Des Choses à lire
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Après tout une communauté en ligne est faite de vraies personnes, avec peut-être un peu plus de liberté dans les manières. Et plus on est de fous...


Je te prie de trouver entre mes mots le meilleur de mon âme.

Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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La date/heure actuelle est Jeu 28 Mar - 9:16

230 résultats trouvés pour polar

Craig Johnson

Le Camp des morts

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 0343-c10

Un excellent polar/ thriller avec une enquête du shérif Longmire dans l’hiver du Wyoming, toujours axé sur les Indiens (et ici les Basques !), personnages attachants et de plus une excellente intrigue aux rebondissements inattendus, le tout bien rendu.

\Mots-clés : #minoriteethnique #polar #thriller
par Tristram
le Mer 2 Fév - 11:30
 
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Sujet: Craig Johnson
Réponses: 38
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Eduardo Mendoza

Le mystère de la crypte ensorcelée

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 41lmcy11

On m’a offert ce livre à Noël. Pour aider au choix du cadeau, le libraire avait comme seule information que j’aimais Wodehouse. Il a donc jugé que Le mystère de la crypte ensorcelée devrait me plaire. Cela a été le cas. C’est un livre court, environ 180 pages, que je n’ai pas lâché. Un policier façon Un privé à Babylone de Brautigan ; c’est-à-dire enchaînant les péripéties les plus improbables dans un Barcelone juste sorti du franquisme. Un pensionnaire d’asile psychiatrique est chargé d’éclaircir la disparition de jeunes élèves d’une pension chic tenue par des nonnes. Il y joue sa «libération».  Le protagoniste et narrateur est crasseux, roublard et finalement assez astucieux. Il faut accepter cet univers plutôt déglingué pour prendre plaisir au récit et à ses rebondissements. Je ne connais pas assez la littérature hispanique, mais il semble bien, d’après une amie d’origine espagnole, que ce livre soit assez représentatif du picaresque que l’on peut parfois y retrouver.
« Mademoiselle Peraplana, bredouillai-je, nous n’avons que quelques instants. Essayez de m’écouter avec toute votre attention. Je ne suis pas un coursier de la joaillerie Sugranes, je ne crois même pas qu’il existe aucune firme de ce nom. Ce paquet contient seulement des boîtes de conserve vides et n’a d’autre fonction que de me permettre d’entrer dans votre maison, une violation que j’ai osé commettre pour pouvoir parler en privé avec vous. Vous n’avez rien à craindre de moi. Je suis un ex-délinquant, libre depuis seulement hier. La police me recherche pour m’enfermer à nouveau à l’asile parce qu’elle croit que je suis mêlé à la mort d’un homme ou, qui sait, de deux, si les types à mitraillettes ont touché le jardinier. Je suis impliqué dans une affaire de drogues : cocaïne, amphétamines, acide. Et si ma pauvre putain de sœur est en taule, c’est par ma faute. Vous pouvez voir dans quelle dramatique trame je me trouve. Je répète que vous n’avez rien à craindre : je ne suis pas fou comme on le prétend, et je ne suis pas, non plus, un criminel. Il est certain que je sens un peu des aisselles, le vin et les ordures, mais tout ceci a une explication raisonnable que je vous donnerais avec tout mon cœur si je disposais d’un peu de temps, ce dont, par malheur, je ne dispose pas. Vous me suivez ? »


« La conversation paraissait la réconforter, car elle cessa de pleurer et recomposa le coloris de son visage à l’aide d’une petite boîte oblongue qui contenait un miroir et une houppette poudreuse. Je me souvins que ma sœur, elle, s’appliquait des cosmétiques avec un morceau de serpillière, et je me fis la réflexion que les différences sociales sont patentes dans les détails les plus futiles comme dans les plus subtils. »



\Mots-clés : #polar
par Pinky
le Lun 3 Jan - 14:19
 
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Sujet: Eduardo Mendoza
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Charles Daubas

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 00978810

Cherbourg

Rade de Cherbourg, été 2012. Une étrange explosion emporte une partie de la digue. Elle pourrait être liée à la démolition du quartier des Provinces. Les chantiers de l’Arsenal, où l’on démantèle un sous-marin nucléaire, sont également mis en cause et l’affaire est vite classée « secret défense ». Jusqu’à ce qu’un adolescent affirme qu’un de ses camarades a disparu dans l’explosion. Entre les failles des différents témoignages, les expertises contradictoires et ses propres blessures, l’inspectrice chargée de l’enquête va devoir plonger dans les profondeurs de la ville pour comprendre ce qui s’est vraiment passé ce jour-là, à Cherbourg.


Ca pourra peut-être faire penser à un téléfilm france television mais après le temps qu'il a pris a faire son intro qui nous expose un visage composite et mystérieux de la ville ça mérite qu'on focalise sur les qualités qui ne manquent pas. L'écriture est assez simple mais c'est aussi le bon goût de la simplicité (antithèse de Franck Bouysse ? Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 1390083676 ) et le bon goût d'éviter le trop, l'extraordinaire. Pas besoin de coups de feu, de labo hi-tech ou de personnalités quand on arrive à manier plusieurs couches de mystère et de suspense pour en arriver à rester près des gens et d'une impression d'une ville.

Polar humain et honnête, ça n'a pas besoin d'être livre du siècle pour se lire avec plaisir et l'impression qu'il en restera un petit quelque chose.


Mots-clés : #lieu #polar
par animal
le Dim 19 Déc - 21:05
 
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Sujet: Charles Daubas
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Le One-shot des paresseux

Jonathan Latimer, Bacchanal au cabanon


Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Baccha10

Le détective William Crane se fait passer pour un patient afin de s'introduire dans la maison de santé du docteur Livermore, à la demande de Miss Van Kamp, qui y réside et s’y serait fait dérober un coffre contenant une fortune. Il y prend des coups, en boit aussi pas mal, tandis que des assassinats s’enchaînent…
Curieux mais pas inutile, en début de livre l’auteur présente les personnages, comme pour une pièce de théâtre (ou comme par Hemingway dans Les Vertes Collines d’Afrique) :
LA LOI :
William CRANE : détective.
M. WILLIAMS et Tom BURNS : deux détectives de ses amis.
Peter WALTERS : sheriff.
Cliff WALTERS : fils du sheriff.
Ty GRAHAM et Tom POWERS : adjoints du sheriff.
C.H. BENBOW : coroner.
WILSON : sergent de la police du Comté.

LE CORPS MÉDICAL :
Dr LIVERMORE : directeur de la maison de santé.
Dr EASTMAN et Dr BUELOW : les deux médecins de l’établissement.
Miss EVANS : belle infirmière.
Miss CLAYTON : gentille infirmière.
Miss TWILLIGER : grosse infirmière.

LES MALADES :
Mme BRADY : une snob.
Mme HEYWORTH : jolie veuve.
Miss QUEEN : ancienne actrice.
Miss VAN KAMP : vieille milliardaire.
Miss PAXTON : amie de Miss Van Kamp.
M. L’ADAM : ancien agent de change, se prend pour un loup.
M. BLACKWOOD : mauvais coucheur.
M. PENNY : ancien fabricant de lingerie pour dames, muet.
M. PITTSFIELD : ancien avocat, se prend pour Abraham Lincoln.
M. RICHARDSON : ancien sportif.

LES EMPLOYÉS :
CHARLES : gardien des fous.
JOE : ancien gangster, garde du corps du Dr Livermore.
ANDRÉ : portier bigot.
CAMPBELL : chauffeur ivrogne.

On remarquera que le ou les coupables ne sont pas indiqués, qu’une indication de la caractéristique de chacun est précisée et qu’elle peut être caricaturale, voire douteuse (« grosse infirmière »)
Un petit côté suranné (livre paru en 1950), un peu dans l’esprit de Rocambole, pas désagréable à lire.

\Mots-clés : #polar
par Tristram
le Sam 18 Déc - 12:00
 
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Sujet: Le One-shot des paresseux
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Hannelore Cayre

La Daronne

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 La_dar10

La narratrice, Patience Portefeux, est une femme née dans un milieu très aisé (et interlope) qui se retrouve subitement veuve avec deux enfants et sans ressources ; parlant couramment arabe, elle devient traductrice-interprète judiciaire, et traduit des écoutes téléphoniques de la police. Elle modifie parfois les conversations, et en vient à intervenir dans une affaire en cours…
C’est, outre l’argent qui corrompt tout le monde, le milieu de la drogue et de la petite délinquance qui est abordé, mais de nombreux autres problèmes de société contemporains le sont également (fraude fiscale, blanchiment d’argent, vie en EHPAD, etc.).
Hannelore Cayre bouscule à peu près tout le monde, les flics et les malfrats, les racistes comme les racisés :
« J’ai mis une bonne semaine à la repérer vu que dans les mouroirs, c’est comme dans les hôpitaux ou les crèches : il n’y a pratiquement que des Noires et des Arabes qui y travaillent. Racistes de tout bord, sachez que la première et la dernière personne qui vous nourrira à la cuillère et qui lavera vos parties intimes est une femme que vous méprisez ! »

Le livre est bourré d’informations policières et judiciaires apparemment bien renseignées…
« Sinon, j’étais payée au noir par le ministère qui m’employait et ne déclarait aucun impôt.
Un vrai karma, décidément.
C’est d’ailleurs assez effrayant quand on y pense, que les traducteurs sur lesquels repose la sécurité nationale, ceux-là mêmes qui traduisent en direct les complots fomentés par les islamistes de cave et de garage, soient des travailleurs clandestins sans sécu ni retraite. Franchement, comme incorruptibilité on fait mieux, non ?
Enfin, moi qui suis corrompue, je trouve ça carrément flippant. »

Le style d’Hannelore Cayre est vif, dense, enlevé : elle va rondement à l’essentiel ; c’est aussi plein d’ironie.
J’ai trouvé un peu incohérent que l’on n’apprenne l’existence de Philippe, le fiancé flic de Patience, qu’au mitan de ce bref roman mené tambour battant : le personnage serait-il né en cours de rédaction ?
Attrayante lecture, entre amertume et humour.


\Mots-clés : #contemporain #corruption #polar
par Tristram
le Mar 23 Nov - 12:08
 
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Sujet: Hannelore Cayre
Réponses: 3
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Adrian McKinty

Une terre si froide

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Une_te10

Voici le premier polar historique d’Adrian McKinty mettant en scène l’inspecteur Sean Duffy, et son originalité tient évidemment à ce personnage de catholique dans un quartier protestant, au cœur de la guerre civile en Irlande du Nord. Du coup je manque des références (sans parler des marques de fringues et du showbiz). C’est le même procédé qu’a employé Philip Kerr, mais ici la part est belle à la violence, épicée d’ironie et d’humour noir, voire même de cynisme.
C’est donc une sorte de regard-témoignage sur cette région où la violence est quotidienne, attentats et meurtres s’appelant l’un l’autre, aussi sous forme de misère, de rackett, de corruption, également une contrée où l’homosexualité est illégale, de même que l’avortement. Mais, comme de coutume, le terroriste de l'un est toujours le héros de l'autre.
Évidemment le conflit est central, basé sur la révolte indépendantiste vis-à-vis de l’Angleterre et la réunification éventuelle avec l’Éire, démultiplié par les antagonismes confessionnaux et la profusion des petits chefs et clans de guerre.
« − Il n’y a aucune différence entre le militant type de l’IRA et celui de l’UVF. Les marqueurs sont toujours les mêmes : issu de la classe ouvrière, pauvre, père généralement alcoolique ou absent. On voit ça tout le temps. Les profils psychosociaux sont identiques à part que l’un s’identifie comme protestant et l’autre comme catholique. Beaucoup viennent d’ailleurs de familles mixtes sur le plan religieux, comme Bobby Sands. Ils représentent souvent le noyau dur et essaient de s’affirmer en face de leurs coreligionnaires. »

Dans l’Ulster à feu et à sang, on reste quand même au Royaume-Uni de Thatcher et du mariage de Lady Di avec Charles, héritier du trône britannique.
« Le monde peut partir totalement à vau-l’eau, le mariage royal a lieu dans deux mois et c’est tout ce qui compte. »

« Les Anglais ont toujours excellé à verser de l’huile sur le feu lorsqu’une situation difficile se présentait en Irlande. Que ce soit pendant le soulèvement de Pâques 1916 ou, plus récemment, du Bloody Sunday, durant toute la période de l’Internement aussi, ils ont toujours fourni de formidables outils de propagande pour les mouvements radicaux. […]
L’élection de Bobby Sands au Parlement, puis sa mort au bout de soixante-six jours de grève de la faim, ont constitué les événements médiatiques de cette décennie et les recruteurs de l’IRA doivent aujourd’hui refuser des centaines de jeunes volontaires, hommes et femmes désireux de rejoindre leurs rangs. »

Une curieuse notation de psychologie collective sera réitérée :
« − L’Irlande du Nord n’a jamais connu de tueur en série, m’oppose-t-il.
− C’est vrai. Quiconque ayant ce genre de dispositions aurait pu rejoindre un camp ou l’autre. Torturer et tuer à loisir tout en défendant la "cause". »

« L’Irlande du Nord n’est pas un terreau pour les tueurs en série. En Irlande, si on a des envies de tuer, on rejoint les paramilitaires pour assouvir ses penchants sociopathes. »

Le livre est conçu d’une seule pièce, sans séparation par chapitres ; le style est par périodes syncopé, ou plutôt laconique, déstructuré.
Un curieux fil de mythologie gréco-romaine court tout au long du roman, qui relève la présence toujours notoire du latin dans la langue anglaise (ce qui n’est pas pour indifférer le latiniste contrarié que je suis). Et cela nous permet d’entendre un officier du MI5 citer Horace, Ars poetica, 25 :
« Brevis esse laboro, obscurus fio » (Quand je travaille à être bref, je deviens obscur.)

Sinon, toutes les qualités d’un bon polar, y compris suspense et singularité des péripéties et dénouement.

\Mots-clés : #criminalite #historique #insurrection #polar #politique #terrorisme #violence #xxesiecle
par Tristram
le Sam 23 Oct - 14:47
 
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Sujet: Adrian McKinty
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Friedrich Dürrenmatt

Le soupçon  

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Le_sou10

Le commissaire Baerlach, de la police fédérale de Berne, celui-là même de Le juge et son bourreau, va être prochainement à la retraite ; il est hospitalisé avec un cancer lui laissant espérer encore un an de vie. Son ami et médecin le docteur Hungertobel lui transmet un soupçon qui paraît invraisemblable : le docteur Emmenberger, qui dirige une clinique pour patients fort riches, serait-il Nehle, médecin du camp de Stutthof où il pratiquait des opérations sans narcose (avant de se suicider en 1945) ? Baerlach imagine que Nehle aurait pu changer d’identité avec un autre, et se fait hospitaliser dans la clinique du docteur Emmenberger, où il entreprend de démasquer ce dernier en se présentant comme un chasseur de nazis.
C’est en fait, outre une intrigue finalement peu plausible, une réflexion sur l’humanité, le Mal et la justice, centrée sur l’horreur nazie (Dürrenmatt précise que les victimes de Nehle acceptaient la torture par espoir insensé de survivre.)
Des personnages étonnants surgissent, tels que le colosse Gulliver, une sorte de mystérieux Juif errant rescapé de tous les camps, Ulrich Friedrich Fortschig, écrivain malheureux et journaliste éditant La Flèche de Guillaume Tell, une feuille intermittente de protestation attaquant les puissants, et aussi un nain.
J’ai apprécié que Gulliver considère qu’on peut juger les gens, pas les peuples...
« …] et le monde était surtout mauvais par indifférence, et tout allait de mal en pis du fait de cette indifférence. »

… et trouvé dans ce (faux) polar métaphysique une définition qui pourrait être celle de l’écrivain :
« Le criminaliste a pour premier devoir de mettre le réel en question, affirma le commissaire. »

J’ai pensé à Poe et Michel Rio (et que ce n’était pas le meilleur de Dürrenmatt).

\Mots-clés : #campsconcentration #polar
par Tristram
le Mer 6 Oct - 13:48
 
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Sujet: Friedrich Dürrenmatt
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Richard Birkefeld - Göran Hachmeister

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 41r2rv10

Deux dans Berlin

Il voulut cracher par terre, mais il avait la bouche sèche. Il cogna du poing sur la pierre. Ma patrie allemande ! Le sol allemand ! Elle lui avait tout pris, la patrie, elle l’avait trompé et réduit en esclavage, et voilà qu’elle voulait aussi éteindre en lui la dernière étincelle de vie. (…) Il haïssait la guerre, les uniformes, la race aryenne des seigneurs, le Führer, cette ordure mythomane et toute sa suite (…). Il haïssait tout cela. Et pourtant, naguère, il y avait cru.


Hiver 1944. Ruprech Haas s’évade du camp de Buchenwald. Autrefois fervent adepte du régime hitlérien, il a tout perdu, un soir, pour quelques mots de trop. Il y a d’abord eu la prison, puis le camp. Et s’il a résisté tout ce temps, c’est dans l’unique but d’accomplir sa vengeance : ceux qui sont responsables de son arrestation et de sa vie détruite, il les fera payer, un à un.
Arrivé à Berlin, Haas apprend la mort de sa femme et son fils lors d’un bombardement. Dès lors, il n’a plus rien à perdre ni à espérer. Il n’est plus qu’une grenade dégoupillée...

Blessé lors d’une opération militaire, Hans-Wilhem Kalterer est lui aussi de retour à dans la capitale. Le vent tourne, et Kalterer n'est pas dupe du sort que les vainqueurs alliés risquent de lui réserver, à lui, le SS si parfaitement zélé. Aussi est-il est fermement décidé à terminer cette guerre dans une autre peau que la sienne... En attendant, compte-tenu de son ancien passé de flic, il a été chargé de retrouver le meurtrier d’un cadre du parti. Très vite, il s’aperçoit que les faits sont complexes, et qu’un homme est en chasse dans la ville...

Tout au long du livre, Haas et Kalterer vont s’épier, se croiser, s’éviter. Deux fauves aux abois dans un Berlin d'apocalypse. Et il faut dire que le grand intérêt de ce livre, bien au-delà de l’intrigue, c’est justement la plongée dans l’atmosphère de fin du monde de la capitale allemande en cette année 44. Avec ses bombardement quotidiens et ses rues entières rayées de la carte, piégeant les civils dans les caves. Et puis le marché noir, la survie au jour le jour, et ce sentiment de défaite imminente qui délie les langues, insuffle l’espoir aux citoyens hostiles au régime, et affole au contraire ses thuriféraires. Pendant ce temps, les fanatiques du IIIème Reich s'entêtent à armer des adolescents...
C’est vraiment cette ambiance délétère, très bien rendue par les deux auteurs, historiens de formation, qui m’a tenue en haleine tout au long de ce polar rondement mené, où victimes et bourreaux se confondent...


\Mots-clés : #deuxiemeguerre #polar #regimeautoritaire
par Armor
le Mer 7 Juil - 0:17
 
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Pierre Moinot

Attention à la peinture

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Attent10


Polar dans le milieu cultivé, très policé, des amateurs d’art du Paris des années cinquante, dans un style de même… académique.
« Chacun marche à la suite du peintre jusqu’où il peut aller. »


C’est sa préface aux Mémoires d’un chasseur d’Ivan Tourgueniev qui m’a conduit chez cet auteur, mais à part ce polar je n’ai pas encore pu trouver ses livres ; apparemment, devenir immortel disqualifie les œuvres d’un écrivain…


\Mots-clés : #peinture #polar
par Tristram
le Mar 8 Juin - 12:50
 
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Philip Kerr

La mort, entre autres

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 La_mor12

Quatrième parution du détective Bernhard Gunther, cette fois dans l’Allemagne dévastée de 1949. Malgré les revers d’une existence désastreuse qu’il partage avec la majorité de ses contemporains, il demeure un flic, et n’est toujours pas enclin à l’empathie pour les nazis, même ces Vestes rouges (criminels de guerre emprisonnés par les Alliés, si j’ai bien compris) que certains voudraient voir amnistiés afin que la nouvelle République Fédérale prenne un nouveau départ… Ce polar historique est notamment axé sur les réseaux d’exfiltration de criminels SS, essentiellement vers l’Argentine de Perón, et tout particulièrement dirigés par l’Église catholique…
C’est bien construit, bien écrit (malgré des maladresses de traduction, ou au moins de rédaction française), avec un rythme enlevé et des péripéties à la fois plausibles et exemplaires illustrant le drame de cette époque (c’est très bien renseigné – au moins pour un roman) ; les remarques du narrateur sonnent juste.
« Le travail du détective, c'est un peu comme entrer dans une salle de cinéma quand la projection a déjà commencé. Vous ne savez pas ce qui s'est déjà passé, vous essayez de vous repérer dans le noir et, inévitablement, vous marchez sur les pieds d'un spectateur ou vous l'empêchez de voir. Parfois, les gens vous injurient, mais en règle générale ils se contentent de soupirer ou de vous inviter bruyamment à faire silence, remuent les jambes, déplacent leurs manteaux et s'arrangent ensuite pour faire mine de vous ignorer. Poser des questions à la personne assise à côté de vous peut entraîner toutes sortes de conséquences, allant du récit complet de l'intrigue et du générique à la tape sur la bouche, d'un revers de programme roulé en tube. Bref, vous achetez votre billet, et vous tentez votre chance. »

« La guerre rend la tuerie accessible et ordinaire, en apparence. En temps de paix, elle ne l'est pas. Pas de la même manière. En temps de paix, on redoute juste que tuer quelqu'un ne laisse de vilaines saletés sur le tapis. S'inquiéter de ces vilaines saletés sur le tapis et des conséquences, c'est la seule différence véritable entre la guerre et la paix. »

« J'avais moi-même eu du mal à appréhender la chose – que nous qui formions peut-être la nation la plus civilisée qui soit sur cette terre, nous ayons pu commettre, au nom de la science médicale, des actes aussi atterrants. Difficile à comprendre, oui. Mais pas si difficile à croire. Après mes propres expériences sur le front russe, j'avais fini par croire les êtres humains capables d'un degré d'inhumanité sans limites. Il se peut que ce soit elle avant tout – notre inhumanité même – qui fasse de nous des humains. »

Situé en 1937, le prologue est également intéressant :
« Ce fut peut-être la première fois que nous l'entendîmes utiliser cette formule du Lebensraum – l'espace vital. Personne ne songea un instant que notre espace vital ne pourrait voir le jour que si d'autres trouvaient la mort. »

Kerr relate comment le service des Affaires juives de la Police de sécurité – le SD – envisageait de faire immigrer les Juifs en Palestine pour en débarrasser l’Allemagne (nous voyons toujours aujourd’hui les conséquences de cette colonisation) ; un mot de l'auteur en fin d'ouvrage précise certains de ces faits.
« Non, nous [les Affaires juives de la Gestapo] ne sommes pas seulement des fanatiques. Il y a une différence. Nous n'espérons pas que Dieu soit content de nous voir brûler la cervelle de quelqu'un. Eux [le Haut Comité arabe en Palestine], si. C'est ce qui fait d'eux des fous. »


\Mots-clés : #antisémitisme #deuxiemeguerre #historique #polar
par Tristram
le Sam 29 Mai - 19:29
 
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Jonathan Coe

Les Nains de la Mort

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Les_na10

William, le narrateur, est un jeune musicien qui galère pour percer à Londres ; il nous raconte comment il a été témoin d’un meurtre commis par deux nains, et déjà son approche narrative est intéressante dans sa façon de composer les séquences factuelles. C’est donc un polar, et matière à explorer l’univers des musiciens, comme celui de la banlieue londonienne.
De nouveau, Jonathan Coe excelle dans sa profonde capacité d’observations rendues avec humour :
« Martin était employé dans une compagnie d’assurances le jour et guitar hero la nuit. Il gagnait à peu près quatre fois plus que nous (ce qui ne représentait pas grand-chose pour autant) et tout l’argent qu’il arrivait à mettre de côté, il le consacrait à l’achat de matériel. Il avait une guitare entièrement faite main et changeait les cordes avant chaque répétition. Parfois, il les changeait même entre les morceaux. Son amplificateur, qui était plus grand que lui, avait coûté plus cher que tout le reste de notre matériel réuni. Il était pourvu d’un panneau de commande absurde, étincelant de voyants colorés et de cadrans digitaux, et impossible à brancher. Il restait en permanence dans la réserve car, même à quatre, il était inconcevable de l’emporter où que ce soit. Le conseil municipal de Lambeth aurait pu y reloger une demi-douzaine de familles défavorisées. Tout cela n’aurait pas présenté d’inconvénient si Martin avait été un bon guitariste ; mais en fait, il ne connaissait que cinq accords environ et n’avait jamais réussi à improviser le moindre solo dans sa vie. Ce qui lui manquait en matière de compétence musicale, il le compensait par un perfectionnisme technique. Lors d’un de nos concerts, il lui avait fallu trente-sept minutes pour accorder sa guitare. Avec lui, nous étions sans arrêt sur les nerfs car il suffisait d’un minuscule défaut, à peine perceptible, dans la qualité du son que nous lui fournissions pour qu’il explose dans une de ses crises de fureur. Un jour, dans un pub de Leytonstone, il y avait eu du larsen sur la voix, et il avait bondi hors de scène ; nous l’avions retrouvé un peu plus tard enfermé dans le coffre de sa voiture. Il avait les cheveux coiffés en brosse, un visage qui exprimait une grande intensité intérieure et portait toujours une cravate. Je ne l’ai jamais vu sans. »

« Attendre à un arrêt de bus le dimanche, c’est comme aller à l’église : c’est un acte de foi, la manifestation d’une croyance irrationnelle en quelque chose dont vous voulez affirmer à tout prix la réalité, bien que vous ne l’ayez jamais vu de vos yeux. »

Et le dénouement est aussi inattendu que fracassant : formellement, une belle réussite.

\Mots-clés : #humour #musique #polar #social
par Tristram
le Ven 16 Avr - 21:13
 
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Daniel Pennac

La Saga Malaussène, I, Au bonheur des ogres

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Au_bon10

Attentats à la bombe dans un grand magasin (livre paru en 1985, mais ça choque quand même). Au centre de l’affaire, le narrateur, Benjamin Malaussène, Contrôle Technique au Magasin, Bouc Emissaire « endossant la faute originelle de la société marchande », « un saint » prenant soin de la famille, ses plus jeunes frères et sœurs, tandis que maman batifole. Quant au bouc : en épigraphe, deux citations de René Girard, Le Bouc Emissaire, livre qui m’a aussi marqué. La version Pennac, c’est cet employé qui concentre toutes les réclamations de la clientèle, évitant déboires et débours aux propriétaires de l’établissement.
« − Voyez-vous, le Bouc Emissaire n’est pas seulement celui qui, le cas échéant, paye pour les autres. Il est surtout, et avant tout, un principe d’explication, monsieur Malaussène.
(Je suis un « principe d’explication » ?)
− Il est la cause mystérieuse mais patente de tout événement inexplicable. »

Positionnement socio-politique nettement affiché (et critique), on est à Belleville, et on y vit avec des personnes de couleur et des homosexuels, assez heureux d'ailleurs. Les ogres, ce sont de vrais méchants, mais on est aussi dans l'univers du conte avec la famille Malaussène, tous des enfants, du Petit à l’aîné, Benjamin…
Quelques belles saillies entr’autres :
« Avec cette résignation à la richesse que donne la pratique séculaire des mariages efficaces. »

« Et ils rient du rire carnassier de l’ignorance, le rire féroce du mouton aux mille dents ! »

Polar plein d’esprit, de références littéraires (et à Tintin), d’amour des autres et surtout des enfants.

\Mots-clés : #famille #humour #polar
par Tristram
le Mer 31 Mar - 0:40
 
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Sujet: Daniel Pennac
Réponses: 15
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Arnaldur Indridason

Les Fils de la poussière

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Les_fi10

Arnaldur Indridason est un peu un Mankell islandais (au petit pied ?), commissaire Erlendur pour Wallander mais mêmes contrées nordiques exotiquement sombres et glaciales, souci de l’aspect social et vague dépit devant l’emballement des mœurs et la perte de valeurs (ce qui en France serait impossible sans être taxé de conservatisme réactionnaire).
« La photo de classe avait un sens. C’était un souvenir qu’on pouvait conserver. Aujourd’hui, plus personne ne veut rien conserver. Et quand on garde trop longtemps un objet, il devient ridicule. Il faut qu’on puisse s’en servir, s’en lasser, le jeter pour en acheter aussitôt un autre plus récent et plus utile, l’objet lui-même n’a aucune valeur. Avant, la photo de classe constituait un événement dans la vie des élèves. Aujourd’hui, on dirait qu’ils s’en fichent. Ça leur enlève du temps à passer devant leurs ordinateurs. »

L'intrigue tourne autour d'une classe de cancres devenus brillants élèves après la distribution de mystérieuses gélules d'huile de foie de morue, qui ont par la suite été exterminés par leurs addictions, psychoses et tendances suicidaires...
C’est le premier polar de la série commissaire Erlendur ; peut-être y a-t-il plus original dans les suivants, qui sait ?

\Mots-clés : #polar
par Tristram
le Ven 12 Mar - 12:49
 
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Sujet: Arnaldur Indridason
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Philip Kerr

Et voilà, je l’ai refermé, ce 14ème opus des aventures de Bernie Gunther. Non sans un pincement au coeur... Bernie, c’était le compagnon de mes insomnies, de mes coups de cafards, de mes pannes de lecture. Je gardais toujours un épisode de côté, en cas de coup dur. Mais cette fois, c’était le dernier... Certes, Philip Kerr a écrit d’autres choses, mais ce que j’ai pu tenter n’avait pas la même saveur. Probablement parce que le succès de la série Bernie Gunther tient surtout à cette curieuse alchimie entre la personnalité complexe et attachante de son héros et la plongée fascinante dans les turpitudes de l’Allemagne nazie.

Et donc, parlons un peu de Metropolis…

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 51glgn10

Metropolis

Ce dernier tome de la série est un "préquel". Bernie Gunther, fraîchement recruté à la brigade criminelle, fait ses armes auprès d’Ernst Gennat et Bernahrd Weiss, deux authentiques légendes de la police berlinoise. Marqué par ses années de guerre et la perte de sa femme, Bernie fait déjà montre de son fameux sens de la répartie, caustique et désabusé. Mais il lui reste aussi quelques illusions, qui seront fortement mises à mal lors de cette première enquête criminelle. C'est probablement à cette occasion que se forgera sa morale toute personnelle, curieux mélange de principes indéfectibles et de déroutante souplesse...

Deux tueurs sévissent à Berlin. L’un assassine des prostituées, l’autre d’anciens combattants de 14-18 mutilés et réduits à la mendicité. Pour les autorités, seuls les meurtres des soldats ont de l’importance : cette série de crimes met en lumière la cruelle réalité de ces héros mis au rebus, symboles malgré eux d’une défaite que l’on cherche à oublier. Il convient de calmer au plus vite l’opinion publique, et l'on ordonne à la police de se concentrer sur cette seule enquête. Mais Bernie, quant à lui, est convaincu que les deux affaires sont liées…

Dans les romans de Philip Kerr, Berlin est un protagoniste à part entière. Et en cette année 1928, il part à la dérive… Les changements incessants de gouvernements, l’inflation, la perte de confiance envers les autorités, tout concourt à cette atmosphère délétère qui aboutira au triomphe d’Hitler. Les idées nazies s’affichent au grand jour, de plus en plus décomplexées. Certains journaux n’hésitent pas à attaquer ouvertement Bernhard Weiss, le très compétent chef de la police criminelle, du simple fait de sa judéité. Pendant ce temps, le Berlin interlope s’étourdit dans les fêtes et les cabarets. C’est à qui aura l’idée de spectacle la plus scabreuse… Déviances, orgies, retour de la morale se télescopent sans cesse, et la société allemande vacille sur ses bases...

Comme à chaque fois, je n’ai pas boudé mon plaisir lors de cette lecture, même si, en toute objectivité, Metropolis n’est pas le meilleur opus de la série. La conclusion de l’enquête ne m’a pas vraiment convaincue, et même si l’ambiance historique est comme toujours le point fort du roman, je le réserverais quand même aux aficionados. Par contre, je ne saurais trop recommander aux novices de tenter La trilogie berlinoise (3 romans réunis en un seul poche !), La mort, entre autres, ou encore Une douce flamme. Philip Kerr y est à son meilleur, l’humour grinçant de Bernie fait mouche, le nazisme étant ses serres sur le monde, et le lecteur est de bout en bout tenu en haleine …

Ca me fait décidément tout drôle de me dire que je n’aurai plus jamais ce petit mouvement d'excitation familier en voyant le dernier Philip Kerr sur l'étal de mon libraire. Bernie, tu vas bigrement me manquer...



\Mots-clés : #historique #polar
par Armor
le Dim 21 Fév - 1:27
 
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Sujet: Philip Kerr
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Laila Lalami

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Les autres américains

Dans cette petite ville du désert de Mojave accablée de chaleur, tous les enafnst sont allés ensemble à l’école et sont devenus adultes, au sein d’une société multiculturelle. Quand  Driss, propriétaire d’un restaurant qui a fuit le régime marocain dans les années 80, est renversé par un chauffard avec délit de fuite, tous les non-dits et secrets accumulés au sein de la famille et entre les communautés ressort, et pour quelques mois les nombreux protagonistes de cette histoire se confrontent à leur identité et  à celle des autres.

Le récit est plutôt bien mené, l’intrigue policière restant sous-jacente, et laissant pleine place aux personnages, multiples et attachants, issus de milieux rarement rencontrés dans la littérature américaine. Ils se passent le relai pour raconter l’histoire avec chacun son point de vue, une dose de tolérance à l’autre très variable, mais surtout des fêlures accumulées qui tissent les accords et désaccords.



Mots-clés : #polar #romanchoral
par topocl
le Mer 13 Jan - 16:26
 
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Craig Johnson

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Tout autre nom.

Voilà, j'aime bien Walt et toute son équipe et c’est toujours un plaisir de les retrouver, chacun bien typé et leurs échanges au cordeau.
Je suis ravie pour lui qu'il devienne grand-père et amusée de cette perpétuelle rivalité entre vie privée (Cadie l'attend à l'autre bout des USA pour accoucher) et vie professionnelle (4 jours de ce fait pour résoudre l’énigme qui a mis en échec tous ses prédécesseurs).

L’intrigue pour une fois, est plutôt intéressante.

Mon cœur a palpité au sein des tempêtes de neige et des troupeaux de bisons très couleur locale.

Seulement , il y a dans cet opus une apologie des armes et du surhomme (prêt à tout, épuisé mais continuant, en pleine forme malgré 5 blessures) qui commence à m'agacer. Pas l'Amérique que je préfère.


\Mots-clés : #polar
par topocl
le Dim 10 Jan - 10:41
 
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Jasper Fforde

L'affaire Jane Eyre

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Thursday Next, jeune vétéran de la guerre de Crimée (qui dure depuis 131 années en 1985), est « détective à la Brigade Littéraire du Service des Opérations Spéciales basée à Londres », qui s’occupe des faux en bibliophilie ; elle se retrouve impliquée dans la lutte contre Achéron Hadès, son ancien professeur d’anglais devenu un célèbre et dangereux maître du crime.
« Mais le chiffre d’affaires et les sommes d’argent liquide que brassait la distribution d’œuvres littéraires avaient éveillé l’intérêt du grand banditisme. Je connaissais au moins quatre LittéraTecs londoniens tombés dans l’exercice de leurs fonctions. »

L’originalité de cette fantaisie entre science-fiction uchronique, polar à suspense et métatextualité férue de littérature, c’est la survenue des personnages de fiction dans le monde réel et vice-versa ; cependant, ce monde réel n’est pas tout à fait le nôtre, plutôt un univers parallèle (et occasion de parodie, voire de satire ; on peut ainsi s’interroger sur le mystérieux Groupe Goliath qui pèse tant sur la politique internationale…)
L’enlèvement de Quaverley, personnage secondaire de Martin Chuzzlewit de Dickens, pour l’éliminer du manuscrit original, prélude celui de Jane Eyre.
« Ce n’était pas ainsi que je l’imaginais. Thornfield Hall, je le voyais plus grand et plus fastueusement meublé. Il y régnait une forte odeur d’encaustique et, à l’étage, il faisait un froid de canard. Il n’y avait pratiquement aucune lumière dans la maison ; les couloirs semblaient se fondre dans une obscurité insondable. C’était austère et peu accueillant. Je remarquai tout cela, mais par-dessus tout, je remarquai le silence ; le silence d’un monde sans machines volantes, sans circulation automobile et sans grandes métropoles. L’ère industrielle avait à peine commencé ; la planète avait atteint le tournant du C’était Mieux Avant. »

Une autre belle idée : un théâtre qui joue Richard III tous les vendredis soir avec des interprètes choisis dans le public d’afficionados ! Shakespeare est omniprésent, avec notamment l’énigme de son identité.
Exemple de trouvaille loufoque : les touristes japonais croisés dans un roman victorien.
Il est préférable de bien connaître les grands romans (anglais : Charlotte Brontë, mais aussi Austen, Milton, Carroll, etc.), leurs personnages et leurs intrigues pour goûter cette lecture pleine d’allusions, et surtout d’humour. On pourrait regretter une certaine superficialité ou puérilité, un peu trop de platitudes et clichés dans cette métafiction, mais l’imaginaire original est là.
Et je ne peux m’empêcher d’y voir une allégorie des réécritures et autres révisionnismes historiques…

\Mots-clés : #historique #humour #polar #sciencefiction #universdulivre
par Tristram
le Ven 8 Jan - 12:45
 
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Abir Mukherjee

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 97910311

Les princes de Sambalpur

1920. Le prince héritier de Sambalpur, qui avait appelé le duo Wyndham-Banerjee à la rescousse suite à des menaces de mort, est assassiné sous leurs yeux. Voilà qui est fâcheux, vous en conviendrez. Le coupable est prestement retrouvé, mais Wyndham suppute bien vite qu'il n'était qu'un pion sur un échiquier bien plus vaste. Pourtant, on lui ordonne de se taire : hors de question de faire des vagues alors que le Raj britannique est en plein pourparlers avec les rajahs afin d'instaurer, sur le modèle de la chambre des lords, une "chambre des princes". (En réalité, il ne s'agit là que de poudre aux yeux destinée à endiguer les velléités d'indépendance grandissantes des Indiens...) Il est donc inenvisageable que l'assassinat d'un vague prince héritier vienne perturber le cours des négociations.

Finalement, Wyndham et Banerjee sont autorisés à enquêter, mais sans mandat officiel. Les voilà partis en catimini pour le royaume de Sambalpur, petit état de l'Orissa dont les mines de diamants attisent toutes les convoitises. Leur tâche s'avère ardue, car la cour du maharadjah bruisse d'intrigues et de rumeurs, toutes plus inquiétantes les unes que les autres. Et puis, allez interroger des femmes qui respectent le purdah, et ne peuvent être questionnées qu'à travers un rideau... Le pauvre Wyndham, toujours aussi accro à l'opium et à la belle Emily (qui lui bat froid depuis qu'il a eu l'idée saugrenue de la considérer comme suspecte dans une affaire précédente), se retrouve bien démuni à Sambalpur, et nombreux seront ceux qui se joueront de lui avant que ses yeux ne se dessillent...

Eh bien, j'ai beaucoup aimé ce second opus, et cette immersion dans le monde des maharajas, curieux mélange de fastes indécents, de rites ancestraux, d'abus mais aussi de devoirs envers le peuple... En effet, si l'on a surtout retenu en Occident les caprices de princes croulants sous les diamants, la réalité était bien plus complexe. Car certains rajahs n'étaient pas si riches, et d'autres ont considérablement fait avancer les progrès techniques et l'éducation dans leurs états. Même le purdah n'était pas forcément ce que l'on croit...
Je garde quand même un faible pour le premier opus, probablement parce que le sujet des rajahs était plus "attendu". Mais ça n'enlève rien au fait que je suis d'ores et déjà accro à cette série et à l'humour so british du flegmatique Wyndham. J'attends de pied ferme les 2 tomes non traduits !
Une série décidément entrée dans mes livres bonbons. A savourer sans aucune modération.


\Mots-clés : #historique #polar
par Armor
le Dim 20 Déc - 21:20
 
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Peter May

L’île des chasseurs d’oiseaux

Tag polar sur Des Choses à lire - Page 4 Cvt_li10

Fin, policier tourmenté, n’est pas revenu sur son île natale depuis 18 ans quand  le meurtre de l'un de ses copains-ennemis d’enfance l’y ramène, plutôt à contre-cœur. Car l’enquête va le confronter à tout ce qu’il a voulu laisser derrière lui de son passé, qui s’avère être le terreau de ce crime pas banal.

Dans les paysages splendides de cet îlot tenu par des traditions austères, battu par les vents et les tempêtes, Fin va se confronter à l’emprise d’une enfance terrible, dénouer des liens d’amour et d’amitié entrelacés de rancœur et de haine, et comprendre ce que filiation veut dire de meilleur comme de pire.

Un poil de psychogénéalogie qui ne se nomme pas, un brin de traumatismes oubliés, pas mal de manipulation, une bonne dose de folklore écossais avec cette glaçante expédition rituelle des mâles une fois l’an sur un îlot désert pour capturer et tuer 2000 bébés fous de Bassan, voilà un roman puissant,  addictif, très chargé émotionnellement, remarquablement construit entre présent et flash-backs, entre vécu et faits réels.

Mots-clés : #polar
par topocl
le Sam 31 Oct - 17:04
 
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Andréa H. Japp

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Le septième cercle

Découverte de cette auteur, par ce court polar.

Le lecteur XL dit sur Biblio : a écrit:Dans l'Enfer de Dante, le septième cercle, le plus concentrique, est occupé par les traîtres et les lâches.
Ann Hawk était au volant lors de l'accident qui a coûté la vie à son fils et son mari. Elle n'a pensé qu'à sa propre survie durant les quelques secondes avant l'explosion de la voiture.
Bien qu'en état de choc, elle a repris son travail dans un cabinet de conseil aux entreprises. Mais elle ressent une sorte d'urgence à agir, qui reste vague jusqu'à ce que se précisent des impressions paranormales en rapport avec le meurtre d'une journaliste d'investigation. Pour comprendre, Ann s'associe avec Richard Codrington, qui avait co-signé un des articles primés de Clara Saragan.

babelio.com


Je me permets de pomper ce résumé...
Certains lecteurs témoignent sur Biblio de leur surprise quant à la fin de ce livre, très rapidement traitée, sans délayage : mon opinion là dessus est que ce court roman se rapproche d'un scénario  clef en main, l'écriture s'en rapproche, les séquences sont pesées et toujours utiles à poser un état, un élément.

J'ai bien aimé, mais pour un prochain titre choisirai un ouvrage plus gros justement pour voir comment l'auteure donnera de l'épaisseur à son univers. Lorsqu'on découvre la bio de Andrea H.Japp , sa singularité allèche. J'ai donc traqué les scories de ces parcours professionnels dans le texte. Il y en a peu dans "Le septième cercle", je veux dire que Japp n'en fait pas son fond de commerce.
Il y a tout de même cet extrait, savoureux :

-Oui, et puis des entérocolites aussi. Il faut te dire que le savon- c'est presque de la flotte- est bourré de bactéries. certaines de ces saloperies sont plus résistantes que d'autres.


Apparemment c'est un des premiers polars écrits par l'auteur, j'imagine sans mal qu'elle aura par la suite développé avec assurance ses jalons. Pour ce livre, j'ai trouvé qu'elle décrivait bien les flux d'énergie spécifiques que l'héroïne ressent, suite à son deuil, c'est subtil.
Un petit livre bien posé, qui laisse un peu sur sa faim, je relirai l'auteure à l'avenir.
Notamment ses polars historiques donnent envie. j'ai entendu dans un extrait d'interview qu'elle ne connaissait rien à l'histoire avant de s'y lancer, ce sera donc sans doute passionnant de l'y suivre, sans nul doute passionnée.

Mots-clés : #polar
par Nadine
le Sam 31 Oct - 10:59
 
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Sujet: Andréa H. Japp
Réponses: 1
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