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279 résultats trouvés pour social

Henrietta Rose-Innes

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 L_homm10

L'Homme au lion

Stan revient au Cap au chevet de son ami d'adolescence Mark, grièvement blessé par un lion dont il avait la charge au zoo. Marqué par les souvenirs et les traces de son propre passé qui semble lui échapper, il remplace Mark comme gardien du zoo auprès de la lionne Sekhmet, dernière de son espèce après que le lion ait été abattu.

Ce roman d'Henrietta Rose-Innes m'a beaucoup touché par sa sensibilité, sa délicatesse et son attention aux personnages. La situation complexe et déstabilisante de la ville du Cap, entre l'urbanisation et la nature sauvage, apparait comme le miroir d'un trouble plus vaste et plus ample qui s'enracine dans l'histoire. L'Homme au lion est le récit d'une confrontation nécessaire face à des doutes et des cauchemars, afin d'envisager enfin un apaisement.


mots-clés : #amitié #nature #social
par Avadoro
le Ven 12 Jan - 18:10
 
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Sujet: Henrietta Rose-Innes
Réponses: 4
Vues: 967

Ivan Jablonka

Laetitia ou la fin des hommes

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 Images75

Ivan Jablonka parle de Laetitia, cette jeune femme de 18 ans sauvagement assassinée et  démembrée vers Pornic en 2011, affaire qui a fait grand bruit dans la presse. Il applique ses techniques d'historien-sociologue pour une tentative d'épuisement de ce fait divers.

Il s'intéresse à Laetitia , dans un désir de lui rendre une certaine justice, à sa sœur jumelle Jessica, à leur  environnement familial défaillant(famille biologique et famille d'accueil) préparation parfaite, voire répétition générale au long cours du drame. Il s’intéresse à son assassin, issu du même milieu, avec les mêmes codes, les mêmes fatalités. Il s'intéresse aussi aux protagonistes indirects ,  magistrats, avocats, enquêteurs, politiques (Sarkozy qui en profite pour vendre sa politique compassionello-répressive), journalistes qui ont fait que cette affaire a été ce qu'elle était, qu'elle a été en quelque sorte retirée à Laetitia, sa jeunesse et sa dignité, pour en faire une histoire publique,  et non plus intime,  avec ses mensonges et ses dérives.

Jablonka ne s'exclue pas de ces intervenants extérieurs qui ont pu s'approprier des faits, une histoire, pour l'instrumentaliser, lui, l'universitaire parisien   se mêlant de "ce qui ne le regarde pas", auto-parachuté en province, dans ce lumpen-prolétariat enfermé dans la reproduction de schémas pathogènes, de comportements destructeurs, de violence faite et répétée envers les femmes et les enfants.

C'est assez réussi, dans son exhaustivité qui implique quelques redites reflétant  l'obsession du chercheur. Jablonka a un très grand respect de chaque protagoniste, une compassion bienveillante et ouverte, qui trouve bien sa place à côté de la démarche "scientifique". Cette dernière implique une recherche rigoureuse de la vérité, et Jablonka ne laisse passer aucun détail, aussi nauséabond soit -il, ce qui pourra  rebuter certains.

On est dans une histoire aussi sordide que pathétique, révélatrice car les personnalités s'éclairent peu à peu, les comportements s’individualisent et on comprend que l'extraordinaire ne cache que du très ordinaire.


mots-clés : #conditionfeminine #criminalite #justice #social #violence
par topocl
le Mer 10 Jan - 17:11
 
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Sujet: Ivan Jablonka
Réponses: 25
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Laurent Mauvignier

Ce que j'appelle oubli

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 B_1_q_11

Un livre basé sur un fait réel, un homme de 25 ans résidant dans un foyer de jeunes travailleurs, précaire est surpris par des vigiles d'un "supermarché qui positive" en train de voler des bières. il sera amené de force dans une réserve et frappé jusqu'à la mort.

On peut retrouver des articles sur Internet. Le livre s'en inspire librement créant les pensées de personnages et extrapolant leur psychologie.
C'est une lecture douloureuse comme souvent avec Mauvigner. C'est court, mais violent dans l'expression des émotions.
C'est magnifiquement écrit comme toujours.

On en ressort indignés, blessés, tristes. on en ressort aimant la victime, méprisant la justice et haïssant les vigiles.

Un ouvrage à lire quand on est solides.


mots-clés : #faitdivers #justice #social #violence
par Hanta
le Mer 3 Jan - 11:27
 
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Sujet: Laurent Mauvignier
Réponses: 17
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John Steinbeck

Tortilla Flat

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 Cvt_to10

Dignité, solidarité et goût de la liberté des misérables, en plus du sens de la débrouille et du sybaritisme. En ligne directe de Mark Twain, avec aussi des parentés comme Jorge Amado, ou même Raphaël Confiant.
« Deux gallons, c'est beaucoup de vin, même pour deux paisanos. Moralement, voici comment on peut graduer les bonbonnes. Juste au-dessous de l'épaule de la première bouteille, conversation sérieuse et concentrée. Cinq centimètres plus bas, souvenirs doux et mélancoliques. Huit centimètres en dessous, amours anciennes et flatteuses. Deux centimètres de plus, amours anciennes et amères. Fond de la première bouteille, tristesse générale et sans raison. Épaule de la seconde bouteille, sombre abattement, impiété. Deux doigts plus bas, un chant de mort ou de désir. Encore un pouce, toutes les chansons qu'on connaît. La graduation s'arrête là, car les traces s'effacent alors et il n'y a plus de certitude : désormais n'importe quoi peut arriver. »


mots-clés : #addiction #social
par Tristram
le Lun 1 Jan - 0:03
 
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Sujet: John Steinbeck
Réponses: 88
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Elena Ferrante

L'Amie prodigieuse

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 L-amie10

« Je ne suis pas nostalgique de notre enfance : elle était pleine de violence. Il nous arrivait toutes sortes d’histoires, chez nous et à l’extérieur, jour après jour ; mais je ne crois pas avoir jamais pensé que la vie qui nous était échue fût particulièrement mauvaise. C'était la vie, un point c'est tout : et nous grandissions avec l'obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile. »
Prologue, 5


La misère, avec ce qu’elle fait ignorer, supporter et commettre : violences familiales et dans la rue, jusqu'au gâchis des dons. Au fil chronologique d'une narration à résonance autobiographique, Elena Greco nous rapporte sans misérabilisme ses enfance et adolescence dans un quartier populaire du Naples des années cinquante, notamment marquées par l’ascendant de son amie du même âge, Rafaella Cerullo, dite Lila, surdouée dont les parents ne peuvent payer les études, « méchante » dure et déterminée, perspicace et intransigeante, qui l’influence, ou plutôt la tire en remorque. Le motif dominant du récit, c’est cet écrasement de la narratrice, toujours effacée par l’ascendant de son amie qu’elle ne peut au mieux que suivre (sans que celle-ci en ait voulu ainsi, uniquement acharnée à apprendre, comprendre). Une sorte d’émulation, voire de rivalité sourde, unit les deux jeunes filles : toujours en avance lui semble-t-il, Lila demeure cependant la référence indispensable d’Elena, seule à aller au lycée.
Le meurtre d’un voisin enrichi sans scrupule, Don Achille, constitue un fil d’intrigue. Machisme foncier et susceptible ; espoirs de réussite sociale ‒ l’argent, qui généralement manque : la plèbe, qui contamine et enferme.

« Quels signes pouvais-je donc porter ? Et quel était mon destin ? Je pensai au quartier comme à un gouffre d’où il était illusoire d’essayer de sortir. […]
"J’emploierai toute ma vie, me dit-il comme s’il s’agissait d’une mission, à m’efforcer de ne pas lui ressembler [à son père]." »
Adolescence, 32

« C’est partout la misère qui nous rend tous méchants. »
Adolescence, 43


Tome premier d’une saga de quatre romans, il se termine sur une amorce de la suite.


mots-clés : #enfance #famille #jeunesse #social #violence
par Tristram
le Dim 24 Déc - 15:53
 
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Sujet: Elena Ferrante
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Alice Rivaz

Je rapatrie mon souvenir qui n'est pas aussi précis :

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 97828810

Sans alcool

Des nouvelles donc écrite à différents moments de la vie de l'auteur mais ayant toutes en commun deux thèmes qui se retrouvent étroitement liés, l'amour (ou son absence) et quelque chose qui a à voir avec la condition sociale. Dans cette suite de portraits, surtout des femmes, on trouve principalement de jeunes actives ou des fins de carrière qui sont autant d'effacement de la vie (sociale ?).

Trop attendre, ou ne pas voir, ne pas savoir tourner la page, ruminer. Entre le bureau ou la chambre/appartement en ville, plusieurs fois on croise ces restaurants bon marché, sans alcool. Il y a des touches très vivantes qui esquissent un désir pas forcément raisonnable mais la tonalité principale est sombre, et le sentiment de solitude omniprésent. Le ratage, l'isolement qui est à la fois affectif et social. L'espoir déçu...

Une répétitive tristesse, amère mais empathique et volontaire dans son féminisme. D'ailleurs de ce côté-là on n'a pas forcément l'impression que les quelques décennies écoulées renversent complètement la donne, sans doute parce que la question d'un lien affectif particulier, de la recherche de ce lien indépendamment d'un devoir de sacrifice n'a pas forcément de réponse toute faite.

Un peu déroutant (pour un bonhomme, ou un panda ?), un peu contraint sans doute aussi ça m'a moins accroché que ma précédente lecture néanmoins il est probable que ces nouvelles me restent en mémoire. Le gâchis c'est triste, ça parle, et cette vision qui se construit au fil des nouvelles, ça parle aussi.


mots-clés : #conditionfeminine #nouvelle #social #solitude
par animal
le Dim 26 Nov - 14:00
 
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Sujet: Alice Rivaz
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Tanguy Viel

Article 353 du code pénal

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 Images45

Au prologue, lors d'un partie de pêche, Martial Kermeur passe Jean Lazenec par dessus bord et s'en rentre tranquillement chez lui.

Le texte est ensuite un long huis clos entre Kermeur et le juge d’instruction, très discret. Dans un monologue tourmenté, d'une oralité travaillée, (long monologue mais court roman), le narrateur raconte cette débine qui lui a collé à la peau et l'a mené à ce geste si impensable, et pourtant si logique. Cela commence  comme un roman social, le licenciement, le divorce, l'arnaque immobilière, la machine de guerre ordinaire du capitalisme au quotidien ... Et cela va vite  sonder des sentiments des  plus intimes et profonds, la lente dérive du loser, sa solitude, l'envahissement de la honte qui  finit par l'anéantir quand il en voit le reflet dans l’œil de son fils.

J'ai marché à fond dans ce thriller psychologique sobre et pudique sur fond de petite vie misérable de province.

Certes l'interprétation par le juge du fameux Article 353, m'a paru bien peu juridique, mais plutôt littéraire. Ma foi, qu'importe, n'est pas justement de la littérature, que je demande?


mots-clés : #criminalite #psychologique #relationenfantparent #social
par topocl
le Dim 26 Nov - 10:55
 
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Sujet: Tanguy Viel
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Alice Rivaz

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 31ncmb10

" Longtemps le visage maternel se posa sur mes yeux pour les fermer à tout ce qui n'était pas lui. Il me masquait jusqu'à la couleur des jours, jusqu'à l'odeur de l'herbe et des fleurs. Il étouffait la voix des enfants qui voulaient jouer avec moi. Mes yeux ne savaient que le regarder, tout mon être que le respirer, et plus encore, le boire! Mes mains n'étaient faites que pour toucher la robe qui recouvrait un corps si précieux; mes oreilles pour me repaître de ces mots tendres à moi destinés.
Tout devenait félicité  quand la main, la voix, le regard de celle que j' aimais peuplaient mon proche univers, mais tout se ternissait, se couvrait de brume
quand ils s' en retiraient.
[...] Je me sentais trop bien. Comme un poisson dans l' eau. Elle était l' eau."



Ainsi commence l' autobiographie d' Alice Rivaz, née à Clarens, un lieu aimé par Byron et Rousseau. Si le premier amour, profond et fusionnel d'Alice
fut pour sa mère, il est justifié parce que cette mère-là avait les pieds sur terre, ayant très tot voyagé en Europe pour enseigner le français et fui la misère
du foyer. Ce qui ne l' empêchait nullement d' être une mère et une épouse tendre.
Le père lui, était souvent absent, meme quand il était là. Perdu dans ses pensées et convaincu de  la nécessité d' une révolution sociale. On était au début
du 20e siècle et l' espoir du' une révolution faisait son chemin. Du moins dans les milieux ouvriers et intellectuels.
Le père, menaçait souvent de démissionner de son métier d' instituteur et la mère était profondément angoissée par la crainte de perdre leur gagne pain.

Meme si son père était souvent distant, Alice l' aimait l' aimait et l' admirait profondément. Elle n' était donc jamais à l' abri des tensions familiales.
Troublée de voir de plus en plus souvent ses parents se déchirer sans comprendre le sens des mots utilisés ni la position de chacun.
Le monde des adultes lui semblait incompréhensible et blessant. Et les roles qu' ils affectaient en guise modus vivendi l' effrayaient.
La vie est triste et injuste, disaient-ils,  et la consolation est dans la religion pour certains, dans l' utopie et l' action révolutionnaire pour les autres.

Le livre s' achève au moment où un profond changement va affecter leur vie. Le père a fini par avoir gain de cause. Il va devenir journaliste et ils vont
vivre à Lausanne. Changement de  vie, de décor.
Un jour, en lisant le journal, le père bouleversé s' écrie : "Ils ont tué Jaurès." La guerre se profile...Mais c' est une autre histoire.

Tel est ce récit d' une enfance revisitée. Celui d' une femme intelligente, sensible et courageuse. Et en plus, elle a du talent.


Récupéré



mots-clés : #autobiographie #enfance #social
par bix_229
le Sam 25 Nov - 23:38
 
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Sujet: Alice Rivaz
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Colombe Schneck

Sœurs de miséricorde

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 Images35

Azul, petite fille Quechua, est élevée par sa mère qui ne sait pas lire mais qui sait aimer, et transmettre l'amour du travail bien fait, et l'amour du prochain. Pauvre parmi les pauvres, déterminée, elle offre à ses neuf petits, sans jamais se plaindre, une enfance qui ressemble au paradis avec son verger croulant sous les fruits.
Mais dès 10 ans, Azul doit quitter l'innocence et, tout en étudiant, travailler pour survivre, subir la dure loi du machisme bolivien, élever à son tour deux enfants, et pour se faire, s'expatrier seule, à Rome ou à Paris. Dans cette solitude étrangère, recueillie par la générosité de religieuses, elle conserve précieusement cette force irradiante héritée de sa mère, et la transmet autour d'elle.

La matière de base du roman était riche, car toute la société bolivienne transparaît ici, c'est très documenté; et touchante, dans cette enfance bolivienne, cette lutte perpétuelle, cette immigration économique vécue par une jeune femme que la force ne quitte jamais. Voila, l'histoire sociale, cette proximité avec la résilience des personnages,  c'est le point fort de ce bouquin.

Seulement Colombe Schneck oublie trop souvent qu'elle écrit un livre et non un article de reportage, le style est  quand même  indigent.

Tant pis pour le style dirons-nous, mais alors , le message? Et bien j'ai été carrément gênée par ce discours implicite : le bonheur des pauvres, aux innocents les mains pleines, la bonté qui vient à bout de tout, etc...La jeune et riche patronne  parisienne d'Azul enviant sa capacité à si bien faire le ménage et convertie à la bonté, non, je dois dire, je n'ai pas marché...(mais j'ai le cœur sec, je sais pale )




mots-clés : #biographie #conditionfeminine #immigration #social
par topocl
le Ven 10 Nov - 14:23
 
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Sujet: Colombe Schneck
Réponses: 25
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George Orwell

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 51h01m10

Dans le ventre de la baleine et autres essais (1931-1943)

Littérature, parcours personnel, socialisme, engagement, Guerre d'Espagne, fascisme, Angleterre, patriotisme, politique tels sont les sujets abordés dans cette sélection de textes.

Rentre dedans sans se laisser aller au tape à l’œil facile, Orwell a l'air d'un homme en... révolte plutôt qu'en colère, une révolte constante qui ne doit surtout pas exclure le choix et l'engagement, y compris physique, y compris le choix du combat. Ce qui frappe dans son exercice de la critique, car c'est surtout de ça qu'il s'agit, c'est qu'il n'hésite pas plus à relever ce qui lui plait, par exemple chez un écrivain comme Dickens, qu'à nommer ce qui ne luit plait pas. De la même manière sur le versant politique il ne se présente jamais les mains vides, il a des idées et des solutions à essayer.

Avec la touche d'humour et d'ironie qui ne manque pas de faire mouche quand il le faut on tient donc une lecture diversifiée et vivifiante. Je reconnais avoir pataugé un brin dans certaines longues tirades sur l'Angleterre et le patriotisme mais c'est assez emblématique du bonhomme et complexifie sa figure d'homme de gauche contrariant pour tout le monde. Sa défiance envers les grands mouvements politiques ne s'arrête pas à la Guerre d'Espagne et on retombe plus tard sur un jeu de vocabulaire qui laisse penser que des décennies après les occasions ratées sont toujours là.

On peut apprécier qu'il apparaisse plus normal, quoique avec une pensée aussi active... que prophète et goûter ainsi un peu plus pleinement la lucidité qui guide sa démarche. La même lucidité qui motive l'urgence quand le monde s'emballe, abandonne l'Espagne et se précipite à reculons dans notre deuxième conflit mondial.

C'est fort intéressant pour qui est sensible à cet auteur et recoupe ce qu'on apprend de lui au travers de ces romans et récits.

Quelques lignes mal ordonnées (désolé ça mérite tellement mieux) avant de laisser place à des citations/extraits.

Et une pensée pour les lectures communes de Bédou et Shanidar sur la Guerre d'Espagne et les mouvements de pensée du siècle dernier !


Mots-clés : #creationartistique #deuxiemeguerre #essai #guerredespagne #historique #social
par animal
le Jeu 26 Oct - 22:24
 
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Sujet: George Orwell
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Horacio Quiroga

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 419n6d10

Contes d’amour, de folie, et de mort

Le titre annonce d’emblée la couleur. Et le premier conte, La poule égorgée, se charge d’enfoncer le clou : il y aura en effet beaucoup de folie et de mort, dans ce livre, et l’amour n’ira jamais sans l’un ou l’autre…

Ces contes (que je qualifierais plutôt de nouvelles), ont été écrits sur une période de quinze ans, et sont selon moi assez inégaux. Celui qui ouvre le recueil, La poule égorgée, est tout bonnement abominable. Tout y est outré, déformé. Atroce. Je crois que je n'aurais pas tenu si le reste avait été à l’avenant...
Pour résumer grossièrement, je dirais que certains contes, mettant en scène des animaux ou des petits bourgeois en mal de sensations fortes, m'ont paru longuets. D’autres (les bateaux suicides, La mort d’Isolde), m’ont semblé un peu surfaits, par le fond comme par la forme ; j'avais le sentiment de les avoir déjà lus. J’ai préféré l’auteur dans des textes plus courts et tranchants, à la réalité crue. Et puis j’ai été marquée, forcément, par sa dénonciation du statut des forestiers -la plupart du temps indiens guarani -, quasiment réduits en esclavage par les propriétaires des exploitations. Pour ceux-là, la nature, l’ivresse ou la musique sont les seuls échappatoires possibles.. A moins qu’il ne s’agisse de mirages ?

Apparement, Horacio Quiroga est régulièrement comparé à Maupassant. Si je peux comprendre cette comparaison par certains aspects, Quiroga n’a pas, selon moi, ce qui fait tout le génie de Maupassant : le sens du « basculement », de la phrase lapidaire qui change tout, qui remet tout en perspective. Et puis, les personnages de Quiroga, tracés à grands traits, réduits à leur amour fou, leur folie, leurs outrances, manquent de finesse, quand Maupassant a le don d'installer des êtres infiniment complexes. C’est peut-être cela qui m’a le plus manqué durant cette lecture, de sentir toute l’humanité de ces hommes au bord du gouffre.

Restée relativement en retrait, je ne retiendrai donc aucune nouvelle en particulier. Et pourtant, c’est un recueil qui laisse une impression durable. Il y a la patte de l’auteur, tout d’abord ; un style, une plume. Et puis cet univers étrange, en demi-teinte, qui, lorsqu’il ne sombre pas dans le fantastique, navigue sans cesse aux frontières d'une réalité nimbée d’une aura inquiétante et désespérée.
Enfin, je ne puis penser à ces contes d’amour, de folie et de mort sans immédiatement visualiser la nature uruguayenne, omniprésente, oppressante. Ce ne sont que serpents tueurs, fourmis dévoreuses, miel paralysant et marécages impénétrables... La promesse d’aventure et de liberté que cette nature-là semble parfois porter n’est qu’illusoire : toujours, l’homme se retrouve dompté, réduit à sa triste insignifiance. Comme avalé. Effacé.
Et c’est ce désespoir, je crois, cette lutte vaine et acharnée, contre la nature, contre la mort, contre la vie-même, que je retiendrai.


mots-clés : #fantastique #nature #nouvelle #social
par Armor
le Mer 18 Oct - 1:00
 
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Sujet: Horacio Quiroga
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Erskine Caldwell

Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 Cvt_le11


Le petit arpent du Bon Dieu


A sa sortie en Amérique ce roman fut sottement poursuivi pour obscénité.Quarante-cinq écrivains américains, et parmi eux les plus grands, protestèrent contre ce procès, et l’attorney de l’Etat de New-York abandonna les poursuites.

La préface et d’André Maurois




C’est l’histoire de la famille du patriarche, Ty Ty, ses deux fils Buck et Shaw, sa fille Darling Jil et Griselda la femme de Buck, dans leur ferme de Géorgie. Ty Ty est persuadé qu’ il y a un filon d’or dans sa propriété et depuis une quinzaine d’années il creuse des trous profonds dans sa terre, aidé de ses deux fils. Croyant, il réserve un arpent au Bon Dieu dont les revenus sont donné chaque année à l’église de sa ville. Mais pour les besoins Ty Ty déplace le « petit arpent du Bon Dieu » car pas question d’ en priver Dieu mais pas question non plus de donner l’or qu’il y trouverait, peut-être.

Ty Ty souhaite faire ses recherches « scientifiquement » mais il kidnappe cependant un homme Albinos, censé découvrir le filon. Ce dernier creuse aussi ainsi que les « métayers » noirs de la ferme. Sans plus de succès.

« J’aimerais mieux me faire péter les boyaux plutôt que de renoncer à cet homme tout blanc. Mais j’veux point de manigances de sorcier. Faudra faire ça scientifiquement »


Darling Jill et l’albinos se plaisent un temps, ce qui fait réagir Ty Ty :

« J’aime pas voir une blanche se mettre en ménage avec un nègre trop noir, mais ça c’était pas mieux, parce que lui c’est un homme trop blanc. »


La deuxième fille de Ty Ty, Rosamond est marié à Will, un ouvrier des filatures ; le couple habite la vallée. Et comme dans toutes les familles il y a souvent le « réprouvé » c’est Jim Leslie marié à une fille aisé qui tient le rôle ; voilà 15 ans qu’il ignore le reste de la famille.

Les filles de la famille sont belles ; Darling Jill est très libre, Griselda est d’une beauté exceptionnelle que Ty Ty vente dans des compliments très sensuels et une imagination érotique.

Will et Jim Leslie sont très sensibles à la beauté de Griselda et se moquent qu’elle soit la femme de Buck, ils la veulent.

« : j’finirai bien par l’avoir cette gosse, dit will avec énergie en remuant la tête de droite à gauche. Il y a assez longtemps que je la veux et j’commence à n’plus pouvoir attendre. Je vais me l’envoyer.
- Je te prie de te taire Will, dit Rosamond.


« Griselda, assise devant Will, le regardait comme s’il était une idole précieuse gratifiée soudain du don de la vie. Elle sentait comme un désir de se jeter à terre devant lui, de lui enlacer les genoux de ses deux bras, et de lui demander de bien vouloir daigner lui poser la main sur la tête.
Il la regardait comme s’il la voyait pour la première fois.
-Lève-toi Griselda, dit-il calmement.
[…] Griselda était debout devant lui. Elle avait les yeux fermés. Ses lèvres étaient entrouvertes et sa respiration oppressée. Quand il lui dirait de s’asseoir elle s’assoirait. Jusque-là, elle resterait debout jusqu’à la fin de ses jours.
Ty Ty avait raison dit-il en la regardant. »


Dans la vallée, l’usine de Scottsville s’est tue, depuis 18 mois les ouvriers, exploités sont en grève. Will Thompson est un homme écouté, un meneur.

« Je vous en fous, avec des salaires pareils ! Les autres usines marchent parce qu’ils ont réduit les tisserands à la famine pour les forcer à reprendre le travail.
Mais nom de Dieu, nous n’en sommes pas là, à Scottsville. Tant qu’on pourra se procurer un sac de farine de temps en temps, on pourra tenir. Et l’Etat s’est mis à distribuer de la levure. Y a qu’à en faire fondre une tablette dans un verre d’eau et le boire et ça vous retape pour un moment.
On n’retournera à l’usine que s’ils diminuent les heures de travail, suppriment les heures supplémentaires ou reviennent aux anciens salaires. Du diable si je vais travailler neuf heures par jour pour un dollar dix quand tous ces salauds de patrons, avec toute leur galette, se baladent dans la vallée dans leurs bagnoles de cinq mille dollars. »


Les ouvriers suivent Will car ils savent qu’il n’y a pas d’autre solution. Il leur faut travailler !

« -Will a rétabli le courant, cria Griselda en dansant de joie. Elle était sur le point d’éclater à nouveau en sanglots. « Will l’a fait ! c’est Will ! C’est Will qui l’a rétabli ».
Soudain, le bruit cessa dans l’usine. Les machines tournèrent moins vite, s’éteignirent. Le silence fut complet, même dans la foule. »


Griselda fait des confidences à Pa :

« Vous vous rappelez ce que vous disiez de moi quelquefois… vous disiez ça, et j’essayais de vous faire taire… et vous ne vouliez jamais vous taire… c’est ça que je veux dire.
Vous et Will êtes les deux seuls hommes qui m’ayez jamais dit ça, Pa.
Will m’a arraché mes vêtements. Il les a mis en pièces, et il a dit qu’il voulait me faire ça. Et il l’a fait. Pa. Je ne savais pas, alors, que j’avais bien envie qu’il me le fasse, mais après, j’en ai été bien sure. »


Jim Leslie vient à la ferme chercher Griselda, Ty Ty n'arrivant pas à le chasser appelle Buck et Shaw, une terrible dispute oppose Buck et Jim Leslie.

« Je veux pas de toutes ces histoires de femmes chez moi, dit Ty Ty d’un ton soudain très décidé. »

Dieu a fait les jolies filles et Il a fait les hommes. Il n’en fallait pas plus. Quand on se met à prendre une femme ou un homme pour soi tout seul, on est sur de n’avoir plus que des ennuis jusqu’à la fin de ses jours. »

Quoi qu'il arrive Ty Ty se retrouve dans son obsession, rien ne peut l’en détourner, il s'y réfugie.

« Il descendit lentement dans le trou. Il avait les reins un peu raides et ses genoux tremblaient. Il se faisait vieux, à creuser comme ça dans ces trous. Bientôt il serait trop vieux pour pouvoir creuser. »


J’aime ces histoires, les vies simples, paysannes ou ouvrières, les gens qui luttent pour vivre, voire survivre.
L’écriture de l’auteur magnifie ces hommes et ces femmes qui réagissent simplement, logiquement ; si l’amour, le désir sont pour eux naturels, s’ils y trouvent une part de bonheur, pourquoi s’en priveraient-ils ?
Rien de pornographique dans cette histoire, de l’érotisme ( l’érotisme que c’est une évocation des plaisirs charnels, nous sommes donc dans le domaine de l’imagination, de la suggestion et de la fantaisie) et de la sensualité (La sensualité est attachée aux plaisirs des sens.).
C’était une relecture faite 40 ans plus tard et même si les mœurs ont évoluées et moi aussi, j’en retire du plaisir.


mots-clés : #famille #sexualité #social
par Bédoulène
le Dim 8 Oct - 23:26
 
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Sujet: Erskine Caldwell
Réponses: 10
Vues: 1363

Juan de Recacoechea

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American visa

Mario Alvarez est, de son propre aveu, « un faible, un amoureux de l’impossible, un rêveur qui n’arrive pas à se décider, un homme incomplet. »  Ancien professeur d’anglais, il vivote aujourd’hui de petits trafics. Sa femme l’a quitté, et plus rien ne le retient vraiment en Bolivie ; il décide donc de tenter l’aventure américaine pour rejoindre son fils. Direction La Paz.
Malheureusement, une fois arrivé dans la capitale bolivienne, il apprend que le consulat américain paye des détectives pour vérifier l'authenticité des justificatifs fournis par les demandeurs de visa. Dès lors, c'est tout l’édifice soigneusement érigé par Mario à grand renfort de prêts et de fausses attestations qui s’effondre. Et s'il apprend rapidement l'existence de chemins détournés pour obtenir le précieux sésame, les moyens d’y parvenir sont pour le moins risqués...

Réfugié dans un hôtel minable de La Paz, Mario traîne son spleen dans les rues et les troquets de la ville, ne sachant plus trop ce qu’il doit décider, ni même ce qu’il attend de la vie… Un temps, il se prend presque à rêver, lorsque son amour de la littérature américaine l’amène à rencontrer une jeune (et sublime) héritière. Par ennui, par curiosité aussi, elle l’intègre quelques jours à sa vie, avant que les clivages sociaux indépassables ne le rendent à son destin, à son errance, à ses amis de bric et de broc.

Avec un héros aussi indécis, l’intrigue n’est évidemment pas l’intérêt majeur de ce livre, même si l’auteur arrive parfois à instiller le doute dans l’esprit du lecteur. Selon moi, tout le charme réside dans l’évocation des petites gens de La Paz : vieillards excentriques, prostituées au grand cœur, patrons de bars miteux…  Pour eux, le rêve américain a depuis longtemps perdu de sa superbe, et ils survivent au jour le jour dans une société bolivienne cadenassée. Toutes illusions perdues, mais sans jamais oublier d’en rire…

Je l’avoue, j’ai été embarquée par ce livre. J'ai vraiment eu l’impression d’y être, dans cette ville de La Paz dont l’altitude vous coupe le souffle. (Et les ailes ?)  A grands traits, l’auteur a su créer des personnages attachants jusque dans leurs failles. Je regretterai tout de même quelques métaphores inutilement appuyées, et, surtout, le traitement de la fin. Cinquante dernière pages à mon sens inabouties, dont le goût doux-amer n’est toutefois pas parvenu à dissiper la jolie impression laissée par tout ce qui avait précédé...


mots-clés : #corruption #social
par Armor
le Sam 16 Sep - 4:08
 
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Sujet: Juan de Recacoechea
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José Saramago

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La Caverne


Original: A caverna (portugiesisch)

CONTENU:
Cipriano Algor et sa fille sont des potiers modestes qui livrait régulièrement le „Centre“, complexe de supermarché et plus que cela, se trouvant dans la ville proche. Un jour on lui dit que ses pièces ne sont plus demandées : le plastique serait bien plus utile et ainsi on lui coupe le contrat. Sa fille est mariée avec un garde du « Centre », qui réfléchit d’y déménager bientôt avec sa petite famille. Mais pourtant, Cipriano se met à chercher une nouvelle stratégie...

OPINION:
J’avais interrompu la lecture du „Siège de Lisbonne“: Le style de Saramago est bien si exigeant que d’y ajouter de le lire en français, qui n’est pas ma langue maternelle, revient à un vrai exploit. Alors je lui ai donné une deuxième chance avec « La caverne » que j’ai lue donc en allemand (« Das Zentrum ») et, comment dire, j’ai eu de la chance ! Je suis ravi du livre, pas seulement parce qu’il parle de manière bien crédible d’un potier et décrit certains aspects de son travail très bien. Non, d’un coup son style sans points et virgules etc m’apparaissait beaucoup moins artificiel et lourd, mais presque rafraichissant dans les dialogues, accélérant la vitesse, y mettant du sel. Cela demande une attention au lecteur, mais on s’y habitue.
Certains sujets du livre – comme par exemple la globalisation, un totalitarisme capitaliste, la mise à l’écart de tout ce qui appartient au passé dans une société anonyme etc. - sont graves. Pourtant on trouve aussi une certaine dose d’humour et des descriptions pleines d’humanité des relations en famille et amoureuses. Puis – pour les amateurs des chiens – il y a même une bonne place pour ce compagnon qui apparaît dans le moment le plus obscur.
Quelques fois une certaine langage laconique semble contredire des propos graves, mais c’est la façon de l’auteur !

Peut-être trouvera-t-on l’importance du „centre“ sur la vie des hommes absurde ou grotesque, mais on peut y voir des critiques justifiés par rapport au «système ». Et la réalité n’est peut-être pas si loin que ça ! La fin du roman surprendra l’un ou l’autre : quel chemin choisir avec ou contre le système ?

Ce livre m’a fait apprécier Saramago et me donne envie, plus tard, d’y revenir.

mots-clés : #mondialisation #social
par tom léo
le Mer 13 Sep - 22:13
 
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Sujet: José Saramago
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Marie-Hélène Lafon

Nos vies

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Eh bien , elle s'en sort plutôt pas mal Marie-Hélène Lafon quand elle s'immerge dans le monde citadin .

"J'ai l'oeil , je n'oublie à peu près rien , ce que j'ai oublié , je l'invente ."

Et selon ce principe de vie , plutôt fort judicieux pour une romancière , avec son regard toujours pointu et qui ne laisse rien dans quelque flou artistique ou pas , munie de sa plume aussi précise qu'un scalpel , mais toujours dans la bienveillance , l'altérité naturelle , sans artifices , austère par nature , religieuse laique , Marie-hélène raconte . Raconte des bouts de vie ,entremêlés ...la vie de son héroine probablement son alter-ego à quelques entournures , la vie de Gordana caissière aux cheveux jaunes à l'accent qui ne chante pas la douleur des pays de l'Est , la vie d'Horacio , l'homme du vendredi à la caisse de Gordana ....
Et puis de souvenirs en rêveries , Jeanne la récente retraité , entretient une vie sociale intériorisée , nourrie des grands ferments de solitude . Une solitude qui en appelle d'autres et qui se croisent , se devinent , s'effleurent délicatement . Du passé , du futur , du présent , du conditionnel , Jeanne en fait une danse , une audace , une gourmandise de dame silencieuse , porteuse du poids des âmes , mais soufflant sur la grisaille du monde pour faire naître l'espoir , accepter les traces du temps , s'unir à l'autre , dans la vérité ou les chemins de  traverse de l'imagination .
C'est juste terriblement humain . Sans fioriture . Honnête . Solitaire et embrassé . C'est Marie-hélène Lafon sans surprise , intègre , exigeante et sans détours .

Pas mal , mais ce petit interlude n'a qu'un goût de diversion , bien entendu que nous lui saurons gré de retourner vers sa terre et son cri des entrailles où on la sent plus à l'aise .


mots-clés : #social #solitude #vieillesse
par églantine
le Mar 12 Sep - 1:33
 
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Sujet: Marie-Hélène Lafon
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Anirban BOSE

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La mort de Mitali Dotto

Après des études aux Etats-Unis, Neel Dev-Roy, brillant chirurgien oncologue, décide de revenir exercer en Inde. Par idéalisme, et aussi pour tenter de combler les failles et les silences d'une enfance sous le signe d'un père absent, célèbre médecin contraint de fuir pour préserver sa famille des conséquences de son engagement politique.
Dès son arrivée, Neel se retrouve confronté à la dure réalité. En Inde, on ne soigne pas tout le monde, et surtout, pas de la même manière… Une jeune patiente en état de mort cérébrale, Mitali Dotto, devient l’enjeu d’une guerre entre Neel et son chef de service. Et lorsque l'on découvre que Mitali est enceinte, les choses basculent…

Comment dire… Ce roman se lit d’une traite et sans déplaisir, et pourtant je l'ai trouvé terriblement frustrant. L’intrigue se concentre essentiellement sur des enjeux psychologiques, mais la description, assez froide et clinique, reste en surface, et les intrigues secondaires se soldent souvent par des impasses. Quant aux drames et dilemmes qui couvaient depuis des décennies, hop, d'un coup d'un seul, les voilà résolus en deux phrases lapidaires… Au lecteur de s'en contenter. Ou pas...

Pour moi, l'intérêt du livre réside essentiellement dans la dénonciation d'une société indienne totalement gangrenée par la corruption, et ce à tous les niveaux. L'auteur nous fait découvrir l’envers du décor de ces hôpitaux à la pointe qui n'hésitent pas à prescrire une multitude d’examens inutiles pour faire payer encore et toujours les familles éplorées. Plus grave encore, des programmes dits "humanitaires", censés venir en aide aux plus démunis, sont détournés au profit de sombres trafics d’organes ou d'influence.
Cette réalité glaçante, je l’avais déjà découverte dans l’essai marquant de Rana Desgupta, Delhi capitale. Et je dois dire que le constat est assez désespérant, car il paraît presqu’impossible de lutter contre un système aussi généralisé, et surtout, aussi bien organisé malgré son apparente anarchie. Il faut donc choisir entre rester pur et impuissant, ou bien décider jusqu’où l'on accepte de déplacer le curseur… Etre corrompu, un peu, beaucoup, pas du tout ?

A mon sens, l'auteur tenait là un sujet en or, et j’aurais vraiment aimé qu’il explore plus en profondeur les zones d'ombres de son héros. Quand le geste humanitaire masque des enjeux plus personnels et bien moins avouables… Quand, de guerre lasse, on accepte l’inacceptable sans même se remettre en question… Quand on se retrouve sur la corde raide sans trop savoir de quel côté l’on va finir par tomber… et qu'au fond, ça n'a plus tellement d'importance.
Oui, j’attendais que l’auteur pousse plus avant sa réflexion, au lieu de se lancer dans des intrigues secondaires dont la pseudo résolution et le ton dépassionné _ un comble vu les sujets traités !_ m’a laissée décidément dubitative, et nettement frustrée.


mots-clés : #corruption #medecine #social
par Armor
le Lun 11 Sep - 15:46
 
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Sujet: Anirban BOSE
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John Steinbeck

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Tortilla Flat

J'ai trouvé que les personnages étaient suffisamment croqués pour reconnaître en eux leur caractère. Ce récit est truculent et très réaliste. Danny est la levure de ce plat d'hommes que nous sert l' auteur, Pilon, Jésus-Maria, le Pirate et Big Joe en sont les condiments. L' histoire est très habilement amenée et conduite jusqu' au grand saut de Danny qui ferme la boucle ouverte sur l'amitié et le vin qui fermentent dans l'esprit et le coeur de ces laissés pour compte, filous, roublards, fidèles de Bacchus.

Quel respect les co-locataires ont pour Danny, quel beau sentiment que celui de conserver le souvenir  de Danny dans les flammes la maison 1. Ce qu'il représentait pour eux se mesure dans cette phrase :" Un peu plus tard, ils se retournèrent et s'en allèrent d'un pas tranquille. Il n'y en avait pas deux qui marchassent ensemble."
Danny seul était le lien.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #social
par Bédoulène
le Lun 4 Sep - 15:37
 
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Réjean Ducharme

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Dévadé


Ducharme s'amuse à créer des néologismes ; il fait apparaître par rapport à la langue française un sentiment de dérision voire même de cynisme et d'ironie. Mais je trouve ses néologismes terriblement logiques dans l’originalité.

Le narrateur, Bottom,  est un paumé, un « rada » comme il le dit, qui a besoin d’au moins 6 bières  par jour pour assumer cette vie. Il nous raconte son quotidien,  ses amis ; Juba son petit Donzeur, parce qu’elle l’appelle à 11 h quand elle a besoin de se faire consoler ou de partager ses colères ses rancoeurs contre Nicolas son amant et ami de Bottom, Nicole la voisine de Juba, agréable, pas compliquée, qui tentent tous de survivre, plus ou moins facilement, avec plus ou moins de volonté.

Mais il y a surtout « la patronne » qui aide Bottom, autant qu’il l’aide. Il est  au service de sa personne car cette Dame, divorcée est handicapée, elle ne quitte pas son fauteuil. Bottom la lave, l’habille, la coiffe, bref il lui sert de femme de chambre, de cuisinier, de jardinier, de chauffeur. Il s’en occupe comme elle aime car il l’aime cette « chochotte »,  avec son caractère qui ne se défile pas devant les soucis, les siens et ceux de Bottom.

Les  relations du  petit monde de paumés :

Bottom : Je suis sorti du Marché Soir avec une grappe de six canettes ; le temps de rembrayer, j'en avais deux dans le corps. Quand j'ai eu le feu vert aux Quatre-Coins, j'avais muté, j'étais l'homme que j'aime ; le Mouvant perpétuel, le Fou fuyant, Monsieur le Prince de Personne, qui passe ou qui casse, que ça geigne ou que ça saigne, qu'elles pleurent ou qu'elles meurent, toutes autant qu'elles sont.

Au bar :
A 8 heures, fous moi à la porte !
Puis je me suis donné jusqu'à neuf heures et je me suis ramassé à et demie, trop tard pour que je me dérange ou que ça me dérange : j'avais réglé le fameux problème du mal. Je l'avais bu, éliminé en l'absorbant à rebours jusqu'à la Génèse. Il n'y en avait plus. tout était aux pommes, comme avant le péché éroginel.


Bottom et  Juba : Juba est la seule enfant de mon âge qui veut jouer avec moi. Déficient social crasse, ivrogne trépignant, elle me prend comme je suis, et comme si la sale gueule que je me suis faite pour me rassembler ne chassait pas ses mauvaises pensées, effet que je leur ai toujours fait, toutes autant qu'elles sont, les boudins les premières. On se débat on veut partir, mais elle a des yeux dont on ne sort pas ; ils ne vous retiennent pas mais ils sont trop noirs, on ne trouve plus la sortie.

Si je ne me jette pas dessus, si je résiste cinq minutes, elle basculera ; elle se pelotonnera en ronronnant dans mes bras, comme si je rêvais, comme la femme qu'on dit qu'on a quand on dit ma femme... Ca fait partie de nos cérémonies, les fastes où je l'embrasse tout mon soûl pourvu que je reste en tenue de cambrioleur (tout habillé, tout chaussé) et que je ne la touche pas ici et là. Surtout ici et là.

Juba et Bottom :

- Viens me faire comme hier !
- Rien ?
- oui, il n'y a que toi pour me le faire si bien... Et puis il y a rien et rien, et tu m'as pas fait tout ce qui m'aurait rien fait... Mais on a rien pour rien, et j'avais des idées de te servir le petit déjeuner au lit demain matin.


La patronne  à Bottom :

Tu es resté à l'âge où la liberté c'est rien, où on se trouve libre quand on est responsable de rien, quand on a rien fait qui nous lie à rien, l'âge mental du caillou le long du chemin ; on te piétine ou on te ramasse, on te tient ou on te jette...Bottom tu ne t'appartiens pas.


Elle a réservé un gâteau pour l’Anniversaire de Bottom : Je n'ai pas d'appétit, j'aurais plutôt la nausée. La crève,  mais je ne peux pas résister au bien et au bon que ce gâteau me veut malgré lui... Je n'ai rien laissé, pas une miette
d'apitoiement, pas une trace de tendresse, pas une tâche sur la porcelaine. J'ai tout englouti, croqué, léché. Si je ne passe pas la nuit, malade comme je serais , je n'aurai rien manqué.


Je sais je suis la patronne ; et c'est dans ton sang de te mettre sous un règne. Je sais je suis l'ordre dont tu ne peux te passer. Parce que tout ce que tu sais faire c'est subir et transgresser.


Bottom  et la Patronne :

Et puis chochotte comme j'ai dit et comme je l'aime, elle aime mieux que je ne dise rien, que je n'y touche pas, que ça perce sa place par ses propres forces parmi tout ce qui pousse dans notre drôle de jardin.

La patronne est décidé à ne faire semblant de rien, mais je suis trop tentant. A travers le sourire qu'elle a composé, en mi-majeur ("Seigneur que ma joie demeure" ) elle me complimente sur mes yeux pisseux, embourbés dans mes chairs qui débouffissent.

Elle m'envoie le chat. Elle a plié à son collier à puces le message de réchauffer de la soupe et de beurrer deux toasts. Elle signe "Diminou". Elle s'arrange toujours pour avoir le dernier mot.



Finalement Bottom, trouvera un emploi  à « la plonge » dans un restaurant, il recontactera la Patronne, attendant qu’elle veuille répondre à ses appels téléphoniques. Elle le fera, comme elle lui a dit un jour « tu m’aides » mais moi aussi « je t’aide ».



C’est l’histoire de Bottom, mais  ça pourrait être celle des milliers de paumés comme lui. Comme souvent dans ces vies là l’alcool sert de flotteur et les mots de Ducharme pour décrire ce désamour qu’a la vie pour ces paumés me touchent.
Je n’imagine pas qu’on puisse lire cet auteur et ne pas l’apprécier, ces mots ont une telle contenance ; ils sont goûteux comme la bière, et restent sur les cœurs comme la mousse sur les lèvres.

Bref lisez Ducharme ! à chaque livre lu je me dis celui-ci est meilleur.


mots-clés : #addiction #sexualité #social
par Bédoulène
le Mer 30 Aoû - 15:47
 
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Sujet: Réjean Ducharme
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Réjean Ducharme

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L'hiver de force

Encore une fois Ducharme  m'a séduite, quel livre ! Et comment vais-je arriver à vous communiquer mon plaisir de lecture avec mes mots faibles devant la force de son écriture ?  Il faut suivre André et Nicole s'accrocher à leurs pas comme ils le font eux-mêmes avec leur "Petit Pois" (Catherine) jeune femme belle et artiste, leur "Toune"  la voix qui les fait vibrer, l'air * qu'il veulent entendre,  qui les fait accourir auprès d'elle, qui coupe leur souffle quand elle s'absente ou les renvoie.

"(Pour ne pas passer notre temps à attendre son coup de téléphone, on lui a téléphoné pour lui demander si elle prévoyait qu'elle nous téléphonerait.)"

"Mais c'est injuste d'aimer quelqu'un pour sa beauté ; c'est aussi barbare et malotru que d'admirer la force, le talent ; celui qui est laid et épais** ce n'est pas de sa faute ; choisir c'est, plus que se tromper, tromper tout ce qu'on a pas choisi."

L'affection que les frère et soeur se portent est très forte, exceptionnelle ; en marge de la vie ils sont ensemble, ont les mêmes goûts pour les alcools, écoutent les mêmes musiques, philosophent et ont une prédisposition à ne rien faire, ce qui demande des efforts. Et même s'ils ne sont pas matérialistes il faut de temps à autre travailler, mais "la job payante" leur échappe, sans les bouleverser.

"Nous regagnons notre base solide : notre rêve de ne rien avoir et de ne rien faire."

"A jeun tu as beau chercher, creuser ta tête, passer des journées à ça, tu n'arrives pas à comprendre ce qui se passe. Après deux Bloody Mary, ça vient tout seul, tu le sens, tu l'as : le sens de la vie c'est d'être soûl. Et alors tu commence à parler comme un vrai Verbe."

Leurs peurs, leurs renoncements, leur générosité, leur recherche du bonheur à travers leur "Petit Pois" m'ont émue.

autres extraits

"Les cailloux portent des chevelures de mousses ou béent comme des bouches de sangsues, il ne leur manque que des yeux ; les algues propèrent, visqueuses, tentaculaires, telles qu'on n'a pas osé les regarder de travers de peur qu'elles se mettent à courir après nous."

"L'érotique c'est comme la politique pour nous ; on n'est pas capables ; c'est au-dessus de nos moyens ; on n'a pas les facultés qu'il faut. Mais en même temps que nos coeurs fuient ce danger avec des battements de grandes ailes blanches, la honte et la colère nous harcèlent : on est écoeurés d'être si épaisser, introvertis, si peu enjoués, sportifs."


"Ca fait depuis minuit qu'on se recouche puis qu'on se relève. Ca fait quatre aspirines, quatre tasses d'eau chaude et quatre douches qu'on prend. On a fait assez de tours d'horizon critiques de nos vies pour donner le vertige au hyde-a-bed. On s'est fait tellement de serments de ne plus jamais se remettre les pieds dans des plats pareils qu'on ne sait plus quoi faire avec ."

"Je suis bouffi et boutonneux, du nez, des joues, des fesses, tout partout. Ca ne fait rien. Avec sa peau lisse et satinée, avec sa petite face de minoune, Nicole est en masse belle pour deux."

"Comme d'autres font des oeuvres sans titres, elle ne ferait que des titres, des titres sans oeuvre."

"On sait un tas de choses, des bien pires encore, mais on aime mieux ne pas les dire, on ne veut pas amocher cette institution (Beaux-arts), on veut qu'elle reste comme elle est : rien. Plus qu'il n'y a rien plus qu'on est bien. Mange du vide, ça ne te restera pas sur l'estomac."





mots-clés : #social #viequotidienne
par Bédoulène
le Mer 30 Aoû - 14:56
 
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Sujet: Réjean Ducharme
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Alexandra Badea

Il est plutôt rare que je promeuve des écrivains contemporains, d'ailleurs j'ai tendance à considérer - par la force des choses - qu'un bon auteur est un auteur mort ! Tag social sur Des Choses à lire - Page 10 1390083676
Le problème avec ceux qui ont encore l'outrecuidance de vivre, c'est qu'ils font partie prenante du grand bouillonnement vibrionnant du paysage littéraire. Pour un lecteur exigeant, il est difficile de s'y retrouver parmi toutes les parutions, sachant que tout semble merveilleux au vu de l'extérieur, et qu'une fois que j'ouvre ledit bouquin j'ai tout de go envie de le refermer : alors ... que faire ? Continuer à lire, à parcourir, se fier à son instinct. Et de temps en temps, il m'arrive de tomber (heureusement) sur un auteur qui me plaît.
Alexandra, réjouissez-vous, vous voilà parmi le cercle restreint des survivants ! (il n'y a pas que les éditeurs qui se montrent intransigeants).

Mais revenons-en à nos moutons. Ce que j'aime chez cette autrice, c'est qu'elle prend à bras-le-corps les thèmes actuels qui font mal : désenchantement, virtualité, déshumanisation du monde du travail ... Un peu à l'instar d'un Houellebecq, mais avec une écriture bien plus incisive (l'utilisation du "tu" fait son effet). C'est aussi le propre du dialogue théâtral. Je n'ai pas encore lu son roman, mais je vous recommande chaudement de découvrir ses pièces de théâtre, notamment Pulvérisés.

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Quatre métiers, quatre villes : Shanghai, Dakar, Lyon, Bucarest. La vie en entreprise aux quatre coins du monde. Une ouvrière chinoise raconte ce qu'elle subit chaque jour à l'usine : l'humiliation quotidienne. Au même moment, un superviseur de plateau sénégalais dénonce la cruauté dont peut faire preuve son chef d'entreprise pour « faire du chiffre ». Ailleurs, un responsable assurance-qualité voit se détériorer sa relation familiale sous la pression du travail. Et à Bucarest, une ingénieur d'études et développement témoigne de sa difficulté à s'intégrer, à réussir, à gravir les échelons. Le quotidien de ces individus est rude, tranchant, parfois cruel et honteux.


Dites-m'en des nouvelles, et surtout si vous en êtes ressortis indemnes ! Elle a de quoi nous questionner, et mettre le doigt là où ça piquotte !

mots-clés : {#}contemporain{/#} {#}social{/#} {#}théâtre{/#} {#}viequotidienne{/#}
par Invité
le Lun 21 Aoû - 15:29
 
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Sujet: Alexandra Badea
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