le latiniste contrarié que je suis). Et cela nous permet d’entendre un officier du MI5 citer Horace, Ars poetica, 25 :
« Brevis esse laboro, obscurus fio » (Quand je travaille à être bref, je deviens obscur.)
Sinon, toutes les qualités d’un bon polar, y compris suspense et singularité des péripéties et dénouement.
\Mots-clés : #criminalite #historique #insurrection #polar #politique #terrorisme #violence #xxesiecle
- le Sam 23 Oct - 14:47
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- Sujet: Adrian McKinty
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Friedrich Dürrenmatt
Le soupçon![Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Le_sou10](https://i.servimg.com/u/f40/19/58/74/17/le_sou10.jpg)
Le commissaire Baerlach, de la police fédérale de Berne, celui-là même de Le juge et son bourreau, va être prochainement à la retraite ; il est hospitalisé avec un cancer lui laissant espérer encore un an de vie. Son ami et médecin le docteur Hungertobel lui transmet un soupçon qui paraît invraisemblable : le docteur Emmenberger, qui dirige une clinique pour patients fort riches, serait-il Nehle, médecin du camp de Stutthof où il pratiquait des opérations sans narcose (avant de se suicider en 1945) ? Baerlach imagine que Nehle aurait pu changer d’identité avec un autre, et se fait hospitaliser dans la clinique du docteur Emmenberger, où il entreprend de démasquer ce dernier en se présentant comme un chasseur de nazis.
C’est en fait, outre une intrigue finalement peu plausible, une réflexion sur l’humanité, le Mal et la justice, centrée sur l’horreur nazie (Dürrenmatt précise que les victimes de Nehle acceptaient la torture par espoir insensé de survivre.)
Des personnages étonnants surgissent, tels que le colosse Gulliver, une sorte de mystérieux Juif errant rescapé de tous les camps, Ulrich Friedrich Fortschig, écrivain malheureux et journaliste éditant La Flèche de Guillaume Tell, une feuille intermittente de protestation attaquant les puissants, et aussi un nain.
J’ai apprécié que Gulliver considère qu’on peut juger les gens, pas les peuples...
« …] et le monde était surtout mauvais par indifférence, et tout allait de mal en pis du fait de cette indifférence. »
… et trouvé dans ce (faux) polar métaphysique une définition qui pourrait être celle de l’écrivain :
« Le criminaliste a pour premier devoir de mettre le réel en question, affirma le commissaire. »
J’ai pensé à Poe et Michel Rio (et que ce n’était pas le meilleur de Dürrenmatt).
\Mots-clés : #campsconcentration #polar
- le Mer 6 Oct - 13:48
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- Sujet: Friedrich Dürrenmatt
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Richard Birkefeld - Göran Hachmeister
Deux dans Berlin
Il voulut cracher par terre, mais il avait la bouche sèche. Il cogna du poing sur la pierre. Ma patrie allemande ! Le sol allemand ! Elle lui avait tout pris, la patrie, elle l’avait trompé et réduit en esclavage, et voilà qu’elle voulait aussi éteindre en lui la dernière étincelle de vie. (…) Il haïssait la guerre, les uniformes, la race aryenne des seigneurs, le Führer, cette ordure mythomane et toute sa suite (…). Il haïssait tout cela. Et pourtant, naguère, il y avait cru.
Hiver 1944. Ruprech Haas s’évade du camp de Buchenwald. Autrefois fervent adepte du régime hitlérien, il a tout perdu, un soir, pour quelques mots de trop. Il y a d’abord eu la prison, puis le camp. Et s’il a résisté tout ce temps, c’est dans l’unique but d’accomplir sa vengeance : ceux qui sont responsables de son arrestation et de sa vie détruite, il les fera payer, un à un.
Arrivé à Berlin, Haas apprend la mort de sa femme et son fils lors d’un bombardement. Dès lors, il n’a plus rien à perdre ni à espérer. Il n’est plus qu’une grenade dégoupillée...
Blessé lors d’une opération militaire, Hans-Wilhem Kalterer est lui aussi de retour à dans la capitale. Le vent tourne, et Kalterer n'est pas dupe du sort que les vainqueurs alliés risquent de lui réserver, à lui, le SS si parfaitement zélé. Aussi est-il est fermement décidé à terminer cette guerre dans une autre peau que la sienne... En attendant, compte-tenu de son ancien passé de flic, il a été chargé de retrouver le meurtrier d’un cadre du parti. Très vite, il s’aperçoit que les faits sont complexes, et qu’un homme est en chasse dans la ville...
Tout au long du livre, Haas et Kalterer vont s’épier, se croiser, s’éviter. Deux fauves aux abois dans un Berlin d'apocalypse. Et il faut dire que le grand intérêt de ce livre, bien au-delà de l’intrigue, c’est justement la plongée dans l’atmosphère de fin du monde de la capitale allemande en cette année 44. Avec ses bombardement quotidiens et ses rues entières rayées de la carte, piégeant les civils dans les caves. Et puis le marché noir, la survie au jour le jour, et ce sentiment de défaite imminente qui délie les langues, insuffle l’espoir aux citoyens hostiles au régime, et affole au contraire ses thuriféraires. Pendant ce temps, les fanatiques du IIIème Reich s'entêtent à armer des adolescents...
C’est vraiment cette ambiance délétère, très bien rendue par les deux auteurs, historiens de formation, qui m’a tenue en haleine tout au long de ce polar rondement mené, où victimes et bourreaux se confondent...
\Mots-clés : #deuxiemeguerre #polar #regimeautoritaire
- le Mer 7 Juil - 0:17
- Rechercher dans: Écrivains européens de langue allemande
- Sujet: Richard Birkefeld - Göran Hachmeister
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