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Philip Roth

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Message par topocl Lun 29 Mar - 8:45

Tristram a écrit:
Il serait effectivement judicieux d’être familierde l’œuvre de Roth avant de lire cette autobiographie !
Et tu te considères comme tel?

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Message par Tristram Lun 29 Mar - 12:06

Loin de là ! J'ai lu plusieurs de ses livres, mais en ordre dispersé, et aucun du cycle Zuckerman enchaîné !
Je compte quand même continuer à en lire, peu à peu.

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Message par Tristram Mar 20 Juil - 12:13

L'Écrivain des ombres

social - Philip Roth - Page 6 L_zocr10

Le narrateur est Nathan Zuckerman, alter ego de Philip Roth (et ce roman est le premier du cycle qu’il consacra à ce personnage). Il s’agirait d’un Bildungsroman (terme employé par Roth), où Zuckerman apparaît comme un écrivain encore jeune et prometteur.
Une loufoque série de mentors gigognes commence avec E.I. Lonoff, illustre écrivain exclusivement dédié à l’écriture, vivant reclus dans la « ruralité goy peuplée d’oiseaux et d’arbres où l’Amérique était née et s’était éteinte depuis longtemps. » Elle se poursuit avec… Thomas Mann ! mentor de Félix Abravanel, autre membre (fictionnel ; je ne crois pas qu’il s’agisse d’un roman à clef, quoique…) avec Babel (dont Roth me ramentoit que j’ai les Contes d’Odessa dans ma PAL), du cénacle de grands auteurs qui forcent le respect de Zuckerman.
Outre le milieu littéraire, c’est celui du judaïsme (aux USA) qui est évoqué ; d’ailleurs Zuckerman, confit de déférence pour Lonoff son père spirituel, est entré en conflit avec son père biologique, qui lui reproche d’avoir écrit un texte sur un épisode cupide de leur histoire familiale, risquant de les déconsidérer et d'alimenter l’antisémitisme.
Bien sûr les références littéraires abondent, certaines directes, comme pour Les Années médianes d’Henry James. Dans le second chapitre (sur quatre), Philip Roth associe son alter ego à Dedalus, personnage principal de Portrait de l’artiste en jeune homme, roman autobiographique de Joyce sur le passage à l’âge adulte.
Toujours mené par la libido et l’imagination de son auteur, le lubrique et inventif Zuckerman tombe amoureux d’Amy la jeune étudiante qui travaille pour Lonoff… et serait Anne Frank ayant survécu, belle et intelligente jeune fille, écrivain refusant d’être réduit à une rescapée juive (et qui ressent pour Lonoff des sentiments plus que filiaux) !
« Responsabilité devant les morts ? Rhétorique pour les dévots ! Il n’y avait rien à donner aux morts – ils étaient morts. »
Ce qui semble surtout révolter Zuckerman/ Roth, c’est qu'en plus d’adopter une attitude conventionnelle, on demande aux juifs d’expliquer pourquoi ils sont haïs – plutôt qu’à leurs persécuteurs.
Roman bref (ramassé sur le temps d'une visite de Zuckerman à Lonoff), retors, assez iconoclaste et d’un humour féroce ; le thème central serait : comment écrire de la fiction sous le fardeau d'un lourd passé.
Je ne sais pas faire la part d'autobiographie et d'autofiction, et cocherai les deux cases.

\Mots-clés : #autobiographie #autofiction #communautejuive #ecriture

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Message par Bédoulène Mar 20 Juil - 16:31

Tristram il faut avoir lu les titres références que tu cites pour apprécier le livre ?

"Les Années médianes d’Henry James.

Portrait de l’artiste en jeune homme, roman autobiographique de Joyce sur le passage à l’âge adulte."

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Message par Tristram Mar 20 Juil - 16:45

Ça n'est pas absolument nécessaire, puisque je n'ai pas lu cet Henry James _ encore que je sois persuadé de n'avoir pas tout "saisi".

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social - Philip Roth - Page 6 Empty La contrevie de Philip Roth

Message par Plume Ven 20 Aoû - 15:26

Je viens de relire avec grand intérêt vos commentaires sur Roth.

Je lis son oeuvre chronologiquement par cycle...
La contrevie est le premier très marquant pour moi. De par sa construction tout d'abord.
Des fulgurances... tout à coup, quelques pages de réflexions qui m'emportent...
Je salue également l'écriture de sa traductrice, Josée Kamoun, fluide...
Surtout, elle trouve exactement le bon mot.

Prochaine lecture, Pastorale américaine!
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Message par Bédoulène Ven 20 Aoû - 15:30

je crois que c'est le premier que j'ai lu

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Message par Tristram Jeu 15 Sep - 13:40

Patrimoine, Une histoire vraie

social - Philip Roth - Page 6 Proxy_59

Récit apparemment factuel des rapports de Philip Roth avec son père (86 ans). En chemin pour lui annoncer qu’il a une tumeur au cerveau, Roth fils s’égare et aboutit par hasard au cimetière où est enterrée sa mère (ainsi que bientôt son père) :
« Ma mère et les autres morts avaient été amenés ici par la force impérieuse de ce qui, somme toute, était un hasard encore plus improbable : le fait d’avoir, un temps, vécu. »
Pugnace, à la fois vulnérable et tenace, inflexible et angoissé, son père n’a pas un caractère très facile :
« Au lieu de me traiter comme un membre de ta famille, sois gentil et imagine-toi que tu es toujours directeur d’une compagnie d’assurances. »

« Mais de notre père, comme il était notre père, on n’aurait pu attendre qu’il comprît. Il ne comprenait, comme nous tous d’ailleurs, que ce qu’il comprenait, mais cela, il le comprenait farouchement. »
Dans ce portrait approfondi d’un père (et par ricochet du fils), il me semble qu’est démontrée l’énigmatique complexité d’une personnalité, présentant simultanément des caractéristiques contradictoires tant que son image n’est pas stylisée, stéréotypée par la fiction.
Très bien écrit, et aussi touchant, comme l’a noté Topocl.
C’est aussi beaucoup l’héritage de la culture juive et de l’immigration.
C’est encore le sordide de la maladie, la déchéance de la vieillesse, et la fatalité de la mort.
« Mourir est un travail, et c’était un travailleur. Mourir est quelque chose d’horrible, et mon père était en train de mourir. Je lui pris la main qui, elle au moins, donnait encore l’impression d’être sa main ; je lui caressai le front qui lui, au moins, donnait encore l’impression d’être son front ; et je lui dis toutes sortes de choses qu’il n’était plus en mesure de comprendre. Heureusement, il n’y avait dans ce que je lui dis au cours de cette matinée rien qu’il ne sût déjà. »

\Mots-clés : #immigration

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Message par Bédoulène Ven 16 Sep - 23:28

je l'ai lu aussi, merci Tristram !

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Message par Tristram Mer 23 Aoû - 12:17

Indignation

social - Philip Roth - Page 6 Indign10

Étudiant pendant la guerre de Corée, le narrateur, Marcus Messner, a du mal à tenir à distance son père, un boucher kasher qui s’inquiète pour lui alors qu’il est sage et bûcheur : il quitte Newark pour l’Ohio. Motivé pour quitter la boucherie, il l’est aussi par le spectre de la conscription.
Il a dix-huit ans, et mourra à dix-neuf ; pour le moment, il découvre le sexe :
« Même maintenant (si « maintenant » peut encore vouloir dire quelque chose), au-delà de l’existence corporelle, vivant comme je le suis ici (si « ici » ou « je » veulent dire quelque chose), n’étant rien d’autre que mémoire (si « mémoire », à proprement parler, est ce milieu qui englobe tout et d’où mon « moi » tire sa subsistance), je continue à m’interroger sur les actions d’Olivia. Est-ce à cela que ça sert, l’éternité, à ruminer les menus détails de toute une vie ? Qui aurait pu imaginer qu’il faudrait se souvenir à jamais de chaque moment de sa vie jusque dans les moindres particularités ? Ou se peut-il que ce soit seulement le cas pour cette vie dans l’au-delà qui est la mienne, et que, tout comme chaque vie est unique, chaque vie dans l’au-delà le soit également, chacune étant comme l’empreinte digitale impérissable d’une vie dans l’au-delà différente de toutes les autres ? Je n’ai aucun moyen de le dire. Comme dans la vie, je connais seulement ce qui est et, dans la mort, ce qui est équivaut à ce qui fut. »
Olivia, de parents divorcés, a déjà tenté de se suicider, et paraît instable. Sans surprise, Roth dépeint sans fard le désarroi libidinal des jeunes gens soumis à la continence.
Juif athée, il est indigné par les sermons chrétiens assénés d’office « au cœur de l’Amérique profonde » (le Middle West, très traditionnel). Il est recadré par le doyen (intégriste) pour son manque d’intégration (lors d’un entretien où il cite Bertrand Russell).
Son père, de plus en plus catastrophiste (voire paranoïaque), est devenu irascible, et sa mère veut divorcer ; mais cette femme forte revient sur sa décision, si Marcus renonce à Olivia.
Rapprochement de l’abattage kasher des poulets et de la tentative de suicide d’Olivia :
« Ce que je veux dire, c’est ceci : que c’est cela qu’Olivia avait cherché à faire, se tuer selon les prescriptions kasher, en se vidant de son sang. Si elle avait réussi, si elle avait habilement mené sa tâche à bien d’un seul coup tranchant de la lame, elle se serait rendue kasher conformément à la loi rabbinique. La cicatrice révélatrice d’Olivia venait de sa tentative de meurtre rituel appliqué à elle-même. »
Olivia s’en va, victime de dépression ; Marcus, qui avait accepté d’être subrepticement remplacé aux offices obligatoires, sera renvoyé et perdra définitivement conscience dans le bain de sang coréen. Ce jeune homme qui avait et faisait tout pour réussir aura ce destin absurde pour n’avoir pas su « fermer sa grande gueule ».
Ce bref roman magistralement écrit est aussi parfaitement athée et anticlérical.

\Mots-clés : #guerre #jeunesse #relationenfantparent #religion #sexualité #social #xxesiecle

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Message par Tristram Mer 28 Fév - 10:22

Tromperie

social - Philip Roth - Page 6 Trompe10

C’est le film du même titre, d’Arnaud Desplechin avec Léa Seydoux et Denis Podalydès, qui m’a amené à cette lecture. Il s’agit de dialogues (qu’on retrouve dans le film) entre « Philip » et sa maîtresse, mais aussi son épouse et quelques autres femmes (notamment de Mitteleuropa). Lors des rencontres entre les deux amants dans son studio d’écrivain à Londres, confidences, questionnements, conversations (portant notamment sur leurs couples respectifs, leur sexualité, les juifs, l’Angleterre), placent cette liaison qui semble être inscrite dans la durée au centre du roman.
Réponse à un biographe après sa mort :
« – “Il n'a pas écrit un seul de ses livres. Ils ont été écrits par toute une série de maîtresses. J'ai écrit les deux derniers et demi. Et même ces notes qu'il a ajoutées de sa main l'ont été sous ma dictée.” »
Le regard de l'amante (anglaise) sur le narrateur est prépondérant :
« – Certains hommes écoutent patiemment, cela fait partie de la séduction qui mène à la baise. C'est pourquoi en général les hommes parlent aux femmes – pour les fourrer dans leur lit. Toi tu les fourres au lit pour leur parler. Certains hommes les laissent commencer leur histoire, puis quand ils pensent leur avoir prêté suffisamment d'attention, ils plaquent doucement la bouche en mouvement sur l'érection. Olina m'a tout raconté sur toi. Elle me l'a répété une ou deux fois. Elle a dit : “Pourquoi s'obstine-t-il à poser toutes ces questions irritantes ? Du point de vue affectif, il est déplacé de poser tant de questions ? Tous les Américains font-ils ainsi ?” »

« Tu ne participes à la vie que pour entretenir la conversation. Même le sexe est en réalité marginal. Tu n'es pas poussé par ta libido – tu n'es poussé par rien. Sinon par cette curiosité puérile. Sinon par cette désarmante naïveté. Voici des gens – des femmes – qui ne vivent pas la vie comme quelque chose de matériel, mais la vivent sur le plan de l'émotion. Et pour toi, plus c'est émotif mieux ça vaut. Ce qui te plaît le plus, c'est quand, encore dans un état de choc post-traumatique, elles s'efforcent de récupérer leurs vies, comme Olina à son arrivée de Prague. Ce qui te plaît le plus, c'est quand ces femmes émotives ne parviennent pas réellement à se raconter mais luttent pour intégrer leur histoire. C'est ça que toi, tu trouves érotique. Exotique aussi. Chaque femme est une baiseuse, chaque baiseuse une Schéhérazade. Elles n'ont pas été capables d'intégrer leur histoire et, dans le fait de raconter leur histoire, il y a comme une incitation à parfaire la vie – ce qui implique beaucoup de pathétique. Bien sûr c'est émouvant : le simple flux et reflux de leur voix, ce timbre de conversation intime, pour toi c'est émouvant. Ce qui est émouvant n'est pas nécessairement dans les histoires, mais dans leur désir ardent de fabriquer les histoires. L'inachevé, le spontané, ce qui est simplement latent, voilà la réalité, tu as raison. La vie avant que le récit ne prenne le relais est la vie. Elles essaient de combler par leurs mots l'énorme gouffre entre l'acte lui-même et la “narrativisation” de l'acte. Et toi tu écoutes et te précipites pour tout mettre par écrit, puis tu le détruis par ta maudite “fictionalisation”. »
À propos du personnage et alter ego de Roth, Nathan Zuckerman, lui aussi avec son biographe :
« Ce qui l'intéresse, c'est l'affreuse ambiguïté du “je”, la façon dont un écrivain fait un mythe de sa propre personne et, notamment, pourquoi. »
Vient cette fameuse scène où il répond devant la justice de cette accusation : « Pouvez-vous expliquer à la cour pourquoi vous haïssez les femmes ? » Dans un livre paru en 1990, c’est assez prémonitoire :
« Vous êtes accusé de sexisme, de misogynie, d'insultes aux femmes, de calomnie à l'encontre des femmes, de dénigrement des femmes, de diffamation des femmes, et de séduction cruelle, délits qui tous font l'objet de peines extrêmement sévères. »
Il est notamment accusé d’avoir, professeur d'université, eu des rapports sexuels avec trois étudiantes (dont celle qu’il retrouve à l’asile, atteinte d’un cancer).
À propos de Kafka :
« Le temps qu'un romancier de talent atteigne trente-six ans, il a renoncé à traduire l'expérience en fiction – il impose sa fiction à l'expérience. »
Bribes de dialogues notées dans un carnet de notes – qui tomberait sous les yeux de sa femme, à laquelle il mentirait.
« L'une est une silhouette esquissée dans un carnet au fil de conversations, l'autre est un personnage très important empêtré dans l'intrigue d'un livre complexe. Je me suis imaginé, extérieur à mon roman, en train de vivre une aventure avec un personnage à l'intérieur de mon roman. »

« J'écris de la fiction, on me dit que c'est de l'autobiographie, j'écris de l'autobiographie, on me dit que c'est de la fiction, aussi puisque je suis tellement crétin et qu'ils sont tellement intelligents, qu'ils décident donc eux ce que c'est ou n'est pas. »

« – Écoute, je ne peux pas vivre et je ne vis pas dans un monde de retenue, pas en tant qu'écrivain, en tout cas. Je préférerais, je t'assure – la vie en serait plus facile. Mais la retenue, malheureusement, n'est pas faite pour les romanciers. Pas plus que la honte. Éprouver de la honte est automatique en moi, inéluctable, peut-être est-ce bon ; le crime grave, c'est de céder à la honte. »

« J'écris ce que j'écris de la façon dont je l'écris, et si cela devait jamais arriver, je publierais ce que je publie comme j'entends le publier, et il n'est pas question qu'à ce stade avancé je commence à me demander ce que les gens comprennent de travers ou ne comprennent pas.
– Ou comprennent bien.
– Nous parlons d'un carnet, d'une épure, d'un diagramme, et non d'êtres humains !
– Mais tu es un être humain, que cela te plaise ou non ! Et moi aussi ! Et elle aussi !
– Pas elle, non, elle n'est que des mots – j'ai beau essayer, je ne suis pas capable de baiser des mots ! »

« – Mais tu ne peux pas... Tu ne peux pas avoir ainsi simultanément une vie imaginaire et une vie réelle. Et c'était probablement la vie imaginaire que tu avais avec moi et la vie réelle que tu avais avec elle. Écoute, il est impossible de noter de cette façon tout ce que dit quelqu'un.
– Mais je le faisais. Je le fais. »
J'ai trouvé fort intéressant ce roman (et film) retors, qui ramentoit L’Homme qui aimait les femmes de François Truffaut. Provocant, malicieux, jouant avec le politiquement correct et la morale, cette sorte d’antiroman brouille un peu plus encore les rapports entre confidence autobiographique et fiction dans un éblouissant, fallacieux jeu de miroirs.

\Mots-clés : #autobiographie #autofiction #ecriture #entretiens #intimiste #relationdecouple #sexualité

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Message par Bédoulène Mer 28 Fév - 16:00

sûrement beaucoup autobiographique (!?) c'est noté

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Message par Tristram Sam 27 Avr - 13:38

Pastorale américaine

social - Philip Roth - Page 6 Image242

Le romancier Nathan Zuckerman, la soixantaine, est contacté par l’idole de son enfance à Newark, Seymour Levov, « le Suédois », une star sportive, un Juif comme lui et son aîné de quelques années. Seymour est l’image-même de la réussite états-unienne, familiale, sociale, professionnelle. À ce propos, il a repris l’entreprise de son père, et dit avoir dû délocaliser son usine à regret, après les émeutes raciales de Newark de 1967, à cause de la situation sociale (violence et insécurité), pour former une main-d’œuvre compétente à l’étranger (ce qui constitue la succession inverse des faits telle qu’elle est souvent présentée). Seymour est vu comme un brave, gentil conformiste, dans le prolongement de sa jeunesse de « héros de lycée », « notre Kennedy ». Mais Nathan doit revoir son jugement :
« Le fait est que comprendre les autres n’est pas la règle, dans la vie. L’histoire de la vie, c’est de se tromper sur leur compte, encore et encore, encore et toujours, avec acharnement et, après y avoir bien réfléchi, se tromper à nouveau. C’est même comme ça qu’on sait qu’on est vivant : on se trompe. »
Jerry, le frère de Seymour, apprend à Nathan que ce dernier vient de mourir d’un cancer, et surtout qu’il était dévasté par l’attentat à la bombe perpétré par sa fille de seize ans en 1968 contre la guerre au Vietnam.
« Or survient la fille perdue, la fille en cavale, cette Américaine de la quatrième génération censée reproduire en plus parfait encore l’image de son père, lui-même image du sien en plus parfait et ainsi de suite… survient la fille en colère, la malgracieuse, qui crache sur son monde et se fiche éperdument de prendre sa place dans la lignée Levov en pleine ascension sociale, sa fille, enfin, qui le débusque comme un fugitif, qui le pousse la première dans la transhumance d’une tout autre Amérique ; sa fille et ces années soixante qui font voler en éclats le type d’utopie qui lui est cher, à lui. Voilà la mort rouge qui contamine le château du Suédois, et personne n’en réchappe. Voilà sa fille qui l’exile de sa pastorale américaine tant désirée pour le précipiter dans un univers hostile qui en est le parfait contraire, dans la fureur, la violence, le désespoir d’un chaos infernal qui n’appartient qu’à l’Amérique. […]
Qui est fait pour la tragédie et la souffrance absurde ? Personne. La tragédie de l’homme qui n’était pas fait pour la tragédie, c’est la tragédie de tout homme. »
Meredith, dite Merry Levov, fait l’objet d’une « étiologie » (notamment psychiatrique) de son bégaiement de jeune adolescente révoltée qui se tourne vers l’extrémisme. Alors qu'elle est en cavale après l’attentat qu’elle a perpétré, Rita Cohen, qui s’avère être une terroriste communiste, prend contact avec Seymour.
Roth rend le calvaire de Seymour, lui si raisonnable, responsable.
« Telle est la vie extérieure, qu’il mène autant que faire se peut sans changement apparent. Mais elle se double d’une vie intérieure, d’une vie intérieure morbide, hantée par des obsessions tyranniques, des pulsions refoulées, des espoirs superstitieux, des imaginations effroyables, des conversations fantasmées, des questions insolubles. De nuit en nuit, insomnies, autopunition. Solitude colossale. […]
Et au quotidien rien à faire, sinon assumer cette imposture, continuer de vivre sous son identité, avec l’ignominie de se faire passer pour l’homme idéal. »

« S’il avait pu de nouveau fonctionner comme tout un chacun, redevenir tel qu’en lui-même, au lieu d’être ce charlatan à la sincérité schizophrène, lisse dehors, tourmenté dedans, stable aux yeux d’autrui, et pourtant le dos au mur en son for intérieur, puisque son personnage social détendu, souriant et factice servait de linceul au Suédois enterré vivant. S’il avait pu, si peu que ce fût, recouvrer son existence cohérente, indivise, qui lui avait donné son assurance physique, sa liberté d’allure avant d’engendrer une meurtrière présumée. »
Il décrit aussi la dépression de sa femme Dawn, une Irlandaise, ex-Miss New Jersey, musicienne, éleveuse de bétail, qui en est venue à le rendre responsable du drame ; il expose le métier de la ganterie transmis par son père à Seymour, ainsi que les valeurs de travail et d’excellence.
Puis Seymour retrouve Merry, devenue une adepte jaïn (« l’ahimsa, le respect systématique de la vie »), clandestine vivant dans des conditions sordides ; la terroriste a perdu son bégaiement, peut-être en se voilant pour ne pas tuer de petites vies. Fabricant des bombes, elle est la responsable directe de quatre morts (et a été victime de deux viols).
C’est tout le rêve américain fracassé qui est brossé, aboutissant dans la violence à une sorte de nihilisme dans un terrible conflit de génération.
« Trois générations. Toutes en ascension sociale. Le travail, l’épargne, la réussite. Trois générations en extase devant l’Amérique. Trois générations pour se fondre dans un peuple. Et maintenant, avec la quatrième, anéantissement des espoirs. Vandalisation totale de leur monde. »

« Il avait fait du mieux qu’un parent pouvait faire — il avait écouté tant et plus, alors même qu’il se retenait de toutes ses forces pour ne pas se lever de table et s’en aller en attendant qu’elle ait craché son venin. »

« Toujours dans la peau d’un personnage. Ce qui avait commencé de manière assez anodine du temps qu’elle jouait les Audrey Hepburn avait donc conduit en dix ans à ce mythe exotique de l’abnégation ? D’abord la niaise abnégation au nom du Peuple, maintenant la niaise abnégation de l’âme parachevée. Phase suivante, le crucifix de grand-mère Dwyer ? Est-ce qu’on allait revenir à l’abnégation suprême de l’éternelle chandelle et du Sacré-Cœur ? On était toujours dans l’irréalité grandiose, dans l’abstraction la plus lointaine — on ne s’occupait jamais de sa petite personne, alors là, jamais de la vie. Quelle imposture, quelle horreur inhumaine, cette abnégation ! »

« Tuer Conlon [le médecin victime collatérale de sa première bombe] n’avait fait que confirmer son ardeur de révolutionnaire idéaliste, qui n’hésitait pas à adopter les moyens, même impitoyables, de détruire un système injuste. »
Nombre de personnalités politiques états-uniennes sont évoquées, mais aussi Frantz Fanon, comme "influenceurs" de Merry. Jerry rabroue son frère à cause de son attitude envers le « monstre ». Puis Dawn décide de se refaire chirurgicalement une beauté, et de quitter la résidence rurale traditionnelle qui plaisait tant à Seymour (pleine de souvenirs) pour une maison lumineuse conçue par un architecte wasp (avec lequel elle trompe son mari – mais ce dernier a aussi fauté, avec Jessie, l’orthophoniste de Merry, qui accueillit celle-ci après son départ…). Cette confrontation avec ces amis, les Bill et Jessie Orcutt, les Barry et Marcia Umanoff, d’une certaine aristocratie ou élite intellectuelle établies, révèle (outre un fabuleux jeu de masques) un autre aspect social des États-Unis de la seconde moitié du XXe (et qui éclaire toujours la société contemporaine).
Des phrases comme celle-ci, en début de paragraphe, font d’avance sourire si on connaît un peu Roth :
« Au dîner la conversation roula sur le Watergate et sur Gorge profonde. »
Lou, le bavard père de Seymour, vieux has been, a des propos, certes décousus, mais pas forcément incohérents (il soutient aussi le fait que les délocalisations ont commencé avant les problèmes raciaux).
« C’est pas les syndicats à eux tout seuls qui nous ont cassés, cela dit. Les syndicats ont rien compris, mais certains industriels non plus. “Je veux pas payer ces fils de putes cinq cents de plus”, et le gars qui dit ça roule en Cadillac et passe l’hiver en Floride. Non, y a beaucoup d’industriels qui ont pas su réagir. Mais les syndicats n’ont jamais compris la concurrence d’outre-mer et, à mon avis, ils ont bel et bien accéléré la ruine de l’industrie du gant par leur intransigeance : on ne pouvait plus faire de bénéfices. »
Bill Orcutt :
« La permissivité. La perversion drapée dans les voiles de l’idéologie. La contestation perpétuelle. »
Roth évite de donner directement son avis en forçant le trait avec humour, en rapportant des points de vue erronés, des pensées attribuées à un personnage par le biais d’un autre (notamment son alter ego Zuckerman). Difficile de donner un résumé de ce livre sans être partial ; dans ce roman fouillé, qui compte près de 600 pages, Roth lance son lecteur sur de nombreuses pistes, le mène si bien qu’il le déroute souvent. Demeure cependant le constat d’un échec social, sociétal, voire civilisationnel d’une culture en pointe du monde occidental.
Au vu de son commentaire, ce n'est pas Topocl qui me contredira comme je recommande la lecture de ce livre.

\Mots-clés : #culpabilité #historique #humour #mondedutravail #politique #portrait #psychologique #relationenfantparent #satirique #social #solitude #terrorisme #xxesiecle

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Message par topocl Dim 28 Avr - 9:29

Ah certainement, il faut que je me décide à le relire un de ces jours - comme une bonne partie de ses œuvres, d'ailleurs... du pain sur la planche Wink !
J'ai quand même du mal à trouver de ces excellents romans si puissants, désormais...

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Message par Bédoulène Dim 28 Avr - 11:23

merci Tristram, tu ramènes de bons moments de lecture (c'était mon premier PH. Roth)

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Message par Tristram Lun 5 Aoû - 13:09

Goodbye, Columbus

social - Philip Roth - Page 6 Goodby11

Goodbye, Columbus
Neil Klugman, le narrateur, de Newark, est amoureux de Brenda Patimkin, et réciproquement ; ils sont Juifs, et leurs familles et société sont dépeintes avec humour. Lui travaille à la bibliothèque, où un petit garçon noir vient régulièrement admirer les peintures de Gauguin. Puis Brenda laisse dans un tiroir le diaphragme que Neil l’a convaincue de se procurer, et sa mère le trouve.

La conversion des Juifs
Ozzie Freedman est un garçon qui excède le Rabbin Marvin Binder avec ses questions théologiques, notamment celle de la conception de Jésus « sans rapports ».

Défenseur de la foi
Le sergent Marx, vétéran pendant la Seconde Guerre, est muté dans une unité d’instruction où Sheldon Grossbart, recrue juive comme lui, tente de le circonvenir pour obtenir des avantages.

Epstein
Epstein, fondateur des Sacs en Papier Epstein, est confronté à la lasciveté ambiante tandis qu’il vieillit.

L’habit ne fait pas le moine
Le narrateur sympathise avec « l’ex-forçat Alberto Pelagutti », qui a pris la décision de suivre le droit chemin après avoir connu la maison de redressement. Leur professeur d’Orientation Professionnelle les destinait au droit, mais le destin en décide autrement.

Eli le fanatique
Eli Peck, avocat de la communauté juive de Woodenton, s’oppose à Léo Tzuref, émigré allemand dans l’après-guerre, qui a entrepris d’y ouvrir une Yeshivah (école d’études judaïques). Eli, sujet aux dépressions nerveuses, est ébranlé par cette confrontation avec une autre époque dans les États-Unis d’alors.

À part le premier texte, une novella, les cinq autres évoquent surtout la religion traditionnelle juive dans les USA du XXe ; humour (juif ?), mais aussi échos psychanalytiques les caractérisent souvent.

\Mots-clés : #nouvelle

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Message par Plume Lun 5 Aoû - 15:47

Cher Tristram,

Merci pour la piqure de rappel!
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Message par Tristram Lun 5 Aoû - 16:43

C'est mon plaisir !

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